Aah, une soirée épuisante n'est ce pas. Encore plus épuisante lorsque l'on savait qu'on sortait à nouveau le soir d'après. Et encore plus lorsque la matin d'après, on se réveillait en un horrible sursaut. Le cauchemar qu'elle avait fait durant ses quelques petites heures de repos l'avait exténué, effrayée mais surtout questionnée. Alors, très tôt, en se levant, elle avait décidé d'aller emprunter un libre à la bibliothèque. Un livre sur les rêves et leurs significations. Et décidément, elle n'avait pas envie, pas besoin de se mettre dans un coin dans le noir pour lire. Elle voulait être baignée de soleil pour ne pas repenser à l'impression horrible que cela lui avait fait lorsque l'énorme bête de son cauchemar avait trifouillé dans son dos.

Alors elle s'était habillée et maquillée de manière très approximative. Un haut débardeur crop-top, parce que pourquoi porté l'uniforme alors qu'elle n'avait pas cours? Son crop-top était donc d'une couleur violet pastel. Elle ne portait, comme à son habitude, aucune soutient gorge, et mâchait entre ses lèvres un chewing-gum gout tropicale. Tout ce qu'il fallait pour souffler, décompresser de ces derniers jours totalement stressant. Comme bas, elle portait une de ses jupes moulante et court, en jean, habituelles, mais celle d'aujourd'hui était noir. Et sur ses lèvres mastiquantes régnait un gloss rose bonbon. Dans ses mains, entre ses doigts toujours manucurés, elle tenait un bouquin nommé "The story of a dream", qu'elle avait ouvert à la partie "Cauchemar". Et enfin, sur ses yeux, une grosse paire de lunettes de soleil, aux bords larges, très à la côte en ce moment, d'une couleur blanche, surement pour cacher ses yeux encore exténues par la fatigue et l'alcool d'hier. Alors elle marchait, sans vraiment regarder où ses chaussures à talons se posaient, et parfois, perdue dans ses réflexions, elle faisait poper une bulle de sa matière caoutchouteuse, entre ses lèvres.

Arrivée au parc, elle décida de s'asseoir un peu. La chaleur était étouffante parfois, et aujourd'hui c'était pire que les autres jours. Alors son regard entrevu, sans détourner de son objectif, un banc. Elle s'y dirigea, nez toujours dans le livre, et reposa son derrière sur le banc. En fait, ce qu'elle ne savait pas encore, c'était que juste à côté d'elle se trouvait Saïda, tout aussi concentrée sur un livre.

Elle ne tarda pas à la remarquer d'ailleurs. Tournant la tête, vers elle.

"Oh, salut Saïda."

"Répondre à cette question est vraiment utile?"
On se poserait tous la question; mais voilà la réponse. Non. Ce n’est pas utile car Saïda a déjà comprit. N'empêche qu'elle dis ça avec un doux sourire, même un léger ricanement. "Et toi? Je t'ai pas revue après-" Alors là, la brune devait réfléchir. A quel moment avait elle perdu la trace de la première année? Elles avaient dansée ensemble avec Seiya et Lukas. Même que Saïda avait fait un commentaire sur la tenue de son meilleur ami puis- Puis elle était partie faire la chenille avec Lukas, Lovino, Charlotte, Terezi? Ca devait être ça. N'empêche que son temps de réflexion avait été presque TROP long comme si elle avait dû concentrer tous les neurones qui n'étaient pas endormi en ce matin. "-La chenille? Je crois que tu dansais avec Seiya."

Sofia eu le temps de rediriger son regard caché par ses lunettes de soleil sur le livre que Saïda tenait entre ses doigts. Était-ce le même que la dernière fois? Probable. Très probable.

"Ta soirée s’est bien finie?"

Pauvre Saïda, elle n'aurait pas dû se vexer pour ça. Mais à croire que Sofia avait un don pour vexer les seuls gens qu'elle n'avait pas envie de vexer. Bon, la Lupy ne remarqua pas qu'elle venait de vexer son amie, et heureusement d'un côté sinon elle aurait sûrement culpabilisé sans le faire savoir.
Décidément quelque chose n'allait pas avait cette petite, et cela frustrait énormément Sofia de ne pas pouvoir savoir quoi. Ou peut-être était-elle juste timide maladive? Mmh...

"Tu sais c’est normal que tu te fasse chier dans ce genre de soirée à ton âge. A vrai dire je vois même pas le but d'y convier les premières années; la plus part se font bien chier, comme toi. Je suppose que le jour où tu pourras boire un peu d'alcool ou que tu seras moins timide tu t'amuseras, comme tout le monde. Ou comme certain tu fuiras ces soirées comme la peste." Les deux étaient possibles; après tout elle, elle avait passé la plus part de ses premières années à fuir ces trucs comme la peste. Et elle avait fini par se prendre au jeu. Cela arrive.

Sofia pu sentir ses lèvres se arquer. Non, elle n'était pas rester avec son ami à la robe toute la soirée. Encore une fois elle avait surement du merder et aurait dû rester avec lui. Probablement. "C'est de Lukas que tu parles en disant le type à la robe?" Cela eu le don de lui tirer un sourire aux lèvres. "Non, je ne suis pas resté avec lui toute la soirée. J'avais un "cavalier"." Même si on aurait pas dit, en la voyant danser avec ses amis totalement pompette, verre en main.

Sofia la regarda s'étirer, le sourire toujours léger aux lèvres. Son coude était posé sur sa cuisse, et son menton s'appuyait dans le creux de sa main. Honnêtement, elle n'avait pas la moindre envie de parler de sa soirée. Celle-ci la rendait déjà assez perplexe ainsi. Après tout ce n'était pas tous les soirs qu'on balançait un verre à la gueule d'un cavalier en retard, et qu'on finissait par danser contre lui totalement pompette à dire des conneries plus grosses que sois. D'ailleurs elle eu une moue particulière en y repensant. Bordel de merde est-ce qu'elle avait réussis à caser le fait qu'elle vivait dans une putain de ferme avec des vaches et des moutons? Si la question du pourquoi Sofia avait toujours été célibataire revenait sur la table, la réponse était à présent évidente.

Calmement, elle agita sa main devant elle, comme pour s'évaporer les réflexions bêtes qu'elle avait en tête, et surtout pour ne pas se rappeler des bêtises qu'elle avait faites la soirée d'avant. Finalement, elle décida de s'accrocher à quelque chose d'autre. Saïda tenait encore un de ces livres écrit en une langue qu'elle reconnaissait, oui et non.

"Tiens, tu lis encore? C’est le même livre que la dernière fois?" Elle n'était plus sûre du tout.
Elle s'étira vaguement, joignant ses deux mains ensemble pour les tendre devant elle.

Sofia, de son regard pistache, suivit les mouvements de la plus jeune. Puis elle fut épris d'un sourire. Les Milles et Unes Nuits. Son grand-père était fou de cette histoire, alors, oui. Sofia l'avait déjà lu. Bien qu'elle l'avait plutôt déjà entendu, comme toutes les histoires qu'elle connaissait. Son grand-père préférait conter que laisser sa petite fille lire d'elle même; ainsi, il pouvait rajouter des détails qu'il croyait officiels, alors qu'ils n'étaient que superficiels. Mais c'était tout ces détails nuls qu'il ajoutait qui faisait de cette histoire quelque chose de précieux et de rare aux yeux de la turque.

"En quelques sortes. Mon grand-père adore cette histoire, mais il me l'a toujours lu à... Sa façon. Alors à cette question je suppose que je pourrais répondre Non. Je pense que sa version est tout à fait différente de l'officielle... Peut-être que je devrais lire la version originale. Qu'en-dis tu?"

Oui, Sofia lui demandait son avis.

Oui en effet, cela venait de piquer curiosité. Elle fronça tout d'abord les sourcils en entendant Djidi, et ne mit pas de temps à se dire que cela devait vouloir dire "Grand-père" en arabe, peut-être? Elle n'en savait rien. Du peu de mot qu'elle savait dire en Arabe, ce n'en était pas un qu'elle avait apprit de son grand-père... Étrangement, d'ailleurs. "Je me disais bien qu'il devait pas y avoir de version officielle à vraie dire... Toutes les vieilles histoires sont comme ça, j'ai l'impression. Ça serait même pas étonnant de se dire que de base l'histoire n'avait rien à voir..."

Penchant à nouveau sa tête sur le côté, en la regardant, Sofia prit une moue interrogatrice. "Sérieux? Et c'était quoi alors...? Indien?" Propose t-elle sans vraiment savoir pourquoi.

Comment le savait-elle? Aucune idée, même Sofia ne savait pas d’où elle avait sorti cette info. Peut-être (sûrement) une part de hasard, ou alors… Une partie de son cerveau appelé « mémoire » qui s’était remis en route ? Probable.

« Ouais ! Quand Baba me racontait l’histoire j’me rappelle qu’il disait ce prénom parfois, je crois ? Ça fait tellement longtemps. »

Étrangement, Sofia semblait apprécier ce regard fougueux que lançait Saïda, passionnée par ce qu’elle racontait. Sofia, au contraire de Saïda, n’y connaissait pas grand choses à tout ce qui touchait aux Empire Arabes. Elle s’y connaissait en ce qui entourait un tout petit peu la Turquie, la Grèce, mais en général, l’histoire et elle, ce n’était pas vraiment ça. Alors elle se sentait comme attirée à l’idée d’en entendre plus de sa part, comme en proie à une soif de savoir.

« Tu as l’air tellement passionnée. Tu sais quoi ? Racontes moi encore des trucs comme ça, peu importe ce que c’est ! Apportes moi un peu plus de culture générale. » A elle aussi, son regard brillait.