Une nouvelle année commençait et Kyojurô était prêt, comme d’habitude.

Peu enclin à se plaindre (pour ne pas dire jamais), l’Ursirre replongea dans ses habitudes nombreuses qu’imposait le retour à Ilukaan.
Lever à l’aube, course dans le parc, passage dans la volière pour retrouver Kaname, toilette de retour au dortoir et port de l’uniforme au carré et petit-déjeuner avant de commencer les cours avec motivation et bonne volonté.

La treizième année débuta pour lui et avec elle son lot de réflexions à ce sujet. Il lui restait tout juste deux ans d’études avant d’être diplômé et de devenir Auror, il n’avait jamais été si près du but.

Face au miroir de sa chambre, il remarqua à quel point il avait changé depuis ses premières années. Son visage, bien que restant poupin parce qu’il avait hérité des traits de sa mère, s’était affiné à mesure qu’il progressait dans l’âge adulte, il avait pris en taille et en stature, grâce notamment à son entraînement strict…

Mais il ne devait pas se perdre dans de telles pensées ou il serait en retard, ce serait inconvenant pour une première semaine.

Comme un départ de flamme, Kyojurô mit ses chaussures et déboula dans les couloirs d’un pas preste, saluant les personnes qu’il croisait avec un sourire sympathique, comme à l’accoutumée. Beaucoup d’entre eux étaient interloqués, comment à une heure si matinale l’ancien préfet des Ursirres pouvait-il être aussi fringant et frais ? Quel était son secret ?


Il progressait dans les corridors à son rythme, sa baguette à la ceinture, ses livres dans son sac, un sourire sur les lèvres et le regard sur l’horizon. Il y avait un monde fou déjà à cette heure, c’était une bonne chose ! Peut-être pouvait-il proposer à Shinobu de se joindre à lui pour le déjeuner… Oh et c’était l’automne, ce qui voulait dire que le Stardust avait repris sa carte de la saison, proposant de nombreuses denrées à la patate douce. Il y salivait presque en y pensant. Il pourrait sans doute y aller après sa journée de cours et proposer à ses juniors de l’accompagner…


Des vociférations le tirèrent de ses pensées et le blond tourna la tête, arrêtant de sourire et écarquillant les yeux en reconnaissant un de ses camarades. Ni une, ni deux, l’aspirant Auror s’approcha du petit groupe, sans prendre la peine d’aller chercher un préfet, il n’y avait pas besoin et il fallait éviter une escalade rapide de la situation, ce qui demandait d’agir au plus vite.



Sa paume se posa sur l’épaule de son ami aux cheveux blancs, pour accompagner ses paroles. Ses commissures se relevèrent à nouveau pour former un sourire lumineux sur son visage.




Un rire franc et clair résonna entre les murs.

Toutefois, malgré son apparence placide, Kyojurô était sérieux et ferme dans ses paroles. Il fallait bien éviter qu'un membre du conseil ou du personnel tombe sur une telle scène.