Bien que Harry soit un sorcier sang-mêlé, ayant vécu chez des moldus durant des années l’ont fait découvrir la magie et tout son univers en même temps que de nombreux élèves à son entrée à Ilukaan lors de ses onze ans. Sans trop de surprise, aucuns souvenirs du temps avec ses parents ne lui est particulièrement revenu à ce moment, ou bien par de brefs flashbacks ne l’aidant en rien. Cependant, il est tout de même parvenu à mettre de côté son amertume pour réellement profiter de tout ce qu’on avait, finalement, de nouveau à lui offrir. Dès sa première année, ses yeux ont brillé plus que jamais, le meilleur des cadeaux se présentait devant lui – même si ce point-là n’était pas forcément compliqué, étant donné l’absence de véritable présents durant ses anniversaires (enfin, tante Pétunia pensait quand même à lui acheter une petite pâtisserie qui lui plaisait et déposer toujours une bougie dessus pour qu’il la souffle).

La magie était, est encore, spectaculaire pour le jeune Potter, car à chaque fois qu’il pense avoir tout vu, c’est comme si le monde venait lui prouver qu’il y avait encore mieux à découvrir. Il ne s’était jamais senti aussi passionné par quelque chose, c’était une émotion assez fascinante, pour être honnête. Aujourd’hui encore, même si son émoi s’est calmé, il continue de sourire quand il fait des découvertes, quand il découvre des nouveaux sorts, des nouvelles créatures, bref, dès que la sorcellerie l’étonne, l’émerveille encore.

Mais au final, dans tout ce lot de nouveautés, ce qui l’a le plus charmé dès son arrivée, ce qui l’a réellement impressionné, c’est sans aucun doute ce sport magique mondialement connu, qui se pratique sur un balai, qui est certes dangereux, mais également provoque une véritable sensation d’adrénaline dès qu’on regarde, dès qu’on vit le moment.

Le Quidditch.

Oh, oui, Harry se souvient parfaitement du premier match auquel il a assisté. C’était absolument incroyable, certains joueurs allaient si vite, il n’avait pas le temps de les voir, de les discerner ! Et puis, l’ambiance ! Ces spectateurs qui hurlent, crient de joie, applaudissent, ça l’avait transporté, il s’en souvient encore, comme gravé dans sa mémoire à tout jamais. C’est donc, bien entendu, sans grand étonnement qu’il a décidé de tout faire pour rejoindre son équipe dès qu’il en aurait l’âge et qu’en attendant, il allait s’entraîner durant les deux ans qu’il avait devant lui.

Bien heureusement, on l’a rapidement aidé à cette époque – sans doute sa bouille qui a attiré, sans aucun doute. Luciano a été d’une grande aide à cette période, lui donnant toutes les clés en main pour réussir, lui donnant des exercices réguliers, ne le ménageant pas, ou à peine durant les entraînements. Oh, le jeune ursirre s’est pris des sacrés coups il va sans dire, cependant son sourire ne l’a jamais quitté à chaque fois qu’il revenait, qu’il enfourchait de nouveau sa monture volante pour repartir à l’attaque. La sensation de vitesse étant tout simplement trop incroyable pour s’arrêter, trop addictive. Il ressentait le vent contre sa peau à toute allure, il avait l’impression de disparaître derrière les nuages, de pouvoir se rapprocher du ciel encore plus à chaque instant avant de revenir sur terre. Très vite, on s’est rendu compte d’une chose : en plus d’être naturellement doué, Harry Potter était rapide. Ses mouvements fluides, sa précision – ironique, avec sa vue. Il savait que son père avait été un joueur à Poudlard, selon ce que Sirius lui avait raconté, peut-être que ça coulait dans le sang, finalement ? Un héritage précieux, auquel l’anglo-indien comptait bien rendre hommage.

Ainsi, dès sa troisième année, il s’est présenté pour le recrutement, il s’est lancé un défi : celui de directement devenir attrapeur, démontrer ses capacités malgré sa taille, son poids qui laissent penser, apparaître même une certaine « faiblesse », il n’a rien montré de tout cela une fois de nouveau sur le terrain. A la fin de la journée, son pari est remporté.

Cependant, voilà qu’il s’agit de la troisième année qu’il le garde précieusement. Il ne s’arrête jamais, ne loupe jamais les entraînements, n’a pas perdu sa motivation première, encore moins quand, pour le féliciter, son parrain lui a offert un balai d’une des dernières générations, aidant nettement l’ursirre à réussir plus d’exploits encore. Il ne compte pas s’arrêter là, il a encore plusieurs années devant lui pour son prochain objectif : celui de devenir capitaine. Il sait qu’en faisant ça, ça signifie devenir poursuiveur, mais il veut tenter malgré tout, veut faire en sorte de guider lui aussi son équipe à la victoire – même s’il y est déjà parvenu à plusieurs reprises.

Mais aujourd’hui, alors qu’il rentre en sixième année, ce n’est pas de son poste, dont il s’agit. Non, aujourd’hui, c’est justement le jour du recrutement des nouveaux membres. Portant fièrement l’uniforme de quidditch de son équipe, Harry attend sur le terrain l’arrivée de sa capitaine actuelle, qui a d’ailleurs commencé en même temps que lui, malgré les années qui les sépare. S’il est là actuellement, c’est car Sara lui a demandé de venir et il ne peut mentir sur la pointe de fierté qu’il ressent et qui se reflète même sur son visage. Il n’est jamais contre une certaine reconnaissance, après tout, d’autant plus venant de sa part, étant une personne qu’il respecte beaucoup de part ses capacités. D’autant plus qu’il sent parfaitement qu’elle est comme lui. En fait, de façon générale, il a compris une chose : ici, tous les joueurs, de n’importe quelle équipe, sont animés par affection, voire adoration pour ce sport. C’est loin d’être une activité comme les autres, loin d’être un simple moyen de maintenir la forme, c’est plus. C’est un moyen de sentir une liberté autour de soi et de vibrer ensemble dans l’excitation d’un futur match.

Quand elle arrive, c’est par un sourire qu’il l’accueille, un sincère, loin de ceux qu’ils donnent quand il est sarcastique. Il n’a pas lieu de l’être, il est heureux d’être ici, il veut le faire ressentir.

« Bonjour, aucun souci Kujou. Je suis content que tu m’aies demandé, je vais faire au mieux pour t’aider avec les sélections. Faisons au mieux pour choisir des membres qui sauront défendre l’honneur des bleus. »

La liste est nombreuse, de ce qu’il a vu. Ça va sûrement prendre la majeure partie de la journée, mais qu’importe, il est prêt. Quand ils s’approchent ensemble des candidates, Harry reste légèrement en retrait, bien droit, son balai dans une main. Il attend d’abord que Sara déclare son discours avant de faire quoi que ce soit. Il sait qu’ici, il doit tout de même montrer le respect envers sa capitaine – en plus, ça prouve qu’il sait en faire preuve, ha.

C’est sans prononcer un seul mot supplémentaire qu’il écoute le discours de la nouvelle capitaine, assez admiratif de sa façon de s’exprimer sans ciller, sans l’ombre d’un doute, connaissant presque par cœur ce texte prononcé chaque où elle arrive malgré tout à ajouter sa touche personnelle. On sent qu’elle sait se montrer ferme et que les futurs joueurs en face la respecte et compte le faire encore dans l’équipe. Ce côté-là semble presque naturel chez sa camarade Ursirre. Pour être honnête, Harry l’envie quelque peu par moment à ce propos.

Enfin, s’il faut être entièrement honnête, il n’est pas trop non plus à plaindre sur ce sujet, en vérité. Malgré son jeune âge, il se trouve que l’anglais sait motiver les troupes quand il s’y met vraiment, également quand c’est nécessaire – surtout, quand c’est nécessaire. Encourager, aider une personne avec un sort du cours de Défense contre les Forces du Mal ? Aucun souci. Il sait expliquer, répéter les conseils qu’on lui a donné avant dans ses proches entraînements. S’exprimer face à un professeur quand il a l’impression qu’il y a une injustice sous ses yeux ? Il l’ouvre sans hésitation, sans réfléchir réellement, ça lui vient comme cela, c’est tout.  Bien sûr, ce point-là lui attire tout de même plus facilement des ennuis, dû au fait qu’il va parfois un peu trop loin dans ses propos (sans non plus sortir des insultes, quand même) et qu’il termine par être collé ou avoir des points en moins pour sa maison. Heureusement qu’il sait se rattraper là-dessus, résultat il y a une sorte d’égalité qui s’installe.

Cependant, faire de véritable discours, se retrouver face un véritable public, avec une véritable attention, c’est, à ses yeux, tout autre chose pour lui. Quand il se retrouve dans une telle situation, sans paraître timide, on parvient rapidement à comprendre qu’il trouve au fur et à mesure les idées qui lui viennent en tête, qu’un long blanc peut s’installer au début, avant de savoir par quoi commencer. Généralement, il commence toujours par une phrase plutôt honnête, pour donner le contexte en quelque sorte, puis… Il brode, oui, voilà, il brode totalement. Résultat, c’est souvent un peu mélangé, confus mais étonnamment, il finit toujours par en arriver à son point principal et le mettre à cet instant en avant. Ça reste très spécifique comme méthode mais bon, tant que ça fonctionne…

Et c’est, visiblement, justement une chose qu’il va devoir prouver quand il se rend compte que d’un regard Sara semble lui demander s’il souhaite ajouter quoi que ce soit avant que les sélections ne commencent. Ah. Oui. Ça semble assez logique, histoire qu’on ne se demande pas ce qu’il fout là, histoire de prouver que non, il n’est clairement pas là pour le décor. Il se souvient encore de sa deuxième année dans l’équipe alors que des nouveaux venaient d’arriver. Sans une once d’hésitation, on l’avait pris pour un remplaçant, on avait pensé à une blague quand il avait expliqué être l’attrapeur des Ursirre jusqu’à ce que le capitaine de l’époque confirme ses propos. Il était encore plus jeune que maintenant, un peu plus petit, un peu plus frêle, alors forcément… Il avait prouvé dans toute la gloire et l’honneur d’un Potter les compétences qu’il avait réellement et qu’il a toujours, d’ailleurs. Nettement plus amélioré, au passage.

Bref, où il en était ? Ah oui. Se présenter.

« La capitaine a déjà dit le plus important. Je suis Harry Potter, en sixième année et l’attrapeur des Ursirre. Hum… Faites de votre mieux, enfin, vous le savez déjà mais… Chaque rôle est important. Le poste de remplaçant est régulièrement pris pour un poste ingrat, qui n’assure pas tout le temps votre présence durant un match mais… Si vous regardez régulièrement les matchs, vous savez qu’il ne se déroule pas une partie sans qu’on ait besoin d’un, de deux, ou de tous les remplaçants. Les gardiens doivent être excellent dans leur domaine, comme les attrapeurs, comme les poursuiveurs, les batteurs… Mais les remplaçants, doivent être bons dans tous. Et tous les joueurs doivent le savoir pour former une véritable équipe et s’entraider. Il ne sera pas juste vérifié vos capacités personnelles, mais aussi votre état d’esprit durant un jeu. Vous ne serez pas tous pris, pour diverses raisons, mais n’abandonnez pas. Continuez à vous entraîner car chaque année, des membres partent. Votre tour viendra et vous montrerez ainsi votre détermination. Alors… Bon courage à tous. »

Après les explications de Sara, Harry s’est dit qu’un discours plus encourageant peut compléter et faire comprendre aux participants ce qui est recherché chez une personne pour être finalement sélectionnée. Il pense ne pas en avoir trop fait, mais au cas où, il jette un coup d’œil à sa capitaine avant de hocher la tête, signalant qu’il a désormais terminé sa partie.

Les trois différentes lignes sont réalisées et Harry regarde le ciel et l’endroit où il se trouve. Il frissonne tout de même, à cause de la fraîcheur canadienne mais rien d’excessivement inquiétant ou grave. Rien qui ne va empêcher de commencer les sélections.
Sans plus attendre, il pose son balai à terre et part chercher le coffre contenant bien entendu le souaffle, les cogneurs et le vif d’or. Il a un sourire en le regardant, se remémorant ses nombreuses victoires grâce à un si petit truc volant. Mais ce n’est pas cela qu’il faut relâcher et pas encore les ballons frappeurs. Pour l’instant, il ne prend dans ses mains que la balle pour les points et attend que les futurs poursuiveurs se mettent en place. Dès lors, il se tourne vers Sara.

« Par quoi souhaites-tu commencer ? Des simples passes pour l’instant ? Voir les réflexes des uns et des autres, comment ils calculent le lancer… »

Bien entendu, il sait qu’elle a le mot final ici, qu’il ne fait que se souvenir ce qu’il a vu des précédentes années. C’est toujours un bon plan de commencer par des parties faciles, mais il se peut aussi que Sara souhaite changer cela, alors, dans l’attente de sa réponse il ne fait rien, si ce n’est que récupérer son balai de sa main libre, lui donnant l’ordre de se lever par un simple « Debout ! ».

L’ursirre ne peut pas s’empêcher un léger sourire quand il voit les participants se raidir plus encore qu’ils ne l’étaient déjà quand Sara use de son ton pour les faire se préparer. Honnêtement, s’il a désormais l’habitude, il se souvient que c’était pareil il y a trois ans quand il a commencé, impressionné par ce personnage de capitaine qui met en avance son expérience et sa capacité à diriger une équipe. S’il garde toujours le même respect depuis le temps, il ne se sent plus aussi ‘petit’ face au dirigeant du quidditch de sa maison. Cependant, il se demande – il espère – qu’il obtiendra cette même aura le jour où il sera à ce poste. Si tout se passe bien, évidemment. Ah, l’excitation le gagne déjà s’il doit être entièrement honnête avec lui-même.

Mais ce n’est pas ce à quoi il doit penser pour le moment, non, il doit déjà se concentrer sur ce qui se déroule sous ses yeux actuellement et suivre ce que lui demande Sara. Il hoche d’ailleurs la tête quand cette dernière lui donne les directrices. D’un coup d’œil, il vérifie l’heure sur sa montre. Dix minutes. Très bien, il se tient prêt d’ici. Il ne cherche pas spécifiquement à lui demander si elle est sûre pour le cognard, car il voit bien dans son regard que c’est effectivement le cas – rien de bien étonnant, il faut dire. Il n’a jamais vraiment vu son aînée être proie au doute, ce qu’il admire véritablement. Avoir l’air toujours aussi certaine, aussi déterminée, savoir chaque pas qui est effectué, où le pied est posé… C’est aussi impressionnant qu’effrayant pour Harry qui ne vit presque que de l’improvisation et qui doute encore bien trop régulièrement sur plusieurs points. Il travaille là-dessus, mais peut-être que ne pas prendre soin un minimum de son apparence doit jouer, s’il doit totalement être honnête. Les cheveux dans tous les sens, les pulls trop grands, les jeans exactement pareil… Heureusement qu’il porte correctement l’uniforme de sa maison et de son sport, ça l’aide un peu plus mais sinon… Ouais, même s’il est naturellement un leader, ou quelque chose qui y ressemble, il doit admettre qu’on prend toujours plus au sérieux la personne qui connait l’existence d’un fer à repasser. Eh.

Un jour, peut-être. Qui sait.

Il regarde pour l’instant les quatre personnes s’élever dans le ciel et commencer la première partie de l’entraînement. Honnêtement, il ne voit pas de cas particulièrement grave dans ce passage, quelques défauts mais rien de grave. Cependant, il ne voit pas non plus de personnes exceptionnelles. Ce n’est pas non plus un drame, mais parfois ça manque un peu. Enfin, ça aide aussi à sa propre réputation et son égo, d’être l’une des rares personnes à être devenu attrapeur dès sa troisième année, dès les premières sélections. Ça n’empêche pas d’espérer une participante qui parvient à se démarquer des autres, mis à part Sara, bien évidemment. D’ailleurs, il ne la quitte pas du regard, attend le signe de l’étape suivante.

Ce dernier ne tarde pas et, quand les yeux se croisent, Harry comprend ce qu’il doit faire. Il s’abaisse doucement vers le coffre, fait signe aux candidats encore sur la terre ferme de reculer d’un pas et, doucement, il libère un cognard, détachant ses chaînes et retirant sa main juste après.

« A partir de là, vous devez également faire attention à ce dernier ! Souvenez vous, durant les matchs, il y en a deux ! »

La réaction ne tarde clairement pas, ce dernier part directement dans les airs sas demander son préavis et, comme s’il sentait la présence des joueuses des airs, foncent vers ces dernières, semblant prêt à en emmener une à l’infirmerie. Honnêtement, Harry espère que ça ne va pas arriver : il s’est déjà pris quelques coups depuis le temps et ce n’est clairement jamais agréable. A vrai dire, lors de son premier, ou deuxième ? match, son bras s’est violemment cassé. S’il a pu rapidement être soigné grâce à l’infirmière, il n’empêche que la douleur soudaine l’a bien fait hurler un instant. Reprendre son souffle était compliqué sur le coup, d’autant que la chute du balai n’avait pas énormément aidé, bien évidemment. Après ça, il s’est pris d’autres coups, dans le ventre, par exemple. Là, il a été excusé de cours durant une semaine. Bref, des blessures liées à la passion du sport, hein. Mais bon, s’il a tout de même continué malgré tout, il sait que ce n’est clairement pas le cas de tout le monde et il ne peut pas blâmer cela. Au final, les sortir maintenant permet d’exposer le danger plus rapidement.

Le cognard file dans tous les sens et les joueuses parviennent plutôt bien à l’esquiver, ce qui est satisfaisant à voir. Encore une fois, la prétendante au poste de gardienne est celle ayant le plus de mal, manquant de se le prendre de côté de justesse. Il grimace un peu en voyant cela, ce n’est clairement pas un bon signe pour elle. Une gardienne se doit d’être plus agile, habile, rapide. C’est un poste qu’on cherche facilement à attaquer en premier pour libérer l’espace des cerceaux. Si ici la balle va bon où elle lui semble, pour les futures parties, elle sera délibérément dirigée vers elle. Il n’est pas sûr que cette prétendante puisse faire l’affaire. Un point qu’il abordera plus tard, mais il est certain que Sara s’en est déjà aperçu.

« Attention, il faut être capable d’anticiper ou de mieux observer le cognard en tant que gardienne. Il est aussi important que le souaffle ! C’est lui qui peut vous mettre à terre et créer une ouverture pour l’adversaire. Ne vous laissez pas avoir. Au possible, repérer vos coéquipiers batteurs, s’ils se rapprochent de vous, ce n’est pas bon signe. Vous devez rester sur vos gardes ! »

Les cinq minutes supplémentaires passent et il est désormais temps de descendre à nouveau, signifiant qu’il faut d’abord récupérer le ballon violent. C’est bien loin d’être son moment préféré, mais quand il faut le faire… Il lève les bras, fait signe que c’est vers lui qu’elle doit désormais être envoyée, ce qui est plutôt rapidement effectué. Ça marque un point en plus pour cette candidate, qui prouve ainsi savoir faire attention à son environnement quand son équipe lui fait des signes. Si elle lance le plus « doucement » possible, le jeune sorcier a un bon mouvement de recul quand il attrape le cognard et galère à le mettre de nouveau dans la malle. Ah. Il regrette son manque de force parfois. Quand elle est de nouveau bloquée, il soupire de soulagement et tout le monde est désormais à terre. Parfait timing.

« C’est désormais avec moi qu’on va prendre la suite. Il vaut mieux enchaîner pour ne pas perdre de temps ! à son tour, il désigne un remplaçant, une gardienne et une poursuiveuse, vous me suivez ! En tant que remplaçant, tu vas commencer en tant que poursuiveur, puis batteur quand le cognard sera lâché. »

Les consignes donner, c’est à son tour de partir dans les airs. Il se concentre, Sara vient de lui donner le souafle, il doit faire honneur à son équipe, montrer que les entraînements aident réellement à s’améliorer. Il ne doit pas perdre la face ! Il souffle un coup et lance la balle, démarrant au quart de tour son balai, prêt à suivre ce qui se passe sous ses yeux.

Le temps passe bien trop vite quand il est sur son balai, quand il se trouve dans les airs. A vrai dire, Harry aime tellement la sensation de ses pieds ne touchant plus le sol, qu’il n’a même pas besoin de vraiment jouer au quidditch pour apprécier tout ce qu’il ressent. C’est à chaque fois le même sentiment, dont il ne le lasse jamais, bien au contraire. Il attend toujours avec hâte la prochaine fois où il aura l’occasion de se rapprocher du ciel. Heureusement qu’il se raisonne assez pour ne pas aller jusqu’à se brûler les ailes, mais il se doute que certains de ses proches ont parfois cette peur-là, pour lui. C’est sans doute la raison pour laquelle il ne pousse pas les limites de l’impossible. Il n’est pas Icare et ne souhaite jamais le devenir.

Il redevient sérieux quand le jeu commence, surveille, réagit, esquive sans trop de souci particulier le cognard qui s’amuse dans tous les sens. Il se fait des notes mentales de ce qu’il observe, de ce qui se déroule sous son regard. On lui demande d’ailleurs souvent comment il fait pour ne jamais perdre ses lunettes pendant un match et, honnêtement, la réponse n’est pas étonnante : il utilise tout simplement un sort pour qu’elles ne bougent pas. Vu la vitesse à laquelle il se lance par moment pour attraper le vif d’or, il lui vaut mieux éviter de partir sans protéger un minimum ses yeux. Il ne tient pas soudainement à les perdre, les casser et devenir aveugle pendant la suite du match jusqu’à ce qu’on décide de le remplacer. C’est déjà arrivé au début et il n’a jamais été aussi frustré pour être honnête. A partir de là, il a cherché le meilleur moyen pour que ça n’arrive plus. Être sur le banc de touche, d’accord, ça arrive, mais de façon aussi idiote, il a tout de même un honneur à défendre. Et un sacré égo, aussi.

Les quinze minutes prennent fin, le cognard est récupéré, le souafle défendu et il n’est pas non plus contre la pause pour boire un coup. C’est, disons, le seul défaut principal de se retrouver là-haut, on se déshydrate à une vitesse effrayante. Il a toujours la gorge desséchée, qui lui fait presque mal quand il avale sa salive ou les premières gorgées d’eau avant qu’elle lui procure le bien tant attendu. C’est, d’ailleurs, exactement ce qu’il se produit quand Sara s’approche pour lui faire part de ses premières impressions mais aussi de son appréciation pour son travail.

« Je pense savoir des personnes desquelles tu parles, Kujou. Je pense même que nous allons être plutôt d’accord à ce sujet. Il n’y a plus que le match pour, disons, confirmer le choix. »

Il lui offre également un sourire pour la remercier de son compliment, ne sachant pas trop comment le faire à l’oral – il pense bien qu’elle comprend qu’il est reconnaissant, de toute façon. Qui plus est, il n’est plus le temps de rester sur ce sujet-là, il faut enchaîner pour ne pas terminer trop tard. Même si la capitaine aura le dernier mot, il souhaite lui faire part de ses opinions sur la journée, les participants. Après tout, c’est aussi pour cela qu’il est présent, non ?

Quand les équipes sont formées et de retour dans les cieux, Harry se trouve face à l’aînée Ursirre qui a repris le souafle dans ses mains. Les cognards sont également lâchés mais ces derniers semblent comprendre qu’il n’est pas encore le temps pour eux de démarrer. Ah, l’anglo-indien n’a pas du tout l’habitude de se retrouver à ce poste mais peu importe. Ce n’est pas lui qui est jugé après tout, il doit simplement faire en sorte que son équipe soit en cohésion les uns avec les autres et prouvent leurs capacités. Sara ne devrait pas particulièrement lui en vouloir de ne pas être un aussi bon poursuiveur qu’il n’est en tant qu’attrapeur.

« On y va ! Regardez vos mouvements, ceux des adversaires, la balle. Il ne faut pas rester fixe durant le jeu, le corps et le balai ! »

Soit, c’est le plus difficile mais c’est nécessaire pour être un bon joueur. Si on a pas de réflexe là-dessus, il ne vaut mieux pas tenter pour le moment et s’entraîner encore de son côté avant de vraiment avoir un meilleur potentiel. Enfin, on peut aussi vouloir tenter pour avoir un retour, c’est possible aussi. Quoi qu’il en soit, la balle est lancée, il faut désormais réagir.

A partir de là, Harry ne dit plus rien, pas une indication. Il n’y a clairement pas le temps sur le terrain et c’est ce qu’ils doivent rapidement comprendre. Quand on est à l’autre bout l’un de l’autre, on ne peut pas hurler une commande ou se rapprocher et risquer de laisser son poste et donner une ouverture. Tout au plus, on se met d’accord avec ceux ayant le même rôle que nous avec des gestes simples et précis, rien de plus.

Comme prévu, ceux qui ont déjà commencés à prouver ce qu’ils avaient dans le ventre continuent de faire leurs preuves, tandis que les autres sont plus en arrière, plus déconcerté par la vitesse qui se trouve tout autour d’eux. Au moins, personne ne se prend de cognard. Des points sont marqués des deux côtés, mais honnêtement il est bien trop concentré pour savoir qui est en train de gagner pour l’instant. Il s’en occupera plus tard, à la fin des ‘hostilités’. Il parvient lui-même à passer le souafle dans quelques anneaux mais il fait tout de même en sorte de faire le plus possible des lancers à ses coéquipiers pour qu’ils aient l’opportunité de comprendre comment viser et réagir rapidement.

Les mouvements durent un bon moment, il le sent aux gouttes qui tombent de ses cheveux, qui glissent le long de sa nuque à lui donner des frissons malgré la présence du soleil qui ne cesse de se réchauffer. Il ne sait combien de temps passe avant, finalement, que le combat prenne fin, signaler par la capitaine elle-même qui en a désormais assez vu. Reprenant son souffle, il attend un peu avant de repartir sur la terre ferme et de venir poser son balai à côté du coffre. Il soupire quand lui et la Japonaise rattrapent encore les cognards. Au moins, c’est la dernière fois pour aujourd’hui.
Il regarde alors les candidats, tous essoufflés sans grand étonnement. Quand on a pas l’habitude, c’est toujours ce que ça donne au début. De son côté, il commence à se sentir déjà mieux mais encore une fois c’est son expérience de déjà trois ans avec des entraînements réguliers qui lui permettent cela.

« Merci à tous d’avoir participé. Vous avez donné le meilleur, c’est certain. Encore une fois, si vous n’êtes pas sélectionné, n’abandonnez pas. Rien n’indique que ce sera encore le cas l’année prochaine. Les résultats ne vont pas tarder à être donné, je pense. »

Sa tête se tourne alors vers sa camarade, attendant sa confirmation et surtout qu’elle prenne la suite du discours. Momentanément, son regard se dirige également vers le score qui s’est automatiquement mis à jour par lui-même. Vive la technologie magique.

C’est presque aussi droit qu’un piquet qu’il attend la fin du discours de sa capitaine, n’ajoutant plus rien après ce qu’elle annonce. Cependant, il ne peut empêcher de nouveau un sourire, à la fois compatissant et amusé, quand il est explicitement dit le temps que ça va prendre pour obtenir les résultats. Oh, il reconnaît les expressions qui ne parviennent pas à rester neutre, la véritable frustration à l’état pur.  

Après tout, il l’a aussi connu, quand lui-même était candidat. Oui, il ne s’attendait pas spécialement à ce que ce soit déclaré le jour-même, mais une semaine... L’attente lui paraissait sans fin, une boule au ventre présente jusqu’au grand jour. Enfin, peut-être il était aussi impatient à ce moment, après avoir patienté deux ans, toucher enfin le bout sans vraiment y être était on ne peut plus frustrant aux yeux du sorciers.  
Cependant, il se souvient aussi du moment où les résultats sont tombés et qu’il a aperçu son nom, la joie qu’il a ressenti à cet instant précis. Il se souvient être parti retrouver Luciano pour hurler son succès à ses oreilles et le remercier de son aide, car il n’aurait jamais pu avoir exactement son poste souhaité sans l’aide de son ami lupy. Le soir-même, il avait également envoyé une lettre à Sirius, exprimant son souhait qu’il puisse un jour être présent lors d’un de ses matchs si ça ouvre au public. Ce dernier lui avait répondu par l’affirmatif, le félicitant vivement et marquant bien sa fierté de revoir la lignée des Potter repartir sur le terrain. Ce passage le fait encore sourire quand il s’amuse et relire cette réponse. Au Noël de la même année, il recevait un balai neuf, d’un des dernières générations au Royaume-Uni. A ce jour, c’est encore celui qu’il tient dans ses mains et auquel il prend plus que tout soin.  

Peut-être doit-il lui écrire bientôt une nouvelle lettre, pour lui parler des sélections de cette année, la façon dont il a participé et en profiter pour lui demander s’ils ont la possibilité de passer les fêtes de fin d’année ensemble, s’organiser là-dessus. Généralement, il reste à Ilukaan, il appelle simplement tante Pétunia en vidéo pour lui souhaiter des joyeuses fêtes et prendre quelques nouvelles. L’année dernière, son cousin est venu rapidement lui faire signe par le téléphone de sa mère, à sa grande surprise, mais il ne pense malgré tout pas repartir à Londres dans la maison de son oncle. Ce dernier serait, comme à son habitude, capable d’être insupportable. Surtout s’il invite sa famille pendant les repas, il ne préfère sincèrement pas les revoir.  

Il se décide enfin à reporter son attention sur la scène qui se déroule sous ses yeux, notamment quand les candidats partent. Il ne manque pas de les saluer et de les remercier une dernière fois. Finalement, il tourne la tête vers Sara qui lui confirme ce dont il pensait déjà. Il approuve d’un hochement de tête assez rapidement.  

“ L’équilibre est une bonne idée, tant qu’on prend aussi en compte les membres déjà présents dans l’équipe, justement. Car justement, je pense qu’il y a pas mal avec cette capacité de réflexion entre toi, Berwald ou encore Dimitri... Mais je pense qu’une personne en plus ne ferait pas de mal.”  

Il ne va pas mentir, il sait qu’il compte pour deux en termes d’éléments sanguins et Maria n’est pas non plus en reste. Il ne compte plus le nombre de fois où il a fait mille et une cascade terminant à terre avec un peu tordu mais tenant quand même le vif d’or, tout simplement car il n’a pas réfléchi en s’élançant vers ce dernier. Bon, ça n’arrive pas tout le temps, mais quand il est vraiment, vraiment déterminé... Ça se finit mal pour lui, bien pour son équipe.  

“ En tout cas, on devrait avoir une bonne équipe cette année encore. On va pouvoir donner le meilleur et remporter les futurs matchs. J’ai hâte de reprendre les entraînements. Je t’en prie, en tout cas. Merci à toi de m’avoir demandé, c’était sympa à faire.”

Il va définitivement souhaiter recommencer l’année prochaine si on lui autorise, pour sûr et cela jusqu’à ce qu’il connaisse lui-même par cœur le discours des capitaines, pour le réciter sans faute le jour où ce sera son tour d’être à la tête des Ursirre.  
Le sorcier se sépare finalement de sa coéquipière quand ils terminent de ranger et rejoint les vestiaires pour se changer. Il apprécie sa tenue, mais son hoodie et son jean font tout de même un grand bien aussi. Il plie correctement son uniforme et range le tout dans son sac de sport. N’oubliant pas, bien entendu, l’accessoire fétiche du bon petit joueur de quidditch. Quand il sort de nouveau, il entend au loin l’orage gronder et se surprend un instant à sursauter. Il n’a pas peur des intempéries, mais il n’avait tout simplement pas remarqué le changement météorologique.  

Il presse dès lors le pas pour repartir auprès de sa maison. Encore heureux qu’elle n’est pas trop loin du terrain sportif, comme ça pourrait être le cas avec les Cervirald, par exemple. Sur le chemin, il commence à sentir la fraîcheur prendre le dessus, signalant que son corps est en train doucement de repartir à une température normale après le sport. Mélangé à la sueur, il ne peut s’empêcher de frissonner et de grimacer, ce n’est pas la meilleure des sensations, il a hâte de pouvoir prendre une douche pour se sentir plus à l’aise dans ses vêtements.  

Il rentre finalement pile poil à temps, car ne serait-ce que deux minutes plus tard, la pluie se met soudainement à tomber, créant un son agréable quand on est à l’intérieur de la maison avec l’eau qui vient frapper les bords de fenêtres et le toit de cette dernière. Il a un soupir de soulagement et monte rejoindre sa chambre. Mh, il ne va sûrement pas y rester longtemps, comme à son habitude depuis la rentrée, ne préférant pas croiser des personnes... une personne insupportable. Autant rester au niveau de la pièce centrale, ça lui donnera l’occasion de se reposer et discuter avec les autres ours présents et terminer la journée aussi bien qu’elle a commencé.