Ichigo et les professeurs, c’est pas franchement une relation agréable, surtout aux yeux du rouquin. Déjà au Japon, il se sentait facilement mis à part à cause de sa couleur de cheveux, il voyait bien qu’ils ne faisaient pas grand-chose pour l’aider quand les autres élèves venaient le chercher. Alors, même si désormais à Ilukaan on ne lui fait plus de remarque à ce sujet, il n’a plus vraiment confiance au corps professoral et se débrouille lui-même quand il a des ennuis. Mais voilà, cercle vicieux : il frappe, les profs viennent, ils le punissent – avec les autres élèves responsables, tout de même et ils finissent par l’avoir plus à l’œil. Autant dire qu’il n’apprécie pas vraiment, même s’il sait que son comportement est à revoir.

Enfin, ce point-là, ce n’est pas vraiment pour tout de suite. Pour le moment, il est devant le panneau d’affichage, en train de lire la feuille de papier déchiré d’un professeur qu’il n’a pas. Visiblement, il a besoin d’aide et Ichigo hésite un peu, à la suite des raisons expliquées plus haut dans ce texte. Généralement, le rouquin agit à double-tranchant : soit il aide s’il voit quelque chose se passer sous ses yeux, soit si on lui demande directement, il y a de forte chance qu’il vous laisse vous débrouiller…

Pour revenir vers vous plus tard.

Il n’y peut rien, il est comme ça. Il a l’entraide facile. Cependant, le cas ici est très différent de d’habitude. Déjà, il n’a pas fait exprès de lire cette annonce. Il est passé devant, il a tourné la tête et voilà. Ensuite, le professeur ne lui a pas demandé à lui spécifiquement. Bon, d’accord, il n’a demandé à personne en fait, il attend des volontaires. Donc techniquement, le lupy n’a aucune obligation d’intervenir. Alors pourquoi il reste planté là, comme un con ? Parce qu’intérieurement, il sait qu’il va y penser. Il sait qu’inconsciemment, peu importe où il va être, il cherchera cette boîte du coin de l’œil. Ça va lui rester en tête et franchement, il n’en a pas envie.

Il pousse un soupire et écrit finalement son prénom dessus. Apparemment, une autre personne peut le rejoindre, il doit attendre que cela arrive pour commencer véritablement ? Ça peut prendre des mois, non ?

Ah non, ça a pris deux heures tout au plus avant qu’une autre personne, « Nyneve », réponde également à l’appel. Cool. Il a même l’impression d’avoir déjà entendu ce nom quelque part, donc peut-être l’a-t-il déjà rencontré ? C’est ce qu’il garde en tête quand il finit par la rencontrer, derrière le bâtiment de cours, le premier lieu d’inspection définit. Effectivement, sa tête lui dit très vaguement quelque chose. Il est franchement pas sûr mais il semble tout de même l’avoir vu parmi les finalistes lors de la première épreuve du festival sportif. Ça doit sûrement venir de là, du coup. En tout cas, elle semble directement le reconnaître – comme ça se passe souvent, d’ailleurs. En tout cas, elle semble enthousiasme et surtout prête à trouver cette boîte de pandore en moins de dix minutes. Incroyable.

« On a qu’à commencer dans les petits coins, si elle a été volée par les lutins de Cornouailles. »

Ces petites bêtes vicieuses, il se souvient les avoir étudiés lors de sa seconde année au campus et continue d’avoir des explications à leurs sujets avec les cours de Mme Vega – sûrement l’une des seule prof qu’il doit bien apprécié (après tout, elle l’a beaucoup aidé avec Kon). Cependant, il ne réfléchit pas plus de temps à ce sujet, même si ça pourrait bien l’aider, Ichigo n’aime pas se perdre ans les réflexions trop longues, ils doivent trouver rapidement l’objet voulu.

« Du coup, autant aller vers le parc ? »

Pas loin des enclos ? Ils se seraient enfuis alors ? Va falloir prévenir Mme Vega non ? Ce serait plutôt intéressant, juste au cas où. Mais comment ils auraient fait ? Généralement les cages sont bien fermées et surveillées… Quoi que, il a récemment entendu parler de l’incident du Dôme, un élève qui se serait vautrer violemment par terre et les lutins qu’il tenait en aurait profité… La galère quand même.

Il suit donc Nyneve vers le parc, chose qu’il regrette presque quand elle commence à parler et parler et parler sans s’arrêter. Son monologue a-t-il une fin ? Pourquoi les gens parlent tellement ? Pourquoi on espère de lui qu’il écoute absolument tout ? Il fait déjà ça en histoire de la magie et c’est suffisamment une plaie pour qu’en dehors il soit obligé de faire pareil. Vraiment, c’est pas contre elle, mais il finit par perdre le fil volontairement à partir du moment où elle avance le fait que le professeur devait être distrait. Il déconnecte après ça et regarde droit devant lui pour déjà vérifier les environs. Ça a l’air franchement calme, pour le moment. Pas de rires étranges, pas de machins bleus dans les environs. Est-ce qu’ils sont vraiment là ? Il croise les bras et, sans se demander si l’Ursirre lui demandait son avis sur tout ce qu’elle venait de dire, finit par prendre la parole.

« On lui demandera plus tard comment il a fait. Ça a l’air calme, on va aller vers les enclos comme tu l’as dit, mais je pense on tardera pas à retourner vers le bâtiment de cours. S’ils ont volé la boîte là-bas peut-être que certains sont encore enfermés ? Il soupire un bon coup, on a trop de possibilité. »

Ça l’énerve, de chercher dans le vide sans aucun indice.

« Autant rester ensemble pour le moment, ces petits trucs sont chiants. On voit après comment ça se passe. »

Vu comment ils peuvent voler des baguettes et ont assez de force pour soulever une personne dans les airs, être deux ne sera pas de trop. Pourtant, il faut savoir que le rouquin est du genre à aimer s’occuper des tâches lui, à prendre les « responsabilités ». Mais il apprend de plus en plus à régler les problèmes ou les épreuves en équipe – ça a bien servi, le week-end du festival. Alors autant tester. Au pire, il partira dans son coin si ça marche pas, eh.

Les voilà donc parti vers les enclos et ils se retrouvent rapidement à fouiller les environs, sans trop non plus s’approcher car voilà un autre problème : certaines des créatures magiques à l’intérieur sont du genre… peu agréables. Donc s’ils sentent une présence, ça pourrait foutre un bordel monstre. C’est qu’il faut parfaitement éviter car Ichigo n’a clairement aucune envie d’en plus de ça s’occuper de rattraper d’autres créatures en fuite. Ils ne peuvent même pas entrer, mais étant donné que l’intérieur semble plus que calme, il est facile d’éliminer cette partie là comme suspecte de contenir des lutins de Cornouailles.

A nouveau, il regarde de partout, espérant presque un miracle.

« Des sorts pour… ? Ça existe ? Je pense tu espères un peu trop en qui concerne la magie. Si un truc comme ça était possible, ce serait un brouhaha pas possible dans le dôme. »

Pendant un instant, il imagine Kon pouvant parler. Urg. Non merci. Il est déjà bruyant quand il miaule, mais alors s’il se met à discuter, il ne va pas plus en finir.
Attention, Ichigo prend soin de son chat. L’animal a assez souffert avant que le rouquin ne le trouve pour continuer la maltraitance. Mais ça n’empêche pas qu’il soit carrément chiant quand il a envie d’attention (que le lupy finit toujours par lui donner). Enfin bref, encore heureux, personne n’a encore inventé un tel sortilège et il est prêt à combattre celui qui en aura l’idée un jour.

C’est quand ils commencent à rebrousser chemin qu’une sorte de petite lumière les interpelle tous les deux. Ichigo tourne sa tête sans plus attendre et reconnait un peu plus loin ce bleu étincelant. Surpris lui-même, il ne manque pas de le faire remarquer à Nyneve en pointant du doigt, oubliant la discrétion.

« Ah ! Là ! »

Sans plus attendre, il fonce droit vers les lutins. Il les entend rire et s’amuser comme si de rien n’était. Sur le coup, il ne pense pas à prendre sa baguette en main. Son idée ? Les attraper à mains nues. Pourquoi pas après tout ? Il est sûr ça peut se faire. Au moins tenter, eh. Il ne vérifie pas non plus si la boîte est là. Pour le moment, un premier pixie lui échappe de justesse. Mince. Les autres se mettent alors à voler autour de lui, l’agaçant au plus haut point. Il parvient à en frapper un, mais les autres ne semblent pas vouloir se laisser faire – rien de vraiment surprenant en fait. L’Ursirre vient rapidement l’aider mais pour le moment ce n’est pas un franc succès, ces bêtes vont vite, se cachent, reviennent. Il n’est même pas sûr du nombre qu’ils sont exactement. C’est encore plus frustrant.

Il aurait peut-être dû réfléchir avant de foncer, au moins le temps de se rappeler du sort pour les faire arrêter de bouger. C’est ce que ses profs lui répètent souvent, il comprend un peu mieux pourquoi maintenant. Est-ce pour autant qu’il va arranger les choses ? Probablement pas. Et puis de toute façon c’est désormais trop tard, pour le moment du moins, car il sent l’une des créatures magiques lui tirer la cape en arrière, au point qu’il en manque de tomber.

« Mais comment ces trucs peuvent avoir de la force ?! »

Heureusement il en a aussi : il force en avant, parvient à le faire lâcher et s’éloigne un peu du bordel monstre sous ses yeux. Voilà une chose à laquelle ils n’ont pas pensé : retrouver la boîte, d’accord, mais est-ce qu’il faut aussi les enfermer ? Ou les laisser en liberté ? Non, ils peuvent pas faire ça quand même. Donc… La première solution, visiblement. Génial. Ils ont que ça à faire en plus visiblement.

Bon, pas de temps à perdre donc. Tant pis pour le sort exact, il va tenter un premier sort, sans trop les blesser.

« Immobulus ! »

« Oublie ta baguette », elle en a des bonnes tiens, Nyneve. Il n’apprécie pas de voir ces lutins de Cornouailles jouer avec son « arme », s’ils la cassent, ça sera la troisième depuis son entrée à Ilukaan et il n’a pas la foi de comprendre comment marcherait la nouvelle, vraiment. C’est long à chaque fois, il ne sait même pas pourquoi ce n’est jamais trop le même modèle. Des ressemblances, mais jamais totalement pareil. Pour être honnête, ça le saoule un peu. Surtout qu’avec sa chance elle serait encore plus petite. Nul.

Mais bon, il est vrai que l’Ursirre n’a pas tort, il ne doit pas se préoccuper de cela pour le moment. La priorité, c’est de capturer les créatures magiques. Cependant, où est-ce qu’il trouve une cage, hein ? Vu qu’il peut PAS la faire apparaître par magie, dommage pas vrai ? Il regarde les alentours et ne tarde pas à se rappeler d’une chose : la volière est juste à côté. Bon point, ça. D’accord, il n’a pas d’oiseaux donc il n’a pas sa cage à lui mais… mais il peut en emprunter une non ? Tant qu’il la ramène après, ça devrait pas poser de souci. En espérant qu’il y en a là-bas, eh.

« Retiens les encore un peu, je reviens ! »

Heureusement, à peine il part que sa collègue de mission parvient à immobiliser les lutins. Bon, on ne sait pas combien de temps ils vont rester comme cela alors il faut désormais accélérer. Sans plus attendre, le Lupy se met à courir aussi vite qu’il peut – chose assez facile pour lui, il a plutôt un bon cardio et de grandes jambes il faut dire. Il se rapproche rapidement de son objectif et grimpe les marches sans perdre le rythme et entre d’un coup dans la volière, surprenant plusieurs oiseaux. Oups. Il s’arrête dans ses gestes brusques et se force à ralentir le temps de trouver ce qu’il veut. Cela arrive vite quand il voit le coin réservé pour les cages. Bien, parfait. Il en prend une sans plus attendre ni même sans avoir à qui elle appartient et fait le chemin inverse, en vérifiant à bien refermer la porte derrière lui. Une fois cela fait, il reprend sa course et rejoint Nyneve aussi vite qu’il s’en est éloigné. Visiblement, il a fait assez vite : les lutins figés le sont toujours. Il ne perd pas de temps et les récupère pour les mettre dans la nouvelle prison et profite de l’occasion pour récupérer sa baguette. Tout va bien, elle ne semble pas cassée. Il soupire un instant de soulagement mais pas trop longtemps : un lutin est encore en liberté mais parvient à s’échapper. Il râle un coup, bon, ils l’auront plus tard.

« Bon, ça c’est fait. Mais je vois pas la boîte, donc je pense elle doit être ailleurs. On peut suivre le lutin qui s’est enfui ! On laisse la cage de côté bien fermée et on préviendra Mme Vega plus tard. »

C’est le mieux à faire. Enfin, à ses yeux. Le pixie doit rejoindre d’autres de ses… potes ? Bref, ils ne doivent pas traîner.

« La volière est à côté, pas besoin d’un grand moment de réflexion. Ni même d’en parler autant. Mais oui, ma baguette va bien. »

Et voilà, le manque de tact du rouquin est de retour. Vraiment, il a tenté de pas faire de remarque dessus. Mais il va pas tenir longtemps si à chacune des actions il faut en parler vingt ans après. Si c’est genre un truc spectaculaire, bon d’accord, pourquoi pas. Ou même pour parler d’une technique spécifique, mais là… Il est juste parti chercher une cage. Pas besoin d’en faire tout un foin. Vraiment pas.

Il râle un coup quand ils perdent la trace du dernier pixie en fuite. C’est une blague ou quoi, de réussir une fois sur deux ? Ils sont qu’à moitié poissard c’est ça ?  Ils doivent juste récupérer une boîte ! Pourquoi tout devient aussi compliqué ? Urg. Il se frotte les cheveux et approuve le nouveau plan de Nyneve. Ouais, autant faire ça, ils n’ont pas bien d’autres choix. Il a pas non plus pu fuir à l’autre bout du campus en moins de deux minutes quand même. D’accord ça va vite, mais là, ce serait carrément abusé. Vraiment.

Quand l’Ursirre commence à chercher, le Lupy ne tarde pas à faire de même. Où est-ce qu’ils peuvent cacher un truc comme ça ? Sous terre ? Dans un coin ? En l’air ?

En l’air…

Vu qu’ils volent, y’as une forte probabilité que ce soit le cas, non ? En tout cas, c’est une possibilité à explorer. Il lève alors la tête, regarder vers les arbres, les rebords de fenêtres des Strixyst… Cela dit, il n’espère pas que ce soit le cas, parce qu’avec les pièges prévus pour les élèves des autres maisons… Non merci quoi, le professeur se débrouillera quoi. Ils viennent lui dire où ça se trouve et voilà. Cependant, par chance, Ichigo remarque quelque chose d’étrange sur un sapin. Ah ?

« Eh, je crois j’ai quelque chose ici. »

Il pointe – de nouveau – du doigt ce qu’il vient de voir. Rien n’indique que c’est ce qu’ils cherchent, mais au pire, ça doit forcément appartenir à quelqu’un. Autant aller vérifier, hein. Cela dit, la fraise a un moment d’hésitation : un accio ou il grimpe ? Il grimace un peu à cette réflexion. Forcément, l’accio c’est plus pratique mais il n’empêche… Bah avec sa chance pour le moment, il craint de faire venir la boîte trop rapidement vers lui et qu’elle finisse par s’ouvrir, ce qui, rappelons-le-nous, et formellement interdit par M. Nordskov. Cela dit, les risques sont les mêmes s’il grimpe mais… Nyneve peut se tenir prête à la rattraper ?
Bon, il peut aussi la laisser faire mais… Voilà, Ichigo se sent un peu inutile pour le moment, donc il veut faire quelque chose de lui-même. C’est l’égo qui parle, d’accord ? Allez, la seconde option est plus pratique.

« Tiens-toi prête au besoin. »

Sans plus attendre, il commence à s’approcher du sapin et prend toutes les précautions possibles pour ne pas faire trop bouger les branches. C’est bien rare qu’il fasse preuve d’autant d’attention, mais quand il n’y a pas le choix… Il n’y a pas le choix.

Génial, maintenant il se ridiculise. Bon, il faut dire qu’il ne monte pas aux arbres tous les jours, mais quand même quoi, c’est pas si difficile que ça ! Vraiment… il a honte, un peu. Il sent le rouge lui monter aux joues quand il entend Nyneve rire (même s’il ne se serait pas retenu si c’était arrivé à l’un de ses potes). Enfin, il s’est pas fait mal, c’est déjà un bon début, même si c’est pas étonnant. Le Lupy semble avoir le corps assez solide pour ne pas se briser facilement, ce qui le sauve pas mal quand il se bat – on trouve les avantages où on peut. Bon, forcément ça lui arrive d’être blessé, de saigner, mais il est capable de très vite s’en remettre. C’est tant mieux, pour être honnête. C’est d’ailleurs ce qui lui permet de vite se relever pendant que l’Ursirre pense enfin à aller voir la boîte.  Il s’étire un coup et fronce un peu plus ses sourcils en voyant que ce n’est pas l’objet qu’ils cherchent. Bon.

« Si on la laisse-la, les lutins peuvent revenir la prendre. Autant la prendre avec nous, on la déposera aux objets perdus. »

Quand sa collègue termine de ranger les bijoux – qui en possède autant sérieusement ?, il regarde par curiosité s’il n’y a pas le nom quelque part mais ne trouve que des initiales, « K.K ». Ca va pas bien l’aider, y’as même pas marqué la maison. Il imagine tout de même que la personne qui l’a perdu doit être en train de la chercher de partout. Peut-être qu’ils vont finir par la croiser ? Qui sait.

Ils reprennent la marche et il ne faut que peu de temps pour que l’aînée remarque la gargouille et surtout ce qu’elle contient dans la gueule. Ah ? Vu la manière dont elle semble être scellée, il y a de forte chance que celle-ci soit la bonne. Bon, bah maintenant faut parvenir à l’atteindre… Ce dont Nyneve ne parvient pas lors de son premier essai. Mais elle, elle retombe sur ses pieds.

« Sérieusement ? Cette gargouille est piégée ?! A quoi ça sert ?? Ces trucs c’est pas juste pour faire évacuer l’eau ? »

Apparemment, la statue de pierre est aussi capable d’entendre lorsqu’elle se met à grogner à la fin de sa phrase. Parce qu’en plus elle se vexe ?! Trop de magie, tue la magie. Bon, qu’est-ce qu’ils peuvent faire du coup ? Elle plus rapide qu’elle ? Ça peut éventuellement être une solution, mais ils peuvent aussi se rentrer dedans et ça va faire mal. Utiliser un sort sur la magie peut-être ? Comme pour les lutins quoi. Ils peuvent largement essayer les deux, en fait. Pourquoi il y a autant à réfléchir pour une boîte ?!

« Bon, on peut sauter chacun d’un côté, comme ça si elle tourne à droite ou à gauche… bah l’un de nous peut la choper. Si on rate, on lance un sort. Ça te va ? »

Quand elle hoche la tête, chacun choisi un côté et s’élance une nouvelle fois. Tout cette histoire devient presque ridicule, à force.

Ah, visiblement, Nyneve n’en peut plus et en même temps Ichigo la comprend bien trop. Lui aussi commence à être agacé par la situation. Cette gargouille se fout d’eux, il pense sincèrement repartir au bureau de M. Nordskov, le prévenir d’où se trouve la boîte et qu’il se débrouille comme ça. Ils vont perdre toute une après-midi, à ce rythme. Bon, d’accord, il a décidé d’aider volontairement, mais si c’est pour se faire ridiculiser, ça va bien au bout d’un moment quoi.

Mais en même temps, abandonner, c’est pas le genre du rouquin. Il serait vraiment frustré s’ils terminaient la mission comme ça. Bon. Il pousse un nouveau soupire et réfléchit de nouveau à un autre plan, en attendant que l’aînée insulte la statue de pierre… Et termine par se faire immobiliser par son propre sort.

… Quoi ?

Parce qu’en plus on peut pas lui envoyer des sorts directement dessus ? Génial, parfait ça. Il s’approche de Nyneve et vérifie que tout va bien, il comprend rapidement qu’elle ne peut « juste » plus bouger, pour un très court temps, il espère. C’est donc à lui d’assurer le coup. Mais il a vraiment aucune idée de ce qu’il peut faire.

« C’est bien le moment d’être pétrifié. »

Il pense éventuellement à lancer un sort sur les rebords autour de la gargouille, mais il ne lui faut pas longtemps pour voir les différents dégâts à venir s’il tente ce coup-là : dégradation de matériel, destruction d’une gargouille protectrice sans compter que la boîte peut se casser. Bref, pas du tout un bon plan. C’est dommage, Ichigo est bien plus doué quand il faut faire preuve de force. Mais visiblement c’est vraiment pas la solution. Alors, quoi ?

C’est alors que lui vient une sorte d’illumination en regardant la boîte qu’ils ont trouvé plus tôt. Non, il oserait ? Oui. Oui, il peut totalement oser si c’est du dernier recours, ce qui est justement le cas. Après tout, pourquoi pas ? Pourquoi pas procéder à un échange ? D’accord, c’est pas cool pour la personne qui cherche ses bijoux, mais y’as toujours moyen de la récupérer plus tard et ce sera moins dangereux de faire exploser la gargouille si elle ne tient rien de potentiellement dangereux dans sa gueule. De toute façon, à coup sûr, c’est une personne qu’il connait pas, donc ça va pas le déranger plus que ça, au final.

Enfin, encore faut-il maintenant convaincre la gargouille. Comment faire ça ? Il doit… discuter ? C’est clairement de plus en plus ridicule. Il en a marre. Mais bon, à ce stade il est prêt à tout tenter. Absolument tout. De ce fait, il reprend la boîte et s’approche d’un pas plus tranquille.

« Eh… Toi, là. J’ai besoin de cette boîte, mais je peux te proposer de prendre celle que j’ai en main, si tu veux. Ca revient du pareil au même, je te l’assure. T’en dis quoi ? Marché conclu ? »

Il espère vraiment que cette méthode marche, car il va vraiment pas savoir quoi faire ensuite, surtout si l’Ursirre reste comme ça encore un moment.

Sérieusement, c’était aussi simple que ça ? Parler à la gargouille, faire un échange ? Ichigo a presque envie de penser que c’est une énorme blague. Est-ce qu’on le filme pour le ridiculiser plus tard ? Si ça se trouve c’est un truc mécanique, quelqu’un les regarde plus loin et se marre. Si c’est vraiment ça et que le lupy le découvre, l’autre est franchement mal barré. Mais faudrait franchement le faire pour inventer une telle blague. Non, c’est juste… que ça a marché.

Il donne alors l’autre boîte et récupère celle du professeur. Bon, ça c’est fait. Il ne culpabilise pas vraiment longtemps pour l’élève qui va devoir encore un peu chercher ses bijoux. Tant pis, il a qu’à faire attention à ses affaires, même si elles sont volées par des lutins de Cornouailles. Pas sa faute. Enfin si, un peu désormais, mais tant pis. C’est fait c’est fait, il va pas refaire l’échange non plus.

Bref, quand il se retourne vers Nyneve, cette dernière n’est plus sous l’effet de son sort. Ah bah parfait ça, ils vont pouvoir bouger. Il hoche la tête quand elle le rassure pour ses larmes et ils reprennent la route ensemble et le met au courant pour le propriétaire qu’elle semble connaître, ah, zut. Bon, si elle s’en occupe hein…

« Y’avait pas d’autres choix, tu lui diras. Je sais pas si j’ai un truc avec les chats, ni même si les gargouilles sont considérées comme des chats. »

Pourquoi elles devraient être considérés comme des animaux ? Ce sont des statues pierres ?? Il comprend pas la logique de l’Ursirre sur le coup, mais si elle se comprend c’est le principal on va dire. Quand elle lui parle de l’intérieur du contenant, il hausse les épaules à la suite de ces propositions mais devient rapidement curieux. Après tout ce qu’ils ont fait pour la récupérer, c’est vrai qu’ils ont bien le droit de savoir non ? Certes, c’est pas nouveau que les professeurs possèdent des artefacts dangereux pour leurs cours mais… Mais tout de même.

« Aucune idée, je suppose pour demander à deux élèves volontaires d’aller la retrouver, ça ne doit pas être à ce point-là dangereux. J’espère en tout cas, il serait carrément inconscient sinon. »

Ou alors il s’en fout totalement et compte sur l’obéissance des élèves pour respecter sa consigne. Ou alors il y a quelque chose de totalement débile et qu’il voulait juste des personnes pour se débarrasser de la corvée. Rah, ça y est il se pose trop de questions alors qu’ils entrent dans le bâtiment de cours. Non, c’est pas le moment de l’ouvrir.

« Les lutins l’ont ouvert tu penses ? Si ça se trouve on est bien arrivé trop tard mais on le sait pas. »

Après tout, ces créatures elles n’en ont rien à faire des consignes. Comment s’en assurer ? Bon, ils peuvent encore prévenir le prof en arrivant, cela dit. Au moins ils seront pas accusés à tort, eh. Manquerait plus que ça…

« J’ai hâte d’en avoir fini avec ça. »