Les ébats des oiseaux, les piaillements des élèves, et même les cris des préfets ici et là. L’italien n'aurait pas dit non à une petite prolongation de ses vacances. Rendre son bonheur fraîchement obtenu encore plus durable. Pourtant, c’était con, mais, ce qui d’ordinaire le mettait en rogne, comme tout ce qui pouvait avoir attrait à la rentrée scolaire, ne lui faisait, aujourd’hui, aucun effet.

Les cours avaient repris depuis déjà quelques jours et non, décidément, cette merde ne l’atteignait pas. Après ses difficultés de l’été à trouver une vie normée et à récupérer son retard scolaire, la classe ne lui faisait pas peur. Même pas chier. Pour un peu, il serait allé trouver Léo pour essayer de comprendre pourquoi ce petit crétin avait trouvé préférable de ne pas lui dire qu’il redoublait. Même cet étrange comportement, de la part de son soit disant ami, ne le dérangeait pas. Après tout, il s’en était fait d’autre, des amis cet été. Un souvenir lui revient. Une fille. Non, c’était plus que de l’amitié. Enfin, si putain, c’était juste de l’amitié, avec un petit plus si l’envie leur prenait. Cecilia était une jeune femme très ouverte d’esprit après tout.

Son quotidien allait lui paraître bien calme après les agressions, les fêtes et les rendez-vous. Enfin, maintenant, il avait de nouveau une petite amie. Une élève d’Ilukaan qu’il pourrait voir tous les jours. Ca l’occuperait sûrement assez pour que le temps lui semble plus court.

En attendant, le brun avait fini sa journée et profitait du soleil à l’extérieur. Bon merde, les oiseaux ça allait bien deux minutes... D’un coup de baguette, Lovino lança une petite bourrasque d’air, dérangeant assez les volatiles pour qu’ils aillent chercher fleurette ailleurs. Bordel… Personne n’utiliser ce genre de mot. Ca datait de quoi ? L’époque des courtisans ? Le lupy pris place sur un banc, qu’il s’occupa d’utiliser dans son intégralité. Il se foutait bien de qui d’autre en aurait besoin. Pour le moment, c’était « son » banc. Ca avait peut-être l’air anodin, mais le meuble était extrêmement bien placé. Au soleil quelle que soit l’inclinaison de l’astre et surtout, à porté d’oreille de la salle de musique. Ca évitait au brun de devoir s’équiper de son casque. Lovino n’aurait laissé personne lui prendre le banc, quelque soit l’année, la taille, ou le genre du convoiteur.

Du coin de l’œil, l’italien observait Armonia, sa petite lapine, jouer dans les herbes. C’était rare, les occasions pour la sortir. Elle craignait le froid du pays. Et lui craignait tout le reste à sa place : les prédateurs, les élèves, les herbes toxiques, les chutes incongrues de cahiers de cours du haut du 2ème étage…. Ce genre de merde pouvait arriver, alors il ne la laissait jamais sans surveillance. Pire qu’un père avec son enfant… Un père… L’image de celui de Cecilia lui revient en mémoire. Lui aussi était protecteur, mais vu son statut, c’était compréhensible. Si l’homme apprenait que la jeune fille lui avait parlé de son métier, est-ce que lui, Lovino Vargas, serait considéré comme une menace ? Pire, si l’homme apprenait que Lovino avait surpris plus d’une bride de conversation, disons, délicate, qu’est-ce qui lui arriverait ? Cecilia ne pourrait sans doute pas le protéger. Il devrait peut-être couper les ponts avec elle. Ca serait plus sûr, ça serait la bonne décision à prendre, bordel. Le brun n’avait pas besoin de risquer quoi que ce soit de plus après les aléas de l’été.

Ouais, seulement, c’était pas envisageable. Ils étaient trop proches. Elle était trop seul, enfermée dans sa villa en Sicile, à atteindre la pleine saison pour que l’afflue de touriste occupe assez son paternel et lui offre un peu plus de liberté. Et puis qu’est-ce que ça pouvait faire qu’il ait entendu quoi que ce soit. C’est pas comme s’il connaissait le garçon en question. C’est pas comme s’il l’avait v… Fuck ! Bien sûr que si, il l’avait vu ! Et il était pile devant ses yeux.

« Hé ! Toi ! » Merde, qu’est-ce qu’il lui avait pris. Il était pas sensé se mêler de plus près à cette histoire !

Tsunayoshi avait passé le pire été de sa vie. Il n’avait même pas eu l’occasion de revoir sa mère si ce n’est entre deux conversations téléphoniques ou audiovisuelles. Pas qu’il mourrait d’envie de rentrer au Japon. Il n’avait jamais eu d’amis là-bas. (D’ailleurs, il n’avait pas d’amis ici non plus.) Mais il aimait bien quand même rentrer, retrouver sa chambre, les petits plats japonais cuisiné par sa maman, ses mangas, ses jeux vidéos, etc. Et cette année, son père ne lui en avait pas laisser l’occasion.

Si tôt qu’il était arrivé à l’aéroport, il s’était fait embarquer en direction de la Sicile. Il n’avait même pas signer pour y aller avec les autres élèves d’Ilukaan ! Ca ne l’intéressait pas. Et pourtant, se fut la destination qu’il prit. Non pas pour rejoindre les autres à la villa mais pour se rendre chez un vieil homme tellement riche qu’il possédait un manoir. (et bon nombres d’hôtels et de restaurants dans le monde).  

Ce qu’il y apprit là-bas était la pire chose qu’il lui soit arrivée de toute sa courte et misérable vie. Il ne voulait pas en parler. Il ne voulait même pas y penser. Et il était bien content quand le premier septembre arriva et qu’il pu revenir à l’école. Au moins, il était à des milliers de kilomètres de Reborn et de ses cours de « rattrapages » intensifs.

Pour ce qui était de la rentrée, c’était comme d’habitude. Ca faisait à peine trois jours que les cours avaient repris qu’il était déjà bien largué. Pourtant il avait essayé d’écouter cette fois. La menace de se faire défoncer par Reborn à la fin de l’année s’il avait le malheur de rater son année planait au-dessus de sa tête. En plus, son professeur particulier lui avait promit que si il n’avait pas la moyenne, il viendrait lui-même au Canada pour reprendre ses cours de rattrapage et accessoirement lui botter les fesses. L’idée ne l’enchantait évidemment pas.

Malgré tout, il avait qu’une seule envie, c’était de retourner dans sa salle commune et jouer à son MMORPG favori et retrouver ses seuls copains d’internet. C’était d’ailleurs ce qu’il était en train de faire, la tête baisée pour ne pas se faire remarquer, regardant ses pieds et marchant vivement vers le dortoir des ours.

Mais c’était sans compter sur le gars, affalé sur un banc plus loin qui l’apostropha d’un « Hé ! Toi ! ». Sur le coup, Tsuna ne comprit pas qu’il lui adressait la parole. Personne ne lui adressait jamais la parole sauf pour se moquer de lui ou pour lui demander de passer le sel à table. Du coup, c’était sans doute pas à lui qu’il s’adressait. Malgré tout, il leva quand même les yeux de ses chaussures et lança un regard au garçon histoire de se rassurer que ce n’était vraiment pas à lui qu’il parlait… et pourtant ce dernier le fixait.

Notre petit japonais se retourna pour regarder s’il n’y avait pas quelqu’un derrière lui mais visiblement c’était bien à lui que ce type s’adressait. A voir son uniforme, c’était un Lupy. Et il était loin de traîner avec les Lupy. Ils étaient à des centaines de lieux de lui. C’était comme dans ses séries américaines où y avait le groupe des sportifs populaires, des pompoms girls, des artistes et le groupe du héros de l’histoire qui faisait partit des gens normaux voir un peu marginaux. Ben les Lupy c’était les sportifs populaires. Et lui, il était juste le mec bizarre qui mangeait tout seul à sa table et à qui personne ne voulait parler. Du coup, évidemment, il ne comprenait pas pourquoi ce gars lui adressait la parole. Sans doute qu’il l’avait prit pour quelqu’un d’autres.

Mais bon, comme c’était pas très poli de ne pas répondre ou de partir en courant et qu’il n’avait pas envie de se faire casser la gueule encore une fois (oui, quand il était au Japon dans une école moldue, il avait fini racketé des dizaines de fois), il demanda :

« C’est… c’est à moi que tu parles ? »

Les sourcils de l’italien se froncèrent légèrement malgré lui. C’était quoi cette merde ? Le pauvre gamin avait l’être affolé rien que par une simple interpellation. Un ursirre … Magie de défense. Ça voulait peut-être rien dire mais c’était tout de même étrange comme choix de recrutement pour une organisation qui basait ses manœuvres essentiellement sur de l’action. Quoi que, si le gamin était de la tempe d’un certain allemand, a tout calculer, a tout faire de manière beaucoup trop précise pour qu’il ne semble pas avoir autre chose qu’un balai coincé dans le cul... Ça pouvait aussi être utile. Pas le balais dans le fion hein ! La précision et l’organisation. En attendant, le mec qu’il avait devant les yeux ne semblait pas très dégourdit.

« Non, je parle dans le vide parce que ça m’éclate de gueuler sur des personnes imaginaires. » … Merde, l’autre était susceptible de le prendre au premier degré. « Qu’est-ce que tu crois ? Je suis pas taré. Tu vois quelqu’un d’autre que nous ici ? » S’il lui répondait "oui" à cause de la présence d’Armonia, Lovino risquait de ne pas apprécier. L’italien n’était pas particulièrement versé dans l’humour. Il avait déjà dû mal à en faire lui-même, sans que ça ne soit mal pris. Alors le comprendre et l’accepter venant de la part des autres … ça ne risquait pas d’arriver. Non, lui ce qui le faisait bien rire, c’était tous les crasses qui pouvaient arriver au genre humain. Ils se prétendaient l’espèce la plus avancée de la planète et ils trouvaient encore le moyen de se blesser ou de se tuer de manière totalement stupide. Enfin, ça n'avait rien à voir avec la situation.

Le brun se leva, abandonnant à contre cœur son banc. Les mains dans les poches, le visage le plus amical qu’il pouvait présenter malgré les sourcils toujours très légèrement froncés, il s’avança vers le garçon. Arrivé à sa hauteur, il le détailla sans aucune gêne.

L’enfant, parce qu’il ne devait pas être bien vieux, ne semblait pas très intimidant. C’était encore un nain. Le genre de nain a pas encore avoir passé ses BUSEs ou rencontré le première amour. Le genre de nain à se faire harceler et à même pas tenter de répliquer. Qui pouvait songer à mettre un cas pareil à la tête d’une mafia ? La mafia Sicilienne en plus… Enfin si c’était bien lui. Merde, le nom. C’était quoi déjà. Un truc qui ne sonnait pas du tout italien. Non un truc plus… Avec des syllabes dans tout les sens… Bordel, ça lui revenait pas. « Ton nom ? » Ca serait bien plus rapide comme ça. Tout en demandant, Lovino avait arrêté de le fixer avec insistance pour s’accroupir, le regard désormais de nouveau sur sa lapine.

Tsuna n’avait qu’une seule envie en cet instant c’était de partir en courant.

Le Lupy s’adressait effectivement à lui et il semblait du genre bien agressif. Il essaya de balbutier une excuse mais les mots restèrent coincé au bord de ses lèvres quand il vit le garçon se lever et se rapprocher de lui.

Pourquoi ? Allait-il venir le frapper ? Ou le racketter ? Il lança un coup d’oeil vers la droite. Il avait toujours une chance de s’enfuir s’il lui lançait son porte-feuille au visage. Il ne pouvait pas se servir de sa baguette magique vu que le seul sort de duel qu’il savait faire c’était le sortilège de bloclang… et même s’il ne pourrait donc pas lancer de sort, ça ne l’empêcherait pas de le frapper.

Finalement, le garçon arriva à sa hauteur et finalement Tsunayoshi ne fit rien si ce n’est d’éviter le regard du type qui le toisait des pieds à la tête. C’était quelques choses de très gênant et de très malpoli mais il se tenu bien de le lui reprocher. Il tenait à la vie tout de même !

« Ton nom ? »

Sawada fut surpris par la question ? Pourquoi voulait-il savoir son nom ? On avait pas besoin du nom de la personne qu’on rackettait, généralement les voleurs le découvraient en ouvrant le porte-feuille, en prenant le fric et au passage en regardant la carte d’identité avant de la jetée dans la poubelle en disant « mais quel blaireau ce type » dans un rire moqueur.

Ben du coup, il répondit. Que pouvait-il bien faire d’autres de toute façon ?

« Sa…Sawada Tsunayoshi… » Et il rajouta un « Pourquoi ? » avant de regretter totalement d’avoir eu l’audace de poser une question.

Le bégaiement du garçon accentua le froncement de sourcils de Lovino. C’était quoi ce petit peureux ? Franchement, cette histoire l’intriguée de plus en plus. Il s’était déjà posé la question mentalement mais … Bordel, qui penserait qu’un mec comme ça trainerait avec les grosses frappes de Sicile ?

Donc … Sawada Tsunayoshi. Fuck … Il était supposé savoir lequel était son nom et lequel son prénom ? Comme le brun l’avait supposé plus tôt, c’était bien des syllabes dans tout les sens. Un truc à la japonaise. Hum, peut-être que ça avait un sens après tout. L’italien avait du temps à perdre et était toujours d'assez bonne humeur. D’humeur à interroger un petit bâtard jusqu’à être satisfait des informations obtenues. Puis ça avait l’air de bien l’ennuyer, Tsunatruc, qu’il vienne l’accoster. Merde, c’était peut-être pas le genre de passe temps que le jumeau de Lovino cautionnerait mais fuck, ça avait le don de détendre le brun. Il avait du traverser tellement de merde que voir les autres à leur tour en plein dedans… Bon d’accord il pouvait faire un effort. Après tout, il était déjà de bonne humeur, donc pas besoin d'enfoncer quelqu'un en plus. Le lupy n’avait rien contre le plus jeune et c’était pas en se montrant intimidant –cela dit il l’avait pas vraiment fait exprès cette fois là- qu’il allait arriver à ses fins.

Toujours accroupit au niveau de sa lapine, Lovino siffla doucement l’air de la sonate au clair de lune. Dès les premières notes, Armonia revient docilement. Son animal de compagnie dans les bras, l’italien se redressa pour faire de nouveau face à Tsunayoshi. « J’ai pas le droit de vouloir savoir ton nom ? » Bordel… encore légèrement trop agressif. Alors putain ! Comment on faisait encore pour discuter avec des inconnus sans se ridiculiser ou se mettre dans la merde ou se montrer méchant ? Le brun avait pourtant des amis. Ouais, tiens ! Voilà ! Comment faisait-il pour discuter avec Léo ou Aaron ? Des amitiés qui s’étaient créés dans des moments difficiles, avant tout. C’était là qu’on en apprenait le plus sur les gens. Et que ces derniers en apprenaient le plus sur Lovino ; quand l’italien s’était montré vulnérable et s’était ouvert aux soutiens.

« Fait pas cette tête ! Je vais pas te faire de mal, bordel ! J’ai une tête à taper sur n’importe qui sans raison ? Merde, je suis juste curieux. Je t’ai vu cet été. En Sicile» Au cas où fallait préciser… Sachant que la plupart des gens du campus avait passé leur été sur l’île et qu’il était fort peu probable d’avoir croisé un élève ailleurs vu la diversité des origines qu’on pouvait retrouver sur le campus.

En voyant le Lupy se mettre à câliné un lapin, les tremblements et les nerfs de Tsuna se calmèrent un peu. Une personne qui s’apprêtait à racketé une autre ne le faisait pas avec un animal sans défense et trop fluffy dans les bras. Il se raidit tout de même un peu au « J’ai pas le droit de vouloir savoir ton nom ? » qui semblait quand même un peu agressif. Et puis, est-ce vraiment de cette façon qu’on se faisait des amis ? Tsuna n’en savait rien puisqu’il n’avait pas d’ami. Au final, c’était peut-être parce qu’il flippait pour un oui ou pour un non.

Dans tous les cas, il devait avoir une tête de six pieds de long vu que l’élève s’énerva à nouveau.

« Fait pas cette tête ! Je vais pas te faire de mal, bordel ! J’ai une tête à taper sur n’importe qui sans raison ? »

Oui. Totalement. Mais ça il se le garda de le dire tout haut.

« Merde, je suis juste curieux. Je t’ai vu cet été. En Sicile »

Tsuna blêmit totalement. Il savait que ce garçon se voulait rassurant et vraiment faire connaissance (du moins, il l’espérait) mais savoir qu’on l’avait vu en Sicile le rendait quelque peu malade. Comme toute la situation qu’il vivait en ce moment en fait.

Mais bon, il fallait relativisé. P’têt qu’il n’avait pas vu grand chose. P’têt qu’il pensait qu’il faisait partit des élèves qui étaient partit en vacances à la villa et qu’il confondait avec une autre personne. Si il l’a jouait finement, peut-être arriverait-il à éviter le sujet.

« Ah. Euh… oui, je suis partit en vacances en Sicile oui. »

Il rajouta timidement :

« Mais désolé, je n’ai pas dû te remarquer… »

Comme si Lovino n’était pas au courant de qui avait été présent à la villa et qui ne l’avait pas été ? Le brun avait occupé la place de trésorier dans la liste concurrente à Damen et leur nom imprononçable de conseil. Ilunity avaient peut-être perdu comme des merdes, mais l’italien avait eu largement le temps de démarcher auprès de tout le monde, gérer les petits événements, sans compter la répartition des tâches et la gestion des repas, pour avoir une idée très précise des occupants de la villa. Il ne laisserait pas le bénéfice du doute à Tsunayoshi. Si le garçon avait été en vacances en Sicile, ça n’avait rien à voir avec l’école.

Le gamin s’excusait … Pourquoi la moitié des gens ici était aussi … frustrants. Fallait pas se laisser marcher sur les pieds comme ça merde ! Un peu de fierté. On s’excuse pas pour ne pas se rappler de quelqu’un, on lui fait juste comprendre que s’il était plus digne d’intérêt à nos yeux, on ne l’aurait surement pas oublié si vite. Non ? … C’était, -encore une fois- pas le meilleur moyen de se faire des potes, certes. « C’est sûr que c’est difficile quand on ne passe pas vraiment ses vacances avec les autres. T’es en train d’essayer de me faire croire que je suis demeuré ? T’as jamais mis les pieds à la location » Tout du moins, pas avant le dernier jour et là, le lupy n’était plus trop sûr du déroulé de la journée. Entre le retour au Canada et sa nouvelle relation amoureuse … Il avait eu la tête ailleurs.

La petite lapine bougea son nez en signe de mécontentement dans les bras du garçon. Elle espérait un peu de nourriture ou quelques caresses pour être revenue immédiatement à l’appel. Lovino reporte à peine son attention sur elle et se contente de sortir une feuille fraiche de trèfle, cueillit sans doute plus tôt dans la journée. La magie avait cet avantage que vous pouviez conserver des aliments frais pendant une durée bien moins limités que les moldus. L’italien avait donc, en permanence sur lui, des brins d’origan, de romarin, de sauge, etc. Ce qui n’avait putain de rien à voir avec la situation.

Le petit devant lui n’avait pas l’air d’en mener large pour quelqu’un ayant passé ses vacances chez les Rizzuto. Lovino aurait bien aimé voir sa tête face au père de famille s’il s’écrasé déjà à moitié devant quelqu’un comme lui.  L’Italie aborde un sourire qui pourrait presque être moqueur « Si, attends. T’es passé à la villa. Pour rentrer avec les autres. T’étais accompagné.»

Au fond, ça l’amusait peut-être cette conversation à demi-mot. L’italien espérait que Tsunayoshi n’allait pas juste fuir. Il était vraiment intrigué par tout ça et par ce que ça pouvait potentiellement impliquer.

Bon. C’était mort. Il avait l’air d’être au courant de qui était venu à la villa ou non. Après tout, quand tu vis pendant deux mois avec les mêmes personnes dans une maison de vacances, tu finis par reconnaître les gens. Et lui, il n’avait pas dormi une seule nuit là-bas. Si il l’avait vu, c’était à l’extérieur. En ville ou il ne savait pas où. Mais dans tous les cas, si c’était ça, il avait dû le voir avec des gardes du corps style armoire à glace ou avec son père ou avec le vieux Timotéo ou encore avec Reborn ou il ne savait pas avec qui d’autres vu qu’il en avait rencontré du monde pendant ces vacances. Mais une chose est sûr. C’est que toutes ces personnes ne faisaient pas vraiment touriste - sauf peut-être son père. Un peu.

Il essaya de se rattraper vivement, d’une voix tremblante.

« Non non… je ne te prends pas pour un demeuré… je n’ai… je n’ai pas séjourné à la villa. J’étais en vacances avec mon père. »

C’était pas un mensonge. Il avait vraiment passé ses vacances avec son père. Enfin. De loin. Il était tellement occupé qu’il était resté avec lui genre 5 fois de tous son séjour. Si on ne comptait pas les fois où ils s’étaient croisé en coup de vent. M’enfin, ça, il n’était pas censé le savoir !

Le garçon le surpris en prenant un sourire un peu narquois et en rajoutant :

« Si, attends. T’es passé à la villa. Pour rentrer avec les autres. T’étais accompagné. »

Ça aussi c’était vrai. Il s’était mêlé à ses camarades de classe pour rentrer à l’école. C’était plus simple, ça coutait moins cher et en plus il se faisait pas trop remarquer en débarquant au Canada dans un jet privé. Et en effet, il était accompagné par un garde du corps qui s’était bien assuré qu’il était rentré dans l’avion sans encombre. Il hocha donc de la tête vigoureusement en faisant mine de rigoler.

« Ouais. C’est ça. Je suis rentré avec les autres. C’est sans doute là que tu m’as vu ! »

Il se gratta la tête d’un air désolé.

« Il y avait beaucoup de monde donc je ne t’ai pas remarqué… désolé… »

Allait-il s’en sortir sans devoir inventer le plus gros des mensonges ou en s’enfuyant à toute jambe ? Ce serait une première !

L’italien l’écoute. Très bien, le gamin ne se foutait pas de lui, mais clairement il lui cachait des trucs. Lovino n’avait jamais vu quelqu’un trembler autant pour une discussion aussi anodine. Enfin … anodine en apparence.

« On me remarque que quand je gueule et pour une fois, y avait rien qui méritait que j’y perde la voix. » C’est vrai que la fin des vacances avait été bien plus calme que tout le reste. C’était a ça qu’elles devraient ressembler à chaque putain de fois. Bien que le brun savait que le manque d’action pouvait tout aussi bien entrainer son irritation et mener à des nouvelles emmerdes, consciemment déclenchées.

Il reprend doucement, tout en grattant affectueusement la partie de poile située pile entre les deux oreilles tombantes du lapin. «Ton père t’envoie des gardes du corps pour rentrer ? Il doit craindre pour ta sécurité. C’est vrai qu’on peut facilement tomber sur des gens peut fréquentable en Sicile » Il rigole. Le son est plus proche d’un ricanement que d’un vrai rire. Le brun analyse du coup de l’œil le garçon. Il ne paye toujours pas de mine.

Putain qu’est-ce qu’il aimerait que le plus jeune crache le morceau juste comme ça au lieu de se perdre dans ce jeu de fausse vérité. D’accord, ça l’avait bien amusé au départ mais merde ! Lovino sentait que la discussion risquait de tourner en rond s’il ne finissait pas par mettre les pieds dans le plat. « Je connais l’homme qui t’accompagnait. »

C’était là encore une demi-vérité. Certes, l’italien avait croisé le colosse dans la villa du père de Cécilia, seulement il était loin de savoir autre chose que son nom. L’homme pouvait tout aussi bien être le père du garçon. Bien que la ressemblance soit … nulle. Y avait vraiment aucun sénario possible où le mec qui accompagnait Tsunayoshi puisse être son père.

D’accord, il avait peut-être été un peu vite en supposant que c’était son garde du corps. Cette erreur menait à penser que l’italien connaissait exactement le métier de l’accompagnateur de l’ursire. Et c’était le cas mais merde … il ne devait pas le savoir !

Bon … Lovino devait retrouver son calme et pas qu’en apparence. La petite boule de poile toute chaude au creux de ses bras pouvait l’aider. Armonia ne ronronnait pas comme un chat mais les battements rapides de son cœur tout contre la peau du lupy avait quelque chose d’apaisant. Comme s’ils fonctionnaient dans une sorte de dynamique inversée.

L’italien garda son sourire qui prit des nuances plus sincère. Ou plus terrifiante. Ca faisait longtemps qu’il ne souriait plus assez pour s’en rendre compte. Ca ne lui venait naturellement qu’avec les femmes.