Goultard Barbaren ft. Belphegore Hellborn

On lui dit régulièrement qu’il vaut mieux réfléchir plutôt que de se servir de ses bras. La seule manière dont il se sert de sa tête en général est quand il doit effectuer un bon coup de boule contre ses adversaires : avec les nombreuses années qu’il a vécu, il en est venu à la conclusion que penser ne sert à rien. Seul agir fait avancer les choses. Et puis… Est-ce qu’un bon cerveau est capable de transporter des kilos de caisses remplies de matériel d’entretien ? Non.

Et c’est bien pour ça que c’est à lui qu’on a donné cette tâche ! Parmi les professeurs, il reste le plus fort (et aussi le moins occupé : Geralt et Amaya auraient pu aussi faire l’affaire après tout, mais il n’y avait que lui de disponible à ce moment-là. Il faut dire qu’il a bien moins d’heure de cours que les autres professeurs). Il chante à tue-tête en transportant les cinq caisses empilées les unes sur les autres, cassant les oreilles des pauvres élèves qui ont le malheur de le croiser. Certains se moquent un peu. Ça veut dire qu’il amuse la galerie, et ça lui convient parfaitement. Quand il était encore étudiant il y a bien des années, il était le clown de la classe, et même avec l’âge il n’a pas perdu cette habitude de mettre l’ambiance.

Il se rapproche de la maison Ursirre sans jamais arrêter sa chanson. Il ouvre souvent les portes qui se dressent dans son chemin avec le coude, ou bien avec le pied s’il veut se la jouer un peu et booster son égo. Il estime avoir le droit de se vanter un peu : il s’est entrainé pour avoir une telle souplesse après tout.
     

- Alors… L’entrepôt Ursirre devrait être… Par-là, je crois ? Ah, Bingo !

Il regarde un peu partout, avant de s’arrêter devant une porte. Merde. Celle-ci a besoin qu’il puisse passer sa pierre de professeur, mais ses deux mains sont prises. Plutôt que de poser les caisses, il tourne la tête, et patiente. Après quelques minutes, un élève passe enfin dans le couloir. Parfait, ça fera l’affaire. Bien que… N’est-ce pas ce grand dormeur, qu’il avait rencontré lors du voyage scolaire pendant les vacances ? Celui qui se laissait envahir par le lierre magique qui lui poussait dessus, tant il restait immobile. Quel était son nom, déjà … ?

- Hey, Belphoune ! Si tu as le temps de te balader dans les couloirs sans rien faire, vient m’aider !

Il fait un signe de tête vers sa poche de pantalon, avec un grand sourire.

- Vient donc prendre la pierre qui est là, et ouvre moi cette porte veux-tu ?

Goultard Barbaren ft. Belphegore Hellborn

- A vrai dire...

Il n'a pas seulement à transporter les caisses. Il doit aussi les vider, et les rangers sur des étagères qu'il ne connait pas vraiment, ainsi que remplacer les anciens produits par de nouveau. Quand la porte s'ouvre, il se permet d'observer, pour la première fois, la salle d'entretien de la maison Ursirre. Le lieu est plutôt propre et ranger, et possède une table, une chaise, un frigidaire où les elfes de ménages peuvent laisser leur repas, ainsi que de nombreuses armoires et de nombreux tiroirs. Bien que tout le monde soit sorcier dans l'école, il y a un aspirateur, quelques balais et quelques seaux, le tout rangé sous un évier brillant de propreté. Goultard sourit, et s'avance sur la table pour poser la tour de caisse, qu'il désassemble petit à petit, puis ouvre.
     

- Je dois ranger toutes ces choses, et je pense qu'on aura fini bien plus vite à deux. Ne t'en fais pas bien sur: ton travail sera récompensé par quelques points de maison ! Mettons nous au travail !

Sans même demander l'avis de l'élève -qui n'est même pas le sien- il commence à regarder le contenu des caisses, qu'il vide petit à petit sur la table. Il y des rouleaux de papier toilettes, des sopalins, et des mouchoirs dans l'une, des draps et des tais d'oreillers propres dans l'autres, ainsi que des coussins de rechanges pour les canapés du planétarium dans le reste des caisses. Il regarde la pièce, et pose ses poings sur ses hanches, curieux.

- On dirait bien que ça va prendre un moment... Entre, tu as mon autorisation ! Et ferme la porte derrière toi, les autres élèves ne sont pas censés rentrer.

Il commence déjà à s'activer, ouvrant toutes les armoires et les tiroirs possibles afin de repérer où tout peut bien se ranger. Il retrousse ensuite ses manches, pourtant courtes, le long de ses épaules, avant de faire quelques étirements. Quand à s'occuper de quelque chose en priorité, autant s'occuper des draps. Ils sont lourds, et sont rangés au plus haut des armoires. Si il avait prit sa baguette, tout ceci aurait été bien plus simple: mais en tant que professeurs de fitness, il n'a pas réellement l'habitude de se balader avec, la laissant toujours avec ses vêtements dès qu'il se change en tenue de sport pour la journée. Il ne se doute de rien, ne sait pas que l'abandon de sa baguette va le mettre dans une situation particulièrement agaçante.

Le loquet de la porte, qui s'est ouvert sans problème à l'instant, est prêt à rendre l'âme après une dernière utilisation.

Goultard Barbaren ft. Belphegore Hellborn

- Pas de chance.

Il se gratte le haut de la joue, l'air sérieux et bien embêté. S'il avait prit sa propre baguette, il aurait pu récupérer celle qui vient de tomber d'un accio. Malheureusement, ses poches sont toujours vides. Il se penche, et regarde sous l'armoire, les sourcils froncés. En effet: impossible de récupérer l'objet avec le bras. Seuls les doigts passent: y mettre une main est totalement irréalisable, et la baguette et bien trop loin pour être atteinte avec un simple index. Il se redresse, et se frotte la barbe, en pleine réflexion. Malheureusement pour le pauvre Ursirre, les réflexions de son professeur ne sont pas les meilleurs. Deux choix se présentent à lui dans son esprit : il peut soit détruire l'armoire d'un coup de pied bien placé, soit la déplacer simplement en la portant. Sa matière grise a heureusement assez de place pour retenir le règlement de l'école. Le choix est fait rapidement, et le coup de pied, bien que tentant, est vite oublié.
     

- Bon, c'est parti.

Il inspire, puis expire longuement, avant de s'approcher de l'armoire. Il entoure ses bras comme il le peut autour, et commence à la soulever. Il la repose exactement au même endroit quelques instants après cependant, après avoir fortement serré les dents. Il tente à nouveau, puis une autre fois: rien. Il est tout simplement impossible de soulever un objet de cette taille, et même avec l'aide de Belphegor, cela semble tout bonnement impossible. Il croise les bras, et considère de réellement passer au plan B "super coup de pieds dans ta face", mais réussit à trouver un plan... Qu'est-ce qui vient après B ? Ah oui. Un plan D. Il réussit à trouver un plan D avant d'en venir à la baston.

- Ce n'est rien. Je vais aller chercher ma baguette dans les vestiaires, et récupérer ta baguette comme ça. Attend moi là, Belphoune.

Quelle galère... Cela l'embête de faire attendre l'élève ainsi. Il va devoir sprinter dans les escaliers si il veut ne pas trop en demander à la patience de l'Ursirre. Il aurait pu se chronométrer pour le plaisir... S'il avait son téléphone, qui est dans le vestiaire lui aussi. Merde alors ! Il note dans un coin de sa tête de mettre un timer au retour, et se dirige vers la porte de la salle d'entretien.

Il ouvre la bouche pour rappeler à l'élève de ne pas bouger, mais aucun son ne sort, alors qu'il réalise que la poignet refuse de se tourner. Une expression curieuse au visage, il redirige son regard vers la porte, qu'il tente de forcer un peu. Un "CLAC" audible se fait entendre, et voici qu'il tient la poignet dans sa paume, loin de sa porte d'origine. Il cligne des yeux un moment, puis l'information remonte à son cerveau après quelques longues secondes. Un air agacé au visage, il montre le pauvre système métallique cassé qu'il tient.

- Ca sent pas bon, ça.

Goultard Barbaren ft. Belphegore Hellborn

Il lance un regard à la poignet cassée dans sa main. Le dommage est déjà fait : si il vient de casser la poignet, il se dit qu'au final, casser la porte entière ne sera pas un problème. Il se recule, et fait signe à l'élève de s'éloigner. Il inspire, et se sert de ses compétences de professeur de fitness magique. En fitness magique, on se sert bien évidemment de la magie pour être plus fort, efficace, ou endurant. Bien qu'il n'a pas de baguette, il peut durcir une partie de son corps légèrement, technique sorcière qu'il avait apprise durant sa carrière de catcheur.

Les sorciers Africains étaient réputés pour pratiquer la magie sans baguette, et Goultard s'était entrainé dans sa jeunesse afin de pouvoir se défendre un minimum contre eux. Il admirait fortement la culture de ces combattants, et souhaitait plus que tout les battre, quand il était plus jeune. Bien qu'il n'avait jamais réussi à maitriser la magie sans son stupide bout de bois, il avait néanmoins fait quelques progrès. Yeux fermés, il se rappelle de ces longues heures de méditation et d'entrainement, qui l'avait mené à ces coups de poings et de pieds solides et dévastateur. Avec un cri court et puissant, il abat son talon contre la porte.

Cette dernière se moque de lui, et ne bouge pas d'un pouce. Le professeur a une réalisation, yeux grands ouverts de surprise.
     

- C'est une porte coupe feu !

Les plus résistantes. Même avec toute sa force, il ne peut pas l'ouvrir : d'ailleurs, et il le sait parfaitement, il a plus de chance de défoncer le mur à côté plutôt que la porte, et il ne peut pas se permettre de rembourser d'aussi gros dégâts. Il recule, et croise les bras. Il tente par la suite trois autres tentatives pour défoncer la porte, mais ses suspicions s'avèrent vrai : impossible de l'ouvrir. Il regarde le reste de la pièce, sans montrer la moindre panique cependant. Ca ne sert vraiment à rien d'être anxieux, si ce n'est que perdre du temps pourtant précieux. Et puis, avoir peur, c'est pour les faibles.

Mais voila que se pose le problème majeur. Il doit réfléchir... Et réfléchir, ce n'est pas son poings forts. Dans une situation où rien ne peut être résolu par la force, il se sent légèrement perdu. Il hausse donc les épaules, et se tourne donc vers la solution de facilité : son élève.

- Bon, eh bien. Je te laisse réfléchir ! Entre nous deux, c'est surement toi qui a le cerveau !

Il finit sa phrase d'un pouce levé, et d'un sourire confiant, ne réalisant même pas l'état d'esprit dans lequel se trouve Belphegor.

Goultard Barbaren ft. Belphegore Hellborn

- Mais c'est qu'il a un sacré répondant le gamin !

Ca lui rappelle un peu quand il était jeune. Il a l'habitude d'être plutôt familier avec ses élèves : il fait des blagues avec eux, s'amuse, raconte un peu sa vie, et ils racontent la leur en échange. Quand il donne des conseils -ceux évoqués par Belphegor-, il le fait d'ami à ami, ou bien d'adulte à adolescent, mais rarement de supérieur hiérarchique à inférieur hiérarchique. Il estime qu'il a du respect pour les étudiants de l'école, malgré les petits surnoms amusant : il n'en sous estime aucun, et souhaite sincèrement qu'ils fassent de leur mieux.

Ceci ? Ce n'est pas faire de son mieux. C'est simplement de la panique, lié à de l'énervement, et ce n'est en aucun cas productive. Déçu, il croise ses bras, prenant son ton et son air sérieux, celui qu'il réserve pour les sécheurs, ceux qui abandonnent, ou bien ceux qui manquent tout simplement de respect.
     

- Je reste ton professeur, Belphegor, et tu vas donc arrêter de pointer du doigt comme ça. La poignet s'est cassée seule, elle était clairement usée. Tu as fais tomber ta baguette, j'ai oublié la mienne : nous sommes tous les deux dans la même situation, nous n'y pouvons tous les deux pas grand chose, et nous n'avanceront en discutant d'un coupable, mais bien en s'activant.

Avec ceci, il espère bien que le message est passé. Non mais, n'a t-on pas idée d'accuser ainsi un professeur comme ça ! Surtout dans une situation pareille. Il essaie cependant de ne pas trop s'attarder dessus. Belphegor ne veut visiblement pas réfléchir. Pas de chance, ça risque de prendre du temps. Et dire qu'ils auraient pu former une bonne équipe ! Un élève calme et posé, prêt à donner des idées, accompagné d'un gros bras pour faire le travail. C'est un combo idéal, en temps habituel !

Il commence à faire les cent pas, reprenant le grattage de sa barbe. Il n'en veut pas plus que ça à Belphegor : la situation est tout de même stressante. Son premier réflexe est de se dire que les cours finissent dans trois heures. Peut-être qu'en criant assez fort, certains les entendront, et iront chercher de l'aide. Si ce n'est pas le cas... Alors il faudra plutôt attendre six heures : l'heure à laquelle les Elfes de Maison viennent faire le ménage. Ils n'arriveront pas à ouvrir la porte, et un alohomora règlera le soucis. Mais tout de même...

Ca fait un sacré temps d'attente !

Il regarde à nouveau l'armoire sous laquelle s'est logé la baguette de son élève. Ils ne peuvent pas l'atteindre avec les bras, mais il doit bien y avoir quelque chose dans la pièce capable d'être utilisé...

- Voyons voir...

Il retourne fouiller la pièce. Les draps, peut être ? Ils pourraient passer sous le meuble sans aucun problème, mais il serait dur de pouvoir récupérer la baguette ainsi: un drap, ça n'accroche pas. Il y a le long cable de l'aspirateur, peut être, mais seul le cable pourrait passer : pas l'embout de prise, ni l'aspirateur. Le cable est malgré tout très long, c'est peut être à tenter. Les coussins n'ont surement aucun intérêt... En fouillant le frigo, il trouve des fourchettes dans un tupperware et...

- ... Un sandwich !

Ni une ni deux, il s'empare du sandwich, prêt à privé un elfe de son repas. Quel barbare.

Goultard Barbaren ft. Belphegore Hellborn

Alors qu'il a la bouche ouverte pour croquer dans le sandwich, l'élève lui demande d'arrêter, gentiment et respectueusement cette fois. Avec un petit air déçu, il éloigne la nourriture de sa gueule ouverte, et la repose dans le frigo, dont il referme la pote avec un grand geste. BLAM. Il grimace un peu, de peur d'avoir cassé autre chose, mais tout va bien : le frigo semble être intact. Une erreur à laquelle il a échappé belle.

Il se remet au travail, et sort tous les outils qu'il a trouvé : les couverts, les câbles, un drap, mais aussi quelques boîtes de peinture, qui ne serviront surement à rien, mais au moins il peut montrer à quel point il est fort pour porter toutes ces charges lourdes. Une fois tout mit sous la table, il fait signe à Belphegor de venir le rejoindre. S'il continue de bouder, ils ne s'en sortiront jamais. Une fois l'élève à côté de lui, il commence à lancer quelques propositions.
     

- Nous pourrions... Lancer le câble de l'aspirateur sous l'armoire !

Mais avec l'embout de prise, ça ne passera surement pas. Il saisit l'aspirateur, et déroule le long, long câble autant que possible. Il est absolument immense. Il tente de le jeter sous l'armoire, et le problème débarque : impossible de faire passer le bout. Il fronce les sourcils, et se frotte la barbe à nouveau. Il retente au cas où : toujours rien. Ca aurait pourtant été la solution la plus simple !...

- Et si je...

Il plie le câble électrique en deux: les deux embouts, la prise et l'aspirateur, sont réunis au même endroit, et le cable, plié au milieu, a désormais un embout assez fin pour passer. Avec un sourire carnassier et sûr de lui, il lance le câble sous l'armoire. Il entend un "tac".

- Ah ! Je l'ai !

Il se penche, pour voir si la baguette est désormais atteignable avec les doigts. C'est là qu'il voit sa stupidité. La baguette, qui était au milieu du dessous de l'armoire, et désormais bien plus reculée, collée au mur. En lançant le câble plié une deuxième fois, Goultard réalise qu'il vient de détruire sa chance de récupérer la baguette comme un pro : le câble plié, qui atteignait auparavant la baguette, ne l'atteint désormais plus. La récupérer est devenu un encore plus grand calvaire.

En se redressant, agacé, il percute l'armoire, qui s'ouvre. Dedans se trouvent de nouveaux ustensiles, principalement de cours : des crayons, des compas, des feuilles d'absence, des formulaires d'infirmerie, des gommes, et aussi le sacro-saint scotch, qui prône fièrement sur le compartiment le plus haut du meuble.

Goultard Barbaren ft. Belphegore Hellborn

- Tu penses ?

Il regarde le scotch, prit pas Belphegor. Hm. Il y a clairement quelque chose à faire avec. C'est une évidence. Il commence à réfléchir au scotch, mais seul. Et si il déroulait une immense bande de scotch, pour aller récupérer la baguette sous l'armoire ? Mais le scotch allait juste coller au sol avant d'atteindre la cible. Il n'y a pas assez d'espace pour faire un beau lancé, de toute manière. Ou bien... Peut être dérouler un grande bande de scotch, et s'en servir comme lasso pour envoyer le rouleau sous l'armoire et récupérer la baguette !...

En se penchant et tentant de faire passer le rouleau, il réalise que l'espace est, encore une fois, trop petit. Impossible de se servir de cette méthode.
     

- Ca peut servir, mais surement pas tout seul. Il va falloir coller le scotch à quelque chose.

Cela aura dû être vident dès le départ, mais chez lui, c'est une immense découverte qui se révèle à son pauvre cerveau. Toujours concentré et sérieux, il regarde le matériel qu'ils ont sous la main. Il essaie d'associer plusieurs objets entre eux. Scotch + couvert = Fourchette enroulée de scotch. Complètement inutile, juste une pauvre mini-fourche momifiée. Scotch + drap = Drap enroulé de scotch. Complètement inutile, juste une pauvre couverture momifiée. Scotch + sandwich = gâchis de nourriture. Complètement inutile, juste un casse croute momifié.

Sa réflexion dure ainsi pendant quelques temps. Il met un bon moment à réaliser deux choses. La première, c'est qu'on peut faire autre chose avec du scotch qu'entourer des objets. La deuxième, c'est qu'on peut allier le scotch avec deux objets plutôt que un. Une ampoule apparait comiquement au dessus de sa tête dans son imagination, alors qu'il tape sa paume ouverte avec son autre poing.

- ... Câble plié, scotch, et... Fourchette ! La fourchette a bien plus de chance d'attraper la baguette, et sera assez grande pour devenir une extension efficace du câble !

Il se frotte le bas du nez avec son index, un air fier au visage.

- C'est bien mon Gougou, tu vas réussir à t'en sortir ! Belphoune ? Prend donc la fourchette et le scotch !

Goultard Barbaren ft. Belphegore Hellborn

Une fois la baguette dans la main de son élève, le professeur applaudit vigoureusement. Comme c'est beau, le prix de cette longue recherche, qui va les mener à leur liberté. Il s'attelle directement à la tâche de ranger tout ce qu'il avait posé sur la table. Il lance un dernier regard nostalgique au sandwich dans le frigo en y rangeant les couverts, dont la fourchette, qu'il a précédemment nettoyé au lavabo.

Ah, sandwich thon mayonnaise... Lui et Goultard en avait vécu, des aventures. Leur relation était brève, mais ô si passionnelle. Jamais il n'avait regardé un sandwich comme ceci auparavant. Peut être... Peut être que ce sandwich lui avait appris ce qu'était le vrai amour: une adoration charnelle, un désir puissant, intense au premier regard. Les adieux ne sont pas sa spécialité. Il est très mauvais pour dire au revoir. Il n'avait pas prévenu son ancien meilleur ami de son départ, avait déjà laissé quelques femmes seules dans le lit douillet après une nuit éphémère pourtant appréciable. Comme il est dur de briser ce cycle. L'histoire se répète. La larme à l'oeil, il ferme la porte du frigo, sans donner ses adieux.

Il va penser à ce sandwich toute la nuit. Bon sang, Belphegor, pourquoi l'avoir retenu ?!
     

- Bien. Il est temps d'en finir.

Il regarde l'élève, et hôche la tête d'un air solennel. Un alohomora est lancé, et le "clic" qui avait sonné leur perte devient un "clac" prometteur. Quand il s'approche, et pose sa main sur la porte, cette dernière grince et pivote. La... Porte s'ouvre. La porte s'ouvre ! Son sourire est tout d'abord victorieux et enfantin. Ah ah ! Prend ça, la porte ! Tu ne peux rien faire contre ce duo de choc !... Ca ne dure qu'une seconde cela-ci. Son sourire devient plus assuré, comme si il savait ce qu'il faisait depuis le départ.

- Sacré aventure, hein mon Belphoune ? Crois moi, ça mérite bien quelques points ! Tu m'as bien aidé, après tout.

Il lui offre un pouce levé, l'autre mains sur la hanche, avec un petit regard de fierté. Comme un père qui se dit que son fils devient adultes. Peut-être était-il un peu trop sentimental. "Pour un homme", il ne peut s'empêcher d'ajouter mentalement.

- Quant à la poignet, mettons nous d'accord que ce n'est pas de ta faute. J'en prendrais l'entière responsabilité, donc pas d'inquiétude. Tu peux retourner à ton dortoir l'esprit tranquille.

Il se dit que cela restait une expérience amusante malgré tout. La légère adrénaline d'une situation dont il est impossible de s'échapper... C'est le genre d'expérience qu'il apprécie. Il n'est pas aveugle : il voit bien que l'Ursirre ne partage pas le même enthousiasme que lui. Ce n'est rien. Qu'il le veuille ou non, ils se sont légèrement rapproché à cause de cette demie heure passée ensemble. Il a toujours aimé passer du temps avec la nouvelle génération, et son souhait, au final, a été accompli.