Epistolaire

Voilà deux mois que Taynara et Ema vécurent un échange étrange dans le Dôme, lors d'une des sempiternelles farces de celui-ci qui rendait chaque être présent à l'intérieur terriblement attirant. Dès lors, même si les relations entre les deux femmes sont restées amicales, Taynara garda un léger poids dans sa poitrine qu'elle tenta de retirer en couchant ses impressions sur le papier. Une lettre qu'elle fit ensuite parvenir à Ema.

A ma chère collègue Ema,




Ta collègue qui t'estime, te respecte et t'apprécie beaucoup,

Taynara Ka'ana'ana.

Script de film
1 MAISON STRIXYST / INT. – NUIT.

L'entrée d'une très grande maison, style moderne, un dortoir d'internat. Carrelage lustré. Murs décorés avec des tableaux minimalistes. Grand escalier menant aux étages supérieurs. C'est calme, la lumière au plafond est brillante et blanche.

TAYNARA est la préfète, la surveillante de ce dortoir. Elle prépare sa ronde du soir. Elle est en uniforme et enfile ses chaussures, le pied posé sur un banc. Elle se redresse et s'étire. C'est une jeune femme métisse, athlétique.

Filmée en plan large, pour mettre en valeur le décor et son isolement, on ne distingue pas son visage.

Soudain, on toque à la grande porte de la maison. Le bruit résonne dans la grande pièce vide.

Filmée en plan poitrine, TAYNARA tourne la tête vers la porte. On distingue maintenant son visage. S'y affiche une expression de surprise.

Plan sur la porte qui prend tout le cadre. On voit TAYNARA s'en approcher. Elle est aussi grande que la porte. Elle l'ouvre avec précaution, intriguée par l'heure tardive de la visite.

De l'autre côté se trouve EMA. La préfète d'un autre dortoir de l'école. Les deux femmes sont filmées en champ / contre-champ. EMA est souriante, TAYNARA incrédule. On voit que dehors il fait nuit.

EMA
Bonjour Taynara !

TAYNARA
Hello Ema.

EMA
Tu vas bien ?

EMA n'attend pas la réponse de TAYNARA et reprend la parole.

EMA
J’ai bien reçu ta lettre, et je voulais qu’on en discute un petit peu. Tu aurais cinq minutes, avant ta ronde ?

Un temps

EMA
D’abord, je voulais te remercier pour ce que tu y dis. Et je voulais aussi te dire que tu n’avais aucune excuse pour me présenter ! Après tout, on était toutes les deux dans la même situation !

Un temps.

EMA
Enfin, tout ça pour dire que c’est du passé, et qu’on peut passer à autre chose ! Qu’en penses-tu ?

TAYNARA est filmée en plan poitrine, en contre-plongée vu sa hauteur. Son visage affiche une expression honteuse. Elle soupire.

TAYNARA
Merci beaucoup, Ema... Tu ne peux pas savoir comme ça me soulage. Mais j'ai quand même honte, tout n'est pas la faute du Dôme. Tu n'as pas eu le même comportement que moi. Ma façon d'agir n'était pas correcte.

Un temps

TAYNARA
Mais je serais très heureuse et reconnaissante si je pouvais rester ton amie.

Contre-champ sur la réaction d'EMA, puis retour sur TAYNARA qui affiche un sourire tendre.

Soudain, les deux sont interrompues par des bruits de pas descendant l'escalier. Taynara se retourne et, filmé en plan large, un JEUNE GARÇON descend les marches et s'approche d'elle. Il a les cheveux courts, bruns, porte un pyjama unicolore.

Une fois qu'il est proche de TAYNARA, il est filmé en gros plan et on constate un visage fatigué. Ses yeux plissés éblouis par la lumière au plafond.

JEUNE GARÇON
Taynara, Taynara !

TAYNARA
Oui, Victorien ? Que se passe-t-il ?

VICTORIEN
Il est bientôt 23h et Maxime n'est toujours pas rentré dans notre chambre ! D'habitude il est toujours là très en avance ! Il fait le club théâtre, mais ça fini à 20h !

TAYNARA réfléchit un instant, l'air soucieuse.

TAYNARA
Tu as raison de t'inquiéter, dans ce cas. On va aller le retrouver, d'accord ? D'ici là, retourne dans ta chambre, toi aussi tu dois y être avant 23h. Mais merci de ton alerte, tout ira bien, t'en fais pas.

Son visage est souriant, se veut rassurant. VICTORIEN acquiesce et retourne dans sa chambre en hâte. TAYNARA se retourne vers EMA, toujours à la porte de la maison.

TAYNARA
Dis, Ema, ça m'embête de te demander ça, surtout vu pour quoi tu es venue, mais tu pourrais m'accompagner pour chercher ce petit ? C'est un première année, donc j'ai peur que s'il se cache quelque part je n'arrive pas à le débusquer toute seule.

Elles sont filmées en plan américain, champ vers TAYNARA qui trépigne, frottant ses mains dans son dos avec une expression honteuse sur le visage.

Théâtre

PERSONNAGES :
MAXIME, élève porté disparu.
VICTORIEN, camarade de chambre de Maxime.
GARY, élève Cervirald membre du club de théâtre.
PENELOPE, élève Cervirald membre du club de théâtre.
SUZUME, élève lupy membre du club de théâtre.
TAYNARA, préfète des Strixysts.
EMA, préfète des Ursirres.


GARY : Oh ! Regarde ! Je la connais cette géante, je crois qu'elle est préfète, non ?

PENELOPE : Si c'est le cas surveille ton langage, ces deux-là ont l'air de vouloir quelque chose, mais chut ! Elles approchent !

Taynara et Ema arrivent sur scène, d'un pas pressé.

PENELOPE : Bonsoir ! Que nous vaut votre charmante compagnie ? Si c'est au sujet de l'heure, mon camarade et moi-même avons l'âge requis pour ne plus avoir à respecter le couvre-feu ! Vous n'avez pas de soucis à vous faire là-dessus !

TAYNARA : Vous, peut-être, mais un de vos collègues du club de théâtre non, et il n'est pas dans le dortoir des Strixysts.

GARY : Ah ouais ? Pourtant tous les petits sont partis dès la fin du cours justement. Tu crois qu'on aurait dû les raccompagner, Pénélope ?

PENELOPE : On va peut-être devoir s'y mettre, oui. Qui a disparu, mesdames ?

EMA : Maxime. Il est en première année.

GARY, amusé : Bah alors ? Maxime serait un petit fugueur ?

PENELOPE : Ne dis pas de bêtises, Gary. Maxime est un membre sérieux du club et depuis son inscription on ne l'a jamais vu se diriger autre part que vers sa maison en fin de cours.

TAYNARA : Nous ne sommes pas là pour faire son procès, et justement si ce n'est pas dans ses habitudes c'est encore pire. Ce soir il s'est dirigé vers la Maison Strixyst, comme à chaque fois ?

PENELOPE : Oulah... Gary, tu l'as vu partir par où toi ?

GARY, sortant son téléphone : Non, mais j'ai son numéro. Je vais l'appeler et s'il répond tout sera réglé.

TAYNARA, se tournant vers Ema : Je ne sais même pas pourquoi je n'y ai pas pensé... Je m'attendais à ce qu'il soit ici.

PENELOPE : Attends, Gary ! Ça m'est revenu. Il est parti avec Suzume, une autre élève de première année qui suit nos cours et... ils ne sont pas allés vers leurs maisons. Ils sont partis vers... les jardins.

TAYNARA : Tu me sembles bien au courant...

PENELOPE : Écoutez, ces deux petits sont en train de tomber amoureux, et ils voulaient passer un moment rien qu'à eux après le cours. Ils m'ont promis qu'ils rentreraient avant le couvre-feu, peut-être qu'ils n'ont pas vu le temps passer.

EMA : Moh... Aller viens Taynara, on va aller les retrouver.

TAYNARA : Je vais me sentir mal d'interrompre les tourtereaux, on a vraiment un métier pourri. Pardon, on a vraiment une charge nominative non-rémunérée pourrie. Merci, vous deux, passez une bonne soirée !

Taynara et Ema quittent la scène d'un même pas pressé.

GARY : Moh, pourquoi tu les as balancé ?

PENELOPE : T'aurais préféré quoi ? Appeler Maxime et lui dire « Salut petit, j'espère que t'as bien profité de ton moment en amoureux parce que deux préfètes arrivent pour vous ramener par la peau du cou ! » Tu les connais, ils se seraient enfuis comme Roméo et Juliette et on aurait dû faire une battue toute la nuit ! Non on va les laisser se débrouiller, les têtes-en-l'air !

GARY : Toujours pleine de sagesse, Pénélope.

PENELOPE : Et j'aimerai bien être toute aussi pleine de chips barbecue. Aller viens, on rentre, on se les caille.

Gary et Pénélope quittent la scène, fin de la scène 1.

Essai philosophique


Cette question se pose ici dans un contexte particulier. Deux préfètes, donc dépositaires, en partie, de l'autorité publique au sein de leur école magique d'Ilukaan, se doivent de faire appliquer le règlement de l'école. Ici, cela implique d'interrompre deux jeunes élèves qui ont dépassé la limite horaire du couvre-feu car, nourrissant des sentiments l'un pour l'autre, ils souhaitaient passer du temps ensemble à l'extérieur de leurs dortoirs qu'ils auraient été forcés de rejoindre après leur cours de théâtre s'ils voulaient respecter le règlement.

Définissons d'abord les termes. Taynara et Ema sont bel et bien des « agents de l'autorité ». L'autorité en question est celle de la direction d'Ilukaan, leur école, qui possède de nombreux devoirs légaux dans le cadre de sa gestion de l'éducation d'une partie des citoyens sur une vaste amplitude d'âge allant de 11 ans aux environs de 25 ans en fonction de la réussite scolaire de l'élève. L'éducation est, ici, une compétence de l'Etat sorcier qui a été transmise à un organisme public, Ilukaan, et cela s'accompagne de nombreux devoirs pour ledit organisme car la loi encadre strictement l'éducation des citoyens. A cela s'ajoute le fait que, à Ilukaan, les élèves sont tenus de rester en pensionnat, un régime spécifique qui les oblige à dormir sur place pendant une grande partie de l'année scolaire, ce qui rajoute encore des devoirs à l'administration de l'école qui doit s'assurer, en plus de l'éducation, de l'alimentation, du logement, de la sécurité, de la santé et de l'épanouissement des élèves tout au long de la journée et de la nuit et ce toute l'année. De très vastes et complexes missions pour lesquelles l'école déploie un vaste réseau d'agents qui doivent se charger de celles-ci, dont les préfets comme Taynara et Ema. Les préfets sont des agents dits « de l'autorité » puisque leur mission consiste à représenter, dans une certaine mesure, l'administration d'Ilukaan auprès des élèves en lieu et place de la direction de l'école. Cette autorité est nécessaire pour veiller au respect du règlement décidé par l'administration en conformité avec les lois sorcières canadiennes et qui a pour but de permettre à l'école de remplir au mieux ses missions tout en résolvant les conflits entre tous les partis impliqués dans le fonctionnement et l'usage d'Ilukaan en tant qu'école, en tant que pensionnat et en tant qu'organisme public représentant l'Etat sorcier canadien.

Nous précisons, dans l'énoncé, que nous cherchons à savoir si l'agent serait moralement responsable de l'application du règlement. En effet, il n'est pas ici question de se demander s'il est légalement responsable de cette application puisqu'en sa qualité d'agent de l'autorité, il est forcément responsable, d'une façon ou d'une autre, de la réalisation, ou de l'échec, des missions qui lui sont confiées. On peut cependant affirmer que les préfets étant des élèves de l'école, choisis lors d'élection pour occuper cette fonction, l'exerçant à titre bénévole et ayant de nombreuses limites dans l'exercice de ladite fonction, leur responsabilité s'y trouve aussi grandement limitée et, en cas de problème, ce serait toujours l'école qui, en première, serait responsable de ce qui pourrait arriver aux élèves. Les préfets ont plus fonction d'auxiliaires de l'administration, occupant une fonction qui les responsabilise et permet de créer un lien entre Ilukaan et les élèves car les préfets sont issus de cette communauté. Il faut donc déceler leur responsabilité morale, plus que légale. Le Robert définissant cette complexe notion comme la « Science du bien et du mal ; théorie de l'action humaine soumise au devoir et ayant pour but le bien. » Autrement dit, la question que l'on pose est : Est-ce qu'il est légitime que, à un préfet qui fait appliquer le règlement de l'école, on puisse dire « ce que tu fais est mal » ? Est-ce que c'est correct, ou tout simplement vrai ?

De plus, il nous semblait important d'impliquer la notion de "communauté" à laquelle appartient le préfet, car la nuance n'est pas négligeable. La légitimité d'un agent de l'autorité à exercer ladite autorité au sein de sa propre communauté est bien différente de celle d'un agent qui y serait étranger. Ce sont deux problématiques très éloignées et qui font chacune appel à leurs propres concepts philosophiques et références historiques et culturelles. Dans le cadre de notre étude de cas, Taynara et Ema ont été choisies parmi les élèves, en partie par lesdits élèves, pour occuper des fonctions au service de ceux-ci, en lien avec l'administration de l'école. Cela influe, d'une part, leur légitimité, puisqu'une autorité exercée par un voisin, un pair, un semblable sera, en général, plus acceptée que par une personne que l'on ne connaît pas ; mais cela influe aussi sur le rapport des préfets à cette autorité qu'ils font respecter. Il est largement admis qu'une autorité exercée par un « agent étranger » à la communauté sera censément plus froide, moins sujette à des affectes personnels, des dilemmes moraux, des complaisances inévitables lorsque l'on administre des gens que l'on connaît. Cette logique est connue depuis longtemps et appliquée à de très nombreux moments au cours de l'Histoire. On peut penser au remaniement de l'armée française au début du XXe siècle qui, secouée par des révoltes internes, vit son organisation modifiée pour que les soldats provenant d'une même région soient répartis aux quatre coins de la France afin de désorganiser l'ancrage local des soldats à leur région d'origine, ce qui favorisait les mouvements séditieux et le soutien de la population.

Maintenant que tous les tenants et les aboutissants de notre question ont été définis et cadrés, il est temps de développer sur ce dilemme moral que toute personne ayant eu, un jour, à exercer une autorité dans le cadre de ses fonctions, a déjà eu à affronter et... malheureusement il semblerait que le temps nous manque puisque les deux préfètes, Taynara et Ema, viennent de trouver les deux contrevenants juvéniles en plein cœur du jardin, sur un banc de pierre, et qu'il est désormais temps de les appréhender pour non-respect du règlement. Ce n'est pas aujourd'hui que nos deux protagonistes trouveront une réponse aux tiraillements qui les habitent, mais, au moins, sont-elles désormais dotées de certains outils pour répondre à cette question lorsqu'elles auront plus de temps.

- Regarde, Ema, ce sont nos deux tourtereaux, prévint Taynara en s'approchant des premières années.

Encyclopédie

La disparition de Maxime et Suzume

Cet événement eut lieu le 12 mai 2023 à 23h32, à Ilukaan, une école de sorcellerie située à Bloombury, une petite île située dans la province de Nouvelle-Écosse au Canada. Cette école impose un couvre-feu limité à 23h pour tous les élèves en-dessous de leur septième année scolaire. Ils ont donc l'obligation de retourner dans leur dortoir avant cette heure. Le 12 mai, deux élèves manquèrent à l'appel : Maxime et Suzume, étudiants de première année issus de maisons, donc de dortoirs, différents. Deux préfètes, des surveillantes choisies parmi les élèves et chargées de faire respecter le couvre-feu, partirent alors enquêter. Ces préfètes se nomment Ema McKay et Taynara Ka'ana'ana. Leur enquête les conduit au club de théâtre fréquenté par les deux élèves. D'autres membres du club les informent que Maxime et Suzume se sont rendus dans le jardin aux quatre saisons, un parc situé sur le campus d'Ilukaan. Les deux élèves s'y sont rendus car ils ont développé des sentiments amoureux et souhaitaient avoir un moment d'intimité.

Leur devoir consistant, notamment, à faire respecter le couvre-feu, les préfètes se sont rendues dans le jardin pour y appréhender les élèves disparus. Ils furent rapidement retrouvés et Ema leur tint alors un sermon pour leur rappeler le règlement, en quoi ils l'avaient enfreint, mais estima important de tempérer ses propos au vu du motif des deux élèves. On raconte que Taynara écouta sa collègue sans l'interrompre car impressionnée par son sens du discours et sa pédagogie. Ema conclut son sermon en demandant à Taynara s'il fallait raccompagner les élèves, ce qu'elle accepta.

Maxime et Suzume furent donc escortés par les préfètes jusqu'à leurs dortoirs respectifs. Suzume appartenait à la maison Lupy, symbolisée par la couleur rouge, une représentation de loup et dont chaque élève porte sur lui un rubis qui l'identifie à la maison Lupy et lui donne accès au dortoir. Sans cette pierre, impossible de rentrer dans le bâtiment, donc les préfètes, issues d'autres maisons, ne purent rentrer avec Suzume et durent s'en remettre aux préfets des Lupy. Une fois ceci fait, elles ramenèrent Maxime dans sa maison en suivant le même processus. Maxime appartenait à la maison Strixyst, la même maison que Taynara. Elle put donc s'assurer que l'élève retournerait bien dans sa chambre pour respecter le couvre-feu comme convenu. On raconte qu'elle demanda à Ema de l'attendre à la porte de la maison Strixyst le temps qu'elle ramène Maxime dans sa chambre. Elle serait revenue quelques minutes après pour adresser ses remerciements à sa collègue.

On lui prête les paroles suivantes : « Merci beaucoup pour ton intervention. N'ayant pas vraiment vécu leur situation, j'aurai eu du mal à me mettre dans leurs bottes aussi bien que tu l'as fait. Ils sont devenus calmes comme tout et n'ont rien dit de tout le trajet ! Je verrais quand même avec Maxime demain si tout va bien. Le problème des élèves qui font le mur c'est qu'ils peuvent y prendre goût s'ils ne se font pas attraper... et même s'ils se font attraper, donc autant désamorcer les choses au plus vite. Bon, je ne veux pas te retarder plus longtemps, vraiment merci pour tout Ema, t'es une amie vraiment super super chouette et j'ai beaucoup de chance de t'avoir à mes côtés. Dans quelques mois on ne sera plus préfètes, mais j'espère qu'on ne s'éloignera pas pour autant. »

Elles continuèrent d'échanger quelques mots avant de se séparer pour rejoindre leurs dortoirs respectifs. Cet événement a une importance significative dans la relation entre Taynara et Ema car, partant de la lettre envoyée par Taynara pour s'excuser de mésaventures passées, l'enquête qu'elles durent mener les rapprocha, cimentant une relation qui se révélera d'une primordiale importance dans la vie de Taynara Ka'ana'ana.