⎨Musique Mood⎬* Dépêchons-nous *Les livres bien bloqués contre ma poitrine - désespérément plate comme à son habitude -, je marchais très vite pour aller déposer les copies que le prof d'Histoire de la magie m'avait demandées. Un sms m'avait rappelé que j'avais complètement zappé de déposer vendredi soir (départ en week-end) mon devoir d'Histoire.
Heureusement, un délai supplémentaire m'avait été fourni et c'était ce soir, 20h.
Il était 20h02. Autrement dit, j'étais en retard. Pleurant de colère contre moi-même, je courrais donc dans les couloirs, espérant que lui-même serait en retard, ou indulgent pour les minutes en trop.
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Finalement, j'arrivais devant la salle de cours. Celle-ci était ouverte, et personne à l'intérieur ! Youhou, je déposais les copies rapidement sur le bureau et me jetais dehors, comme si la pièce avait été enflammée. Libre ! J'étais enfin libre de profiter de mon dimanche soir avant le retour en cours demain matin.
Je consultais les messages de mon téléphone et les nouveautés sur nos différents channels avec mes amis, tout en marchant à petits pas dans les couloirs déserts. Trop heureuse d'avoir un peu de répit avant demain matin, je fredonnais une petite musique qui me trottait dans la tête tout en traînant un peu.
Peu attentive à ce qui m'entourait, ce fut un véritable choc quand je fus impactée violemment par un mélange de froid, d'humidité et d'odeur acidulée collante sur moi : mon portable, mes habits, mes mains étaient pleines de glace pilée bleu... Une vague de colère bouillonnante me montait à la tête, et c'est les joues rouges enflammées que je sentais à contrario la glace engourdir peu à peu mes doigts désormais immobiles. Je n'osais pas bouger d'un cil, de peur de m'en mettre encore plus partout. Le froid se faisait de plus en plus en intense alors qu'une violente envie de pleurer mêlée à de l'énervement s'étranglaient au fond de ma gorge.
Il n'y avait pas même besoin de lever les yeux pour savoir qui avait été mon agresseur. La tête baissée, je voyais ses baskets dernier cri taper du sol joyeusement. En relevant le regard, je voyais ses gros doigts rougeauds jouer avec une coupe, à présent vide, de glace pilée. Enfin mes yeux rencontrèrent les siens.
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Grand et particulièrement beau gosse, le blondinet m'observait de ses yeux bleus parfaits avec un sourire plutôt content de lui-même. Son visage bronzé et moqueur se tordait d'une façon à la fois agaçante et superbe alors que ses dents semblaient toujours plus carnassières à mesure qu'il m'embêtait.
Cela n'en finissait plus. Ces brimades avaient plus que duré. Je rassemblais toute mon énergie pour m'apprêter à lui hurler dessus et le cribler de coups de poings.
Mais le voilà qui faisait déjà volte face. Je le regardais alors qu'il s'éloignait doucement dans le couloir, très fier de son dernier coup. Je me demandais quoi faire, mon rythme cardiaque battant à cent à l'heure dans ma poitrine, et mes idées volant avec autant de rapidité dans mon esprit.
- Macthiseur, bien sûr, ne puis-je finalement qu'expirer, dans un murmure las.
J'étais à la fois agacée et blasée par cette attitude si détachée qu'il avait à chaque fois et cela me rendait furieuse qu'à tous les coups, il puisse s'en sortir avec autant de dédain et de nonchalance.