Physique
Il est clair que tu ne te démarque ni par ta taille, ni par ton poids, Kenma. Un petit mètre soixante-neuf pour cinquante-huit virgule trois kilogrammes. Un corps frêle, de petites épaules, des bras et jambes peu musclées, et des mains fines aux doigts de pianistes et aux ongles limés et ronds (merci aux heures de volley qui t'ont apprit à les entretenir). À vrai dire, ce n'est pas plus mal, vu que le but de ta vie est de ne pas te démarquer. Cela devient ironique quand on apprend le métier que tu souhaiterais exercer plus tard. Tes cheveux sont mi longs, coupés droits à ta mâchoire et d’une couleur originalement brune que tu décolores puis teint en blond-jaune. La conséquence qu’a la couleur de tes cheveux sur toi est que tu ne passes pas du tout inaperçu, tout du moins au Japon. Ici, à Ilukaan, c'est différent. Beaucoup d'élèves sont blonds, alors tu passes entre les mailles du filets- enfin... Si seulement tu n'avais pas la flemme monumentale de faire tes racines plus souvent. Du coup la plus part du temps, les gens te remarquent à cause de celles-ci, qui sont belles et bien brunes, tout comme tes fins sourcils mal entretenus ("Attends, ça s'entretient vraiment, des sourcils?").

Ils sont beaucoup à dire que tu as un regard félin. Tes yeux ont sûrement une forme particulière ? Ou peut-être est-ce plutôt le fait que ton regard est perçant, vif, et d’une couleur noisette prenant des reflets ambrés au soleil. Tu ne sais pas vraiment et tu n’as jamais vraiment cherché à comprendre, mais ça ne te dérange pas. Tes yeux, il arrive qu’ils soient cernés par la fatigue. Si tu ne passais pas tes nuits entières sur ta console aussi... Passons à ton nez. En soit, tu t’en fiches pas mal, mais ton entourage le définit comme étant "en trompette". Suite à ces affirmations, tu as passé quelques minutes à te regarder dans le miroir, et en effet, il semblerait correspondre à cette description.
Tes joues et ton dos sont des endroits parfaits pour ton acné. Tu as beau tenter de manger sainement et d'avoir une hygiène corporelle bonne, l'adolescence n'épargne pas grand monde. C'est là qu'on remercie tes cheveux mi-longs qui ont le pouvoir de cacher tes joues souvent rougies par l'acné. Tes lèvres fines ne sourient que peu, et lorsque cela arrive, le monde fait mieux de bien se tenir. Tes amis plaisantent sur le fait qu'"un Kenma souriant cache  forcément quelque chose", ce qui est totalement faux... Ou pas.

Celui t'aidant à réaliser tes décolorations et colorations est aussi celui qui t'a apprit à te maquiller. Ça ne te sers pas souvent, hormis lorsque tu passes sur le tiktok sorcier, sur witchtub ou pour tes streams.

En dehors de l'uniforme, tu passes la plus part de ton temps en gros sweat épais et en jogging. Avec le temps, ton style s'affinera sûrement en quelque chose de plus sophistiqué, tout en restant confortable comme tu aimes. Tes chaussettes sont souvent dépareillées, car tu as une flemme immense de les trier.
Il y a peut-être une partie de ta penderie réservées aux... costumes. Enfin, à l'unique costume que tu possèdes. La fameuse robe de maid aux oreilles de chats que tu as porté une seule fois pour une trend toute pourrie.

Caractère

He doesn’t look like it, but Kenma is an ★ O V E R T H I N K E R ★
S’il y a une chose qu’il faut reconnaître dans ton petit crâne, c’est que ça n’en a pas l’air, mais que ton cerveau est toujours en marche. Tu écoutes, tu enregistres, tu analyses. Les professeurs s’en donnent à cœur joie, ils applaudissent ta logique et tes capacités d’analyse qui dépassent la moyenne. Mais tu détestes qu’on te mette la pression, alors, par une fausse modestie, tu refuses les éloges, et nie par des « ce n’est rien », et des « je ne suis pas si bon que ça ». D’après toi, tu ne mérites pas ce genre de félicitations. Tu ne fais que suivre ton intuition et être toi même, il n’y a aucun mérite à cela. Après tout tu as toutes les raisons de refuser leurs encouragements, vu que tu ne travaille pas vraiment.
Malgré le fait que tu sois quelqu’un qui ai toujours le cerveau en ébullition, tiraillé de part et d’autre par diverses pensées, tu sembles être tout l’inverse. Tant, que tes connaissance et proches viennent parfois à en penser que tu ne fais pas même gaffe à leurs dires, faits et gestes. Pourtant, c’est tout le contraire, mais seuls tes amis les plus proches (qui sont en nombres très réduits) s’en rendent compte. Avec ton incapacité à exprimer tes sentiments et émotions correctement, tu as clairement l’air d’en avoir rien à faire de tout ce qui t’entoure. En réalité, rien ne t’échappe. Du plus évident changement d’humeur au plus subtil des contrastes. Un simple froncement des sourcils en trop, ou un regard un peu trop porter vers le bas. Tu finis toujours par trouver les bons mots pour obtenir des réponses sans pour autant avoir l’air de t’y intéresser véritablement.
Tu peux toujours avoir quelque chose qui te dérange, et tu vas tout le temps te plaindre à ce propos. Si tu es avec tes amis, il pourra t'arriver de te plaindre à voix haute, sinon, uniquement dans ta tête. "Il fait trop chaud." "Il fait trop froid." "Stupide gravité qui fait tomber mes affaires." Bla, bla, bla.


Kenma is ★ A P A T H E T I C ★ but he’s doing his best.
Je le disais un peu plus haut, mais il est vrai que tu détestes être remarqué. Le problème, c’est que plus tu tentes de passer inaperçu, plus on te voit. Tu peux compter sur tes amis pour t’apercevoir sans difficulté, et ce, que tu portes ta capuche sur la tête, ou que la salle soit pleine à craquer.
Tes amis, d’ailleurs, parlons-en ! Tu n’en as pas vraiment. Le fameux « introverts don’t make friends, they get adopted by extroverts » n’a jamais été aussi vrai. Tu ne te fais pas d’amis, parce que tu n’«aimes» pas les gens. Il t’arrive de tomber sur des pépites qui s’adressent à toi comme si tu étais un être humain doté de sentiments, comme les autres, et non pas comme une machine. Mais ils se font rares, et ta froideur n’aide pas. Tu peux avoir l’air si apathique. On a du mal à t’approcher, tu sais! Cela est sûrement dû au fait que tu sois relativement silencieux, mais il est compliqué pour les autres de lire en toi. A l’inverse, tu es aisément capable (si tu t’y mets) de voir aux travers des autres. Le fait que tu ne perdes jamais ton calme, que tu sois quelqu’un de relativement « chill », y joue énormément. Mais ne jamais voir quelqu’un s’énerver, rire ou pleurer peut finir par mener à des conclusion telles que «il s’approche plus de la machine que de l’humain », en effet. Cependant, il est vrai que cela peut parfois avoir de bons côtés! Dans des situations critiques tu gardes l’esprit calme, tu souffles, tu réfléchis. Ce n’était pas si simple quand tu étais petit. Bien que tu ai toujours eu ce côté réservé, enfant, tu étais bien plus anxieux. Oui, plus que maintenant.

He’s kind of a ★ L O N E   W O L F ★ (or cat).
Tu ne parles pas souvent, mais quand tu le fait, c’est calmement, presque en un souffle, timidement. Certains adolescents comme toi en ont strictement rien à faire de ce que les autres pensent d’eux. C’est le cas de ton ami d’enfance, par exemple. Mais toi, tu n’entres pas dans leurs critères. Toi tu as peur de ce que les gens peuvent penser de toi. Tu t’enfermes dans ton cocon pour être invisible à leurs yeux, mais finalement, c’est le fait que tu sois un ermite qui les fait te remarquer. Un véritable cercle vicieux. Il n’y a plus qu’à espérer que cela s’arrange avec l’âge.
Bien que tu aies un avis sur tout (ou presque), tu gardes ceux-ci pour toi. Il est presque improbable de te voir lever la main en cours, par exemple. Si cela devait arriver un jour, les professeurs t’applaudiraient sûrement pour avoir prit une telle initiative (lever la main, c'est fatiguant...). Tandis ce que tu étais un enfant très peu débrouillard, Ilukaan t'a permis de devenir indépendant. Cela n'a pas forcément que des bons côtés, renforçant ton côté solitaire et asocial. A présent, tu peux vivre des journées, voir des semaines sans avoir de réelles interactions sociales, et tu te débrouilles toujours pour ne pas avoir à demander de l’aide.

Maybe he’s a little ★ S L O W ★, tho...
Tu passes tes nuits à jouer sur tes différentes consoles et/ou ordinateur portable. Alors évidemment, ça ne t’aide pas à avoir la pêche en journée. C’est une des raisons pour lesquelles tu tournes au ralenti et es généralement plus lent que les autres. Il t’arrive parfois de dormir en cours, mais pas tellement, et heureusement parce que sinon les professeurs te remonteraient les bretelles un peu plus souvent. Parlant des professeurs, il y a une chose à savoir. Tu détestes l’autorité inutile. C’est à dire que si un adulte ou un aîné quel qu’il soit te manque de respect, tu n’hésiteras pas à le reprendre. Cela peux surprendre au vu de ton caractère timide habituel.
Ta Némésis de première année : Ton professeur de sport et de vol. Ce n’est pas contre lui/elle, mais tu avais sa matière en horreur. Tu n’as jamais été fort physiquement, et tu n’avais pas envie de le devenir, avant… avant que celui/celle-ci te propose de voir le sport et le vol comme un jeu vidéo. En te proposant de « level up » comme dans tes jeux préférés, tu as réussis à, en deuxième année, accepter de participer correctement aux activités physiques. Il ne fallait pas non plus compter sur toi pour être dans les meilleurs, et tu ne t’es pas mis du jour au lendemain à être un bon élève, mais au moins, tu courais quand on te le demandait, et tu participais lorsqu’il le fallait.
Il est vrai que tu peux sembler être un grand procrastinateur. Cela est dû au fait que tu détestes te forcer à faire des choses que tu n’aimes pas faire. A quoi bon, après tout ? Ce que tu aimes faire, tu le fais avec un grand plaisir, et le reste passe à la poubelle.

When he wants it, he can be ★ F R I E N D L Y ★ !
En général, gagner t’importe peu. Il paraît que tu t’en donnes les moyens uniquement quand cela peu avoir une répercussion directe sur tes amis. Cela veux donc dire que perdre dans une chose qui t’ennuie ou dont tu te fiches te passe au dessus de la tête hormis si tes amis y participent et que tu peux les aider à gagner. A contrario, lorsque le sujet de la bataille te passionne, tu peux devenir quelqu’un de très compétitif. Tu n’accepteras jamais que quelqu’un gagne contre toi à un jeu vidéo dans lequel tu excelles, par exemple.
Tu ne t'ouvres que rarement aux autres, hormis tes amis. Une personne voyant tes larmes, ton sourire, ou ta colère peux s’estimer être proche de toi.

★ P L A Y L I S T ★
Afraid (The Neighbourhood) • All I wanted (Paramore) • Arabella (Arctic Monkeys) • Blows my Brains out (Tikkle me) • Dead Inside (Younger Hunger) • Death bed (Powfu) • Drugs (UPSAHL) • Fire Drill (Melanie Martinez) • Flaming hot cheetos (Clairo) • Game over ! (Harris Cole) • Gimme love (Joji) • idfc (blackbear) • It’s been so long (The Living tombstone) • Knee socks (Arctic monkeys) • Lithium (Nirvana) • My ordinary life (The living trombstone) • Ride (twenty one pilots) • Scary love (The neighbourhood) • SLOW DANCING IN THE NIGHT (Joji) • Superhero (Simon Curtis) • Therefore I am (Billie Eilish) • Tokyo (Leat'eq) • Wii tennis (Splash Daddy)

Histoire
Les cigales chantent. L’été te borde de ses draps chauds. L’eau de l'étang où se baignent les enfants du quartier remue de par leurs gestes. Les carillons de bois tintent. Le ballon que les garçons de ton âge utilisent pour jouer tape contre le sol. Et toi, tu es là, assit dans les petits escaliers de la terrasse. Tes genoux sont serrés l’un contre l’autre, tes bras les entoure, ton visage s’y cache.
La mélancolie saisonnale t’accompagne toujours durant les vacances. Et dans ce genre de moment, tu te souviens avec nostalgie de ton enfance. Tu ne sais pas même si tu peux nommer cela de la nostalgie. Regrettes-tu vraiment l’époque des genoux blessés ? L’époque de l’insouciance ? Quand la magie n’existait qu’entre les lèvres de tes parents, quand l’argent apparaissait succinctement entre les mains des adultes, quand l’amitié se réduisait à la porte à côté, quand l’amour n’était que pour les filles, et quand les larmes prouvaient ta bonne santé ? Quand tes cheveux étaient mi longs dans l’unique but de te cacher des autres et non pas laissez comme tels par esprit de contradiction?
Non, définitivement, ce n'était pas de la nostalgie.

Ton regard se voile d'un épais draps sombre. Tu commences à rêvasser.

Tes parents sont le type de couple mixte qui effraie les sceptiques. L’une est sorcière, l’autre est un comptable moldu. Tu aurais pu en savoir plus sur la vie qu’avaient tes parents avant toi, mais tu ne leurs à jamais demandé, par manque d’investissement. Tu ne sais pas comment s'est passé le mariage, tu ne sais pas à quoi ressemblait la robe de ta mère ni le costume de ton père. La seule chose que tu sais est qu'un et demi plus tard, tu venais au monde. Un bébé parfaitement normal. Tristement banal. Tu semblais ennuyant à mourir. Tu es presque sûr que c’est ce à quoi tes parents pensaient en te voyant pour la première fois.
Tu as longtemps cru que le modèle des parents stricts avec leur enfant était basique. Mais lorsque tu es entré à l'école primaire (moldue), tu t'es bien vite rendu compte que ce n'était pas le cas pour tous les foyers. Oh, tes parents n'ont jamais été méchants ou cruels. Ils ont seulement toujours été comme ça... froids. Tu ne sais pas vraiment à combien de temps remonte la dernière fois qu’ils t’ont prit dans leurs bras. A vrai dire, tu t’en fiche pas mal; tu n'es pas très porté sur l'affection. Peut-être l'aurais-tu été si ils s'étaient montrés plus affectifs avec toi. Peut-être même aurais-tu été un enfant très câlin et collant. Mais cela n'a pas été le cas et tu ne peux pas remonter le temps pour changer les choses. Tu n'es pas même sûr que tu le ferais si tu en avais l'occasion.
A ce qu’il paraît, du peu que tu en saches, tu étais un bébé silencieux. Rien n’a vraiment changé depuis. Tu avais deux à trois cheveux bruns sur le cailloux et de jolis yeux noisettes. Tu auras beau te rabaisser en disant que tu n'as jamais rien eu de spécial, cela ne changera rien au fait que ta venue au monde a été le plus beau cadeau que "Dieu" ai pu faire à tes parents. Si seulement tu étais au courant de ça, tu reverrais sûrement ta façon d'appréhender les choses. Mais je suis sûr que tu finiras par l'apprendre, un jour ou l'autre.

Tu n'as jamais vécu dans une autre maison que celle proche de l'étang à Nikko, où ta famille réside encore aujourd'hui. L'air y a toujours été plus respirable qu'ailleurs, surtout pour un village aussi proche de Tokyo. Le soleil y tape toujours avec douceur durant l'été et le printemps. Vous n'y avez pas de jardin, mais en contrepartie le quartier est remplie de terrains vagues où les enfants peuvent s'amuser à laisser leur imagination s'exprimer. Tu aimes ce quartier, d'autant plus que sans lui, tu n'aurais pas rencontré ton voisin, qui a aussi été ton seul et unique ami pendant de longues années. Tu aimes cette maison; tu y as ta chambre, tes habitudes, toutes les odeurs que tu apprécies. Tu ne t'y sens pas perdu. Le fait que vous n'ayez pas changé de logement depuis ta naissance et que le seul endroit où tu es dormis au plus loin de chez toi soit chez tes voisin t'as sûrement mené à avoir du mal avec le changement géographique auquel tu seras confronté, plus tard dans ta vie.

Très tôt, tu t'es découvert une passion pour les jeux vidéos. Tout est parti de la vieille gameboy advance qu'avait gardé ton père dans un coin du grenier. Tu l'as allumé, et tu te souviendras toujours de ce que tu as ressenti suite à tes premières heures de jeu. Tu avait été stimulé, motivé à accomplir quelque chose. Le jeu que ton père avait laissé dans la console fut terminé au bout d'une semaine, et il fut suivi de tant d'autres. Au fur et à mesure des années, on t'offrit à tes anniversaire de nombreuses consoles différentes, portatives ou non.

Tu as toujours été proche de ton voisin sorcier qui était de la même tranche d'âge que toi. Et ceci était clairement votre seul point en commun. Il était toujours là à rire, à sauter de partout, et était très bon en sarcasme. Tout ce que toi tu n'étais pas. Vous aviez rapidement prit l'habitude de vous voir le soir après l'école. Au début de la relation, vous jouiez à la console chez toi. Puis les années passèrent et il devint ton meilleur ami et vous ne vous cachiez plus rien. Alors, quand, comme tous les autres enfants du quartier, il se prit d'amour pour le volleyball, c'est avec toi qu'il partagea ses premières parties. Toi, tu n'aimais pas ça. Tu n'aimais pas le sport en général. Mais si c'était pour lui, alors...

Il y a un moment très important dans la vie d'un petit sorcier. La découverte de ses pouvoirs magiques. L'effrayante! La surprenante... L'hallucinante découverte des pouvoirs magiques. Ce soir là, tu étais simplement sur l'un des terrains vagues avec ton meilleur ami. Vous jouiez au volley-ball, comme à chaque après-midi. "Kenma, attrapes!" Tu étais un peu distrait, aujourd'hui. La seule chose que tu avais en tête était le moment où tu pourrais t'allonger dans ton lit, dans ton gros sweat, avec ta console. Le moment où enfin, tu pourras te remettre de toute cette épuisante journée. Et ce moment arrivera plus ou moins tôt, selon l'heure à laquelle tes parents t’appelleront pour le souper, ou l'heure à laquelle ton meilleur ami se lassera de te faire des passes. C'est à cette pensées furtive que tu te rendis compte que ton ami venait tout juste de t'appeler. Tu tournas donc la tête, mais il était déjà trop tard. Le ballon se dirigeait bien trop rapidement sur ton visage! Tes yeux s'ouvrirent en grand, et tu mis tes mains devant toi pour te protéger. Seulement, cela ne servit à rien car, devant les yeux ébahis de ton meilleur ami le ballon se stoppa dans sa course, et tomba au sol, perpendiculairement à celui-ci. Ton regard ambré par le soleil couchant suivit le mouvement de la balle. Il y eu un long silence. Tu n'avais pas touché à ce ballon, n'est-ce pas? Alors pourquoi venait-il de tomber, comme s'il s'était heurté à un mur invisible? Ton regard paniqué se posa sur celui de ton meilleur ami. Il te regardait avec tant de fierté que tu en oublias ta surprise, et que tu compris peu à peu ce qu'il venait de se produire. "Est-ce que j'ai vraiment...?" Demandas-tu, peu certain. Le sourire que te fit ton meilleur te mena à comprendre. Après tout, il s'était passé à peu près la même chose quelques semaines auparavant pour lui.

C'est essoufflés et pleins de boues que ton meilleur ami et toi rentrèrent à ta maison ce soir là. Vous veniez de passer des minutes entières à vous rouler dans l'herbe pour fêter l'évènement, et ta mère n'eut pas de mal à le comprendre à la vue de vos vêtements et des brindilles régnants dans tes longs cheveux. Vous lui expliquèrent ce qu'il venait de se passer, et pour l'occasion, ta mère proposa à ton meilleur ami de rester manger ce soir. Elle concocta un super repas, et sous ta demande, le dessert fut un tarte aux pommes. Résultat : tu ne pus te reposer que très tardivement ce soir-là.

Tu aurais pu, comme ta mère, aller à Mahoutokoro. Mais tu étais un enfant peu débrouillard, et tes parents décidèrent donc de t'envoyer dans une école de magie étrangère pour que tu apprennes à être autonome. Il y eu de nombreuses après-midis que tu passas assit à la table du salon, les jambes dans le vide, écoutant tes parents débattre à propos de quelle école t’accueillera, flyers en mains. Tu passais de longues heures à les regarder se disputer à ce propos. Quand ils parlaient trop forts, tu te concentrais sur les plis de la nappe. Tu les comptais. Tu pensais à l'heure prochaine, quand la discussion sera terminée et que tu pourras courir dans ta chambre pour allumer ta console. Heureusement, au bout de plusieurs semaines de débats, ils décidèrent du nom de l'école qui accueillera leur fils. Ilukaan, une école de magie canadienne. Tes parents tentèrent de te motiver en te disant que celle-ci était réputée pour sa technologie, et que pour un garçon comme toi, passionné par les jeux vidéos, c'était une bonne chose. Cela ne te motiva pas plus que ça. Et à partir de ce jour, tu commenças à angoisser. De longs mois, de longues années de stress. Tu n'étais déjà pas un enfant très joyeux, ou très motivé, et savoir que bientôt, tu partirais pour le Canada, avec des enfants que tu ne connais pas n'y arrangea rien.

Et enfin, le jour tant redouté arriva. Et je ne parlerais pas de la nuit (inexistante) que tu passas avant de t'y rendre pour la première fois.

[Rentrée de Septembre 2016]

Le dôme. La fontaine. Toi, et toi seul. Il n'y a pas de connaissances à tes côtés. Il y a, cependant, des centaines d'autres élèves, certains attendant comme toi leur répartition, d'autres assit à leurs tables, attendant d'applaudir leurs nouveaux venus. Tu as le regard bas, le visage encadré par tes cheveux mi-longs et bruns. Tu regardes le sol, et rien d'autre. Tu ne veux voir personne, tu es pétrifié, tu as peur. Tu ne dois pas être le seul à avoir peur. Mais tu te fiches des autres. Tu as comme cette horrible impression qu'à tout moment ton estomac pourrait te lâcher et que tu pourrais devant tout le monde vomir ton petit-déjeuner. Mais tu ne veux pas ça. Si tu vomis, tout le monde va te regarder, te juger, rire de toi. Tu sens ton front humide, et ton cœur bat à toute allure. D'autres élèves en rang sont entrain d'avoir leur répartition. Lupy, les loups de rubis flamboyants à la magie offensive. Ursirre, les ours de saphir à la magie défensive. Strixyst, les chouettes d'améthystes à la magie d'illusion. Et enfin Cervirald, les caribous d'émeraude à la magie curative. Tu es pétrifié. Que faire si ta maison en attend trop de toi? Que faire si tu n'es pas assez bon? Que faire... Que faire...

"Kozume Kenma." Un silence, tout autour de toi. Personne ne sait qui est Kenma Kozume, pourtant tu as l'impression que tous les regards sont portés sur toi. C'est le moment. C'est le moment d'avancer, tête basse, vers la fontaine. A présent, les regards sont bels et bien réels, et tu en trembles. Tu es sensé te pencher, et regarder ton reflet. Mais tout ce que tu vois est ton pitoyable visage. Tu es cerné, tremblant, en sueur. C'est donc ça, la peur.

Avant que tu ne puisses te lamenter un peu plus, tu aperçois quelques choses bouger dans ton reflet. Intrigué, tu te penches un peu plus pour voir... Des bois? Un caribou? Tu ouvres grand les yeux, et avant que tu ne puisses dire quoi que ce soit, un cri animal résonne dans tes oreilles et dans le dôme. Tu relèves rapidement ton minois, les mèches de tes cheveux s'envolent en ton geste. En un rien de temps, on t'applaudit.

Le Directeur s'approche de toi en un geste semblant habituel, et tandis ce que tes yeux sont rivés sur lui, il passe autour de ton cou la pierre rayonnant de cette couleur verte. Te voilà membre de Cervirald.

Ta première année à Ilukaan fut semée d'embuches. Ton anxiété prenait une trop grande part de ta routine. Tu dormais mal, tu n'arrivais pas à t'adapter au mode de vie du Canada, ni à la nourriture qu'on te servait. Heureusement, dans ce cafouillis d'épreuve, tu as rencontré un élève Cervirald un peu plus âgé que toi. Il devint rapidement ton Senpai, celui vers qui tu te tournais quand tu avais du mal à gérer ton stress. En milieu de première année, l'idée de passer inaperçu parmi la masse d'élève vint à t'obséder. Tu commenças à chercher tous les moyens possibles et imaginables pour être "comme les autres" et tu remarquas qu'Ilukaan possédait un nombre hallucinant d'élèves blonds. Alors tu te confias à ton aîné qui avait lui même les cheveux colorés. Tu le supplias de t'aider, et dans toute sa bonté, il accepta. C'est ainsi qu'en pleine salle commune, ton aîné te décolora les cheveux, puis te les teint en blond.

La suite fut... Étrangement plus calme. Tout doucement tu arrivas à quelque peu t'adapter à la vie ici, au Canada. Changer chaque année de colocataire reste quelque chose de très dur pour toi, mais tu n'as pas le choix. Tu es donc très méfiant à chaque début d'années.

...

"Kenma, hey!" Tes songes se dispersent d'un coup. Tu as l'impression d'avoir vu ta vie défiler en une seconde d'assoupissement. La voix t'ayant appelé quelques secondes auparavant semble s'être rapprochée. Elle s'exprime à nouveau. "Oi, Kenma!" Finalement, tu lèves ton visage, abandonnant tes genoux. Face à toi, ton voisin. Il a une main posée sur sa hanche, et il tient son ballon de volley dans l'autre. "Tu viens faire une dernière partie? Après on ira faire nos valises! Après tout, demain, c’est la rentrée!" Avec lenteur, tu lèves ta carcasse.

Comme le dit ton voisin et premier ami, demain, c'est la rentrée.

... Finalement, peut-être était-ce de la nostalgie.