Physique

Tout d’abord, Shikamaru est mou, tout le clame dans son attitude : regard toujours dans le vide, air perpétuellement blasé, épaules en permanence voutées, et surtout une expression d’ennui profond qui vient sur son visage à chaque chose qu’il doit faire. Son visage ne se départit que très rarement de celle-ci, ce qui fait qu’il paraît toujours détaché de ce qu’il fait, quelque soit la tâche (et ce n’est pas forcément faux, mais nous le verrons plus tard). Ses yeux noirs préfèrent toujours se fixer vers l’horizon que vers le travail, comme si il espérait pouvoir y échapper. Enfin, pour être complet pour son visage, ses cheveux noirs sont généralement ramenés négligemment au dessus de sa tête, comme si ils étaient mis là uniquement pour ne pas gêner (ce qui est absolument vrai).
Ensuite, si on dézoome un peu on se rend compte que physiquement, Shikamaru est assez quelconque. Pas un très grand bonhomme mais pas non plus un nain. Assez fin, même maigre, il peut facilement passer inaperçu, surtout avec cette tendance à s’effacer et à ne pas chercher le conflit. Cette discrétion se retrouve aussi dans ses vêtements. A l’école déjà, son uniforme est toujours pile dans la norme : assez propre pour ne pas se faire taper sur les doigts, mais surtout pas au-delà. Cette fainéantise se retrouver enfin dans sa garde robe personnelle. Les éternels jeans troués achetés quatre ans auparavant y côtoient les pulls un peu enfantins et trop petits pour lui,  sans oublier les chaussettes suffisamment proches pour être mises ensemble mais suffisamment différentes pour être remarquées, les caleçons un peu trop grands et beaucoup trop usés, et la fameuse écharpe en laine avec des ours polaires, cadeau de sa grand-mère et vétéran de sa garde robe avec ses dix ans d’existence. Tout ce petit monde se retrouve joyeusement à couvrir Shikamaru dans le plus grand des hasards, au gré de leur présence en haut de la pile constituant sa garde robe. Certains prétendent qu’un costume y traînerait, impeccablement repassé, mais ces rumeurs n’ont jamais été confirmées. Ah oui et il porte aussi une boucle d’oreille, symbole d’une amitié dont il ne parle jamais. Les rumeurs parlent d’une fille de fleuriste et d’un gro… d’un bon mangeur mais personne n’en sait plus.

Caractère

Bon, pour reprendre et expliciter le début du premier paragraphe de la description ci-dessus, Shikamaru n’est pas exactement mou. Il est plutôt incroyablement fainéant. Ce trait de caractère est celui qui saute le plus aux yeux de tout le monde, des professeurs aux autres élèves, en passant par ses parents et ses amis.  Et il faut bien avouer que c’est plutôt justifié tant il semble fuir le moindre effort physique ou mental trop important. Et les efforts deviennent très vite trop importants pour notre sorcier, qui ne s’y plie que de mauvaise grâce, en soupi-râlant dans sa barbe. Cette attitude nonchalante lui d’ailleurs valu un nombre incroyable de remarques et de réprimandes, principalement de la part de sa mère, remarques qui n’ont absolument rien changé par ailleurs. Et puis changer c’est fatigant….

Cette lassitude permanente n’est pas là que pour son plaisir, bien au contraire. Shikamaru n’aime rien tant que se poser à un endroit pour se reposer, regarder passez les nuages ou simplement dormir. Les petits plaisirs simples de la vie sont pour lui les meilleurs, et de loin. Il ne cherche ni l’aventure ni les ennuis, mais si ces derniers ont une fâcheuse à lui coller au corps. Et en plus certains prétendent qu’ils ont des qualités là dedans. Ceux-là sont vraiment naïfs, si ils pensent pouvoir tirer quelque chose de lui… en tout cas c’est ce qu’il pense.

Ces pensées seront d’ailleurs une transition toute tracée pour expliquer pourquoi est ce que, malgré toutes sa fainéantise, Shikamaru est toujours présent dans l’école et pourquoi on tend à lui confier des tâches importantes. Selon la plupart des tests qu’il a passé, il a en effet plus de 200 de QI. Cette propension à réfléchir plus vite que la grande majorité de ses camarades lui a toujours permis de se sortir de toutes les situations. Que ce soit un examen à assurer pour ne pas se faire virer, un service urgent à rendre à quelqu’un ou une expédition pour récupérer un objet compromettant pour un de ses amis, si il commence à se motiver, il prend tout en compte. Et ses idées se déroulent le plus souvent sans accroches, ce qui a le don d’impressionner beaucoup de monde… et d’en agacer beaucoup d’autres, notamment ses professeurs qui aimeraient qu’il se sorte les doigts plus souvent. Mais ils ont fini par se faire une raison : lorsque Shikamaru a compris quelque chose il s’en désintéresse… et manque de bol, il a tendance à tout comprendre très vite. Enfin, il est à signaler que, si il n’est pas très sociable au premier abord, il est très fidèle en amitié et ne rechignera jamais pour aider un de ses amis… ou pas trop en tout cas.

Histoire

La vie de Shikamaru a commencé de manière tout à fait classique… pour un sorcier tout du moins. Pas de vie de ninja malgré ses origines japonaises, pas de monde à sauver ni même de signes bizarres à faire avec les mains (ou plutôt si mais ça s’appelle le ménage), juste une maternité canadienne classique, un père japonais tout sourire ayant posé un jour de congé dans son ambassade et une mère également souriante (ce qui ne la représente pas du tout, du moins aux yeux de Shika). Une petite enfance heureuse marquée par… strictement aucun acte magique de sa part. Si cela étonna beaucoup sa mère, sorcière habituée aux petits découvrant la magie et les catastrophes simultanément, cela rassura également son père, moldu de longue date (depuis sa naissance en fait) et qui, si il avait fini par accepter l’existence de la magie, n’en demeurait pas moins sceptique et un peu inquiet envers toutes ces choses étranges. Il fut donc soulagé de voir que tout ce que sa femme lui avait cité comme possibilité ne se déroula pas.

Ce fait qu’il ne montre aucune aptitude magique quelconque fut longtemps un moteur de curiosité familial : son père soulagé par son absence, sa mère intriguée sans jamais rien laisser paraître, et surtout la famille magicienne de sa mère. Si le petit Nara ne fut jamais maltraité, sa famille comportant assez de sangs mêlés pour ne pas le rejeter, son manque de magie étonna très longtemps tout le monde. Les adultes n’en parlaient guère devant lui, préférant interroger systématiquement sa mère lorsqu’il n’était pas dans le coin. Et, même si il le sut bien assez tôt, montrant quelques dons pour les écoutes discrètes et pour se faire oublier, il n’en montra jamais rien. Ses cousins par contre s’interrogeaient beaucoup plus sur le fait qu’il ne soit pas capable de manifester le moindre don magique, avec plus ou moins de tact selon les âges et les personnalités. Cela fit que, rapidement, le gamin préféra passer les repas de famille à écouter les adultes (qu’il comprenait beaucoup mieux que ce qu’ils pouvaient le supposer) ou plus encore à allongé dans le jardin à regarder le ciel. Mais sa plus grande révélation eut lieu lorsque son grand-père, lassé de le voir toujours à l’écart, l’initia aux échecs. Après une partie d’essai, où il se fit avoir lamentablement par l’ouverture du berger, il ne perdit pas plus de dix parties, sur les centaines qu'ils jouèrent. Au fur et à mesure de celles-ci son adversaire, qui jouait au début de manière assez légère,  dut se concentrer de plus en plus, mais rien à faire, son petit fils semblait injouable. De l’autre côté de l’Atlantique, son autre grand-père fit exactement la même découverte avec le shogi.

Ce fut malheureusement les seules fois où Shikamaru fut vu comme autre chose qu’un clown procrastinateur lors de ses dix premières années. Que ce soit à l’école, où il passait pour le mec qui ne venait en cours que pour dormir (chose vraie par ailleurs), par l’école de magie japonaise Mahoutokoro (qui le snoba à l’âge 7 ans) ou à la maison, avec sa mère qui lui menait la vie dure. Tiens, parlons un petit peu de ses parents. Son père, ambassadeur moldu japonais au Canada comme précisé, n’a jamais incarné une autorité quelconque. Très effacé à la maison, il partage beaucoup de points communs avec son fils, notamment dans son amour de la tranquillité. Ce dernier n’a d’ailleurs jamais compris comment il a pu se retrouver à épouser sa mère. En effet, celle-ci est absolument tout l’inverse : autoritaire, dirigiste, très curieuse et interventionniste dans la vie de son fils, bref un véritable cauchemar. Et moins elle supportait son comportement flegmatique plus elle s’énervait, et moins Shikamaru avait envie de se bouger. Ce qui permit à leur relation de se développer sur de très belles bases de conflit, d’engueulades d’un côté et de planque de l’autre. Et ce qui expliqua notamment pourquoi aucune base de magie ne fut détectée chez lui… jusqu’à ces dix ans et demie tout du moins…

En effet, ce fut un après-midi que tout bascula. Malgré toutes ses réticences aux efforts, il devait se rendre à l’évidence : il n’échapperait pas à la corvée de pliage de toutes les affaires de la maison. Sa mère était partie, mais « si ce n’était pas fait à mon retour tu ne sortiras pas de la journée ». Et il savait bien que ce n’était pas de la plaisanterie, loin de là. Mais comme elle était partie il pouvait tricher un peu… sauf qu’il n’avait pas pris en compte le fait que son père était dans la maison. Celui-ci fut donc très surpris de remarquer que son fils, qu’il pensait aussi ignorant que lui en terme de magie, était en fait parfaitement capable de ramener les tee-shirts à 15 mètres de lui… Il appela immédiatement sa femme, afin de discuter de son cas. Et après un interrogatoire de 20 minutes, Shikamaru finit par reconnaître qu’effectivement, il avait appris quelques rudiments de magie seuls (rien de bien conséquent mais bon…). Et surtout, qu’il les cachait volontairement, ne souhaitant absolument pas s’embarquer dans la galère des études de magie. Mais au vu des capacités que leur fils avaient développé, ses parents décidèrent de na pas exaucer son souhait. Celui-ci s'y opposa, bien sur, mais les arguments de sa mère (et la menace de la ceinture) lui firent rapidement changer d’avis, et il se retrouva un peu contre son gré à Ilukaan.

Son arrivée se passa d'une manière... inattendue dirons nous. Déjà atterrir à Lupy, réputée pour ses velléités offensives dans beaucoup de clichés lui apparut être un non sens complet. Ensuite parce que les cours lui apparurent (un tout petit peu) plus intéressants. Au début tout du moins. Sans oublier l'internat, qui lui apporta une sérénité du fait de l'absence de sa mère. Celle-ci ne dura malheureusement pas, il découvrit vite que les préfets pouvaient se montrer extrêmement énervants aussi. Et enfin, rencontrer de nouvelles personnes ne lui fit clairement pas de mal, même si il ne le reconnaîtra jamais. Cela lui permit notamment de (un petit peu) se socialiser. Et même si les cours sont fatigants (il faut même travailler des fois...), que la plupart des élèves sont bien trop relous, qu'il ne peut s'empêcher de râler tout le temps, Shikamaru a fini par trouver ses repères dans l'école, au point qu'il ne serait pas contre y rester après la septième année (même si c'est surtout pour ne pas devoir trouver du boulot).