Physique

I couldn't breathe, if I tried.

Cheveux : Beelzebub a les cheveux en bataille en permanence, tel un héros de shônen mal coiffé. C'est en partie dû à l'implantation naturelle de ses cheveux, qui n'est pas des plus ordonnées, mais leur couleur d'un roux chatoyant n'aide pas à détourner le regard de cette masse vaguement informe. Ce n'est pas qu'il n'en prend pas soin, parce qu'il est propre, quand même, mais il ne prend pas vraiment le temps de les coiffer, sauf pour les grandes occasions. Son entretien se limite à les faire couper lorsqu'ils lui tombent dans les yeux et que ça devient inconfortable.

Teint : Forcément, Beel est roux, et sa peau suit cette tendance avec une pâleur qui ne lui permet malheureusement que de brûler au soleil. Elle est parsemée de tâches de rousseurs discrètes, ainsi que de rougeurs plus ou moins temporaires qui ne sont que le résultats d'un teint froid. Il a quelques grains de beauté, par-ci par-là, mais pas de détails particulièrement notables telles que des taches de naissance.

Yeux : Notre personnage arbore de magnifiques yeux gris, très expressifs et soulignés de longs cils clairs, et au risque de passer pour un Gary-Stu, certains angles et certaines lumières font ressortir un léger reflet lavande à la manière d'Elisabeth Taylor. Ayant une vue parfaite, vous ne le verrez avec des lunettes que s'il cherche à se déguiser.

Visage : Beelzebub a un visage plutôt carré, avec une mâchoire marquée et un menton légèrement pointu. Quant à son nez, il est droit, plutôt fin, sans bosse ni accroc, et ses lèvres sont fines et aisément tirées en un sourire. Bien qu'il soit trop jeune pour avoir des rides, il est facile de voir où celles-ci se positionneront lorsqu'il sera plus vieux : les commissures des lèvres et le coin de ses yeux paraissent être de bons candidats étant donné la jovialité de celui qui les portent.

Corps : Beel s'est entraîné tous les jours pour devenir ce qu'il est aujourd'hui : très musclé. Malgré son appétit dévorant, le Cervirald aime presque autant le sport que ce qu'il aime la nourriture. Sa consommation régulière et quantitative de protéines (en plus du reste) lui permet de maintenir une masse musculaire importante. Même s'il n'est pas obsédé par son apparence, il aime être en forme et se sent plus confiant lorsqu'il paraît fort et imposant.

Style vestimentaire : Le terme de "hype beast" semble assez approprié pour décrire le style vestimentaire de Beelzebub. En gros, il aime la street wear, surtout celle à la mode, et s'inspire facilement de la mode coréenne et asiatique. C'est également un fan des couleurs pétantes et il n'hésitera pas à faire des mélanges (plus ou moins réussis si l'on en croit son grand frère Asmodeus). Il n'aime pas trop les vêtements serrés, et préférera facilement quelque chose d'élastique et de confortable. Lorsqu'il porte l'uniforme d'Ilukaan, il se contente simplement de l'agrémenter d'accessoires tels que bagues, colliers ou bracelets.

Détails particuliers : Comme le reste de ses frères, il laisse facilement Asmodeus lui faire les ongles, et a donc la plupart du temps les ongles peints de couleurs vives.

Caractère

And in this quiet company, there is nothing staring back at me.

Comment vous décrire un personnage aussi pur que Beelzebub ? Il y a réellement peu de choses dans la vie qui peuvent mettre notre Cervirald en colère. Il en existe deux que nous allons citer immédiatement histoire de mettre tout ça à plat : si Beel est absolument furieux contre vous, vous avez probablement volé sa nourriture (qu'il prend pourtant bien soin d'étiqueter, franchement vous abusez) ou bien vous avez trahi sa confiance et vous lui avez menti sur un sujet sérieux. Hormis ces deux actes d'agression psychologiques ultimes, le rouquin n'est pas colérique, c'est même ce qu'on pourrait appeler "une pâte" (un qualificatif approprié pour quelqu'un qui est obsédé avec la nourriture).

D'ailleurs, on ne peut parler du caractère de Beelzebub sans évoquer son amour pour la nourriture sous toutes ses formes. Son aspiration dans la vie est évidemment lié à cet aspect important de son caractère : il aimerait devenir cuisinier ou pâtissier professionnel (il a encore du mal à choisir entre le sucré et le salé). Il faut savoir que même s'il peine à partager ce qu'il prépare, c'est aussi une façon pour lui de montrer son affection à ses proches : Beelzebub est une personne affectueuse, qui n'hésitera pas à tenter de remonter le moral à un ami ou un frère malade en lui préparant son plat préféré. Histoire de dépasser un peu le cliché, ce n'est pas la seule manière dont il exprime son affection : c'est une personne assez tactile, qui prend facilement les gens dans les bras (et il fait les meilleurs câlins, en tout cas c'est un témoignage récurrent de ses frères).

Beel accorde facilement, peut-être trop facilement sa confiance aux gens qu'il rencontre. Il a tendance à penser que peu de gens sont naturellement mesquins, et que derrière la pire des ordures se cache probablement quelqu'un avec de bonnes raisons. Cette attitude de bisounours ne vient pas, vous vous en doutez, sans contreparties : Beelzebub est naïf et il est relativement aisé de le manipuler pour obtenir ce que vous voulez. Le fait qu'il n'aime pas le conflit rend la chose encore pire : aussi bien physiquement qu'oralement, il va fuir les situations de confrontation, ou bien tenter désespérément de calmer le jeu, au point de faire des promesses qui risquent de revenir le hanter un peu plus tard. Il a bien conscience que l'harmonie familiale est difficile avec six frères tous plus tarés les uns que les autres, mais ça ne l'empêche pas d'essayer de les réunir régulièrement (avec plus ou moins de succès).

Beelzebub a le rire facile : il est de nature joviale et ses accès de tristesse ne durent généralement pas longtemps. "Généralement" étant un mot important dans ce contexte : ce n'est pas toujours le cas. Il a parfois des moments de mélancolie assez forte, qui lui viennent surtout lorsqu'il pense au drame familial qui s'est déroulé pourtant des années plus tôt. Dans ce genre de situation, il vaut mieux le laisser tranquille : il reviendra de lui-même à la normale, et même la nourriture ne l'aidera pas à retrouver plus rapidement le moral.

Histoire

I will be the wolf and when you're starving, you'll need it too.

L'eau ruisselle dans son cou et le long de son dos, ses cheveux lui tombent légèrement dans les yeux, il savoure la chaleur qui soulage ses muscles endoloris par un entraînement un peu plus intensif que d'habitude. Il se sent partir légèrement, et doit s'appuyer contre le mur de la douche du dortoir, sa tête tourne un peu. Il se sent étrange. Il se réjouissait d'aller dîner après une bonne séance de sport, mais son estomac se tord dans son ventre, et, chose qui n'est vraiment pas de lui, et suffirait sans doute à évoquer l'inquiétude de sa fratrie, il n'est pas sûr d'arriver à avaler quoi que ce soit.

Il n'est pas sûr d'arriver à avaler quoi que ce soit.

Lui qui a toujours été un enfant vorace, le repas de l'orphelinat ne lui fait pas envie. Au-delà du manque d'assaisonnement, de l'aspect vaguement pré-mâché et du fait que l'assiette est à présent tiède à force de tergiverser, il se demande encore quand est-ce que ses parents viendront le chercher. Son frère, Jochem, n'a pas l'air d'y croire, mais Wilhelm sent son coeur se serrer à l'idée qu'ils sont à présent seuls, tous les deux, et il a envie de dire que tout ça n'est qu'une mauvaise passe, et que papa et maman viendront les chercher.

Nés de parents moldus, leurs manifestations magiques précoces ont déplu à des parents qui étaient déjà dépassés par la perspective et la réalité de jumeaux, et la situation s'est vite aggravée. Il se souvient avoir accidentellement mis le feu au tapis du salon, et d'avoir déclenché l'alarme incendie de l'immeuble, il se souvient de sa mère qui pleurait dans le salon qui puait la fumée en disant qu'elle ne voulait plus d'eux, qu'elle n'avait pas ce qu'il fallait pour gérer ça, pensant que lui et son frère dormaient dans leur chambre. Il se souvient de leurs visages fermés lorsqu'ils ont signé les papiers de l'orphelinat, autorisant ainsi le Ministère de la Magie néerlandais à effacer leurs souvenirs. En un claquement de doigt, ils n'étaient jamais nés, n'avaient jamais existé, en tout cas aux yeux de ceux qui pourtant les avaient engendrés. Wilhelm avait essayé de promettre aux adultes qu'il ne le ferait plus, que c'était un accident, il avait essayé de prétendre qu'il n'était pas sorcier, un terme qu'ils persistaient pourtant à utiliser.

Même s'ils n'avaient pas passé tant de temps que ça dans cet endroit rempli de pauvres âmes perdues dont les parents n'avaient pas voulu, des âmes de ceux qui n'étaient pas désirés, et qu'ils avaient rapidement été adoptés dans la famille déjà grande des Hellborn, il avait mis un moment à s'en remettre et à accepter le monde magique. C'est une période un peu floue de sa vie ; il avait à peine quatre ans. Tout cela, il peut surtout le raconter parce que Lucifer et ses parents lui ont conté maintes et maintes fois à quel point il était un bambin ronchon qui rechignait à s'intéresser à la magie. Il avait aussi eu un mal fou à prononcer son nouveau prénom, apparemment.

Puis finalement, Lilith était arrivée, et loin d'être frustré de ne plus être le bébé de la famille, il s'était vite attaché à cette nouvelle petite sœur dont le sourire éclairait sa journée, et peu à peu, au reste de sa famille, et à leurs... Particularités. Au sérieux de Lucifer qui ne voulait que le meilleur pour ses frères, à l'excitation constante de Mammon (mais pas à ses tendance kleptomanes), à la passion pour les jeux vidéos de Leviathan, à la collection de livres de Satan, à la légère obsession d'Asmodeus pour l'esthétique... Finalement, peut-être que sa vraie famille était là, une famille qui l'avait choisi et accueilli, lui et son frère, à bras ouverts, une famille qui lui avait donné une chance d'enfin être celui qu'il était prédestiné à devenir, une famille qui lui avait donné toute l'attention et l'espace dont il avait besoin pour ne plus être gêné d'être un sorcier.

Beel aurait aimé dire que cette histoire n'avait pas été entachée par un quelconque drame, mais ça aurait été un terrible mensonge. Il n'avait pu poser le mot que bien plus tard sur le mal qui rongeait sa sœur, un mal que finalement il avait évité de peu en étant adopté assez tôt par les Hellborn : Lilith était un Obscurus. Rejetée par ceux qui étaient à l'origine les siens, elle avait nié ses pouvoirs jusqu'à ce que ceux-ci, n'ayant nul échappatoire, avaient eu raison d'elle. Il se souvient exactement de ce jour de juillet 2011 : il avait 9 ans, elle en avait 8. Ses crises s'étaient aggravées depuis quelques temps, et malgré les efforts désespérés de Mary et Joseph Hellborn, Lilith n'avait pu survivre plus longtemps. Il se souvient du bruit si assourdissant que ses oreilles avaient continué à siffler pendant les deux semaines qui avaient suivi. Il se souvient d'avoir vu, de ses propres yeux, le corps gisant de la petite fille, vidé de tout ce qui faisait d'elle le rayon de soleil de la famille. C'est peut-être, malheureusement, l'un de ses souvenirs les plus tenaces. Il la voit parfois, vivante ou non, dans ses rêves.

Ses rêves.

Beel se passe une main sur le visage pour en retirer le surplus d'eau, et ouvre les yeux. Il a rêvé d'elle la nuit dernière, ça lui revient à présent. Il n'est pas sûr de se rappeler de tout, sauf de son sourire. Il espère qu'elle est plus heureuse, là où elle est, et qu'elle ne souffre plus. Il pense à elle chaque fois qu'il prend une année, il pense à elle chaque fois qu'elle aurait dû fêter une bougie de plus. Aurait-elle, elle aussi, entendu le cri du cerf en se regardant dans l'eau claire de la fontaine ? Aurait-elle été une sorcière accomplie si les circonstances ne l'avaient pas poussée à rejeter sa nature même ? Ce sont des questions qu'il se pose, lorsque son éternelle humeur joviale n'arrive plus à prendre le dessus.

Sa première rentrée à Ilukaan n'avait pas été compliquée, à vrai dire, il était même ravi d'enfin rejoindre ses frères. C'est lorsqu'il avait entamé sa deuxième année qu'il avait commencé à faire des cauchemars et des insomnies qui se faisaient ressentir dans son humeur et ses notes, sans doute parce qu'il ne pouvait s'empêcher de penser au fait que ça aurait dû être son tour, cette année-là. Ce qui l'avait sans doute sorti de cette mauvaise passe, c'était, au final, la réalisation que ses frères y pensaient aussi. La réalisation qu'il n'était pas tout seul. Que Lilith était partie, peut-être, mais que lui pouvait toujours honorer sa mémoire, qu'il avait la chance de recevoir cette formation qu'elle n'avait pu obtenir, et que la gâcher était peut-être la pire chose à faire s'il voulait la rendre fière.

Il sursaute lorsque son camarade de chambre frappe à la porte.

- Oui, oui, j'ai fini.