« Il y eut un éclat dans le ciel. Une lueur verte, comme une aurore boréale. Mais c’était impossible. Pas ici. Jamais. Et cette nuit-là, tu es née. Et tes yeux avaient la même nuance verte que ce que nous avions vu. Le vert, ma douce, est la couleur du Paradis. »

Porrim est née au cœur d’une nuit chaude d’été. Le labeur fut difficile pour sa mère, qui faillit mourir en lui donnant le jour, et pour son père, qui ne pouvait nullement intervenir dans l’accouchement de sa femme. C’est arrivé pendant leur anniversaire de mariage. Madame Maryam s’est découverte enceinte lorsqu’ils arrivèrent dans le village natal de monsieur, près de Tizi-Ouzou, en Algérie. Et il ne fut plus possible pour eux de reprendre leur voyage.
Ils sont restés quelques longs mois là-bas, subissant les chaleurs sèches de l’été, mais profitant également des courants agréables de la mer non loin. C’est là qu’elle est née. Entre la mer et la montagne.

Porrim était un bébé agréable, quoiqu’elle pleurait souvent. Et pendant de longues années ils ne purent pas avoir d’autres enfants.
Ses parents se séparèrent quand elle était encore petite. Sans qu’elle ne sache vraiment pourquoi. Elle sût seulement qu’ils s’aimaient beaucoup, mais que toutes les relations ne pouvaient pas fonctionner uniquement à partir de cela, et son père se remaria.
C’est quand Porrim eut trois ans que, touchant le ventre de sa belle-mère, elle annonça la présence d’une petite vie qui s’y formait à l’intérieur. C’était sa petite sœur, Kanaya.

Les deux fillettes ont grandi à Rome, dans le cœur de la cité, auprès de leurs parents, tous deux très religieux.

Pendant son enfance elle est donc confrontée à la foi de son père et de sa mère. La famille ne rate jamais la messe, et Porrim prie, souvent, le soir avant de s’endormir. Mais elle ne se sent pas proche de Dieu. Dans son journal, le 15 août 2005 : « Aujourd’hui c’est le jour où nous célébrons l’entrée de Marie dans la Grâce de Dieu. Et tout le monde est si heureux et pleins d’énergie pour cette fête ! Moi je ne comprends pas. Je me sens juste triste pour cette dame qui a vu son fils mourir et qui a vécu dans la misère ensuite. »
C’est vers cette époque qu’elle commence à faire des cauchemars. Elle se voit adulte, un enfant dans les bras qu’on lui retire de force. Un enfant qui est un petit homme. Un adulte, comme Jésus. Et cet enfant que l'on crucifie devant elle, le faisant hurler d’horreur, et elle qui était prisonnière du sol et qui ne pouvait rien faire. Et plusieurs fois elle se vit à la place de cette pauvre mère à qui l’on avait arraché l’enfant.
« Maryam, c’est le nom de Marie dans notre langue. » avait un jour expliqué l'une des anciennes du village. « Il y a un récit d’une femme qui éleva un enfant qui devait être le symbole de la Révolution. Et puis les méchants le prirent, et la mère en deuil endura mille souffrances. »
Ce n’était pas une histoire à raconter à une petite fille, car elle se mit à penser qu'elle et sa progéniture à venir étaient maudites.

Souvent, elle retourne dans son village natal, pour rendre visite à ses grands-parents. Elle adore les écouter raconter toutes leurs histoires de famille et d’intrigue, comment tel ancêtre était une grande héroïne, comment telle femme de la famille avait chassé des agresseurs du village. Et Porrim se mit à grandir avec cette belle idée de femmes fortes et pleines de vertus. Des dames sur lesquelles on racontait des histoires comme des grands récits bibliques.
Et Petite Porrim se prit à rêver, elle aussi, de devenir une grande dame.

Comme sa petite sœur, elle fut prise d’une véritable passion pour la couture et le design. Et toutes deux se mirent rapidement à coudre, à broder, à fabriquer leurs propres vêtements et à trouver leur propre style, souvent bien différent l’une de l’autre, quoique toujours à la pointe de la mode.

En grandissant, elle développe ses pouvoirs. Elle les découvre, d’ailleurs, dans un premier temps. Elle se mit à comprendre pourquoi parfois elle ressentait tous ces éclairs qui manquaient de se déchaîner dans sa petite caboche, tout ce qui menaçait de s’échapper de ses mains.

« La magie, ma fille. » avait un jour dit une ancienne. « C’est quelque chose qui fera brûler tes veines dans de grandes flammes émeraudes. Parce que c’est l'œuvre des Dieux. » Et c’était vrai. C’était si vrai. Mais elle ne savait pas vraiment si sa magie était l'œuvre d’une bienveillante divinité où non. Une fois, de colère, elle avait fait exploser sa machine à coudre. Une autre fois, une grande branche d’un arbre était tombée non loin de quelqu'un qui l’avait bousculé. Et comme elle crut être un monstre pendant ces quelques semaines où ses pouvoirs étaient incontrôlables !

Mais tout avait fini par s’apaiser. Petite Porrim pleine d'une rage qu'elle ne comprenait pas se mit à canaliser ces sentiments là.

Rejoindre Ilukaan fut toute une aventure. Ce n’était pas la première fois qu’elle partait loin de sa famille seule, mais cette fois-ci, c'était pour un long moment. Et Kanaya, qui était si petite !
La première année fut difficile, mais tout allait mieux ensuite. C’est notamment la première fois qu’elle connaît un hiver aussi enneigé et froid !
Son caractère s’adoucit considérablement à la puberté, notamment à cause des petites amourettes qu’elle connaît à l’école. C'était une manière de découvrir ce qu’elle voulait être, et de se forger.

De petite fille aux yeux tristes, elle devint une adolescente puis une jeune femme maternelle et rassurante. Sûre d’elle, proche de la culture de ses ancêtres Amazigh, elle se tourne vers la formation d’Auror. Elle se montre d’ailleurs très douée pour les sortilèges et la défense contre les forces du mal. C’est grâce à sa formation qu’elle trouve un intérêt dans l’entretien de son corps. Elle n’abandonne pas pour autant son amour de la mode et du design ! Elle entretient ses passions entre ses cours, demeurant une élève sérieuse et appliquée, quoique rêveuse et aventurière.

Elle témoigne de son amour pour la mode à travers les différents vêtements qu’elle a pu confectionner pour ses anciens amoureux. Meulin, l’une de ses meilleures amies, est celle avec qui elle échange son premier baiser. C’est grâce à cette expérience qu’elle se relève être bisexuelle. Plus tard, elle a une relation longue et passionnée avec Clémentine Murano. La plupart de ses relations s’achèvent bien, quoiqu’elle y laisse des larmes et du chagrin.

Porrim entretient des relations pleines de tendresse avec ses proches. Elle adore les enlacer, les faire rire, et les réconforter. Elle a tendance à faire preuve d’une impulsivité caractéristique quand il s’agit des personnes qu’elle aime, pouvant abandonner d’un coup des tâches ou des missions importantes pour leur apporter une assistance amicale ou physique. Elle ne supporterait pas d’avoir l’air d’une amie ingrate.

(c) Ilukaan