ILUKAAN est un forum MULTIFANDOM dans l'univers d'Harry Potter. Ilukaan est une école de magie internationale se situant en Nouvelle-Écosse au Canada. L'histoire se déroule en 2024, mélangeant magie et technologie. Vous pouvez jouer des personnages de manga/anime, jeux vidéos, films d'animation, dessins animés, romans jeunesse ou encore un OC. L'intrigue se fait à la fois en RPCB et RP-POST.
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« Affaire non résolu ». Voilà ce que retient Jane, deux mois après l’ouverture de l’enquête sur le meurtre de son fils. La police lui affirme qu’ils ne possèdent pas assez de preuves pour trouver l’assassin et qu’il est impossible à ce stade d’espérer ne serait-ce qu’un suspect. Mais Jane ne l’entend pas de cette oreille : elle est prête à tout pour retrouver celui qui lui a privé de son enfant, avec ou sans aide. Reconstituer les faits, trouver des témoignages, des indices, suivre une piste, elle y est prête. Elle ne s’arrêtera pas avant de trouver sa réponse. Mais dans cette quête de la vérité, la folie n’est jamais loin. Parfois, il faut devenir ce que l’on cherche pour arriver à ses fins.
Note générale : ★★★★☆ Note de Laurent : ★★★★★
Pour toi, le roman qui s’éloigne du classique pour créer son univers et ses raisons.
Nous découvrons ici le cinquième livre de l’auteur Adam Hesles, qui signe une nouvelle réussite avec son histoire et ses personnages. Connu surtout pour ses livres à l’eau de rose, Hesles surprend ici en changeant radicalement de genre et en oubliant toute romance au long de l’histoire. Il nous démontre ses capacités à s’adapter et à réaliser un environnement angoissant, et, si vous me permettez l’expression, qui « prend par les tripes » pour vous empêcher de lever le nez des pages s’enchaînant à une vitesse folle. Parti d’une formation de journaliste, il n’y a nul doute sur le fait qu’il s’est aidé de son expérience sur le terrain pour écrire ce récit. Âge de seulement 36 ans, le sorcier est encore jeune dans cette nouvelle carrière pour surprendre dans ses prochains romans.
Le roman indique dès les premières pages ce que devient Jane : une meurtrière. Je ne dévoile absolument rien sur ce point, il est d’ailleurs aisé de le comprendre en lisant le résumé, et les premières lignes du livre : « Jane ne pensait pas avoir un jour les mains recouvertes de sang. ». Nous suivons donc ce personnage qui de chapitre en chapitre réunit des indices, plus que les inspecteurs chargés de l’enquête en ont eu. Elle traverse les Etats suivant les témoignages qu’elle obtient, crée des relations et contacts pour l’aider au besoin, nous suivons donc bel et bien une mère désespérée qui cherche à faire son deuil… Pour la première partie du roman. La seconde se penche beaucoup plus sur les pensées et les capacités mentales de Jane qui se perd et pousse les limites plus loin qu’elle ne se pensait capable. Les détails concernant les preuves deviennent superflus, et c’est ce qui rend l’histoire plus troublante encore. Sans dévoiler la fin, cette dernière est à la fois surprenante, satisfaisante et frustrante, sûrement pour sa morale qui s’applique trop à la réalité, surtout quand on souhaite lire un récit inventé.
- L'avis de Laurent ;
Ce qu’il y a d’intéressant quand on découvre et lit le livre, c’est tout d’abord la compréhension du titre : « Pour toi ». Aux premiers abords, nous pensons que cela fait référence à la quête menée par Jane pour rendre justice à son fils, tout ce qu’elle a fait et qu’elle continue de faire même après sa mort. Cependant, nous comprenons aussi sa deuxième signification au fil de la lecture. Ce titre fait également référence aux sacrifices et aux erreurs qu’elle sait commettre et dont elle est prête à assumer toutes les conséquences. Pour lui, elle fait tout pour réussir ce dont elle s’est fixée, en hésitant pas à utiliser les pires moyens. Je pense que le souhait de l’auteur au travers du personnage de Jane était de nous montrer comment une personne définit comme saine d’esprit peut en arriver à ces actes, des actes que la société attribue généralement aux fous, aux psychopathes. L’auteur ne veut sans doute pas vouloir dire que nous sommes tous fous au fond, mais plutôt que nous pouvons tous sombrer quand nous perdons brutalement ce qui nous tient notre mental.
Jane ne devient pas folle à lier, mais se laisse emporter par une vengeance qui, nous pouvons nous en douter, ne lui ressemble pas. Malgré les crimes qu'elle commet, il n'est pas difficile pour certains lecteurs - et peut-être dont moi sur une certaine mesure, à éprouver encore de la sympathie pour elle.
Mais revenons-en d'abord au début. Ce que j'ai apprécié dans ce livre ce sont les deux parties clairement montrées dans ce roman. Au début, Jane ne souhaite que réunir des indices en plus dans l'espoir de rouvrir l'enquête, de convaincre les inspecteurs, ceux ayant classés l'enquête, qu'il est encore possible de trouver le meurtrier. Le désespoir de cette mère est suffisamment détaillé pour ressentir de la peine pour cette dernière et sa lueur d'espoir pour punir celui qui lui a privé de son bonheur. Elle sait qu'elle ne retrouvera plus son garçon, mais s'il a été sans raison apparente, peut-être d'autres enfants peuvent être touchés. Et Jane ne peut pas se résoudre à laisser d'autres parents connaître la même souffrance. À ce moment, son humanité est encore bel et bien présente. Ses pensées sont louables et pleines de bons sens. C'est pour cela qu'elle obtient de l'aide au début : par des amis, par quelques policiers qu'elle arrive à convaincre de l'aider un peu.
L’auteur prend également le temps de décrire son entourage et l’environnement avec une impressionnante précision. Il devient aisé d’imaginer la maison et le quartier de Jane, tout comme les liens unissant les personnages rencontrés. Cependant, le rythme peut parfois en être impacté dans la lecture d’un polar si cela est inutile pour son avancée. Dans ses précédents romans portés sur la romance, ces détails sont les points forts de l’auteur bien qu’ici, ou du moins dans cette première partie, les découvertes de Jane sont parfois noyées dans les nombreuses pages de descriptions. Mais je me dis que cela est peut-être un choix volontaire de Hesles lorsqu’on lit la suite.
La seconde partie est beaucoup plus intense et prenante. Si nous faisons attention, nous remarquons facilement que les détails sont moins présents, et que nous nous centrons beaucoup plus sur les pensées de Jane : c’est sans doute à ce moment que nous comprenons que cette histoire la dépasse, et l’amène à un point de non-retour. Elle part seule, en voiture, pour continuer ses recherches. Ses soutiens moraux ne sont plus présents, plus personne ne peut empêcher ce qui suit, parce que personne ne s’imagine ce qui va arriver. Quand ils ont laissé Jane partir, ses proches ont vu une femme réfléchie et pleine de bon sens partir. Je me suis demandé si les précisions apportées aux paysages n’étaient pas la preuve que Jane n’avait pas encore sombré, qu’elle était encore consciente des choses. Se retrouver soudainement réellement seule, plongée dans sa solitude lui laisse pleinement le temps de trop réfléchir, et d’imaginer bien pire que ce qui lui est arrivé, de penser à nouveau à son enfant, de ne plus pouvoir se rappeler autre chose de lui que le jour de sa mort. Est-ce un moyen de l’auteur pour exprimer ses avis autour de la solitude de l’être humain ? L’isolement total fait ressortir le pire de nous, de nos pensées ? C’est un tableau très noir qui est dépeint dans cette partie, mais qui peut également se justifier par le choc et la dépression que Jane affronte et qu’elle met de côté pour arriver à ses fins.
J’ai suivi avec intérêt ce développement et je me suis laissé prêté au jeu du cœur au lieu de la raison. J’ai lu ce roman en arrêtant de réfléchir aux actions de la protagoniste, probablement au même moment où elle en a fait de même. L’immersion était totale, ce n’est qu’après une relecture et quelques avis autour de ce roman que j’ai pu commencer à réfléchir à ma critique, ce qui n’était pas arrivé depuis longtemps. Ce qui est aussi intéressant, c’est lorsque qu’on se rend compte que trouver le meurtrier est passé en second plan – du moins pour le lecteur – pour laisser place à l’inquiétude pour Jane : que va-t-il lui arriver ? La police va-t-elle la trouver avant la fin de sa chasse à l’homme ? Va-t-elle sombrer, en oublie-t-elle définitivement ses principes ? Ou va-t-on découvrir un rebondissement de dernière minute ? Bien entendu, je me garde de vous dévoiler la fin. Mais je pense qu’elle est en partie la raison pour laquelle les critiques s’accordent à ne pas donner les cinq étoiles, pour la frustration qu’elle doit donner. Cependant, même si elle peut paraître ainsi, je me plais à croire que c’est une fin humaine, et qui de ce fait, ne peut pas être pleinement satisfaisante. Nous sommes là sur une représentation ni blanche, ni noire. C’est pour toutes ces raisons que je conseille vivement la découverte de ce roman, qui vous fait réfléchir plus que de raison seulement à sa fin. C’est là, je trouve, toute la réussite d’un roman : se laisser emporter par le récit, et ne faire que ressentir les sentiments des personnages et de s’imaginer parfois à leur place, en oubliant toute réflexion personnelle. Nous pouvons espérer que les protagonistes fassent ou ne fassent pas cela, mais ne pas les blâmer en s’imaginant ce que nous aurions fait.
En conclusion, Adam Hesles nous prouve ses capacités d’auteur et montre qu’il peut se défaire de sa réputation d’écrivain à l’eau de rose pour faire frissonner le lecteur. Nul doute qu’il est aussi capable d’écrire des romans d’horreurs ou de la fantasy. « Pour toi » n’est pas qu’un roman d’été à lire en bord de plage. Si le début parait long, la suite ne permet pas la même réflexion. N’hésitez pas à expliquer ce que vous en avez pensé, si vous avez pris le temps de lire.
Bonne lecture, Laurent.
- La sélection du mois ; • Une ville de papier.Olivier Hodasava • La Belle et l’oiseau.Ken Follett • Sacrifice.Cassandra Wilber • Danse macabre.Jessie Mardas • Civilisation : les découvertes du peuple.Helen Hecan
Différents auteurs, livres lus entre juillet et août 2021
En cette nouvelle rentrée, je pensais de nouveau mettre en avant un seul livre, comme vous avez désormais l'habitude sur mes critiques. Cependant, ces deux derniers mois ont été riches de lecture. De ce fait, j'ai décidé de tenter un nouveau format. Si en général je ne vous fais qu'une simple sélection en fin de commentaires, je souhaite cette fois-ci vous en parler avec un peu plus de détails. Par la suite et en fonction de vos retours, je ferais, au mois d'octobre, une rubrique entière sur l'un des livres présentés de votre choix.
Moyennes générales : ★★★☆☆ Moyenne de Laurent : ★★★☆☆
Titre : L'Obscurus - 532 pages Auteur : Hawke Snowbell Résumé : À 8 ans, Ethan n’est pas l’enfant le plus heureux. Malheureusement, il doit déménager loin de ses amis pour suivre ses parents - il est trop petit pour rester parait-il. Troublé par tant de changement, heureusement, il fait la rencontre de Sam, une enfant de son âge. Quel bonheur ! Il ne veut pas la quitter, faites que ça dure... Avis : Un livre très intéressant. Tout d’abord enfantin, avec la vision d'Ethan qui pense que la fin du monde est proche à cause de son déménagement, on entre de plus en plus dans un univers plus noir et compliqué. Il est intéressant de voir que le livre se déroule sur deux ans, où l'on voit clairement le protagoniste plus vite qu'il ne le devrait. Cependant, on arrive à deviner la fin, c’est dommage. Pour autant, l’écriture est agréable.
Titre : Le tableau, 354 pages Auteur : par Addie Ravens Résumé : Pour une fois, l’inspecteur Brody espérait des vacances paisibles au bord de mer. Mais il faut croire que les crimes le poursuivent. Une simple visite au musée se transforme en une affaire de vol dont il ne peut pas s’empêcher de se mêler. Cependant, l’enquête semble plus complexe qu’il n’y parait, surtout quand l’inspecteur soupçonne l’utilisation d’un retourneur de temps. Le repos, ce n’est pas pour maintenant. Avis : Nous retrouvons ici les aventures de l’inspecteur Brody, pour le dixième tome. Sans percevoir d’essoufflement de la part de l’autrice, cette enquête semble plus banale que les précédentes, avec une histoire qu’on retrouve plus facilement dans d’autres romans policiers. Pour autant, il est toujours agréable d’avoir les récapitulatifs des indices, les témoignages et suspects pour tenter de trouver le coupable. Un bon moment à passer.
Note général : ★ ★ ★ ★ ☆ Note de Laurent : ★ ★ ★ ☆ ☆
Titre : Les portés disparus, 674 pages Auteur : Rosemary Dime Résumé : Pourtant, quand nous avons emménagé ici, tout allait bien. Les voisins étaient accueillants, souriants. Nous étions invités pour chaque fête de quartier, chaque événement à célébrer ensemble. Au bout de vingt ans, nous étions des habitués, nous faisions partie de la vie active, appréciés par beaucoup de personne. Comment la peur s’est-elle installée parmi nous ? Pourquoi nous n’avons pas réagi plus tôt ? Nous étions inquiets à la première disparition, mais nous n’avions pas mesuré l’amplitude de la menace. Ça se rapproche, nous sommes de plus en plus seuls. Nous ne savons plus qui croire, qui soupçonner, qui tuer. La folie nous entoure, tout comme cette brume. Combien de temps nous reste-t-il ? Avis : Un mélange de mystère, d’horreur, un aura inquiétante plane autour de ce roman qui nous tient en haleine jusqu’à la fin. La lecture à la première personne du sujet nous plonge dans la peau du personnage. Le fait que son prénom ne soit jamais prononcé nous permet presque de l’incarner, de sentir ses émotions avec plus de ferveur. Cependant, il n’est pas recommandé pour les âmes sensibles. Ou du moins, il vous faut éviter de le lire avant de se coucher.
Note général : ★ ★ ★ ★ ☆ Note de Laurent : ★ ★ ★ ★ ★
Titre : Tout pour partir ! 340 pages Auteur : Abram Felide Résumé : Maria veut partir, loin. Elle veut changer de vie, découvrir de nouveaux endroits. Cependant, seule, elle ne se sent pas de le faire. Elle convainc alors John, son frère, de faire le tour du monde ensemble. Bien entendu, tout voyage contient son lot de surprise, de chance comme de malchance et d’imprévus. Entre déception et reconnaissance, Maria et John sont certains d’une chose, ils ne reviendront pas chez eux sans aucun souvenir ! Avis : Soyons clair sur une chose, si nous souhaitons avoir des longues descriptions sur chaque pays, autant lire des livres spécialisés dessus. Tout est trop long, trop lent, l’intrigue est cachée par bien des détails souvent inutiles. On reconnaît les efforts de l’auteur d’avoir voulu nous faire voyager et parvenir à ce qu’on imagine la scène comme si elle était autour de nous, mais il n’est pas nécessaire d’en faire autant. Au final, les personnages ne sont que peu explorés, ils ne semblent pas évoluer, ils n'apprennent rien au fil des pays. Le seul bon point à accorder sont les photos des villes à chaque chapitre, qui admettons-le, sont splendides.
Mis à part le dernier roman cité, dont je vous invite malgré tout à découvrir pour vous faire votre propre avis, l'ensemble de mes lectures de l'été se sont passés relativement bien, transporté dans différents endroits et ambiances, ce que je recherche justement.
Je vous invite dès à présent à me faire part de vos propres avis si vous connaissez déjà certains de ces livres ou même lorsque vous les aurez terminé.
Bonne lecture, Laurent.
- Récapitulatif ; • L'obscurus.Hawke Snowbell • Le tableau.Addie Ravens • Les portés disparus.Rosemary Dime • Tout pour partir !Abram Felide
Maria veut partir, loin. Elle veut changer de vie, découvrir de nouveaux endroits. Cependant, seule, elle ne se sent pas de le faire. Elle convainc alors John, son frère, de faire le tour du monde ensemble. Bien entendu, tout voyage contient son lot de surprise, de chance comme de malchance et d’imprévus. Entre déception et reconnaissance, Maria et John sont certains d’une chose, ils ne reviendront pas chez eux sans aucun souvenir !
À la suite de ma sélection de septembre, vous avez été plusieurs à souhaiter plus de détails concernant mon avis sur le livre d’Abram Felide. Je pourrais dire que cela est étonnant, mais il est vrai que jusqu’à présent, depuis le début du blog, je n’avais encore jamais donné une note aussi basse. Il faut dire que c’est un genre que je ne prends pas soin de lire régulièrement, préférant de loin les crimes et le suspens. Je comprends cependant pourquoi ce qu’on appelle le « slice of life » peut plaire quand c’est bien écrit. C’est léger, reposant et loin d’être prise de tête lorsque l’on souhaite se changer les idées. Je vous invite à la fin de cette critique à m’en conseiller, si vous en avez déjà lu. Je suis toujours curieux à l’idée de sortir de mes zones de confort.
Quoi qu’il en soit, nous voici avec le deuxième roman de l’auteur Abram Felide. Selon les informations récoltées, il semblerait qu’il ait connu un petit succès à la sortie de son livre « Plus vivant que la vie », un tout autre récit bien différent de celui entre mes mains actuellement. Cependant, sa carrière commence bien avant en tant qu'illustrateur de bande dessiné, sans avoir la charge du script. C’est donc sans aucune surprise que les aquarelles présentes sont de lui et sont d’une précision complexe et remarquable.
Nous suivons donc l’aventure de Maria, une jeune femme qui s’ennuie dans un quotidien morne qui ne l’attire plus depuis bien trop longtemps. Ses études sont terminées, son travail est répétitif tout comme le moment où elle rentre chez elle. L’histoire ne se perd pas trop longtemps dans cette partie : au bout de deux chapitres, lorsque la protagoniste semble sur le point de craquer, l’idée de voyager lui vient après plusieurs événements qu’elle finit par interpréter comme des signes. Après avoir convaincu son frère de venir avec elle, récalcitrant à l’origine, nous passons l’étape de la préparation pour arriver directement au réseau de cheminée magique. À partir de là, le lecteur est entraîné avec Maria et John dans les nombreuses péripéties qui s’enchaînent au travers des pays, allant de simples complications aux retournements de situations "inattendus". Le point de vue est principalement celui de la protagoniste, bien que certains soient avec le regard du frère, notamment lorsqu’ils sont séparés. C'est certainement pour nous faire prendre conscience en tant que lecteur les différentes visions présentées. La fin reste classique, à peine recherchée mais loin, bien loin d'être particulièrement innovante.
- L'avis de Laurent ;
Si vous avez lu ma critique du mois dernier ou juste aperçu ma note en ce début d'article, vous ne serez donc pas surpris si je vous annonce n’avoir pas particulièrement passé un bon moment pendant ma lecture. J’admets que je ne m’attendais pas à découvrir le roman du siècle (ou ne serait-ce de la décennie), cependant, c'est pire que ce à quoi je pensais. Sachez que je ne regarde jamais les critiques et les notes déjà donnés, afin de me faire un avis complètement objectif. Je partais ainsi sans aucune base et il faut maintenant organiser les points de tout ce qui ne convient pas.
Tout d'abord, le rythme. Comme dit précédemment, tout se règle au bout de deux chapitres. Si on peut apprécier que certaines étapes soient mises de côté, on manque cependant de détails, de plus d'éclaircissement. Je suppose qu’il s’agit d'une manière pour l’auteur de nous faire comprendre que Maria agit par simple coup de tête. Il est vrai que c’est une méthode qui peut se révéler intéressante, sans aucun doute. Mais encore faut-il qu’elle soit bien réalisée.
Dans l’histoire, tout va trop vite. Il manque le dernier déclic, ce qui la fait définitivement basculer, un dernier procédé pour lui donner cette envie de nouveauté, de s’éloigner de son monde. Nous n’avons rien de tel, bien malheureusement. Il faut se contenter de petits indices comme des affiches de voyage sur lesquelles elle s’attarde ou bien des annonces de pays à visiter. Il y a cette impression de lire un livre pour les enfants, ou les adolescents. Ces livres où il n’y a pas plus de questions à se poser pour avancer et où l’intrigue se résout au bout de dix minutes de lecture. Par la suite, je me suis vite rendu compte que la rapidité du début s'inverse par une lenteur ennuyante.
Pour un livre qui n'est pas si épais (bien que la typographie soit relativement petite), nous nous perdons dans plus de cinq pages de descriptions à chaque nouveau lieu : l’architecture des bâtiments, les couleurs, les personnes croisées, les nuisances sonores, tout est détaillé jusqu'au moindre pas. Bien que ce soit fidèle à la réalité lorsque nous partons dans un pays ou dans une ville où nous ne sommes jamais allés, les sentiments, eux, se perdent, l’émerveillement remplacé par l’envie de montre les recherches effectuées pour écrire le roman. Bien que mal exploité, il est agréable de ne pas se retrouver avec les mêmes bases utilisées dans d'autres récits pour parler d'un pays. C'est bien plus poussé, moins cliché. Suivant ce que j’ai trouvé sur l’auteur, ce dernier aurait voyagé dans certaines des régions présentées. A côté, il aurait aussi préparé des entretiens pour récolter les informations nécessaires. Il s’est prêté à un travail méticuleux jusqu’au bout, et, dans d’autres circonstances, l’accueil aurait été bien meilleur.
Cependant, ce n’est pas ce qui fait une histoire. Ici, pas de grande révélation durant la lecture. À vrai dire, il suffit de penser aux nombreuses banalités et mésaventures que l'on rencontre durant un voyage et nous pouvons alors deviner presque l'entièreté du livre. À ce stade, il en devient même difficile parler de divulgation d'intrigue si on vous raconte l'histoire, tant il en manque. Les personnages secondaires n'ont pas d'intérêts, pas de développement, n'apportent rien aux protagonistes. Ils font bien plus office de figurants, à ce stade : aucun moyen de s'attacher à eux. Les caractères et les visions n’évoluent pas vraiment, si bien qu'à la fin, Maria ne semble n'avoir rien retenu de ses découvertes, rien n'appris. Après un an à voyager à deux, la relation avec son frère n'a pas non plus changé. Il n'y aucun impact sur leurs vies respectives. De bons souvenirs, des photos et du vécu à raconter, mais rien de plus.
En ce qui concerne justement John, ne vous attendez pas à découvrir qu'il a une autre raison pour participer à ce voyage. Il semble qu'il ait accepté de tout quitter sans raison apparente, sans se soucier du reste. Peut-être est-ce un point qui m'échappe, mais sa réticence de départ pousse à croire qu'il était satisfait de sa vie. Il aurait été bon d'en savoir plus là-dessus, même si faire plaisir à sa sœur parait suffisant à ses yeux, des questions se posent. Qui plus est, bien que régulièrement présent, le manque d’informations à son sujet est visible : apprécier le personnage est une nouvelle fois compliqué. Il en va de même pour les physiques, on ne sait que les bases – et encore. C'est très étonnant, étant donné qu'à côté Felide passe son temps à décrire les figurants, on peut s'attendre à ce qu'il en fasse de même avec les protagonistes, mais il n'en est rien. Certes, il est possible que ce soit fait exprès, pour laisser place à l'imagination du lecteur, mais cela reste frustrant.
Peut-être suis-je trop attaché à cet aspect-là quand je lis un récit : l’évolution. Mais n'est-ce pas l'intérêt même d'une lecture de roman ? Le changement, l'avancement de l'esprit ? Peu importe si c’est d’une bonne façon ou non, il y a le besoin qu'une quelconque action s’opère pour rendre l’aventure captivante. Sans cela, l’ennui arrive trop rapidement. Sans surprise, la fin est décevante, bien que ce ne soit pas étonnant. Il ne reste à rien d'espérer un rebondissement de fin : il n'y en a pas.
En conclusion, c’est un livre qui ne fait que semblant d’être léger. La promesse de voyager et de ressentir les émotions n’est tristement pas respectée. Les personnages sont fades, manquent de profondeur, les paysages sont bien mieux décrits et s’en est presque triste.
Abram Felide a encore bien à apprendre avant d’entrer dans la cour des grands s’il souhaite continuer d'écrire. Il doit se détacher de ce qu’il a l’habitude de faire, pour ne pas terminer devant un mur de « non » des éditions. « Tout pour partir » n’est définitivement pas un roman que je conseille, car il n’a ni de réflexion et n’est, en aucun cas, relaxant. C’est bien dommage. Je peux paraître dur, c’est vrai. Mais Abram Felide n’est pas un novice dans ce monde, juste un débutant dans l’écriture. Il a cependant fait de nombreuses collaborations, assez pour voir ce qui est possible ou non de faire. Ce qui est intéressant. On dirait qu’il a juste mis de côté tous ces points-là. Cependant, je suis curieux de découvrir ses bandes dessinées, ce qu’il en est de son véritable talent.
N’hésitez pas à partager vos avis, quoi qu’il en soit.
Bonne lecture, Laurent.
- La sélection du mois ; • Enfant de salaud.Sorj Chaladon • Les chroniques de Camelot T.1 : La pierre céleste.Jack Whyte • Anterra T.3 : le chapitre de Reyna.Frédérique Perse • L’agenda.Pipp Coat • Transformer le paysage : l’anthropisation du monde.Jean-Louis Negri
Différents auteurs, livres lus entre septembre et novembre 2021
Le mois de novembre est idéal pour rester à l’intérieur pour lire plusieurs romans et se détendre, oubliant la neige et le froid à l’extérieur. Entre plusieurs dossiers à rendre, je me suis tout de même plongé dans plusieurs lectures. Comme pour septembre, je vais m’atteler à décrire ce que j’ai découvert. Comme d’habitude, il y a du bon et du mauvais, cependant, aucun coup de cœur à l’horizon. Une nouvelle fois, n’hésitez pas à demander si vous souhaitez qu’un des livres mentionnés soit approfondi pour décembre.
Moyennes générales : ★★★★☆ Moyenne de Laurent : ★★★★☆
Titre : Apparition, 537 pages Auteur: Olena Nesme Résumé : Deux ans sont passés depuis son arrivée à l’hôpital, deux sont passés depuis qu’elle n’a pas réouvert les yeux, depuis qu’elle est dans le coma, branché à différents appareils qui la maintiennent en vie. Ses parents, sa famille, gardent espoir malgré tout. Ils refusent de l’abandonner, c’est impensable pour eux de lui dire adieu. Pas tout de suite. C’est en venant la voir régulièrement qu’ils se sont aperçus que quelque chose n’allait pas, qu’il apparaît sur son corps des traces de coups, que son lit est défait comme si elle s’était débattue. Pourtant, l’hôpital assure qu’ils ne sont responsables de rien, qu’ils ne comprennent pas non plus ce qui se passe. Disent-ils vraiment la vérité ? Comment le prouver ? Est-elle en danger ? Pour la protéger, ils sont prêts à tout. Maintenant, il faut être prêt à affronter les conséquences. Avis de Laurent : J’ai sélectionné ce livre par simple curiosité : qu’il soit marqué en “fantastique” avec un tel résumé, on peut se poser plusieurs questions. Bien entendu, on comprend mieux une fois le livre commencé. C’est une bonne lecture, même s’il y a des parties qui manquent, je dirais, de profondeur, de plus d’explications pour des scènes. Peut-être est-ce simplement évident pour lui, sans penser à la frustration de lecteurs. Par ailleurs, malgré le nombre important de personnages, il reste facile de les distinguer. Ils apportent chacun une spécificité pour avancer dans l’histoire, il est plutôt agréable de voir qu’aucun n’est là pour être, au final, entièrement inutile. Sans aucun doute, c’est principalement grâce aux chapitres qui changent de point de vue régulièrement.
Titre : Les dons : l’arrivée - Tome 1, 430 pages Auteur : Walker Staghart Résumé : Je ne sais pas comment je me suis retrouvé ici, tout ce que je sais, c’est qu’à mon réveil, trois autres personnes étaient à mes côtés, tous autant perdu que moi. On s’est vite rendu compte que nous n’avions plus nos baguettes ni aucun autre système de défense. Cependant, nous avons aussi remarqué notre point commun : nous possédons tous un don. Je m’appelle Isham Mistle, je suis un sang-mêlé, j’ai 18 ans et je suis métamorphomage. Originaire de Bath, je ne sais même plus si je suis encore aujourd’hui en Angleterre. Jusqu’à présent, je vivais une vie plutôt tranquille. Aujourd’hui, je vais devoir comprendre pourquoi je suis ici et qui sont les personnes qui nous ont enlevés. Je ne sais pas encore à quoi m’attendre et franchement, j’ai peur. Hors de question que je meurs ici. Avis de Laurent : Depuis la fin de sa trilogie il y a deux ans, l’auteur n’avait plus de donné de nouvelles. Aujourd’hui, il revient avec une nouvelle série basée sur les mystères et les secrets. Je ne sais pas encore ce que j’en pense réellement, ce n’est, pour être honnête, pas le genre qui m’attire le plus. Après tout, ces dernières années, j’ai pu voir une ribambelle d’ouvrages dans ce même style dont les épopées sont similaires. Je laisse tout de même sa chance à ce livre, intéressé de découvrir ce que Walker Staghart a prévu cette fois-ci. Le premier tome est surtout pour apprendre les rôles de chacun, la création d’un camp et de ses règles et les premières tentatives pour découvrir l’environnement. C’est un mélange d’action et de temps calme plutôt agréable. Les scènes sont fluides et s’enchaînent correctement. La ligne conductrice ne se perd pas, il n’y a qu’à espérer que les prochains tomes seront les mêmes.
Titre : Les 200 énigmes de Seretine, 214 pages Auteur : Kimura Orchids, avec la surpervision de l’auteur originel, Lowell Cribbe. Résumé : À votre tour, mettez-vous à la place de la célèbre détective Seretine et résolvez les énigmes ! Plus de 200 vous attendent au travers des pages, librement inspiré des romans de l’enquêtrice centenaire. Il faudra également parvenir à déjouer les sorts cachés pour obtenir les réponses. Un livre à offrir pour les plus téméraires. Avis de Laurent : Comme vous pouvez vous en apercevoir, il ne s’agit pas ici d’une fiction. Grand amateur de la collection “Détective Seretine”, la création de ce carnet m’a interpellé à la librairie. À ce jour, je n’ai pas encore tout terminé. Les problèmes présentés ont différents niveaux et même les plus simples prennent un temps de réflexion pour les résoudre. J’apprécie cette difficulté que je ne retrouve pas souvent dans les précédents que j’ai tentés. Un site internet est également créé à l’occasion, pour échanger avec d’autres participants.
Titre : L'artefact sorcier à travers le temps: étude collaborative du lien magico-matériel. Auteur : Shane Claar Résumé : Au fil des siècles, les chercheurs et inventeurs sorciers sont parvenus à dompter les matériaux de notre monde pour les faire devenir de puissants artefacts, améliorant la vie des habitants, principalement depuis les dernières décennies. Insufflé par la magie ou déjà présentes dans leur environnement, ces objets sont également devenus la raison de nombreux conflits mondiaux, certains encore inscrits de nos livres d’histoire. Au travers de cette thèse, nous analyserons les précédents articles sur le sujet et mettrons également en avant les récentes découvertes et l'impact qu’elles ont sur la vision du XIXè siècle. Avis de Laurent : Une thèse que je recommande, même si cela ne fait pas partie de vos études. Le contexte est clair, l’intérêt est présent grâce à la réflexion et aux témoignages. Des passages nous remettent dans les conditions de certaines époques, pour nous rappeler l’évolution même de la magie. Nous voyageons au travers des pages et c’est là un moyen de mieux comprendre ce qui nous entoure et que nous avons, depuis des décennies, acquis comme étant la norme. Les artefacts sont tout un art, capable d'accomplir l’inoubliable et cela peu importe dans quelles mains ils se trouvent, ce qui les rend d’autant plus fascinants et dangereux. Pour les moins motivés, un documentaire audiovisuel est en préparation sur la plateforme de Stupéflix, il semblerait qu’il soit prévu pour février 2022.
Comme vous pouvez le voir, j’ai cherché à vous présenter des genres différents les uns des autres, loin d’être simplement des romans pour vous occuper le mieux possible. J’ai apprécié les lectures et, chose rare, je me suis retrouvé d’accord avec l’avis général.
Je vous invite à me partager vos pensées dans les commentaires, ces derniers sont souvent intéressants et amènent à un débat agréable.
Je vous souhaite une bonne lecture, Laurent.
- Récapitulatif ; • Apparition.Olivia Nesme • Les dons : l’arrivée.Walker Staghart • Les 200 énigmes de Seretine. Kimura Orchids • L'artefact sorcier à travers le temps: étude collaborative du lien magico-matériel.Shane Claar
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