Physique


Plutôt petite pour son âge, il n'est pourtant pas difficile de remarquer Arrietty. Ses cheveux sont d'un roux éclatant, et elle arbore souvent son épaisse crinière en une queue de cheval, un chignon. Elle les laisse rarement libre, par crainte de moquerie, mais également parce que ceux-ci la dérange dans ses aventures.

Son visage rond est, la plupart du temps, tiré d'un large sourire. Elle possède de grand yeux sombres, d'un brun presque noir. Si son visage s'affine avec l'âge, ses joues sont toujours encore un peu ronde et roses. Elle a héritée de sa mère un petit nez en trompette et des lèvres roses. Quelques tâches de rousseurs viennent également parsemer ses pommettes.

Elle possède une silhouette maigrelette mais athlétique, puisqu'elle s'agite sans cesse. Elle a souvent des ecchymoses ou des plaies sur les genoux et les coudes, témoignages de ses nombreuses aventures qui ne s'achèvent pas sans blessures. Il n'est donc pas surprenant de la découvrir parfois, les genoux et les mains pleins de pansements et autres bandages.

C'est encore une jeune fille, et elle s'avère légèrement perturbée par les changements de son corps. Et caché sous son uniforme scolaire, elle cache aux yeux du monde quelques feuilles de laurier et de jasmin qui lui rappelle la maison.

Caractère


De tous les termes que l'on pourrait employer pour décrire Arrietty, on devrait s'attarder un long moment sur son immense générosité. Teintée de naïveté, elle n'hésite pas à prendre des risques pour aider ses amis et les gens qu'elle aime ou qu'elle admire. Peu consciente du monde extérieur et des dangers qu'ils renferment, elle devra compter sur ses amis pour parfois lui remettre les idées en place, et lui faire comprendre que tous le danger peut être partout.

Candide et souriante, c'est une forte tête pleine de joie et qui cherche sans cesse à rendre ses proches heureux. Néanmoins, elle a peut conscience de ce que peuvent ressentir les autres. Ceci peut donc la mener à s'excuser souvent de ne pas comprendre ou de ne pas être assez à l'écoute de son prochain.

Têtue et désordonnée, elle aime vivre entourée de son bazar pourtant bien organisé. Elle apprécie partager ses biens avec les autres, et part souvent en quête d'objet à chaparder pour les offrir à ceux qu'elle aime. Et à ceux qu'elle a chapardée, et bien, elle se retrouve souvent à leur déposer discrètement d'autres biens pour remplacer ceux qu'elle a emprunté.

On ajoutera qu'elle tâche de cacher ses émotions trop forte au regard des autres. Ainsi, elle s'échappe lorsqu'elle se sent trop honteuse, se cache pour pleurer ou pour se lamenter. Durant ses premières années à Ilukaan, elle se sentait souvent seule et trouvait refuge dans son monde d'objet et de souvenirs qui ne lui appartenaient pas. C'est en se faisant des amis qu'elle a apprit à se détacher de la nécessité de se cacher derrière son don.

Coquette, elle aime s'apprêter même si elle a beaucoup de mal à y faire. Le simple fait de s'attacher les cheveux ou de plisser les pans de sa jupe lui apporte ainsi une intense satisfaction.  

Proche de la nature, elle aime s'aventurer à ses risques et périls partout, en quête d'aventures et d'objets, mais également par amour du voyage.

Histoire



Arrietty est née un jour d’été, alors qu’il faisait si chaud que toutes les créatures de la Nature avaient la sensation d’étouffer. Ses parents, Pod et Homily, avaient espérés et priés pour avoir un fils qui puisse grandir en devenant un homme fort et capable d’aider son père au travail. Ils ne purent s’empêcher d’être déçu par l’enfant.
Néanmoins, la fillette apporta rapidement un petit quelque chose qui manquait cruellement au foyer des Clock. Ses rires animaient les journées, ses babillements les nuits. Rapidement, elle devint un élément fondamental du foyer. Homily ne pouvant travailler, restait près de l’enfant, à l’observer comme si elle n’avait jamais vu pareil beauté.
De sa mère, Arrietty avait héritée d’une grande facilité à sourire face à l’adversité. Et de son père, qu’elle ne voyait que rarement, une grande détermination dont elle n’avait pas encore idée.

Et elle grandit ainsi, la maison s’animant sous les discussions joyeuses d’Arrietty et de sa mère, et les absences de son père.

Quand elle eut cinq ans, elle osa poser la question qui la taraudait tant. Peut-être était-elle trop petite pour comprendre le sens même de sa question, mais elle avait rassemblée tout son courage pour se planter devant sa mère, le visage crispé. De ses petites mains, elle avait attrapée les pans de sa jupe pour attirer son attention, et d’une voix forte, elle avait demandé : « Pourquoi Papa ne rentre à la maison que tard le soir ? » Et Homily avait sourit.

Le soir même Homily et Pod eurent une discussion à propos de l’avenir d’Arrietty. Le père argumenta qu’elle était encore trop petite pour comprendre, la mère qu’elle avait atteint une forme suffisante de courage et de maturité pour poser la question.
Le lendemain, à l’aube, Pod emmena l’enfant avec lui.

Il était difficile de lui expliquer son métier, tant Pod était multitâche. On avait néanmoins finit par l’appeler le Chapardeur, parce qu’il récupérait du matériel dans les déchèteries et autres pour faire vivre sa famille mais également pour revendre certains objets, ou les échanger. Il n’expliqua pas à Arrietty que, du fait de leurs origines, on avait refusé de nombreuses fois de lui accorder un véritable travail. En effet, Pod était issus d'une lignée européenne, et bien peu des membres de sa famille avaient apprit le japonais, ce qui ne facilitait pas leur intégration. Il porta le "fardeau" de la faute de ses ancêtre, quand bien même il était capable de parler et de comprendre la langue. On le considéra lui, puis son épouse et sa fille, comme des parias.
Aussi, la fillette se découvrit une passion pour les objets et les biens matériels. Toutes ces choses construites par les hommes étaient des réservoirs à émotions et à souvenirs, mais Pod lui interdit de toucher à quoique ce soit avant qu’elle n’eut atteint l’ « âge ».

C’est à huit ans qu’Arrietty comprit que quelque chose chez elle était différent. Qu’elle était différente. Elle le comprit lorsqu’elle s’aventura dans la décharge avec son père, une énième fois. Comme d’ordinaire, elle ne devait toucher à rien, Pod craignant qu’elle n’abime les objets qu’elle pourrait effleurer. Mais marchant à côté de lui, les mains dans les poches, et son regard fut attiré par une petite boîte ensevelie. Comme son père discutait avec un autre homme traînant dans le coin, elle s’aventura en quête de la petite boîte. Saisissant entre ses mains la boîte à bijou traversée par les âges, la fillette resta coi, silencieuse, alors que de grosses larmes s’étaient mise à couler sur ses joues. Remarquant ce changement d’attitude incongrue, Pod s’empressa d’accourir auprès de sa fille, croyant qu’elle ne s’était blessée avec l’objet. Mais rien.
Elle refusa de laisser son bien derrière elle.
Dés lors, elle se replia tout à fait sur elle-même, dessinant sans cesse l’image d’un visage féminin. Une mariée triste, et sa boîte.
Quand elle fut enfin sortie de son chagrin, elle expliqua que la boîte lui avait montrée l’image d’une femme en robe blanche, rangeant soigneusement ses bijoux dans la boîte. Son fiancé l’avait laissé tomber. Et elle avait sentie toute la peine de la dame, enfermée dans la boîte, qui avait traversée les âges jusqu’à elle.

L’ont fit plusieurs hypothèses sur ce qui avait pu se produire. Pod ne cessait de dire qu’elle avait forcément tout inventée, mais Homily avait l’air grave. Elle avoua alors que la grand-mère de sa propre grand-mère avait été sorcière, mais que depuis elle, il n’y en avait plus eut dans la famille. Et ce don que manifestait leur fille paraissait être la résurgence de cette magie qui coulait dans leurs veines.
On décréta qu’on attendrait une autre manifestation magique pour prendre une décision.

Arrietty, quant à elle, refusa longuement de toucher les objets qu’elle avait à porté de main, mais ne pouvait s’en empêcher. Elle était avide de tout ce qu’elle pouvait découvrir dans ces éclats de souvenirs étranges, et partageait avec son père un oeil affuté pour les objets brillants et précieux. Souvent elle se mit à sortir, secrètement, sans se faire repérer, en quête d’objets. Sans le vouloir, elle se mit parfois à « emprunter » des objets pour y explorer les limites de son nouveau don. Parfois, elle voyait des choses, ressentait des sentiments profonds, et d’autres fois rien. Souvent, rien. Son don ne semblait pas s’activer à la demande, mais surgissait quand elle s’y attendait le moins.

Quand ils s’en rendirent compte, ses parents furent plus stricts avec les sorties nocturnes d’Arrietty. Son père décida de l’emmener avec lui, à nouveau, les nuits où lui-même sortait, mais elle ne devait plus le faire seule.

A l’âge de dix ans, Arrietty et son père allèrent chaparder du sucre pour son anniversaire. C’est là que se manifesta pour la première fois la magie d’Arrietty. En effet, alors qu’ils partaient de la maison qu’ils avaient chaparder, le sucre manqua de peu de tomber sur le sol. Retenant un cri et tendant désespérément la main vers les morceaux qui étaient destinés à s’écraser et se briser, la jeune fille et son père réalisèrent que ceux-ci avaient arrêtés leur course, et flottaient tranquillement au-dessus du sol.

Il fut, à ce moment là, attesté qu'Arrietty était bien une sorcière, et qu'il lui fallait intégrer une école. N'ayant pas pu rejoindre Mahoukotoro lorsqu'elle était plus jeune, sa magie ne s'étant pas déclarée, elle intégra Ilukaan poussée par sa volonté de découvrir le monde et de commencer à voyager, le Canada étant une première étape. S'éloigner du Japon pendant une partie de l'année lui permettrait également de nouer avec la culture occidentale dont son père avait hérité et qu'elle avait toujours observée de loin, sans vraiment la comprendre. Et bien qu'elle et sa famille vécurent la première année comme un déchirement, elle s'habitua bien vite et finit par considérer Ilukaan comme son deuxième foyer.