Cela faisait des années qu’Hanzo avait prit l’habitude de se lever tôt, peu importe le temps, peu importe la saison, même s'il n’avait rien à faire de sa matinée. Aujourd’hui était de ces jours particuliers où après s’être levé et préparé à son rythme habituel, le jeune homme se retrouvait sans la moindre chose à faire pour les cinq prochaines heures.

À huit heures du matin, pas d’activité de club, pas de cours non plus pour les élèves en droit magique. Cela faisait déjà quelques jours qu’il n’avait pas reçu le moindre devoir à faire et le japonais avait déjà terminé ceux qui étaient encore à rendre. Bien entendu, il pouvait se rendre à la bibliothèque, réviser ses cours ou même les approfondir, mais il avait déjà passé ses trois dernières soirées à le faire et l’envie de rempiler pour une quatrième fois n’était définitivement pas présente.

À défaut de trouver une occupation, Hanzo se décida à quitter le dortoir des Ursirres. Engoncé dans son manteau d’hiver, et le visage à moitié enfoui dans une épaisse écharpe, il prit d’abord la route du dôme d’un pas énergique. En passant devant le jardin des saisons, il hésita à s’installer dans la partie « été » mais le jeune homme savait qu’une fois installé là-bas, repartir dans le froid de mars n’en serait que plus difficile. Tant pis, ce sera pour une fois.

Cela ne prit que quelques minutes à l’Ursirre pour arriver au dôme, mais au moment où il s’apprêtait à entrer dans la salle commune, une idée lui vint. En effet, quelque temps plus tôt, dans ce même dôme, il avait discuté la professeur de Soins aux Créatures Magiques. Oh. Peut-être qu’il savait ce qu’il allait faire aujourd’hui finalement.

Faisant volte face, et manquant de renverser une pauvre 4ème année lupy au passage, il reprit sa marche à travers le campus de l’école. Mais cette fois, son but était bien plus précis. Cinq, dix minutes plus tard, il arriva enfin devant les bâtiments qui l’intéressait : les enclos.

Au premier coup d’œil, les lieux paraissaient vides, mais Hanzo savait où chercher. Zigzagant entre les différentes clôtures, il prit la direction de l’établi logé au fond des enclos. C’est bien ici qu’il la trouva : madame Vega, énormes gants de cuirs aux mains, visiblement en pleine inspection d’une petite créature verdâtres. Cela ne prit à Hanzo que quelques secondes pour reconnaître un Vert Gallois. Il fallait croire que son nerd intérieur était tout le temps au taquet dès qu’il s’agissait de créatures magiques à écailles. Ne souhaitant pas effrayer la toute jeune créature, il avança donc avec toute la lenteur du monde vers la professeur et le dragon. Une fois à bonne distance, il ouvrit enfin la bouche, gardant un ton posé et relativement bas :

« Bonjour Madame Vega... »

Il espérait du fond du cœur qu’elle le laisserait l’aider dans ses tâches du jour, comme elle le lui avait proposé quelque temps plus tôt. Surtout avec le petit dragon, il fallait bien l’avouer.