Physique
Tous les matins, tu commences ta journée par un café aussi noir que ton âme, Max. Enfin tu aimerais commencer ta journée par cela dès que tu sors de sous ta couette, mais depuis que tu es dans cette stupide école de magie tu ne peux pas directement retrouver ta boisson préférée, un détour par la salle de bain étant obligatoire avant d’aller petit déjeuner. En même temps, il serait débile de pénétrer dans le dôme en pyjama, personne ne fait cela à Ilukaan, alors que pourtant cette école grouille d’attardés tous aussi bêtes les uns que les autres.

C’est pour avoir accès à ce précieux liquide qui te maintient en vie que tu fonces dans la salle d’eau tous les matins, Max, ne voulant clairement pas qu’un idiot t’adresse la parole avant d’avoir pu boire ta sainte tasse de café. Tu ne fais pas d’état des lieux en arrivant devant le lavabo pour te laver les dents, face au miroir, ta tête n’a pas changé depuis la veille de toute façon. Peut-être que les cernes sous tes yeux d’un joli bleu-vert se sont agrandis, mais au point où tu en es, s’il y a une différence avec la veille, tu doutes que cela soit visible. Tu n’as pour l’instant pas à avoir peur d’un bouton d’acné surprise bourgeonnant sur la peau basanée de ton visage car tu es encore trop jeune pour souffrir de la puberté et de ses nombreux inconvénients. Ce n’est pas demain la veille non plus que tu auras du poil au menton.

Qui dit puberté pas encore arrivée, dit aussi pas encore de poussée de croissance. Tu es tout petit Max, et tu n’es pas très gros non plus. Tu ne risques clairement pas d’impressionner quelqu’un avec ta carrure de crevette. Ce qui est peut-être le plus effrayant chez toi c’est tes colères et la quantité incroyable d’insultes qui peut sortir d’entre tes lèvres alors que tu n’as que onze ans. D’ailleurs, ce n’est pas parce que tu es un gamin qu’un sourire enfantin et insouciant doit obligatoirement être présent sur ton visage. C’est même tout le contraire, malgré ton jeune âge tu n’affiches jamais ce genre d’expression. Les seuls sourires qui arrivent à fleurir sur ta frimousse sont malicieux ou moqueur, montrant clairement que tu prépares un mauvais coup ou que tu es content de toi parce qu’encore une fois tu avais raison. Sinon la plupart du temps tu tires clairement la tronche, ton visage alternant entre une expression blasé ou de la colère.

En même temps, si cette planète n’était pas peuplée en trop grande quantité d’imbéciles heureux, peut-être que ton visage afficherait d’autres expressions. Tu ne comptes plus les connards qui passent leurs mains dans tes cheveux bouclés pour les ébouriffer, dans un geste partant à la base d’une bonne intention mais qui t’énerve fortement. De un, tu trouves cela horriblement infantilisant, de deux, ces idiots n’ont pas à te toucher, de trois, tu ne veux pas de leur putain d’affection, et de quatre cela met un horrible bazar dans tes mèches brunes déjà indomptables et incoiffables. Ce n’est pas parce que ces abrutis sont plus grands que toi qu’ils peuvent tout se permettre, même si tu as l’air aussi dangereux qu’un cupcake qui crie.

Une fois sorti de la douche, tu n’as plus qu’à enfiler ton uniforme pour enfin aller chercher ton putain de café. Tu préfères clairement ton pull à capuche et ton bon vieux jeans à cet horrible duo chemise-cravate, mais le règlement de l’école ne te laisse pas vraiment le choix pour les jours où tu dois aller en cours. Tu ne retrouves tes vêtements habituels et confortables que pour les week-ends ou les vacances.

Caractère
S’il fallait te définir juste en deux mots, Max, l’expression petit con serait parfaitement adapté à ta personne. En effet, les deux seuls buts de ta vie sont de faire chier les autres et de briser les rêves des imbéciles heureux qui croient encore, et à tort, que la vie n’est qu’un long fleuve tranquille. Car selon toi, la vie est vraiment la pire des connasses, et tu t’amuses à faire de celles des autres un enfer pour qu’ils sortent de leur monde de bisounours. Tu es clairement pessimiste Max, et les gens qui, au contraire, ne voient la vie qu’en rose t’insupportent vraiment. Tu essayes de leur mettre un peu de plomb dans la tête à ta manière, de détruire naïveté avant qu’il ne soit trop tard et que la chute ne soit trop haute pour qu’ils en ressortent indemnes.

Tu ris du malheur des autres, tu le provoques même souvent pour te divertir, mais quand ce malheur est trop gros il ne t’amuse plus. Tu es un peu comme un coin de meuble contre lequel on se cogne tous les jours le petit doigt de pied, un mal assez fourbe pour gâcher les journées de quelqu’un mais pas assez puissant pour détruire sa vie. Il t’arrive même de vouloir t’excuser des fois, quand tu blesses réellement les gens à qui tu tiens car tu as dépassé les bornes. Mais ces excuses sont souvent maladroites, passant plus par des gestes que par des paroles, et tu n’aimes pas qu’on te fasse remarquer que tu essayes de te faire pardonner.

Tu es têtu Max, tellement borné que tu as été capable de porter tout un été un pull à capuche par-dessus le t-shirt du camp de vacances dans lequel tu étais juste pour énerver l’animateur de la colonie. D’ailleurs, tu détestes et méprises de trop nombreuses choses pour toutes les listes, on y passerait la nuit sinon. Enfin, tu dis détester beaucoup de choses mais ce n’est pas toujours vrai. On peut par exemple citer le camp de vacances où tu allais chaque été avant d’entrer à Ilukaan, que tu trouvais horrible et que tu critiquais constamment, mais qui te manque vraiment finalement. Enfin, tu n’avouerais jamais cela, même sous la torture.

Tu râles souvent, cela va de pair avec le fait que tu n’es jamais content. En même temps, les gens te traitent souvent comme un gamin et cela t’énerve horriblement. En effet, tu es plutôt mature pour ton âge, tu refuses toute activité trop enfantine que l’on te propose car “tu n’es pas un bébé”, préférant clairement parler de sujet plus sérieux ou simplement réfléchir à tes futures conneries. Tu es intelligent Max, même plutôt rusé. Dommage que tu te serves de ces deux qualités pour semer le chaos ou tourner des situations à ton avantage. Tu peux d’ailleurs être de bons conseils, mais tu ne fais jamais rien gratuitement. Tu n’as pas peur de faire du chantage ou même d’arnaquer les gens, si cela est dans ton intérêt ou t’amuse tout simplement.

Mais derrière ton attitude blasé et tes paroles cyniques, derrière cette carapace de petit connard, se cache un gamin, même si tu essayes souvent de prouver le contraire. Tu as tes coups de blues en privé, des moments de faiblesse que tu dissimules derrière une grosse couche de méchanceté. Tu veux jouer au grand, ne pas respecter les règles, regarder des films d’horreur interdit aux mineurs, mais pourtant tu possèdes un ours en peluche auquel tu tiens beaucoup, même si tu caches sous ton oreiller pour que personne ne le voit. En parlant de film d’horreur, même si tu cries haut et fort ne jamais avoir peur, le paranormal te fait quand même vraiment flipper. Il t’arrive d’être un peu parano, mais la plupart du temps ton instinct ne te trompe qu’à moitié. Même si ton esprit fabule un peu trop dans ces moments-là, tes inquiétudes ont souvent un fondement de vérité. Ce n’est pas ce que tu imaginais mais il y avait quand même quelque chose qui clochait à la base.

Histoire
Tu n’as pas une vie des plus intéressantes à raconter Max, mais bon vu qu’il faut le faire…

Tu es né sur le sol américain en juin 2007, à Boise plus exactement, la capitale de l’Etat de l’Idaho. Tes deux parents sont sorciers, même si pas mal de sang moldu se balade dans ta généalogie, ce qui fait de toi un sang-mêlé. Mais si toi, tu es né sur la terre de cette bonne vieille Amérique, ce n’est pas leur cas. Tous les deux originaires d’Inde, ils se sont rencontrés lors de leurs études supérieures dans le pays de l’oncle Sam et, trouvant du travail à la fin de leur cursus, ils ne sont finalement jamais retournés vivre dans leur pays natal.

D’ailleurs en parlant de leur travail, ton père est médicomage dans un grand hôpital sorcier et ta mère travaille dans la justice magique. Tu devrais être fier de leur carrière Max, ils sauvent des vies ou font régner la justice, ils ont des postes à responsabilité… En bref, ils ont réussi leur carrière. Mais on ne peut pas si bien réussir sur le plan professionnel sans consacrer beaucoup de temps à son travail, c’est donc votre vie familiale qui en fait les frais. Tu ne devrais pas te plaindre Max, grâce à leur réussite professionnelle tu ne manques de rien, du moins sur le plan matériel. Il y a juste des moments où tu aurais aimé vivre dans une autre famille, avoir peut-être un peu moins d’argent de poche mais passer un peu plus de temps avec tes parents.

Au début, tu ne t’en rendais pas vraiment compte, tu étais surement trop jeune pour cela. Tu leur trouvais des excuses aussi, quand ils ne venaient pas voir ton spectacle de fin d’année à l’école ou qu’ils étaient absents pour ton anniversaire. Puis avec le temps, vient la déception face à leurs absences dans les moments importants… Puis finalement, tu te mis à essayer de te persuader que leurs absences ne te touchaient même plus, que tu t’en fichais. C’est évidemment totalement faux, mais c’est pour toi un moyen d’essayer de moins souffrir, tout simplement.

La première fois où ta magie s’est éveillée, alors que tu entrais dans ta septième année de vie, ils étaient encore absents. C’est la babysitter, heureusement sorcière elle aussi, qui fut la cible de tes premiers sorts et elle en informa tes parents d’un simple mot accroché sur le frigo. Tu te demandes souvent pourquoi ils ont voulu un enfant, vu le temps qu’ils te consacrent. En avaient-ils vraiment envie ? Est-ce un accident ? Ou c’est simplement pour faire croire qu’ils réussissent leur vie sur tous les plans et que concilier carrière et vie de famille n’est pas impossible ?

C’est aussi lors de cette année-là qu’ils t’envoyèrent pour la première fois en colonie de vacances, au camp Campbell. Leur but était très simple, ne pas avoir à s’occuper de toi pendant les deux mois d’été où tu n’allais pas en cours, plus communément appelé les vacances scolaires. Ils se débarrassaient de toi en t’envoyant en camp de vacances et tu feras surement pareil pour eux plus tard en les foutant en maison de retraite quand ils auront atteint les soixante-dix ans.

Mais ce camp, même si tu le détestais à ton arrivée, tu as appris à l’aimer, à force d’y retourner chaque année. Perdu en pleine nature, sans wifi ni réseau, des activités que tu trouvais chiantes à mourir, des moniteurs totalement dépassés par les enfants… Mais pourtant tu te sentais bien là-bas, mieux que chez toi. Tu y avais tes amis, tu y vivais des aventures palpitantes, tu enchaînais les conneries avec tes deux acolytes… Puis surtout, les animateurs faisaient attention à toi, bien plus que tes parents. Tu avais beau râler et critiquer toutes les activités proposées par le camp, tu en gardes quand même des bons souvenirs.

C’est même à cause de ce camp de vacances que tu as décidé d’aller à Ilukaan, la plupart de tes amis voulant aller eux aussi dans cette école. Mais bon, il était hors de question d’avouer cela. Tu as donc fait ta rentrée en septembre de cette année, la fontaine t’envoyant chez les Strixyst.