En espérant que tout se passe bien.

Honnêtement, il devrait se détendre de voir les éléments désormais aussi bien s’enchaîner. C’est vrai, après le combat précédent, réussir les épreuves et énigmes suivantes pourraient être la bienvenue, mais Aedan refuse malgré tout de baisser sa garde. C’est vrai, c’est presque bien trop simple à son goût maintenant. Comment une première épreuve pourrait être la plus difficile ? Aux yeux du Canadien, c’est tout sauf logique. Cependant, peut-être il réfléchit trop comme à son habitude et qu’au final tout est au contraire parfaitement normal.

Pour autant, il reste méfiant quand il voit le passage s’ouvrir devant Haruka et lui, dévoilant un chemin pavé en marbre de carrare, dont sa blancheur ne peut s’apercevoir que par les petites torches accrochées au mur. Bien entendu, le courant continue ici aussi, sur les deux côtés du passage. En tendant un peu plus son oreille, il parvient à entendre au loin un autre son, qu’il parvient vite à identifier.

« J’ai l’impression qu’il y a un torrent, ou du moins une cascade… »

Est-ce que ça signifie qu’ils arrivent vers la fin ? Qu’au bout, le sanctuaire les attend ? Incapable de rester sans bouger plus longtemps, Aedan se lance, lançant de nouveau son lumos pour vérifier où il pose ses pieds et éviter également de glisser, ne sait-on jamais si une de ses pierres est plus dangereuse qu’une autre à cause de l’humidité présente dans le lieu.
Ils s’enfoncent petit à petit dans ce long tunnel, au point où l’entrée disparaît de sa vision, sans qu’une sortie ne soit encore annoncée. Il sent son cœur de nouveau s’accélérer sous le coup du stress, mais rien de trop important ou d’anormal, étant donné la situation actuelle.

Heureusement, la lumière apparaît au bout du tunnel (sans qu’ils ne soient morts !). Un sourire se forme sur ses lèvres alors qu’il tourne la tête vers son compagnon d’aventure. Le bruit de l’eau qui coule à flot est maintenant plus que présent, obligeant désormais à parler plus fort si besoin.
Cependant, quand enfin le sanctuaire apparaît sous ses yeux, Aedan n’a pas les moyens de dire quoi que ce soit, le souffle coupé par l’architecture, le temple qui s’érige sous son regard.

« Splendide » n’est même pas un mot encore suffisant pour décrire ce lieu, alors qui ne s’agit là que de l’entrée. Ils sont sous Ilukaan, vraiment ?

La magie est partout, dans cette pièce, il le ressent jusqu’au bout de ses doigts ; pour faire tenir ce palais tout droit sortir des plus beaux monuments n’ayant jamais existé. Par quoi commencer ? Les grandes colonnes, représentants diverses créatures marines dans leurs plus beaux apparats, sculptées dans de la glace éternelle d’une précision à en faire pâlir de jalousie les plus grands artistes ? Ou bien parler de son fronton, dont ses lignes sont courbées de sortes à ce qu’elles ressemblent aux douces vagues qui bercent les bateaux dans la mer ?
Des cristaux qui luisent d’une douce lumière bleue entourent le bâtiment principal, comme sortant du sous-sol, apportant comme une lumière divine au lieu. De là où il se trouve, le Cervirald aperçoit plusieurs bas-reliefs sur les murs, qu’il devine rapidement être en réalité une frise pour présenter l’histoire, la vie des divinités du peuple de la mer.

« C’est tout un hommage Haruka, tu te rends compte ! Oh, jamais nous ne pourrons avoir pareil au couvent, mais si c’était possible de rendre un si bel hommage à Nidar ! »

Il est comme enchanté par cet endroit, mais probablement plus par tous les symboles de reconnaissances envers des dieux et déesses que le bâtiment lui-même, bien qu’il comprenne toute sa magnificence. Il ne ment pas, en disant qu’il aimerait pouvoir faire autant chez lui, quand il deviendrait Grand Prêtre. Mais le chemin est encore long, pour ça.

Il avance un peu plus, désireux de voir tous les détails de cet endroit, oubliant presque ce qu’ils viennent de traverser. Mais la réalité le retrouve vite quand soudainement, alors qu’il continuait d’avancer, il se prend un mur invisible, l’empêchant de continuer pour entrer dans le lieu.

« Ah… Ce n’est pas étonnant, je suppose on doit trouver quelque chose pour entrer, montrer qu’on mérite d’être ici. Regardons un peu… »

S’attelant à la tâche, il regarde dans tous les coins possibles d’accès, le moindre indice qui pourrait les aider à terminer cette découverte.
Puis, finalement, quelque chose l’interpelle. Là, dans une partie un peu cachée d’un mur, se trouve une niche profonde. Quand il regarde de plus près, il ne lui faut pas longtemps pour réaliser qu’il s’agit d’une version miniature du sanctuaire. Intéressant, ça ne peut pas être là par hasard, si ? Que peuvent-ils faire ? Le cervirald se met à la fois à regarder la « maquette », puis la taille grandeur nature, fronçant un peu les sourcils.

« Faut-il trouver s’il y a une divergence, peut-être ? Corriger ? »

Enonçant cette hypothèse à haute voix, il se met alors à mieux observer, espérant bien que la réponse soit assez simple.

Est-ce qu’il y a une différence ?
Oui : L’une des colonnes n’est pas la même. Quand c’est annoncé, le mur magique disparaît.
Non : Le mur ne disparaît pas, mais en plus, l’eau commence à monter, les sculptures semble fondre.