La Grèce, berceau de la philosophie, de l'histoire et des sciences comme on les entend. Terres négligées par le monde moldu moderne, mais pas par les sorciers. Parmi eux se trouve une des plus anciennes familles de sang-pur, que l'on dit remonter tout droit à l'Antiquité. Puissante, ancienne, elle défend son statut de bien des manières: violentes, politiques, discrètes et parfois saugrenues... comme ce délire mégalomaniaque de reformer une espèce d'Olympe à travers le prénom des descendants.


Kronos Olympios prit Rhéa Aetós, fille d'une famille ruinée mais de sang-pur, comme épouse, et eurent comme enfants Zeus, Hadès, Poséidon, Hestia et Déméter.

Zeus prit ensuite Héra Metaxas, fille d'un riche fabricant textile, comme épouse, et eurent comme enfants Arès, Apollon, Artémis, Aphrodite, Athéna, Héphaïstos et Hermès.

Mais avant de rencontrer sa compagne officielle, l'héritier principal des Olympios vécut deux premières décennies bien remplies... en aventures, et en femmes surtout ! Coureur de jupons invétéré, baroudeur et pourfendeur de monstres, Zeus se fit une réputation sulfureuse, au grand dam de ses parents ô combien conservateurs. Peu lui importait, tant qu'il y trouvait du plaisir.

Sa plus grande honte, son secret le plus inavouable ? Avoir fricoté avec une géante, une relation de laquelle naîtra un fils, son tout premier: Kratos. La géante n'en voulant pas, et Zeus n'ayant pas la cruauté de se débarrasser d'un nouveau-né, il le confia à une sorcière célibataire de confiance, Callisto, dans le village exclusivement magique de Nikopolis, non loin de la nouvelle Sparte.

A l'abri des regards, il eut droit à une éducation à la dure (pour supporter la violence que le monde allait lui opposer), et à des brimades qui participèrent grandement à son tempérament ardent. Être un demi-géant n'a jamais été chose facile, et encore moins au milieu d'intolérants. La demeure de sa "mère", fort heureusement, fut toujours un havre de paix, Callisto aimant son "fils" avec beaucoup de sincérité. Durmstrang l'accueilli ensuite, une fois l'âge requis. Une demande discrète de son père, qui n'entendait pas d'autre moyen de former un homme, un vrai.

L'académie nordique n'est pas connue pour accueillir bras ouverts les sang-mêlés, et encore moins les rejetons de géants. Persécuté durant toute sa scolarité, qu'il réussit pourtant haut la main, il en vint à accumuler rancœur et haine, à se renfermer sur lui-même... surtout après l'accident.

Rares furent ceux à lui avoir tendu la main, à Durmstrang. Deimos Drakon était le meilleur d'entre eux. Très vite, les deux compères devinrent meilleurs amis, la sérénité de l'un aidant l'autre à ne pas exploser. Ensemble, ils formaient un équilibre presque parfait. Calme et prudence jumelée à l'énergie et à l'impulsivité. Jusqu'à ce fameux cours en dernière année sur la magie noire, à la violence exacerbée des harceleurs, à la réaction enflammée de Kratos. Deimos, tentant d'éviter l'escalade, subit un sortilège de stupéfixion en pleine poitrine, avant de se briser la nuque en tombant contre un bureau.

S'il ne fut pas renvoyé, des témoins oculaires directs ayant permis au corps pédagogique de comprendre l'ampleur de la situation, il écopa de plusieurs sanctions disciplinaires majeures, qui furent acceptées sans broncher.

Par sa faute, son meilleur ami n'était plus. Alors se racheter d'une manière ou d'une autre devint sa priorité.

Une fois les études à Durmstrang achevées, Kratos regagna la Grèce... sans vision, sans avenir, privé de tout à ses yeux. La faute sur ses épaules était trop lourde. A Nikopolis, il fut cependant intercepté par un certain Arès Olympios, héritier de la grande famille éponyme. Le sorcier roux, ayant découvert le pot-aux-roses, entendait se rapprocher de son demi-frère pour l'utiliser contre leur père. Et contre toute attente, il y parvint, en jouant sur la démarche de rédemption de son aîné.

Pendant près de dix années, Kratos fut utilisé comme outil pour diverses missions, allant de l'intimidation de personne au racket, en passant par la chasse aux monstres et la sécurité, le tout en dehors des radars.

Du moins, Arès le pensait.

Un soir, il fut convoqué par Zeus à la demeure familiale, sans raison notable. Méfiant mais pas plus inquiété que cela, il s'y rendit pour découvrir la rage de son père, qui avait découvert les vices de son enfant. Kratos les rejoignit également, invité lui aussi. Les mois précédents, le demi-géant avait commencé à remettre en question les demandes de son cadet, jusqu'à ce point de rupture.

Acculé de toutes parts, Arès provoqua l'affrontement avec ses deux parents. Ensemble, ils luttèrent à travers la maison, d'abord avec la magie, puis à mains nues quand leurs baguettes furent détruites. Lorsque le calme revint, seuls Zeus et Kratos vivaient encore. Sans un mot, ce dernier prit la fuite pour ne jamais revenir en Grèce. Il n'était peut-être pas le responsable, mais pour lui, c'était tout comme.

On ne l'accusa ni ne le poursuivit en rien, à son grand étonnement. Il suppose aujourd'hui que cela serait revenu à admettre l'existence d'un enfant caché, chose à laquelle Zeus ne pouvait se soumettre.

Marqué par la mort de son demi-frère, et toujours en quête de rédemption, il entendit le besoin de  devenir un meilleur homme.

Difficiles furent les premiers temps. Sans le sou, il dut tout recommencer de zéro. Son chemin fut émaillé de plusieurs emplois très mal considérés, qui le firent douter de sa valeur. Finalement, profitant d'une vague de recrutements, il postula au sein du Ministère de la Magie britannique. En raison de ses talents singuliers, de la multiplicité de ses expériences, il finit embauché en tant que Langue-de-plomb, gardien du Hall des Prophéties et agent occasionnel sur le terrain pour lutter contre les mages noirs.

Il fit très vite la rencontre de Lysandra Primo, moldue d'origine grecque dont il tomba éperdument amoureux. Elle devint sa femme, et avec elle, il eut une fille, Calliopé. Par pure vengeance, Zeus Olympios gagna l'Angleterre pour les tuer, toutes les deux. Le puissant patriarche grec voulait montrer à son premier né ce que c'était, de perdre un enfant. Arrivé sur place quelques minutes après le drame, Kratos combattit son père et le terrassa en toute légitime défense.

Puis, brisé, il s'enfonça dans son travail pour oublier.
Enveloppé dans une profonde dépression, hanté par le souvenir de ses êtres aimés, il perdit tout simplement goût à la vie.

Plusieurs années après, sombre, tourmenté, une nouvelle rencontre vint tout changer. Faye Jütnar, grande auror avec qui il dut œuvrer durant une opération, lui fit de nouveau ressentir des sentiments, ce qu'il ne pensait plus possible. Il fallut tout de même qu'elle pousse fort pour briser la carapace de froideur à laquelle elle se heurtait. Kratos, lui, campait sur ses positions. L'amour n'était que source de souffrance, et avancer signifiait oublier ceux qu'il avait perdu.

Faye l'aida à faire son deuil, et ils se mirent finalement ensemble, pour leur plus grand bien. Mais le jour où ils apprirent que la jeune femme était enceinte, il la supplia presque d'accepter sa demande: déménager, loin de l'Europe, quelque part où son passé ne pourrait plus leur faire de mal.

Kratos retrouva finalement un poste de langue-de-plomb au Canada. Son épouse préféra se concentrer sur l'éducation de leur fils... un rôle qu'elle endossa seule, tant l'angoisse de trouver en ce petit bout des parties de lui terrifiait le sorcier grec.

Onze années passèrent, durant lesquelles le petit Atreus ne rencontra que peu son père, malgré les efforts de sa mère. Faisant office de figure d'autorité, lointaine et effrayante, il ne développa que peu de liens affectifs... un mal qu'il entend réparer aujourd'hui.

En effet, Faye est morte il y a peu. La dragoncelle ne s'est annoncée qu'une fois au stade le plus avancé. Rien n'a pu être tenté. Kratos en est encore dévasté.

Désormais seul avec son fils, il a démissionné du Ministère pour postuler à Ilukaan... d'où il entend veiller sur et surveiller son tout nouvel arrivant de fils Atreus. Maintenant professeur de défense contre les forces du mal, il entend inculquer aux jeunes générations la discipline, le contrôle de soi et à se connaître, autant que faire se peut.

(c) Ilukaan