Les cours avaient repris.
Les cours avaient repris et la routine quotidienne de Kyojurô était revenue avec eux.

L'Ursirre se levait aux aurores, en même temps que le Soleil dont les rayons pénétraient timidement à travers les carreaux de la chambre qu'il partageait avec d'autres étudiants.
Premier à se tenir debout, il ne prenait pas beaucoup de temps pour émerger, quelques secondes tout au plus.
Tout était milimétré avec une rigueur quasiment militaire. Première chose que le Japonais faisait : aller dans la salle de bain et s'asperger le visage d'eau, comme pour noyer les derniers signes de sommeil alors que son premier thé de la journée infusait.
Après cela, il attachait sa crinière épaisse en une queue de cheval haute et grossière et enfilait des vêtements de sport afin de courir dans le campus, buvant en quatrième vitesse la décoction de sencha avant de partir.
Cela prenait bien une bonne trentaine de minutes.
Une fois ce parcours terminé, il se dirigeait immédiatement à la cantine pour engloutir un petit-déjeuner gargantuesque avant de reprendre la direction de son dortoir pour prendre une douche revigorante et d'enfiler son uniforme avec soin.

C'est ce qui se passa bien évidemment ce matin-là. Kyojurô se réveilla en forme et bondit hors de son lit en s'étirant avec un grand sourire satisfait avant de tourner la tête vers le petit autel qu'il avait aménagé pour sa mère dans son coin de chambre et de lui adresser un petit salut. Le jeune homme caressa ensuite avec affection le crâne de son corbeau qui poussa un croassement de contentement.
Suite à cela, il fit chauffer de l'eau pour son thé et le temps que celui-ci infuse, il se dirigea dans la salle d'eau.
Il se regarda dans la glace, avant de rassembler ses mains comme une coupe pour accueillir l'eau du robinet et les passer sur son visage triangulaire. Il poussa un soupir satisfait et, élastique dans la bouche, il tritura ses cheveux pour les coiffer, de sorte à ce qu'ils ne le gênent pas dans sa course et se déshabilla rapidement pour remplacer son pyjama par un t-shirt et un short, comme il ne faisait pas encore trop frais. Avec vivacité, il but l'infusion qui avait quelque peu refroidi entre temps et fit son lit au carré avant de partir, non sans avoir enfilé sa paire de baskets, rangée, comme le reste de ses chaussures, à l'entrée de la chambre.

Son rythme était rapide, ses poumons brûlaient de bien-être alors que le reste d'Ilukaan était encore dans les bras de Morphée ou s'en écartait à peine.
En haletant un peu, il poussa la porte du self et alla pour se prendre un petit-déjeuner digne de ce nom, composé d'un grand bol de nouilles avec des oeufs durs et du thé.

Il en ressortit presque tout aussi rapidement qu'il était entré et revint dans son dortoir, saluant ses colocataires au passage.
Il prit son uniforme avant de se diriger pour la deuxième fois de la matinée dans la salle d'eau afin de nettoyer son corps encore chaud de l'effort qu'il avait fourni.
Il détacha ses cheveux et refit une queue de cheval, cette fois plus petite que la précédente et boutonna son uniforme avec soin.
Il n'avait pas besoin de plus d'une quinzaine de minutes pour se préparer et, après s'être assuré qu'il avait l'ensemble de ses effets personnels avec lui, dans son sac, fût-ce ses livres et cahiers de cours, son ordinateur, son téléphone et ses lunettes, et bien sûr sa bague sertie de sa pierre de maison sur l'auriculaire gauche, il put partir en paix.

Tout était prévu, organisé de sorte à ce que l'aîné Rengoku n'arrive pas en retard en cours. Chaque jour, Kyojurô planifiait avec soin son emploi du temps.

En revanche, ce qu'il ne pouvait pas prévoir, c'était les mouvements des autres étudiants. Les corridors déserts d'il y avait quelques minutes grouillèrent très vite d'étudiants. Toutefois, contrairement à ceux d'une fourmilière, les mouvements dans les couloirs étaient quelque peu chaotiques.
Kyojurô entendit une étudiante de Cervirald se plaindre à voix haute, visiblement mécontente, alors que lui ne masqua pas son amusement.



Pour autant, le chaos, bien que familier des temps de rentrée, pouvait vite devenir inquiétant.
Toutefois, le futur Auror ne s'en souciait pas, pour le moment.