"Une Paix construite à partir du sang d'innocents laisse un arrière-goût, n'est-ce pas ?"

Né de l'union de deux sorciers, Célestin est venu au monde un jour de Septembre en France, dans les Pyrénées et y a vécu pendant de longues années. Une famille soudée et aimante s'offrait à lui jusqu'à ses deux ans où ses parents décidèrent de divorcer et de vivre chacun de leur côté, l'enfant finissant sous la garde de sa mère. Il ne comprit pas pourquoi et aujourd'hui encore, il ne sait pas pourquoi ils ont prit cette décision, il était trop jeune pour seulement vraiment s'en préoccuper. Pour lui, cela signifiait seulement que papa était trop occupé pour revenir à la maison et c'est maman qui devait s'occuper de lui, rien de plus.

A cause des tensions entre ses deux parents, Célestin ne pouvait pas voir son père souvent et ça ne s'améliorait pas avec le temps. Il n'y prêtait pas grande importance au début, la présence seule de sa mère lui suffisait jusque là.
L'odeur du chocolat chaud et du pain au petit matin, sa douce voix qui retentissait depuis le bas des escaliers pour lui rappeler qu'il devait se lever sinon il serait en retard, ses gestes si soignés lorsqu'elle attachait ses longs cheveux blonds, cette expression si tendre et à la fois si oppressante lorsqu'elle lui faisait essayer des jolies robes face au miroir, ses cris stridents quand il refusait d'en porter. Tout ces petits détails agréables qui lui revenaient en tête à la mention de sa mère se faisaient progressivement engloutir par ceux plus douloureux au fur et à mesure que les années passées sous sa garde.
Ô, il l'aimait de tout son cœur pour l'avoir élevé par elle-même, pour avoir toujours satisfait la plupart de ses caprices, pour avoir été une mère attentionnée, mais alors pourquoi avait-il toujours cette boule au ventre lorsque la fin des cours arrivait ? Il l'aimait, mais son obsession pour que Célestin ressemble le plus à la "petite fille" parfaite dont elle avait rêvé commençait à l'étouffer. Et pourtant, il dû vivre avec pendant plusieurs longues années, toutes ses fois où lorsqu'ils étaient invités à un dîner chez des amis il devait porter soit une robe, soit une jupe que sa mère lui choisissait spécifiquement, toutes ses fois où elle avait spécifiquement dit à la coiffeuse qu'elle ne devait pas couper ses cheveux au-dessus de ses épaules. Ce ne fût pas des années bien heureuses pour lui.

Cependant, vers l'âge de 9 ans, lorsque ses pouvoirs se manifestèrent -au plus grand soulagement de sa mère- alors qu'il essayait d'attraper un paquet de madeleines sur l'une des étagères de la cuisine et que sa mère reçut la fameuse lettre, ce fût son père qui reprit la garde. Au vue de nombreuses preuves prouvant de l'abus sur son enfant, il avait été défini que la mère de Célestin ne pourrait pas s'occuper de celui-ci plus longtemps et que ce serait son père qui devrait l'aider durant son apprentissage de la magie.

C'était très étrange au début, le petit garçon qui avait passé ses premières années avec sa mère se retrouvait maintenant avec un homme dont il n'avait plus aucun souvenir et devrait cohabiter avec. L'un comme l'autre ne savait pas trop comment se comporter, papa ne savait pas trop quoi dire à Célestin et Célestin était intimidé par papa mais cette atmosphère tendue finit éventuellement par se dissiper au bout d'une semaine, lorsque, un jour d'ennui durant le weekend, il alla dans une petite pièce que son père utilisait comme dressing pour y ranger une collection de vieilles tenues et vieux bibelots que le jeune enfant trouvait très intriguant. En fouillant ce qu'il s'y trouvait, il tomba sur un casque vert et très abîmé surtout qu'il voulu prendre, mais l'instant même où ses doigts effleurèrent la surface de l'objet, son père arriva dans la pièce pour le lui retirer des mains. Il n'avait pas voulu lui faire peur ou être méchant mais cet objet avait de la valeur à ses yeux  alors lui expliqua que le casque qu'il avait trouvé avait appartenu à un combattant de la Première Guerre Mondiale et avait été retrouvé bien des années après. Il l'avait acheté car, grand passionné de l'histoire des moldus et de leur mode de vie, son père aimait collectionner ce genre de choses.

Après cela, la curiosité de Célestin pour les vieux objets sembla s'embraser et lui donner une envie encore plus dévorante de voir tout ce qui se trouvait dans la collection de son père. Ca ne changea pas leurs habitudes pour autant, mis à part que son papa faisait désormais très attention lorsque son fils fouinait quelque part, car au contraire, ce fut l'un des facteurs qui les rapprocha. Après avoir découvert cette collection, Célestin était devenu de plus en plus curieux des histoires que renfermaient les objets s'y trouvant pour le plus grand bonheur de son père qui avait enfin quelqu'un qui partageait la même passion que lui !
Tous les objets s'y trouvant n'étaient pas forcément authentiques, mais son père les avait acheté parce qu'ils avaient piqués son intérêt, comme toutes ces tenues et pantalons médiévales donnant un ensemble très simple mais à la fois captivant, ou ce grand chapeau dont son père était persuadé qu'il avait dû appartenir à un pirate il y a fort longtemps. Et les histoires de pirates, c'est ce qui berçait le jeune Roussel lors de dormir quand il l'écoutait en parler.

Ce changement de monde qu'expérimentait Célestin était si nouveau mais si relaxant et amusant à la fois, son père lui laissait porter les vêtements qu'il désirait, même à de rares occasions ceux dans sa collection -souvent bien trop grand pour son fils-, il pouvait passer près d'un magasin de vêtements sans qu'ils s'y arrêtent pour essayer des robes, et tant d'autres choses qu'il ne pouvait pas faire chez sa mère.

L'année précédente à ses onze ans, le père et le fils avaient finalement déménagé en Nouvelle-Écosse, au Canada, pour prendre un peu plus de distance avec leur ancienne vie, autant pour lui que pour Célestin. C'est ainsi que ce dernier fut inscrit à Iluukan lors de ses 11 ans, une toute nouvelle école, de la magie partout, plus qu'à la maison même, beaucoup de nouvelles choses à découvrir et d'amis à se faire ! C'était comme recommencer une nouvelle vie, recommencer à zéro, c'était à la fois angoissant mais aussi excitant. Il voulait en apprendre plus sur ce monde, comme sur celui des moldus, ainsi il pourrait protéger au mieux ces deux univers lorsqu'il serait un Auror digne de ce nom.

(c) Ilukaan