Le soir du 31 octobre 1998. Les rues étaient animées à Iga. Les enfants étaient déguisés pour récolter des bonbons en ce fameux soir d'halloween. Des éclats de rire se faisait entendre. Les cris de peur de ceux qui se faisaient piéger par leurs amis. Et puis, le cri d'un nouveau né à l'hôpital. Un nouvel enfant dans cette famille qui allait devenir nombreuse avec le temps. Tengen Uzui. Descendant d'une ancienne famille de shinobi devenus sorciers par le mélange de sang.

Ce serait mentir de dire que le jeune a eu une enfance des plus paisible. Une mère affaiblie par les nombreuses naissances. Qui avait besoin de repos mais qui par chance pouvait compter sur ses neuf enfants pour s'occuper de la maison quand elle ne le pouvait pas et s'occuper des plus jeunes qui n'étaient pas assez autonome. Et à côté de ça, il y avait un père strict. Des valeurs qui lui étaient propres. Mélange de savoir vivre de leur ancêtres shinobi toujours bien trop présentes aux goûts de Tengen. Ainsi que quelques règles venant soit disant des leurs ancêtres sorciers qui avaient le sang pur. Avant que velane et sang mêlé ne viennent passer par là.

Ça n'a jamais été simple à la maison. Jamais. Il fallait toujours travailler. S'entraîner pour il ne sait quelle raison. Autant à la magie, même s'il n'avait pas encore développé ses pouvoirs, ainsi qu'au combat. Pour honorer leurs ancêtres. Le brun en avait marre d'entendre toujours la même chose. De devoir s'entraîner sans cesse alors que ça ne l'intéressait pas. Lui, il aimait s'amuser. Il aimait les moments de légèretés avec ses frères et sœurs. Il aimait rire, profiter. Souvent, il se cachait dans l'ombre, quand son père le forçait à travailler encore et encore alors qu'il avait à peine six ans. C'était le seul truc utile qu'il lui avait appris d'ailleurs, à être discret, tel les shinobi qu'ils étaient par le passé. C'étaient des moments de répit précieux. Ça et l'école à laquelle il n'avait pas échappé.

La première fois qu'il y est allé, il était rentré en se plaignant à sa mère et ses aînés que c'était nul. Il trouvait que ça ne servait à rien. Et puis finalement, il avait appris à aimer les jours de cours. Bon d'accord, il n'aimait pas toutes les matières. Loin de là. Mais certaines étaient intéressantes. Surtout les cours d'art plastique. Mais surtout, là bas, il n'y avait pas son père. Il pouvait faire ce qui lui plaisait. Tengen avait des amis. Des gens avec qui s'amuser, rire, créer des aventures. Combattre les démons dans la cours de récrée. Il avait quelques ennemis aussi et il prenait un malin plaisir à les foutres au sol. Dit comme ça, ça n'avait rien d'exceptionnel. C'était... La vie d'un jeune garçon, tout ce qu'il y a de plus simple. Mais quand on a grandi avec un père strict au point de vous rendre malheureux. Ce genre de moments simples, c'était tout ce dont il souhaitait. De juste pouvoir être lui même et de ne plus jouer un rôle. Le brun n'était pas le fils parfait qui allait suivre les traces de son père. Jamais il n'allait l'être. Il haïssait sa façon de penser. Malheureusement il devait faire avec. Il n'avait pas le choix, sinon c'était encore pire à la maison. Alors quand il n'était pas en cours, il renfilait ce masque. Il jouait les faux fils parfait pour pouvoir être tranquille après. Même s'il savait très bien que ça n'allait pas pouvoir durer comme ça.

Il avait environ huit ans. Ses pouvoirs venaient de se manifester pour la première fois. C'était plus tard que certains de ses frères et sœurs. Mais ils étaient là. Tengen était heureux. Cette petite explosion qui etait apparu alors qu'il ne faisait que s'amuser avec les autres. Ce son qu'il pourrait reproduire parfaitement. Il était officiellement un sorcier. Mais pour son père, cette manifestation n'était pas suffisante. Il devait maintenant travailler plus dur pour rattraper le "retard" qu'il avait accumulé. S'il s'était entraîné plus durement, ses pouvoirs seraient déjà là depuis plusieurs années. Le japonais le détestait. Vraiment. Tout ce qu'il voulait, c'était partir loin d'ici. Et par chance, quelques années plus tard, son vœu allait être exaucé.

Son géniteur voulait qu'il aille étudier à Mahoutokoro. L'école de sorciers du Japon. Une école prestigieuse où d'autres membres de sa famille s'étaient rendus. Mais le jeune avait une autre idée. Ilukaan. Une école qui rien que sur les papiers lui vendait du rêve. Et surtout, une école suffisamment loin pour qu'il puisse être tranquille. Ça n'avait pas été sans peine d'y arriver. Il avait fallu faire ça dans le dos de son père, avec l'aide de sa mère qui elle, ne voulait que son bien et de certains de ses aînés qui pensaient comme lui. Mais il avait réussi. Ses onze ans passés, il avait pu prendre l'avion pour le Canada, ce qui venait de sonner officiellement le début d'une nouvelle vie pour lui et... Ça n'avait jamais été si libérateur.

Ilukaan était une école merveilleuse sous toutes les coutures. Tant d'élèves différents. De matières beaucoup plus intéressantes qu'il n'aurait pu l'imaginer. De quoi toujours s'occuper. Et surtout, ici, il pouvait être lui même. Ce jeune garçon plein d'énergie et original qui allait devenir de plus en flamboyant avec les années. Il avait réellement trouvé sa place ici. Il se sentait bien dans la maison des Strixyst. Après avoir plus que parfaitement pris ses marques, il avait même déjà plusieurs idées de cursus pour après avoir réussi ses ASPICs. Auror et défense magique ou totalement différent, arts magiques. Mais il avait encore le temps de réfléchir à tout ça. Il avait encore un tas de trucs à apprendre avant tout ça.

En résumé. Il avait enfin le sentiment d'être réellement heureux. De pouvoir vivre sa propre vie. Mais si seulement son père n'était pas là pour tout gâcher à chaque fois qu'il rentrait chez lui. Il avait réussi à se mettre à dos presque tout ses enfants. Tous excepté le plus âgé qui avait suivi les mêmes traces que lui. Et pour Tengen, entendre son grand frère parler comme son père, ça avait été la fois de trop. Il était rentré en plein milieu de l'année scolaire à cause de nouvelle tragique. Leur mère n'était plus de ce monde. Tout le monde était réuni pour lui dire un dernier au revoir, mais il avait fallu qu'Il gâche tout. Comme il le faisait à chaque fois. À partir de ce jour là, le japonais étant suffisamment grand pour prendre une décision aussi importante, il a décidé de couper définitivement les ponts avec son géniteur et ça a été la meilleure idée de toute sa vie. À présent, quand il rentrait au pays, c'était pour voir ses frères et sœurs qui avaient pris la même décision, en même temps que lui ou après. Cette fois, il pouvait vraiment dire qu'il était complètement libre. C'est là qu'il a commencé à être celui que l'on connaît aujourd'hui. Cet homme flamboyant.

Pour ce qui est d'Ilukaan, de sa première année jusqu'à aujourd'hui, sa douzième année en arts magiques (et oui, c'est finalement les arts qui ont gagné, le japonais aime beaucoup trop la création et a un avenir plus que prometeur là dedans), tout c'est toujours parfaitement bien déroulé. Il a des amis sur qui compter. Des personnes qu'il a un peu plus de mal à supporter mais il fait avec. Des aventures par ci par là. Une vie simple où il est lui même. Que demander de mieux?

(c) Ilukaan