Ah le mois de novembre, peut-être bien l'un de ses mois préférés de l'année !! Pourquoi ? Tout simplement parce que les sports d'hiver y reviennent à la mode, ce qui signifie plus de monde à la patinoire !! Daniel y passe la majorité de son temps libre, toute saison confondue alors il est content de voir du monde s'y retrouver !! Autant le dire, il trouve que c'est un lieu carrément sous-côté !! Enfin, cela fait bien ses affaires lorsqu'il a besoin de la glace pour lui tout seul, que ce soit pour ses entraînements ou bien simplement pour extérioriser toutes les émotions qui peuvent s'emparer d'un adolescent de son âge.

Puis bon, il est rare que Daniel soit toujours seul lorsqu'il s'agit de patins à glace. C'est vrai, il y a toujours une ou deux personnes pour le regarder ! Des admirateurs, des curieux de passage, l'infirmière, parfois même les membres du club de hockey sur glace de l'école !! Ah, qu'est ce cela le rend fier quand ces dernières et dernières viennent le voir ! Il aurait beaucoup aimé rejoindre le club ! Malheureusement, avec sa maladie, il lui est déconseillé de s'adonner à des sports qui peuvent se révéler agressifs. Bon, le canadien n'en fait d'ordinaire qu'à sa tête et se contente de faire ce qui lui chante. Cependant, concernant sa santé, il n'est pas encore prêt à jouer avec le feu.

D'autant que pour le moment, il s'en sort très bien avec le patinage artistique, qu'il pratique depuis son plus jeune âge. Les compétitions locales sont en train de reprendre rapidement et le sorcier s'est bien positionné pour ce début d'année scolaire. Cela le rend très fier, d'autant plus que tous ses amis, et parfois juste d'autres personnes de l'école viennent assister à ses tournois ! Ainsi, ils peuvent tous voir qu'il est bon dans son domaine et qu'il porte haut les couleurs d'Ilukaan !


Enfin, pour aujourd'hui, le châtain possède un peu de temps libre et il ne compte pas rester tout seul sur la glace cette fois-ci ! Non, il est venu en compagnie d'Amelia Moore, une de ses nouvelles recrues !

Elle vient tout juste d'arriver sur le campus et possède son dortoir dans la maison des Lupy, si le né-moldu a bien tout suivi. Parce que oui, dans le fond, ce genre d'informations lui importe peu. Ils sont dans une école de sorcellerie internationale, alors bien sûr qu'il y a de tout en termes d'âges, d'origine, ...

Non, ce qui intéresse vraiment l'Ursirre est le talent qu'elle semble posséder dans l'art de la glisse ! Pour le moment, de la glisse sur le sol, avec les patins à roulettes, mais il est persuadé qu'elle se débrouillera aussi bien sur la glace ! Il l'a aperçu alors qu'il faisait un détour près du skatepark lorsque les cours avaient à peine commencer. Son visage lui était familier mais sans plus... Puis il l'a recroisé dans les couloirs de l'école un peu plus tard. C'est là qu'il comprit !!

Amelia lui a semblé comme quelqu'un d'introverti, mais en plus d'avoir de bonnes capacités en termes de glisse, elle a un caractère bien trempé ! Cela a tout de suite plu au canadien, qui s'est empressé de l'aborder avec optimiste ! Puis bon, il sait que que la première année peut s'avérer assez compliqué donc autant l'aider ? Elle ne lui a jamais demandé d'aide, certes, mais est ce qu'il a besoin de cela pour devenir son ami ? Non, pas du tout, Daniel a simplement envie de devenir son ami parce qu'il l'aime bien ! 

Le courant est bien passé entre les deux, du moins c'est comme cela que le canadien le ressentit ! De fil en aiguille, les deux adolescents ont passé du temps ensemble, soit à glisser sur la vague de l'école, soit au contraire à l'alimenter avec leur sel ! Eh oui, aucun des deux n'a sa langue dans sa poche et cela les a aidé à se rapprocher. Chacun avec leur propre vision de la justice, il n'est pas rare de les entendre dénoncer tel ou tel comportement. Tout le monde y prend pour son grade, que ce soit des élèves, des préfets, des professeurs, des célébrités et Dieu sait qui encore...

Mais ce n'est pas le programme d'aujourd'hui !! Aujourd'hui, il s'occupe de l'initiation de la blonde aux patins à glace ! Dans un premier temps, il l'a accompagné dans les vestiaires afin de l'aider dans son choix de patins. Après tout, c'est tout un art !

Puis, il est parti à son tour se changer pour se mettre dans sa tenue de patineur, déposant au passage sa pompe à insuline. Il s'est ensuite vite empressé de faire quelques tours de piste avant de réguler son taux de sucre dans le sang à la place de la pompe, comme il a appris à le faire depuis son arrivée à Ilukaan. Une fois, son échauffement terminé, il rejoint l'ouverture de la piste pour y attendre Amelia :

"Alors, championne, t'es prête ? Je suis sûr que tu vas vite prendre tes aises !

Un petit sourire malicieux accompagne les lèvres du châtain alors qu’A melia fait ses premiers pas sur la glace. Elle n’a froid aux yeux, c’est le cas de le dire au vu de l’air glacial qui règne en maître sur la patinoire ! Daniel n’en attend pas moins d’elle ! Au moins, elle, avait eu le cran de relever le défi, contrairement à d’autres élèves, pourtant plus âgés et réputés pour leur courage. Courageux, peut-être, mais pas téméraires, cela est certain ! Vraiment, l’adolescence et les réputations, quelle catastrophe…  Au moins, son élève du jour est jeune, certes, mais elle est franche et audacieuse, fidèle à elle-même ! Autant dire que cela fait assez plaisir au Griffith.

Après tout, ce n’est pas une activité qu’il a l’occasion de partager avec beaucoup de personnes de son entourage proche sur le campus, soit trop occupés dans leurs hobbies, parfois étranges aux yeux du jeune né-moldu, soit simplement peureux. Pour des gens qui possèdent des dons, l’Ursirre trouve que cela constitue un beau gâchis de potentiel… Enfin, il a autre chose à faire que d’essayer de les changer. Il a des missions bien plus importantes en tant qu’envoyé de son Dieu.

Même si, pour le moment, cette mission se résume à s’assurer que la petite louve ne perde pas pied sur la surface bleutée. Mission qu’il accomplit sans aucun mal jusqu’ici. Certes, ce n’est que le début de la séance, mais acquérir les bases au plus tôt est essentiel ! Après tout, si tous les deux maitrisent ce qu’il y a de plus simple dès le début, ils pourront par la suite prendre de la vitesse et faire la course !

Bon, peut-être pas jusqu’à faire la course non plus, car cela demande malgré tout une certaine technique que possède déjà le Bleu. Non qu’il n’en estime pas la première année. Au contraire, elle pourrait même apprendre très vite ce que lui-même a mis quelques semaines à apprendre ! Seulement, prendre de la vitesse est une chose, savoir appréhender le terrain en est une autre. Ce n’est pas comme un skate-park où le terrain est marqué par des obstacles qui le traversent, il reste ouvert. Une patinoire, à l’inverse, si on ne prend pas en compte les autres occupants, est un territoire en perpétuel évolution, au fur et à mesure que les sillons se tracent dans la glace. Si l’un des patins s’enraye dans l’une de ces traces, il devient difficile de rectifier sa trajectoire, d’autant plus avec la rapidité avec laquelle on danse dans ce ciel sur terre. Daniel en a fait l’amère expérience plus d’une fois, même si cela ne l’a en rien empêché de se remettre dans la foulée en piste.

C’est pour cette raison qu’il a convoqué la blonde à cette heure-ci, afin d’éviter au maximum d’être confrontés à ce problème. En effet, la machine chargée de l’entretien de la glace est passée quelques minutes avant eux, effaçant ainsi toute trace de leurs prédécesseurs sur la piste.

« Hé, ma foi, tu te débrouilles très bien ! Même si tu te tiens encore à la barre, ce n’est pas très grave ! Tu sais, j’ai du bien mettre quelques heures pour réussir à la lâcher ! Mais je pense que vu ton aisance, tu pourras le faire bien plus tôt ! D’ailleurs, ça fait quoi comme sensation ? C’est différent des rollers ou du skate ? »

A dire vrai, le patin à glace lui procure de telles sensations qu’il n’a jamais réellement songé à la pratique de la glisse sur Terre. Non qu’il ne trouve pas que ce soit moins intéressant. Seulement, quitte à réaliser un sport de glisse, ses parents avaient préféré l’initier à celui qui leur a paru le plus encadré. Daniel en était tombé en amour, si bien qu’il se sentait toujours plus à l’aise sur ses patins à glace que chaussé de chaussons.

Aaah, la voilà qui ne veut pas tomber ! C’est plutôt logique, une chute, ce n’est jamais agréable. La glace dans son état naturel se veut aussi rude que le bitume, quand celle-ci ne se brise pas sous le poids de l’arrogance. Fort heureusement, le sol gelé de la patinoire n’est pas à l’image de la nature et tend à être plus tendre envers les novices. Solide comme un roc, elle ne cède pas et permet à tous les niveaux de s’exercer sur son dos.
 
D’autant qu’un autre danger rôde avec une telle foule regroupée en un tel lieu : celui des patins, tranchant comme le froid glacial des pôles, ne pardonnant pas la moindre erreur. Le canadien oublie bien souvent ô l’instrument de son bonheur peut se révéler être une véritable arme quiconque sait s’en servir. Mais bon, il faut dire que les films d’horreur, non-maj comme sorciers, n’utilisent jamais ces chaussures-là ni comme ressort horrifique ni comme arme du crime. Pourtant, les blessures engendrées sont spectaculaires !
 
 
Toutefois, le Bleu, bien que candide, n’est pas aveugle pour autant. Son intuition lui souffle que ce ne sont pas de tels dangers qui incitent la blonde à rester les deux pieds sur le ciel solide. Non, cet air-là, il le connait bien : celui de l’arrogance. Après tout, il eut la même attitude alors qu’il faisait ses premiers pas dans cet univers qui allait devenir le sien. Il faut dire que, jusqu’à lors, son entourage le traitait comme une petite chose fragile qu’il ne fallait surtout pas ébranler, risquant de s’effondrer au moindre choc. Le châtain n’avait jamais demandé à être considéré de cette façon, cela lui a été imposé par sa chère et tendre camarade qu’est sa maladie. Le né-moldu comprenait qu’il était différent, mais pas en quoi cela le rendait plus faible qu’un autre enfant de son âge. Il ne trouvait pas cela juste et le patinage lui avait ainsi permis de faire ses preuves dans le cercle de la normalité, montrant à quel point ce concept n’avait aucun sens.
 
Peut-être qu’Amelia ressent-elle aussi le besoin de montrer de quoi elle est capable. A elle-même ou bien à son professeur, la question est assez épineuse. Après tout, elle a l’air assez confiante et le Griffith lui a d’ores et déjà expliqué tout le bien qu’il pensait d’elle. A moins que finalement, ce ne soit pour ne pas perdre la face devant lui, « l’expert ».
 
Certaines personnes l’ayant déjà vu à l’œuvre se plaisent à l’appeler le « Petit Prince des Glaces ». Cela ferait référence à l’une de ses œuvres littéraires françaises dont ses aînés du pays du fromage lui auraient parlé. La littérature n’est pas son domaine de prédilection, aussi s’arrête-t-il à ce titre déjà fort flatteur. Pourtant, il estime qu’il a encore un long chemin devant lui avant d’être digne une véritable Majesté du froid.
 
Et ce chemin est constellé …. De chutes ! Eh oui, aussi redoutées soient-elles, elles font parti de l’apprentissage, comme dans n’importe quel sport ! Daniel le sait bien, elles sont même très bénéfiques et porteuses de leçons. Si la Rouge n’est pas amenée à trébucher au cours de sa première leçon, il serait bien tenté de l’amener à lui faire faire un petit câlin à son propre reflet.
 
Cependant, il se contente de sourire avec une petite pirouette devant l’attitude de sa cadette, lui rappelant la sienne quelques années auparavant.
 
« Tu sais, il parait que plus tu vieillis, plus ça devient difficile d’apprendre à faire quelque chose donc ça veut rien dire ! J’ai vu certains qui sont à l’université, franchement je regrette de pas avoir emmené un snack parce que c’était quelque chose… J’ai jamais vu quelqu’un autant tomber en quinze minutes ! »
 
Il stoppe alors ses pirouettes lorsqu’elle lui décrit les sensations que leur session lui procure. Il se tient alors droit devant elle, comme un gentil petit soldat. Gentil petit soldat qui écoute, sans comprendre grand-chose à ce qu’elle raconte. Elle utilise beaucoup de vocabulaire technique. Cela le surprend un peu, mais d’un autre côté cela coïncide avec les facilités qu’elle semble éprouver jusqu’à présent à se mouvoir dans ce palais bleu.
 
« Te fais pas avoir par la glace ! Là, on a de la chance. Comme on est venu tôt, y’a personne et la tanneuse a effacé tous les sillons laissés par les autres patineurs dans la matinée ! Mais je peux t’assurer qu’en weekend ou patinoire publique, c’est une autre paire de manches ! Tu dois faire attention et être sûr de toi quand tu prends de la vitesse, sinon tu finis dans les sillons des autres et l’accident est vite arrivé ! »
 
Autant dire que c’est un exercice de haute voltige ! Si l’ourson apprécie partager sa passion avec d’autres, partager la piste est un peu plus compliqué. Enfin, avec son niveau, il parvient désormais à prendre des décisions et à réagir rapidement en fonction des trajets des autres patineurs mais il a vu bon nombre de collisions défilées sous ses yeux. Fort heureusement, cela n’a jamais été grave, bien que du sang ait pu être laissé sur la piste en raison d’un nez cassé.
 
 
«  Je te laisse lâcher le bord, je t’attends au milieu de la piste !»
 
Dit-il avec son sourire enfantin avant de rejoindre le centre de la patinoire avec grâce et agilité. Il n’a aucun doute, elle le rejoindra sans problème.