L’histoire de notre sorcière bien-aimée commence dans la ville de Republic City, une ville sorcière mouvante dans la localisation varie selon les époques, mais désormais basée près de Chicago, aux Etats-Unis. Au cœur de cette ville en pleine effervescence se rencontrent alors un Cracmol, Hitoshi et une sorcière de noble sang, dont la lignée ancestrale remonte aux premiers sorciers du pays du soleil levant, Yasuko . Hitoshi est dépourvu de pouvoirs magiques et issu d’une pauvre famille sorcière. Autant dire que leur rencontre semble presque relever du Destin. Pour autant, les deux époux se sont rencontrés lors d’une soirée mondaine à laquelle tous deux étaient invités, Madame par son rang, Monsieur grâce à l’industrie qu’il a bâtie en partant de rien, devenue l’une des plus grandes industries dans le monde sorcier international. Il partait avec un désavantage certain, à cause de son absence de pouvoirs magiques. Pour autant, il a su faire de cet handicap un atout majeur, en incorporant notamment les inventions et les procédés moldus au monde sorcier.  La connexion fut directe entre les deux individus, si bien qu’ils se marièrent quelques années plus tard.

Par la suite, ils s’installèrent dans un manoir situé au cœur de la ville, manoir dans lequel grandit la jeune Asami, née alors que les premiers rayons du soleil percèrent la fenêtre de la chambre. Ses six premières années furent un pur bonheur, aussi bien pour ses parents et pour le bambin.  Asami était très joyeuse et pleine d’énergie, s’intéressant déjà à la mécanique !  Nombre de fois elle eut demandé à ses parents de la laisser piloter les véhicules qui sortaient des usines de l’industrie paternelle, appelée sans prétention Future Industries. S’ils arrivaient qu’ils cèdent en prenant un maximum de mesures de sécurité, ses demandes aboutissaient plus à des heures passées à la bibliothèque ou bien dans sa chambre, à lui conter comment fonctionnaient certaines machines ou comment naissaient certaines idées qui ont révolutionné l’industrie sorcière. Encore à ce jour, son histoire préférée reste celle des voitures automatisées qui circulent à travers Republic City, un concept de son père. C’était sa mère qui lui la contait, et toutes deux ne cessèrent de rire en connaissant les idées les plus farfelues qui avaient traversé l’esprit de son paternel avant de réussir à mettre au point cette invention. C’est l’un des rares souvenirs qu’elle peut garder de sa génitrice, le genre de souvenirs dont son père ne peut se débarrasser.

Après tout, le succès fleurissant de Future Industries n’était pas au goût de tous les sorciers, certains jaloux d’un tel succès, succès qui leur parait d’autant plus incompréhensibles qu’ils estimaient que les moldus ne pouvaient rien apporter de bon au monde magique.  Alors, une nuit d’automne, le manoir fut attaqué par un groupe de sorciers spécialisés dans les sorts ayant attrait au feu. Si Asami et son père s’en sortirent plus ou moins indemnes, la famille Sato perdit ce soir-là une épouse et une mère prodigieuse. Ce soir-là, Asami fut marqué par le feu au niveau des hanches, cicatrice qui ne lui provoqua aucune douleur en comparaison de la perte de sa mère. Pourquoi lui avait-on enlevé sa mère si subitement ? Est-ce qu’ils avaient fait quelque chose de mal ? Qu’est ce que ces sorciers leur voulaient ?

Tant de questions qui lui avaient traversé l’esprit alors que ses chaudes larmes coulaient à flots, le soir avant de dormir. Du moins, quand elle arrivait à trouver le sommeil. Elle n’avait plus personne pour la consoler désormais. Son père n’arrivait pas à gérer le chagrin provoqué par la perte de sa femme, délaissant dans un premier temps sa fille unique, la seule personne qui lui rappelait sa bien-aimée. Asami devint alors une enfant introvertie, presque timide, qui se réfugiait dans les bibliothèques, s’échappant de cette réalité mélancolique au travers de livres la faisant voyager. L’un d’entre eux lui donnait l’envie de voler dans les airs.

Puis, tout ce qui pouvait avoir attrait à Yasuko fut définitivement retiré du manoir, comme pour faire disparaitre toute preuve de la peine qu’ils ressentaient. La seule chose qu’Asami put garder, en secret, fut un journal avec une couverture de cuir rouge que sa mère lui avait offerte. Encore aujourd’hui, il lui fait office de journal intime et l’aida à faire face à ce premier mauvais jour. Il l’aide d’ailleurs encore aujourd’hui à faire face aux situations difficiles, lorsqu’elle a besoin de se confier et qu’elle n’est pas au manoir.

Toutefois, on ne peut pas dire qu’Hitoshi ait surmonté le décès puis tourné la page. Au contraire, il prit toutes les décisions possibles pour protéger au mieux sa fille qu’il avait délaissé pendant quelques semaines. Il partagea alors de nombreux moments avec elle, l’emmena l’accompagner pour conduire toute sorte de véhicules produits par Future Industries. Cela réchauffa le cœur de sa petite fille, s’ancrant peu à peu de nouveau dans la réalité. Il engagea alors les meilleurs profs de self-défense pour sa fille, afin qu’elle puisse se défendre si jamais ces saletés de sorciers essayaient de s’en prendre à elle. Oui, au-delà de la surprotection de sa fille, le père d’Asami développa une haine envers les sorciers, ces créatures qui usent de la magie pour détruire des familles. Il espérait que sa fille ne développera pas de telles capacités… Elle n’en avait pas besoin après tout, c’était déjà un tel génie pour son âge ! Elle excellait dans toutes les matières, alors qu’elle était dans la meilleure école privée  de Republic City !

Hélas, Hitoshi savait bien qu’il était irréaliste… Bien sûr qu’elle posséderait de tels pouvoir s, sa fille était une telle bénédiction qu’elle devait posséder de tels pouvoirs ! Par amour pour sa fille, il parvient, après quelques semaines, à mettre de côté son animosité envers les sorciers et les sorcières pour qu’Asami ne se sente pas mal à l’aise. Après tout, elle n’était pas au courant de son ressenti envers ceux qui utilisent la magie. Elle-même s’était élevé au-dessus de tout cela, préférant se dire que tous les sorciers n’étaient pas forcément mauvais, seulement quelques-uns, comme pour les moldus.

Quelle joie ressentit-elle lorsque ses pouvoirs s’étaient éveillés ! Elle allait pouvoir mettre tellement d’idées en pratique maintenant ! La petite avait alors sautillé partout, essayant d’y faire appel le plus souvent possible. Enfin, elle put mettre en pratique les quelques leçons qu’elle avait appris à l’école ! Tout cela, au grand détriment de son père, qui ne pouvait lutter contre l’enthousiasme de sa fille chérie.  La relève était assurée, il n’y avait aucun doute là-dessus. Puis, si elle s’épanouissait, n’était-ce pas là l’essentiel ?

Les années passèrent rapidement jusqu’à l’entrée d’Asami à Ilukaan. Il avait été hors de question de l’envoyer à l’institut japonaise de sorcellerie, bien trop stricte et conversationniste. Le choix s’était directement porté sur Ilukaan, l’école internationale de sorcellerie. Celle-ci permettrait à Asami de se faire un réseau important pour reprendre les affaires familiales, d’autant plus que les cursus universitaires proposés convenaient parfaitement aux ambitions de l’enfant. Les affaires ? Elles n’ont jamais vraiment intéressé Asami, même encore aujourd’hui. Néanmoins, la perspective d’apprendre tant de choses tout en ayant un laboratoire à disposition pour ses expériences lui parut si alléchante qu’elle dit oui directement !

Cela lui fit un peu de peine de quitter son père au début. Toutefois, plus les années passèrent, plus elle prit plaisir à savourer cette liberté et cette indépendance dont elle bénéficiait. Elle s’était alors ouverte de plus en plus au monde, devenant la jeune femme que tout le monde connait aujourd’hui, pleinement épanouie !

Cependant, encore une fois, ce ne fut encore une fois pas le cas de son père, qui s’enfonçait encore plus dans sa haine des sorciers, si bien qu’il a rejoint depuis quelques années le groupe des Egalistes. Les Egalistes sont des sorciers qui, par malformation génétique ou par choix personnel, ont choisi de renoncer à la magie car ils estiment que cette dernière apporte bien plus de mal que de bien. Cette organisation œuvre, dans le secret, et vise à nuire les Ministères de la Magie existants et de révéler le secret magique aux moldus, brisant ainsi le voile entre les deux mondes. Pour le moment, leurs actions se limitent à empêcher certains sorciers à utiliser temporairement la magie, grâce à leurs recherches. Mais qui sait ce que ces derniers prévoient à plus long terme… Autant dire que si Asami était au courant des agissements de son paternel, elle agirait contre son organisation et lui, bien qu’elle ait déjà bien à faire au campus d’Ilukaan.
 

(c) Ilukaan