Il y a des gens qu’Osomatsu ne comprend pas.
Ses gens qui restent sérieux peu importe la situation, ses gens qui s’investissent pendant les cours, ses gens qui aiment les cours, ses gens qui restent tout le temps enfermés, ses gens qui ne s’amusent jamais. Osomatsu ne peut pas les comprendre et en fait, il n’a pas envie de les comprendre. Ça ne l’intéresse pas et ça ne fait que l’ennuyer encore plus.

Au début, il évitait ce genre de personnes comme la peste. Comme s’ils étaient contagieux. Comme si Osomatsu allait subitement devenir aussi sérieux qu’eux et oublier ce que c’était de s’amuser. Stupide, oui. Mais Osomatsu n’a jamais été le garçon le plus intelligent de cette école, après tout.
Et puis, au fil des années, il a su y trouver une forme d’amusement. Pour lui, surtout. Une façon de mettre son nez dans ce qui ne le regarde pas et surtout d’agrandir son cercle d’amis encore et encore – le tout caché sous une bonne couche de pseudo-gentilesse. Ah, peut-être est-il réellement gentil qui sait ? (Mais ce n’est pas son but premier, malheureusement. Entre sa curiosité presque maladive et une volonté d’éloigner l’ennui, on pourrait plutôt voir ça comme un certain égoïsme.)

Et aujourd’hui, sa nouvelle… victime est juste devant lui. Une victime, oui, parce que ce n’est pas simple de côtoyer Osomatsu, surtout quand il s’amuse à crever toutes les bulles personnelles qu’il trouve. Surtout quand il insiste comme il le fait souvent. Surtout quand il est bien lourd comme toujours.
Sa victime, donc, est une sorcière un peu plus âgée que lui, qui étudie tranquillement dans la salle commune des Strixyst. Qui étudie beaucoup trop tranquillement au goût d’Osomatsu ! Et qui étudie trop tout court. Ce n’est pas la première fois qu’il la croise, penchée sur ses cours, alors qu’il fait beau dehors !

Alors, Osomatsu n’hésite pas. Il est temps de lui faire découvrir le monde !

Sans gêne, il s’affale sur le même fauteuil qu’elle, peut-être un peu trop prêt pour réussir à la mettre mal à l’aise, un grand sourire idiot sur le visage.

« Hé salut ! C’est quoi ton petit nom ? » il alterne son regard entre ses cours et son visage. « T’en as pas marre de toujours étudier comme ça ? T’sais, t’as encore le temps avant les exams. »

Il se redresse sur le fauteuil, lui laissant enfin un peu d’espace personnel.

« Il fait beau dehors, t’veux pas sortir ? »

(Et jamais il apprendra à laisser les étudiants tranquilles.
Après, il s’étonne que ses frères l’évitent ! Forcément, avec un malpoli pareil, personne ne voudrait s’en approcher.)