Ying, Ying, Ying… Tu es un beau fouteur de troubles, n’est-ce pas ? Tu es bien plus que la personne qui suit les bêtises, qui les rejoins en cours de route : tu es régulièrement l’initiateur de ces farces, le premier à en rire et à en être fier. Après tout, la vie est bien plus amusante de cette façon, pas vrai ? Ce n’est jamais méchant, qui plus est, toujours très enfantin, peut-être c’est aussi pour cela que tu as encore une apparence juvénile alors que tu as désormais la vingtaine. C’est d’ailleurs toujours un peu un coup dur quand on te demande ta carte d’identité quand tu souhaites remettre à jour ta réserve d’alcool. Tu devrais te lâcher les cheveux, ça t’aiderait sûrement bien plus facilement à faire ton âge, mais tu n’en as pas l’envie pour l’instant.

L’une de tes blagues préférées est sûrement les fausses mélodies que tu joues dans la maison des Strixyst lorsque tu as envie de « jouer » de ton dizi. Cet instrument t’accompagne depuis longtemps désormais et en vérité tu sais très bien t’en servir, sans parler d’être un prodige, tu restes tout de même capable de reproduire un air que tu as entendu une seule fois, si elle te marque. Tes bases en solfège ne sont pas à douter mais malgré tout… Il n’y a sincèrement rien d’amusant à toujours bien faire les choses. Bien entendu, tu sais parfaitement que cela casse les oreilles de tes camarades, mais finalement c’est là le but ! C’est encore plus drôle pour toi quand on te rejoint d’ailleurs, non ? Tu ris facilement de tout.

Enfin, tu as tout de même bon cœur et tu sais quand tu dois bien réussir. Prenons en exemple ta situation actuelle : en ce jour, tu t’es décidé à partir à Bloombury, faire un tour, tenter d’obtenir quelques échantillons gratuits comme des fruits, des pâtisseries, des boissons auprès des vendeurs et vendeuses ! C’est sans une once de honte que tu profites de ton joli visage et tes capacités à charmer pour parfois obtenir ces petits avantages. Qui es-tu pour refuser une petite réduction, si c’est gentiment proposé ?
Grace à cela, tu te baladais avec une glace menthe-chocolat dans les rues, quand tu as soudainement aperçu des enfants jouer entre eux à divers jeux pour faire passer le temps. Tu t’es alors décidé à te caler sur un banc à côté, afin de les observer et même parfois rire de leurs idées farfelues. Ils avaient leurs rôles, leurs jouets, un ballon… Une mini-pièce de théâtre gratuite, finalement. Tu n’as pas vraiment vu le temps passer, amusé par ce spectacle, jusqu’à ce que le ‘drame’ arrive.

A l’origine, tout se passait bien, jusqu’à ce que soudainement – et peut-être un peu trop violemment, l’une des petites se prenne le ballon en plein dans la tête, avec un sacré élan. Forcément, après un léger temps de réalisation, les pleurs n’ont pas tardé à venir sans que personne autour d’elle ne parvienne à la calmer. Ne supportant pas de voir de si grosses larmes couler le long des joues de cette petite qui n’avait rien demandé, tu t’es alors décidé à intervenir. Elle ne semblait pas blessée, mais il fallait lui changer les idées.

Tu te lèves alors et t’approches du groupe, jonglant d’une main avec ton instrument de musique, un sourire rassurant aux lèvres.

« Aiyah, faisons-en sortes de sécher ces larmes ! Vous pourriez danser avec moi non ? »

Forcément un peu dubitatif, quand tu commences à entonner un air joyeux et agréable aux oreilles, les sourires des enfants apparaissent finalement de nouveau, qui se mettent effectivement à improviser une chorégraphie – ou plutôt une ronde autour de toi, parvenant même à faire rire la principale intéressée. Ainsi, tu ne remarques pas les passants qui s’arrêtent un instant pour observer la scène, trop concentré sur ce que tu réalises actuellement, et encore moins un des étudiants de ta maison, qui justement il n’y a pas si longtemps que ça te disait que tu pouvais tout de même faire des efforts pour mieux jouer…

Sacrée coïncidence, pas vrai Ying ?.

Plongée dans ton amusante activité, tu ne remarques pas encore la présence particulière du strixyst qui n’en reviens pas ses yeux. Oh, qu’il doit se sentir floué ! Qui ne le serait pas ? Après tout, à Ilukaan, les personnes qui connaissent ton véritable talent pour la musique se comptent sur les doigts de la main. Tu es un malin, Ying, tu cherches toujours la petite bête pour énerver ton prochain, par pur plaisir de ces réactions. Ah, en fait non, tu n’es pas malin, tu es juste chiant. Mais pour toi, c’est un peu du pareil au même.

Enfin, tu termines tes mélodies et les adultes t’applaudissent, tandis que tu te courbes pour les remercier, les enfants t’imitant ensuite. Tu es plutôt fier, actuellement, d’avoir réussi ton coup ! Tout le monde semble bien heureux, les larmes sont désormais un lointain passé. C’est lorsque tu te relèves que tu croises enfin le regarde hébété de Tyli, qui a encore du mal à y croire et plus encore, semble outré. Tu entends déjà les quelques remarques que tu vas te prendre mais bon, si tu te souviens bien, l’étudiant avait déjà plus ou moins compris ton petit manège et lorsque tu étais sous cette horrible potion qui t’avait fait redevenir enfant, il t’avait dit vouloir t’entendre un jour bien jouer. Eh bien ! Voilà qui est fait non ? Selon toi, il ne pourra plus rien dire maintenant !

Saluant les plus petits avant de t’éloigner, tu te diriges vers ton camarade d’un grand sourire, comme s’il n’y avait rien eu alors que dans tes mains, tu tiens encore l’arme du crime. On dirait presque que tu nargues Tyli, quand on y regarde de plus près, mais est-ce tellement le cas que ça ? Va savoir.

« Tyli ! Que fais-tu ici ? Alors ? Tu as apprécié ? Dis-moi, dis-moi, qu’en penses-tu ? Mh ? »

Amusé, voilà que tu commences à lui tourner autour pour attendre ses questions, ne parvenant pas à canaliser ton énergie – cette petite représentation t’as boosté ! Tu n’as pas ton skate avec toi, mais on aurait presque du mal à y croire quand on te voit faire aussi vite le tour du pauvre jeune homme qui n’a probablement pas demandé à ce qu’une tempête telle que toi vienne le bousculer dans son programme. Tu es imprévisible, et ça déteint fortement sur les autres, que c’est agaçant à la fin !

« Tu sais, c’était plutôt une mélodie simple ! Aaah, tu aurais pu me croiser dans un moment où je faisais vraiment quelque chose de grandiose avec mon dizi ! Mais bon, c’était mieux pour les enfants. Ah, si tu avais vu les larmes de la plus petite, regarde, c’est elle là-bas ! On ne dirait pas qu’elle a eu un gros chagrin juste avant, pas vrai ? Eh bien voilà ! C’est de mon fait ! Dis-moi, as-tu pris une vidéo ? Tu n’as peut-être pas eu le temps, cela-dit. »

Ton débit de parole semble s’accélérer au fur et à mesure, jusqu’à ce qu’enfin tu te décides de ne plus rien dire, d’attendre la réponse de ton camarade chouette (tu parles de l’animal, mais tu ne doutes pas que Tyli est également une personne sympa !). Mais que veux-tu, comme tu le dis souvent « j’ai une bouche, il faut bien que je m’en serve non ? », mais certainement un jour, ça se retournera contre toi…

Finalement, tu t’arrêtes et tu te postes juste devant lui, pour mieux l’écouter. Oh ! Du shopping ? C’est vrai que ce n’est clairement pas la raison pour laquelle tu viens particulièrement à Bloombury, tu as ton propre style mais rien de ce que tu portes, tu le trouves véritablement ici, donc tu es plus adepte de la commande en ligne !

« Ohhh, tu as trouvé ton bonheur ?? Aah, avec la chaleur qui arrive, il vaut mieux être prêt ! Enfin, je trouve ça encore supportable, mais je suis habitué, là où je vis en Chine, les étés sont absolument horribles ! Heureusement, on est pas loin de l’eau, on peut se baigner facilement ! Sous couvert de ne pas se faire avoir par les créatures marines qui vivent dans les environs cela dit… »

Ah, tu en aurais -encore- à dire des choses à ce sujet ! Tu ne comptes plus le nombre de fois où tu as dû intervenir avec ton frère pour aider des personnes ! Enfin, au moins maintenant, tu sais tout ce qu’il faut savoir sur les créatures qui vivent dans l’eau, comment les éloigner et faire attention. Un bon atout, si on réfléchit bien.
Quand Tyli te tend sa bouteille, il est vrai que tu l’acceptes plutôt facilement. Tu n’avais pas remarqué, mais ta gorge est bien sèche désormais ! Tu le remercies et tu bois, faisant attention de ne pas non plus trop toucher les bords de la bouteille, normalement tu t’en fiches un peu, mais si ça se trouve, il n’aime pas trop distribuer les microbes alors autant faire attention ! Après deux gorgées, tu lui rends d’un sourire, même si au final ce dernier ne quitte jamais tes lèvres.

Juste après, tu fais mine d’être blessé en plein cœur par la remarque de ton camarade, dans un acte très – trop – théâtrale, mais on en a bien l’habitude quand on te connait du cirque que tu es capable de faire pour un rien. D’ailleurs, tu ajoutes quelques pas en arrière, qui sont sûrement la bienvenue pour Tyli, profitant d’un peu plus d’espace vitale que jusqu’à présent.

« Ah ! Pas intéressant ?? Je ne suis pas intéressant ! Ah, que ça fait mal d’entendre ça ! Je n’en reviens pas ! Moi qui pensais être plutôt connu dans notre cher dortoir ! Quel merveilleux spectacle ça aurait été ! »

Après avoir de nouveau fait des éclats dans la rue, tu ris finalement et te redresse correctement. Ah, pauvre blondinet ! Certainement, il n’espérait pas quelque chose comme ça de sa journée, encore moins être coincé avec toi, même pour un petit temps.

« Allons ne m’en veut pas ! C’est plus amusant de ne pas toujours faire les choses correctement. On a déjà des personnes douées sur pleins de sujets à Ilukaan, autant faire croire l’inverse de temps en temps, non ? Allez, je vais me faire pardonner Tyli, je t’offre une boisson et le goûter de ton choix ! Si tu te balades depuis un moment, tu dois avoir faim non ? Je connais de bon coins ici, tu vas adorer ! Et puis, je pourrais continuer à jouer un peu des airs que tu apprécierais ! Qu’en dis-tu ? C’est un bon deal pour me faire pardonner ? Ah, d’ailleurs, tu joues de quelque chose toi ? Ou bien peut-être tu chantes ! Raconte-moi ça pendant que nous avançons ! »

« Une réputation est une réputation ! Elle n’est pas si mauvaise, je suis certain qu’il y a pire que moi à Ilukaan. Non, en fait, tu sais quoi ? Je le sais ! Mais ce n’est pas vraiment étonnant, après tout, je préfère être connu pour casser les oreilles – ou bien faire rire, plutôt que d’être… Je ne sais pas.. Ah si ! La rumeur sur Aaron comme quoi il enterre des cadavres ! N’est-ce pas plus terrifiant ? Surtout pour des premières années ! »

Tu as tout de même un certain toupet de sortir cette réputation-là, quand tu sais toi-même tes propres intérêts. Tu es juste « plus malin », à ne pas en parler ouvertement. Sinon, tu le sais bien, les avis changeraient à ton propos et plutôt rapidement. N’est-ce pas justement ce qui a failli t’arriver avec Ming ? Tu as toi-même réalisé que tu allais trop loin dans tes propos, certes, mais ça n’a pas pour autant mis fin à ta curiosité. D’ailleurs, il y a même eu une légère rumeur sur ce thème, tu l’avais rapidement entendu mais elle n’a pas fait plus de bruit, tu es chanceux par moment, Ying.

Tu souris à son regard en coin, même si clairement tu reconnais le même agacement dans ses yeux que les yeux de ton didi quand tu l’énerves, ce qui est… souvent. D’ailleurs, c’est la même avec ton frère, mais peu importe, ça ne t’empêche pas de continuer avec ton comportement !

« Aiyah ! Une journée entière ? Que c’est long ! Mais effectivement ton souhait va être exaucé et ça me rend triste d’avance de savoir que tu vas t’en réjouir ! Je ne sais pas ce qui va se passer durant les vacances à Ilukaan, mais je ne serais pas là ! Sans portable en plus ! Ah, pauvre de moi… Mais forcément, vous serez « tranquille » je suppose, haha ! »

Eh oui, tu comptes les jours qu’ils te restent avant fatalement d’en arriver à l’été. Si pour beaucoup d’élèves, c’est le signe de la fin des cours, des vacances, de la liberté, pour toi, c’est presque le début de deux mois en prison à ne pas pouvoir contacter tes proches en dehors de tes amis de ton camp d’été, à devoir porter un uniforme blanc qui donne l’impression que tu es en DEUIL et à devoir « respecter » 4000 règles taillées depuis des siècles dans de la roche. Rien d’agréable, loin de là, mais tu n’as pas le choix.

« J’ai l’impression que tu m’adresses une nouvelle pique ! Pourtant, je viens de bien jouer là, non ? Es-tu sûr de vouloir partir maintenant ? Je pourrais de nouveau jouer un morceau, je suis certain les enfants seraient contents à l’idée d’avoir à danser encore une fois ! Allez allez Tyli, détends-toi un peu, tu es sans aucun doute venu passer un bon moment à Bloombury, je promets de ne pas le gâcher ! »

Tu as beau être un trouble-fête, tu sais aussi faire passer de bons instants avec les autres, même si tu ne les connais pas plus que ça. Tu n’es pas un mauvais gars, on le comprend facilement de toute façon ! Tu n’es pas dans les faux-semblants non plus, ta proposition est sincère, tu ne le ferais pas si tu ne sentais pas Tyli, mais là… Il te rappelle plusieurs personnes de ton entourage, de la bonne façon ; donc ça va.

« Enfin ! Je ne veux pas non plus te forcer, si tu souhaites continuer seul ta route ! »

« Voilà une bonne nouvelle ! Crois-moi, je suis certain que pour d’autres c’est le cas, se réjouir de mon absence ! Ah, vais-je trop loin ? Mmmh… Non, en vrai, ici ça va. C’est plutôt là où je pars où ils doivent se préparer à ma présence. »

Honnêtement, tu en ris. Après tout, si on te force, tant pis pour eux, ils t’auront dans les pattes et subiront autant que toi ! Tu sais bien que Lian te pousse à parler avec ton oncle, mais ce n’est pas forcément lui que tu « crains » dans cette situation. Après tout, Madame Yu tient à la réputation de la famille Jiang, elle ne veut pas que tu fasses plus de bêtises que déjà. Que dirait-elle si tu décidais de ne plus y allez ? Peut-être te dirait-elle que tu es un ingrat envers ta famille d’adoption…
Ah, tu n’as pas envie de t’embêter l’esprit avec ça ! Ce n’est pas le moment, ni le lieu tu le sais bien. Et puis, tu arrives tout de même à faire quelques soirées… A t’amuser avec tes amis, ton frère également ! Voilà bien le principal pour toi : l’amusement.

Tu vois également l’hésitation après ta proposition. Oh ? Est-ce qu’il va accepter, cette fois-ci ? C’est quelque chose qui le tente plus ??? Qui l’aurait cru ! Après tout, ça va être avec des enfants, de la danse, de la musique et… Et non, en fait il refuse aussi. Tu fais certainement une petite moue, mais rien de bien grave. Après tout, tu as l’habitude des connaissances qui sont plutôt du genre introverti. En fait, tu connais plus de personnes dans ce sens que dans l’autre. Tu es un peu l’extroverti qui les bouscule, quand tu y réfléchis bien. Tant mieux ! Il en faut des comme toi !

« Aaaah, alors profite bien de ton shopping. Et de tes révisions, c’est vrai que nos examens sont bientôt ! J’aurais presque tendance à l’oublier par moment. Et je vais boire, j’irais certainement me prendre une boisson dans pas longtemps. »

Tu es un peu agaçant à ce sujet, d’ailleurs : tes examens, tu vas les réussir avec une grande facilité. Tu n’as jamais eu à beaucoup travailler pour retenir les informations, tu as bien été élevé de ce côté-là, dans l’excellence, pour viser l’impossible, obtenir les résultats qu’on souhaite de toi. Certes, le cursus n’est pas celui rêvé par ta famille, mais tu t’y plais et ça se ressent dans ton travail et tes recherches, même les dossiers que tu dois rendre quelques jours avant et pas encore commencés. Non vraiment, tu es saoulant à force, tu préfères ignorer la jalousie qui naît chez certains à cause de cela, parfois des personnes très proches de toi.

Tu lui fais signe, quand tu le regardes s’éloigner puis tu regardes l’heure. Ah, il t’a donné soif du coup ! Tiens, pourquoi ne pas partir te prendre un bubble tea ? Du sucre te fera du bien et au passage, tu peux récupérer des bouteilles pour les enfants. Ces derniers sont encore en train de jouer et tu les vois te lancer des regards, pour voir si tu vas revenir ou non. Comment résister à l’appel ? Bien sûr que tu vas passer l’après-midi avec eux, haha ! Bon, si tu croises les parents, tu vérifieras s’ils sont d’accord. Ce n’est pas parce que toi tu as été récupéré dans la rue, que tous les enfants sont censés faire confiance aux inconnus….
Tout de même satisfait de ta discussion avec Tyli, tu repars joyeusement, se disant qu’avant ton départ, peut-être bien, qu’effectivement, tu pourras rejouer correctement. Un cadeau de fin d’année !