Physique
Jordan est encore un adolescent, à ce titre ne l'imaginez pas transpirant de virilité et d'assurance. On peut même dire qu'il est bien chétif. Peu pourvu de graisse et de muscle, il est toutefois moyennement sportif ce qui lui assure de ne pas être une complète brindille asthmatique qui ne peut pas courir plus de douze mètres. Hormis cela, il est loin d'être moche, avec un visage doux très facilement illuminé par les nombreuses choses qui lui font vibrer la tête. Il a le sourire facile, le rire tonitruant et contagieux et est capable de dégager une grande énergie s'il fait quelque chose qu'il aime, et il en aime des choses !

Sinon, niveau look, vous aurez en face de vous un petit gars très propre sur lui et soigneux, qui aime bien s'habiller, même s'il n'y a pas souvent l'occasion de le faire durant l'année scolaire. Du coup il compense en prenant soin de ses cheveux, qu'il a doux et châtains, et il n'est pas avare lorsqu'il y a besoin de rectifier quelques défauts du visage avec une pointe de maquillage ou de crème. Hormis cela, il n'y a pas grand chose à dire de plus. C'est un ado qui n'a même pas encore fini de grandir. Il a quelques complexes, comme les boutons qui débarquent parfois en soum soum sur son visage ou son début de barbe éparse et duveteux qu'il trouve absolument disgracieuse et qu'il rase tous les jours avec application. Heureusement pour lui, sa voix ne mue pas encore trop violemment, donc même s'il lui est totalement impossible de chanter sans s'enterrer de honte, il arrive parfaitement à remplir sa fonction de commentateur et il est plutôt doué pour embarquer le public.

Pour faire bref, Jordan est un jeune homme plein de vie qui sait le montrer sans jamais tomber dans l'excès non plus. N'espérez pas le voir exploser de joie en public à en faire trembler les murs. Il sait se tenir et a assimilé quand et où il était de bon ton de se laisser aller.

Caractère

Le caractère maintenant ! Ah ça, il est pas des plus faciles à cerner Jordan. Pour faire simple, et je pense que vous l'aurez compris, c'est un garçon passionné, de nature passionné. Il a souvent jonglé entre plusieurs activités et s'y lançait toujours à fond, depuis qu'il est tout petit. La botanique reste celle qu'il traîne depuis le plus longtemps, grand amateur qu'il est de balades champêtres, mais depuis quelques années c'est bien le Quidditch qui obnubile le jeune sorcier. Tant et si bien que, en cette rentrée 2019, le voilà désigné comme commentateur des matchs d'Ilukaan ! Un honneur qui, vous l'imaginez bien, l'a rendu euphorique pendant des semaines et il l'est encore un peu aujourd'hui. Quand il est joyeux, Jordan a parfois du mal à redescendre.

C'est le deuxième aspect qui le caractérise, selon ses proches : sa grande joie de vivre. Il est lumineux, ce petit, il rayonne à partir du moment où il fait quelque chose qui lui plaît. Et cela peut être tout aussi varié que commenter un match, écouter un bon morceau de pop-rock, manger copieusement ou simplement avoir une bonne et longue discussion autour d'un chocolat. C'est un petit épicurien, mais il frise dangereusement l'insouciance. Il suffit de voir ses notes pour s'en rendre compte ! Depuis trois ans qu'il est à Ilukaan il passe péniblement ses examens. Il n'a jamais eu de notes catastrophiques, mais c'est pas le haut du panier c'est sûr. Mais il est tellement distrait aussi ! Vous verriez ses parchemins, tous ornés de dessins divers, de gribouillages ou de croquis de plantes. La botanique est bien la seule matière où il a un bon niveau d'ailleurs, avec le sport. Mais il boude les cours de vol et de pratique sportive depuis un moment donc ça commence aussi à être moins la joie de ce côté-là. On pourrait suspecter un début de crise d'adolescence vu son âge.

Car oui, si Jordan est un adorable petit renardeau des forêts, il en a aussi les défauts. Il est d'abord assez farouche quand il ne connaît pas les gens et il ne faudra pas trop espérer qu'il vienne vers vous si vous n'êtes pas en train de faire quelque chose qui pique sa curiosité. Il est ainsi, Jordan ignore souvent les gens au profit de leurs hobbies et leurs passions. Ensuite, il est bien souvent trop insouciant pour son propre bien, on l'a déjà évoqué, mais il est important de le rappeler. Quand cet adolescent ne veut pas faire quelque chose, vous aurez du mal à le convaincre de changer d'avis. Un peu têtu ? Certainement. Et cela lui causa pas mal de problèmes durant sa scolarité tant il est parfois secoué d'une irritante insubordination. Ce ne sont là que ses plus visibles défauts, mais comme tout un chacun il en possède des bien plus anecdotiques qui ne frapperont que ceux qui se concentrent dessus, comme son esprit primesautier qui a du mal à rester attentif, son calme parfois trop placide qui agacera les plus fougueux d'entre nous, etc.

Sinon, que pourrait-on dire d'autre ? En amitié c'est un amour de fidélité et de sincérité. Doté d'un sens de la justice qui le force à réagir à toute forme de harcèlement ou d'intimidation, il répugne pourtant d'utiliser la magie à des fins offensives (d'autant plus qu'il n'a pas le droit, mais certains ne s'en privent pas tout de même. Non, quand Jordan est témoin d'une situation injuste, il utilise la même chose que pour travailler : sa voix. C'est une grosse balance ! Et oui ! Mais en même temps c'est la seule arme légale dont il dispose, donc autant s'en servir. Et puis le personnel d'Ilukaan c'est pas celui de Durmstrang donc, en général, on l'envoie pas bouler et les professeurs viennent aider ceux qui en ont besoin. Sinon, c'est un garçon assez calme la plupart du temps, très pensif et qui vagabonde dans son petit univers mental. L'approcher n'est pas compliqué, mais il est rare de le voir faire le premier pas.

Histoire
Jordan Devlin, fils de sorcier, petit-fils de sorciers. Petit enfant de la banlieue forestière de Winnipeg. Dès qu'il naquit, on aurait pu deviner que son enfance serait sous le signe de la passion et de la passion solitaire. Les forêts canadiennes ont un charme manifeste et, malgré les populations animales parfois hostiles, les parents du petit garçon adoraient s'y balader, l'explorer, y camper et ils ne comptaient pas s'arrêter de le faire sous prétexte qu'ils avaient un enfant. Bon, ils se garderaient bien de l'emmener dehors en plein hiver, mais lors des belles saisons le petit Jordan passait son temps à marcher sur les sentiers, à ramasser des branches, à lancer des cailloux dans les ruisseaux et, surtout, à avoir ses premiers contacts avec la magie de son père. Jordan n'avait qu'un seul parent sorcier et son père était légèrement sorti des affaires magiques pour rejoindre le monde des moldus, celui de sa femme. Mais il ne comptait pas priver son enfant de découvrir là où il était né et où il avait grandi, ce ne serait pas le servir, ça non.

Malgré tout, le garçon était bien plus proche des moldus que des sorciers. Il entra dans une école de moldus, avait des loisirs de moldus -bien que son amour des plantes, alors naissant, le suivrait évidemment dans la sorcellerie- et le quotidien d'un moldu. Son paternel l'initiait timidement à la magie, mais juste par des contes, des histoires, des petits tours discrets. La magie n'était pas intrusive dans la vie de l'enfant, c'était simplement un petit bonus, une petite féerie en plus. Mais tout cela ne dura qu'un temps, car les parents de Jordan savaient qu'à l'aube de ses onze ans, le petit homme se verrait invité à intégrer l'Académie de Magie d'Ilukaan, celle-là même où son père avait été et où, très certainement, leur fils y trouverait une voie radieuse pour son avenir.

Mais pour le moment, il n'était pas question de cela. Les deux canadiens s'évertuaient pour le moment à donner un bon cadre de vie à leur enfant, à subvenir à ses besoins et à l'ouvrir au monde bien qu'ils vivaient alors dans un endroit un peu isolé. Durant ses premières années à l'école, le pauvre Jordan ne parvint pas à se faire beaucoup d'amis car il était résolument solitaire, réservé et renfermé dans ses passions de l'époque qui étaient alors le dessin et les animaux. Malgré tout, le temps passa et, finalement, trois enfants se lièrent d'amitié avec Jordan, du même genre que lui. Des petits enfants éveillés, enjoués, qui pouvaient parler des heures durant de leurs passions respectives. Une petite bande à l'écart, qualifiée d'étrange, mais qui s'en fichait bien. Ils s'étaient trouvés, s'aimaient beaucoup et étaient partis pour rester ensemble de longues années et ne pas se quitter.

Malheureusement, la vie les sépara prématurément. Alors qu'ils s'apprêtaient à entrer en second cycle dans la joie et la bonne humeur, la petite maison forestière reçut les packs de flyers à propos des différentes écoles de magie que reçoivent les enfants sorciers à travers le monde. Une arrivée impromptue puisqu'elle rappela à son paternel qu'il n'avait jamais vraiment évoqué le sujet avec son fils. Eh bien c'était maintenant, c'était le moment et il fallait qu'il se décide rapidement. Une urgence qui secoua beaucoup le petit garçon, lui qui se voyait contraint de prendre une décision qui changerait tout son avenir maintenant, à seulement 11 ans. Une situation qui prit quelques jours à se débloquer, à force de pleurs, de longues discussions, de chocolats chauds et de consolations. Jordan venait enfin de se faire des amis, des vrais amis et il devrait les quitter pour l'inconnu et la solitude totale. C'était sûrement ça qui le terrifiait le plus.

Mais finalement, après de longs dialogues avec ses parents, Jordan prit conscience qu'il se devait d'aller dans une école de sorcellerie, plus précisément à Ilukaan. C'était là où son père était allé, c'était la plus proche et elle avait une excellente réputation. Mais cela continuait de chiffonner le petit Jordan. Il était déjà au courant qu'existait ce « monde des sorciers », du genre de pouvoirs qu'ils avaient, des livres qu'ils lisaient, mais il n'était pas forcément prêt à les rejoindre pour autant. A l'académie, il serait cerné de petits sorciers qui, eux, baignaient complètement dans ce monde depuis leur naissance, ils se moqueraient probablement de lui, de son ignorance et cela ne l'enchantait pas vraiment. Et puis quitter son foyer, son petit nid, pour un endroit où il serait seul et loin de tout, ça aussi ça lui mettait le moral à zéro. Mais il ne revint pas sur sa décision, malgré la tristesse. Il irait à Ilukaan. On envoya une lettre à l'académie pour les prévenir que le jeune sorcier souhaitait y aller et il y fut accepté. C'était enfin l'heure, celle du départ, celle de la séparation.

Cependant, l'arrivée à Ilukaan se fit, étonnement, avec le sourire. Jordan était un garçon curieux avant toute chose et sa peine s'éclipsa assez rapidement face à l'enthousiasme estomaquant de débarquer dans un tel endroit. C'était peut-être un sorcier, mais il avait encore des yeux de moldus peu habitués à voir autant de choses nouvelles et fantastiques. Déjà l'achat de ses fournitures avait été une intense journée pour ses synapses en éveil, alors je vous laisse imaginer à quel point ses pupilles transpiraient de paillettes lorsqu'il entra dans le Dôme où se déroulait la cérémonie de répartition des maisons. On l'envoya alors à Ursirre, ce qui l'étonna quelque peu car s'il y avait bien un animal auquel il ne se raccrochait pas, c'était ce genre de prédateurs gigantesques tels que les ours. Mais ce n'était qu'un détail, car le discours du directeur, Vincent Leroy, qui s'en suivit captiva complètement l'attention de Jordan. Il était définitivement fasciné par tout cela et frissonnait déjà en imaginant tout ce qu'il allait découvrir à Ilukaan.

La première année commença donc et Jordan ne fut pas déçu. Il découvrit les sortilèges, la confection des potions, la botanique magique qui le passionna immédiatement, mais surtout le sport national du monde des sorciers... le quidditch. Le jeune homme assista très rapidement à son premier match, emboîtant le pas de quelques première année à qui il s'était lié depuis la rentrée. Le choc fut grand. Il avait déjà eu ses premiers cours de vol depuis le début de l'année et même s'il aimait beaucoup, malgré la peur qui l'étreignait à chaque cours, il était loin d'imaginer ce que pouvaient faire ces as du ciel, ces équipes de quidditch, une fois vissés sur les balais volants. C'était proprement bluffant et extrêmement divertissant. Le garçon s'exclamait à chaque grande action, à chaque pirouette, à chaque but de chaque équipe. On pouvait rapidement comprendre les règles de ce sport si on avait déjà vu un match de foot ou de rugby, mais l'investissement émotionnel était bien supérieur. Ces kamikazes prenaient d'énormes risques pour leur équipe et Jordan ressorti de ce match la bave aux lèvres. Et comme tout ce qui avait passionné le petit jusqu'ici -que ce soit le dessin, la sculpture sur bois, la zoologie, les minéraux et depuis peu de temps la botanique- Jordan se devait de tout connaître de ce sport qu'il venait à peine de découvrir.

Il pilla donc littéralement la bibliothèque d'Ilukaan pour potasser l'histoire du quidditch, les règles du jeu, les anthologies des grands joueurs, des grandes équipes, mais il se renseigna aussi sur l'actualité via les réseaux sociaux, qui étaient les champions du monde actuels, les meilleurs joueurs, les nouveaux espoirs. Toute sa première année fut littéralement dévolue à cette nouvelle passion, cette nouvelle obsession presque autistique. Malheureusement, tout se paye et ses résultats scolaires pâtirent de cette dévotion nouvelle. Ses parents ne s'inquiétèrent pas outre mesure, mettant cela sur le compte de la grande perturbation que devait causer ce changement de vie. Mais le fait est que Jordan s'était véritablement bien habitué à vivre dans le monde des sorciers, c'est juste qu'il était bien trop fasciné par ce dernier et surtout par leurs activités sportives.

La deuxième année était déjà plus calme et stable. L'adolescent continua de se consacrer au quidditch, sans jamais mettre un pied auprès des équipes cependant, ne se considérant pas digne de les déranger, les voyant comme des sortes de super-héros qui n'avaient pas de temps à consacrer à des petites groupies comme lui. Il assistait cependant à chaque match, mais consacrait un peu plus de temps à étudier, maintenant qu'il avait bien dépouillé les deux tiers des livres d'Ilukaan sur le quidditch, son préféré restant évidemment « Le Quidditch à Travers les Âges » de Kennilworthy Whisp qu'il relisait régulièrement. Ses notes remontèrent donc légèrement, pour le plus grand bonheur de sa famille qui s'émerveillait aussi de l'entendre parler aussi fougueusement de ce sport que, malheureusement, sa mère moldue ne connaissait pas.

La troisième année, les notes chutèrent de nouveau. Enfin, pas vraiment en réalité. C'est plutôt que, cette année-là, le petit Jordan était obligé de prendre deux options parmi une liste imposée. Cela signifiait des matières supplémentaires et des matières qui le rendaient extrêmement enthousiaste. Il porta son dévolu sur l'alchimie et la divination, deux sciences magiques assez ésotériques, oniriques, qui faisaient rêver l'enfant qu'il était toujours en grande partie. Du coup, advint ce qu'il devait advenir, il se tourna plus vers ces nouvelles curiosités plutôt que vers les matières qu'il connaissait déjà depuis deux ans. D'une part il y avait cela, d'autre part c'est cette année que les camarades de Jordan l'enjoignirent à aller à la rencontre des équipes de quidditch de l'école, à aller leur parler, parce qu'il ne cessait de lire des livres, d'arpenter des forums, de visionner des matchs, devenant petit à petit une ébauche de Bible vivante du quidditch à l'échelle d'Ilukaan. Ses amis étaient donc plus lucides que le garçon et savaient depuis un moment que les joueurs seraient intrigués par ce petit bonhomme qui allait débarquer en en connaissant sûrement plus que la plupart d'entre eux.

Et on ne s'y trompa pas. Timidement, et accompagné par des jeunes un peu moins farouches que lui, Jordan alla à la rencontre du club de sa maison tout d'abord, celui d'Ursirre, et on le présenta à des joueurs dont il était fan depuis un peu plus de deux ans maintenant. Et ces derniers furent surpris par le niveau de mémoire et de passion du troisième année. Il était capable de rappeler à ces sportifs des actions qui dataient de 2015, on était alors en 2018. Même eux ne se rappelaient plus spécialement d'avoir marqué tel but, esquivé tel cognard avec grande agilité ou d'avoir coiffé au poteau tel attrapeur. Au fur et à mesure des semaines, Jordan passait de plus en plus de temps avec les joueurs d'Ursirre qui trouvaient sa compagnie amusante. Et le reste de l'année, on le présenta aux joueurs des autres équipes de l'Académie. Bien sûr, ils n'étaient pas tous des plus aimables, ceux de Lupy étaient assez rudes, mais il était bien accueilli la plupart du temps et on lui posait même des questions sur certains grands joueurs, on adorait avoir ses pronostics pour les grands matchs mondiaux et il devint lentement, mais sûrement, une sorte d'électron libre gravitant autour des noyaux du quidditch d'Ilukaan. Le personnel voyait cela d'un plutôt bon œil, mais s'il aurait aimé que l'adolescent s'investisse un peu plus dans les études pour que les notes suivent. Mais il parvenait à réussir ses examens tout de même. Dans la douleur, mais il y parvenait.

Et le voilà maintenant en quatrième année. On est en 2019 et, comble de l'honneur pour cet amoureux éperdu du Quidditch, on lui a proposé de devenir le second commentateur des matchs de l'Académie depuis le départ de l'ancien. Bien évidemment, il fut chaudement recommandé par certains joueurs, mais on lui fit tout de même passer un entretien ! Un entretien où il démontra, dans l'étonnement général, une aisance orale prononcée et un humour ravageur travaillé depuis des années, basé sur l'auto-dérision et les analogies parfois absurdes, mais toujours hilarantes. Il fut donc très logiquement accepté à ce poste et commença son service avec grand joie. Cela lui donnait, de plus, certains avantages scolaires qui lui feraient du bien en cette quatrième année d'examens. En bref, il était tout simplement au comble du bonheur, réalisant un rêve dont il n'avait même pas osé penser auparavant. 2019 entamait sa fin sous les meilleurs auspices !