Une nuit fraîche d'hiver, comme on les aime, avec des étoiles plein les yeux, un vent cinglant qui éloigne les moins courageux, un froid agressif qui fait grincer des dents... Ah oui, moi j'adore. Emmitouflée dans mon manteau d'hiver, roulée en boule dans l'herbe, j'ai les yeux rivés sur le ciel, sur les étoiles. Perdue quelque part entre la Licorne et le Taureau, mes yeux dérivent sur Bételgeuse, bien lumineuse ce soir. C'est agréable, je trouve.

Moi j'trouve qu'il fait froid. T'es dans ma tête, toi, comment tu peux avoir froid ? Je sais pas, mais j'ai froid, c'est tout ce qui compte. Si tu l'dis. Je plie mes bras derrière ma tête avant de me coucher par terre. Il fait toujours froid, mais je m'en fiche, je suis clairement pas frileuse et je préfère largement le froid au chaud. Enfin bref. La constellation d'Orion est de toute tellement visible ce soir que je ne pouvais pas louper ça !


J'observe mon croquis. Ouais ça me semble bien. J'ai pris une pause de mon observation des étoiles pour croquer rapidement le faux système stellaire de Nwer. On devrait peut-être trouver un autre nom pour ça. Nan parce que les Nweriens s'en battent peut-être les couilles, mais ça fait un peu bizarre, "faux système stellaire". Nan ? Certes. Mais bon, on verra plus tard.

« Techniquement, la route de Zyneska n'est pas une ligne droite, Lina, donc est-ce qu'on peut vraiment partir du principe que ce schéma est bon ? »

Je me retiens de lui répondre que c'est pas vraiment un schéma, me contentant d'observer mon dessin. D'un côté il a pas tort, mais je ne sais pas comment représenter ça autrement, puisque rien n'est mouvant sur ce brouillon, que je n'ai pas envie d'aider via la magie.

« Ça me paraît pas trop mal. »

Rin hausse les épaules, du mieux que ses épaules de chat imaginaire le permettent. Bon, c'est pas tout ça, mais les étoiles vont pas se regarder toutes seules et Nwer c'est pas pareil !

Je me redresse légèrement en entendant une voix m’interpeler. Fichtre, je ne l’avais pas entendu arriver, avec tout ça… Et puis super… Moi qui espérais que le froid empêcherait les gens de sortir ! Rhaaa, quelle poisse. Je ne réponds pas de suite à la voix masculine, me contentant d’observer discrètement, du coin de l’œil, le nouvel arrivant. Bizarre, cheveux sombres en pointes, couleur difficilement identifiable avec la luminosité, mais ça a l’air de s’approcher du violet… Je fronce rapidement un sourcil devant le look général du gars, légèrement plus vieux, mais visiblement… Disons assez excentrique.

« Ouais, salut. »

Il commence à vouloir discuter, me demande si je viens souvent ici, comme il ne m’a jamais vue et je hausse les épaules. Ouais, normal, habituellement je parviens à éviter les gens, j’aime pas spécialement parler ni côtoyer qui que ce soit, globalement.

« Ouais, mais d’habitude je parviens à partir avant que quelqu’un vienne me causer. »

Qu’on vienne pas me reprocher de ne pas être honnête, ensuite ! Et je suis encore restée sympathique, même si mes propos peuvent paraître cinglants. À une époque, j’aurais simplement répondu « non », avant de me lever et de partir, feignant la fatigue. Mais là, je reste assise, pour le moment, en espérant que ces propos le fassent fuir.

Mais non. Monsieur se couche par terre, les bras croisés derrière sa tête. Je lève les yeux au ciel, blasée. Bon. Je vais devoir trouver un autre moyen de fuir. J’ouvre la bouche pour parler de nouveau, trouver une excuse, mais je suis coupée dans mon élan par une violente quinte de toux. Ah. Je lève les yeux au ciel alors qu’il s’excuse du regard.

« Si t’es malade, fallait rester à l’intérieur, idiot. »

Oh, tu t’inquiètes un peu, Lina ? Non, je ne m’en fais pas pour lui, c’est une façon gentille de le renvoyer chez lui. Ce sera mieux pour lui et pour moi, visiblement. Pfff. Nul.

Le gars ne semble pas ravi de mes propos, ou peut-être au moins de ma dernière phrase. Je fais genre de ne pas le remarquer, ou juste de m’en foutre — ce qui n’est pas faux, en soit, puisque je m’en fiche réellement — tout en écoutant d’une oreille sa réponse. J’ose un ricanement, un sourire moqueur. Il a de la répartie, au moins. Vous serez deux, comme ça ! Bien sûr, je vais pas lui laisser croire qu’il a gagné la bataille. Je hausse les épaules, d’un air négligé, sans lui répondre au début.

Mon absence de réponse lui donne donc le temps de répondre à ma remarque en signant qu’il aime regarder les étoiles et qu’il ne va pas s’arrêter pour un simple virus. C’est une bonne raison, en soit, mais ce n’est pas très sain. M’enfin, j’avouerai que pour fuir des gens, j’aurai sûrement fait la même chose. Heureusement que mon système immunitaire est plus résistant que le sien.

J’observe le ciel lorsqu’il relève la tête, faisant semblant de l’ignorer. En vrai ce n’est pas le cas, je sais déjà quoi lui répondre, mais j’aime profiter du silence nocturne. Et des bruits de la nuit également, lorsqu’il y en a. Je finis toutefois par ouvrir la bouche et lui répondre, ce alors que Rin s’allonge dans la neige.

« J’aime pas les gens et le commun des mortels préfère passer une nuit froide à l’intérieur, dans le chaud. Je ne regrette pas du tout mon choix, je préfère largement le froid de l’hiver nocturne à la chaleur ennuyante des camarades de chambrée. »

J’ai bien noté l’air qu’il avait pris et la décence de ne pas m’avoir renvoyé l’insulte, ce qui me fait me demander si ce n’est pas ce mot exact qui lui a fait perdre son sourire charmeur. Quoiqu’il en soit, je m’amuse bien mieux avec ce genre de réactions qu’avec l’éternel optimisme d’une certaine personne. « Une certaine personne » dont tu tolères désormais la présence. Oui, enfin on s’était rencontrées à la mauvaise époque, aujourd’hui j’essaie de tolérer tout le monde, même si je leur fais comprendre que c’est pas un plaisir, juste pour éviter de me faire des ennemis.

Je finis par baisser les yeux sur mon cahier, reprenant mon crayon. Puisqu’il a l’air de ne plus vouloir faire la conversation et que c’est le meilleur endroit d’Ilukaan pour regarder les étoiles, alors je vais faire un effort et rester. Mais qu’il se taise. Je ne le regarde pas, me contentant de tracer des traits rapides sur ma feuille. Ils s’enchaînent vite, si bien que je finis presque par oublier la présence de l’autre, qui semble se reconcentrer sur ses étoiles. Mais lorsque sa voix résonne de nouveau, il en vient à me faire rater mon trait. Grrrr. Je hausse néanmoins un sourcil à ses propos. Mais ? Il me laisse au début de marbre, réfléchissant à sa phrase. Quelqu’un qui puisse me prouver que les gens ne sont pas si mauvais ?

J’avoue, une fois la surprise passée, ses paroles m’ont fait rire. Mais pas un rire pour se foutre de sa gueule… J’avoue qu’il m’a échappé, un peu malgré moi. Non, c’était du vrai amusement, cette fois-ci. Je ne me rappelle même plus qui était la dernière personne à m’avoir entendu rire, après mon père. Je me calme toutefois très rapidement et ce rire n’a duré qu’un instant, très court, comme remis sous contrôle. Mais suffisamment présent pour que Rin m’observe avec de gros yeux médusés.

« Ok, j’la refais alors : je sais bien que tout le monde n’est pas con ni mauvais. Je sais bien qu’il y a des gens sympas, qui veulent améliorer les choses. Non, moi je n’aime pas l’humanité, tout ce qui la forme. Sans doute que je pourrais m’attacher à des gens, leur faire confiance, les apprécier, mais j’en ai pas envie, parce que ça voudrait dire que je m’attache à une part de cette humanité. »

Je relève la tête vers les étoiles. Bien sûr que je le sais. Même si je ne l’avouerai oralement pour rien au monde, il y a des gens qui ont réussi à se rapprocher, à ne pas juste reculer ou stagner. Même si je fais ma peste avec eux aussi, il est indéniable qu’ils ont réussi à faire quelque chose de mieux. Et de toute manière, rien qu’en voyant mon père et comment je me comporte avec lui, je ne peux pas dire que je suis un individu réellement détestable, associable et sans-cœur. On avoue se créer une carapace ? Juste parce que c’est toi, Orion.

« Mais là où tu te trompes, c’est qu’il ne suffira pas que d’une personne pour me redonner foi en l’humanité. Il suffira d’un seul con pour briser tous les progrès de cette personne. »

Je ne sais pas pourquoi je lui dis autant de choses, ce n’est pas dans mes habitudes. Le froid, la nuit, les étoiles, l’ambiance ? Ou peut-être juste parce qu’il a ce petit quelque chose de bizarre, qu’il semble assumer pleinement ? Bah, ça doit être un peu de tout ça. Mais ça fait tellement longtemps que les gens n’ont pas essayé de me comprendre vraiment… Je crois que j’ai envie de savoir une nouvelle fois ce que ça fait.

Tu veux qu’on te comprenne, mais tu ignores les gens, tu les repousses et tu les délaisses. Tu ne trouves pas que c’est contradictoire ? J’ai jamais dit que j’étais pleine de bon sens et de logique. J’ai juste perdu la foi. J’enlève la poussière et les morceaux de gomme de mon dessin, d’un souffle rapide et habitué, tout en observant mon croquis. Tu arrêtes le sujet ici ? Oui. Je ne suis pas seule et je n’ai pas besoin de te parler, ni à toi, ni à Rin. Mais lui, il l’a compris au moins. Je jette un œil sur le chat, qui s’amuse à dessiner dans la neige. Cette dernière noircit à son contact, sans même s’enfoncer. Encore une preuve que vous n’existez pas, en fait. Pourtant on est là, nous.

Quoiqu’il en soit, je dresse une oreille lorsque le gars se rassied. Je lui jette un regard, alors que le sien est fixé sur moi. Il ne semble pas méchant, ni même de se moquer, et lorsqu’il ouvre la bouche pour me demander pourquoi je ne veux pas m’attacher à quelqu’un, je lui offre un sourire narquois.

« Parce que. »

Je pourrais largement rester sur cette réponse énigmatique et sur ce sourire, mais en vrai, ce n’est pas prévu. J’ai juste envie de le faire marcher un peu, lui faire croire que je ne répondrai pas à la question. Si bien que je baisse les yeux pour reprendre mon dessin, traçant quelques nouveaux traits. Tu es toujours toi-même, en partie, au moins. Héhé, évidemment.

« J’suis sûre que, loin, loin dans l’espace, y a des planètes habitées. Par qui ou par quoi, j’imagine que ça dépend, parce que les chances que ça finisse comme nous sont presque nulles. Et honnêtement, si j’apprenais qu’il n’y a que des humains partout, sur toutes les planètes, je serais frustrée. T’en penses quoi, toi ? Tu crois qu’on aura la preuve que les aliens existent, avant qu’on meure, tous les deux ? »

Changement de sujet niveau cent, activé. Non, non Orion, tu ne comprends pas. Même si ça y ressemble, c’est pas le cas. Je redresse la tête vers lui aussitôt après avoir posé cette question, fermant mon cahier au passage. Je l’observe d’un air neutre, sans moquerie, mais sans douceur non plus.

« Tous les gens ne sont pas des cons, mais ceux qui veulent améliorer le monde ne sont pas encore assez nombreux. Il faut des dizaines et des dizaines d’années avant de pouvoir changer les choses. Tous les défauts de cette société ne disparaîtront pas d’un claquement de doigts et certains ne disparaîtront jamais. Je n’aime pas la société, ce qu’est devenue l’humanité et ce pour quoi elle vit. C’est pour ça que je ne veux pas me rapprocher des gens. Pas tant que ça ne changera pas. »

Cette fois-ci, je ne cache pas un ricanement, mais pas moqueur, pour une fois. Il est un peu gêné, au début, parce que je n’ai plus l’habitude de parler de cela. Ce type a beau ne pas avoir l’air de vouloir se foutre de ma gueule, c’est toujours facile de changer. Enfin, de toute manière, s’il en vient à là, ce sera vite réglé. Mon ricanement se pare finalement de moquerie et de malice, juste avant que je ne me décide à terminer sur une autre note, pour montrer que rien n’était vraiment un changement de sujet.

« Mais qui sait, d’ici là, j’aurai peut-être trouvé le moyen d’aller vivre sur un autre monde, meilleur, celui-là. »

Tu te rends compte que ça fait très « envie suicidaire », non ? Oh. Oui, bon, un peu. Mais bon, parler de suicide après avoir parlé d’autres planètes, ça fait un peu changement de sujet. On verra s’il comprend au pire.

J’ai bien remarqué l’air frustré du gars à ma très courte première réponse, ainsi que le petit bruit qui s’est échappé de sa gorge. Et si je souris intérieurement, je ne laisse rien paraître physiquement. Et comme je finis par répondre — enfin, tourner autour du pot serait plus véridique — il ne se plaint pas. Son regard est neutre, même si je devine qu’il ne comprend pas vraiment où je veux en venir. Pas encore du moins, il attend. Les explications et les réponses à sa question viennent finalement, mais il semble d’abord réagir à ma toute dernière phrase.

Aller sur une autre planète… Techniquement je le peux, mais je ne peux pas y rester indéfiniment, et c’est peut-être ça qui m’agace, finalement. Même si je pense que Nwer n’existe pas, j’avouerai que je préfèrerai y vivre. Là-bas j’ai des pouvoirs, une sorte d’importance, et s’il y a toujours des problèmes, ce ne sont pas les mêmes que sur la Terre. Et je vois mieux comment les briser que nos problèmes humains. Alors je hausse les épaules au gars. Ce n’est ni un oui ni un non, une réponse énigmatique. Un truc qui vient dire : « Ouais, si je le pouvais, mais quelque chose m’attache à cette planète. Et c’est dommage. » Oui, quelque chose comme ça.

Je lui jette un regard en coin lorsqu’il me dit que je n’ai pas tort. Je remarque que son regard est plus froid, ce qui me tire une mine à peu près similaire. Hm ? J’attends la suite. Il a l’air de prendre ça très au sérieux. Quelque part, je ne peux m’empêcher de me demander dans quelle idiotie je me suis mise. Sans doute aurait-il été plus efficace de partir, mais est-ce que tu voulais ? Certes.

La suite ne tarde pas. Il commence à me lister certains des défauts humains et je le regarde avec un air curieux. Lâche et fainéant ? Ce sont donc les premiers défauts humains qui lui viennent ? Perso, ça me ferait sourire à ta place. Oui, mais moi j’attends. Il a pas l’air d’avoir fini. Son regard est toujours aussi sérieux lorsqu’il me demande si abandonner les humains ne me met pas dans le même panier qu’eux. J’avoue, je n’ai pas pu retenir un regard surpris et interrogateur.

Pas spécialement parce que cette phrase en elle-même m’étonne, nan. Juste… Il ne sait rien de moi, on vient à peine de se rencontrer. Certes, je lui ai parlé, mais est-ce suffisant ? J’ai le sentiment qu’il me dit à demi-mot que, si je suis du genre à critiquer et faire pareil, alors je suis comme eux. Qu’une part de lui me juge pour cela, mais sans le dire de vive voix. Et alors que toutes ces suppositions m’assaillent, je me mets à rire. T’es en train de devenir complètement barge, Lina. Tu sais que ça fait bien longtemps que je le suis.

Je ris, me renverse en arrière, la tête dans la neige. Le froid de celle-ci stoppe mon rire et je tends la main, vers les étoiles, directement sur la constellation d’Orion — probablement le plus gros signe qui me dit que c’est faux. J’attends un instant, savoir s’il souhaite regarder dans la direction que je pointe ou non.

« Quand j’étais enfant, j’étais persuadée que loin, loin dans l’espace, derrière la constellation d’Orion, il y avait une planète errante. Cette planète était peuplée, pleine de gens de toutes les espèces imaginables. Et à la même époque, je voyais et j’entendais des choses que j’étais la seule à entendre et à voir. Et je ne te parle pas de magie, là. Quand j’en ai parlé, quand j’en parlais et pendant les années qui ont suivi, les gamins me traitaient de folle. J’étais la gamine qui parlait seule, celle qu’on jugeait, qu’on embêtait et qu’on poussait dans la cour de récré. Ma mère est partie parce que mon père refusait de m’emmener voir un psy. À ses yeux à elle, j'étais juste un nid de honte mais à ses yeux à lui, ce n’était qu’un monde imaginaire de gamine normale. Il avait pas tort. Mais pendant toutes ces années, j’ai vu des choses, j’en ai appris d’autres. Pendant les années qui ont suivi, pareil. »

Je me redresse, secoue ma tête pour faire tomber la neige de mes cheveux. Mon visage est neutre, malgré mon rire précédent. Je lui cache des choses, mais il n’est pas sensé le deviner, pas plus qu’il n’a à les connaître. Tu caches à moitié notre présence ? C’est dommage. Pfff.

« Ce n’est pas un problème de fainéantise ou de lâcheté dont je te parle. Pas plus qu’un problème de caractère. Ce que je reproche à l’humain, c’est la société, dans son ensemble. La valeur de l’argent, l’importance de choses qui n’en valent pas. La logique de ce monde, sa façon d’être. Si j’avais un génie et un seul souhait ? Facile. Je changerai ce monde à la racine. Mais dis-moi, grand malin ? Comment une seule personne peut-elle changer le quotidien de près de huit milliards d’humains ? Même Thanos n’aurait pas réussi à réduire ça assez pour me laisser faire quelque chose. Oui, sans doute pourrai-je arriver dans les rues avec un panneau anarchiste, à gueuler des choses que tout le monde ignorera. Mais j’ai plus intéressant à faire, c’est bête. »

Je reste assise dans la neige, mais cette fois, je rassemble mes pieds en tailleurs. Je l’observe avec un regard un peu moqueur, un peu curieux, et un brin provocateur, un sourire en coin sur le visage. Ouuuh, madame Esprit de Contradiction se réveille. Tais-toi un peu, tu veux ?

« Mais si tu as une idée, vas-y. J’ai passé des jours et des jours à tenter de trouver des idées, des solutions, des trucs vraiment efficaces. J’ai pas vraiment pu recevoir d’avis extérieur parce que tout le monde se fiche éperdument des pensées débiles de la gamine cheloue qui grogne quand on l’approche. Mais comme tu m’as l’air de vouloir entrer dans la cause, je t’écoute. »

Je pose mes coudes sur mes genoux, mes affaires entre eux, avant de poser ma tête sur mes mains. Je ne le lâche pas du regard et j’attends, figée dans cette position, avec la même expression que précédemment. Oui, d’une part, j’aimerais connaître ses limites, mais s’il a vraiment des solutions, je ne vais pas refuser… Sauf si elles sont nulles. Et pour convaincre une fille comme toi que ses idées sont bonnes… J’espère qu’il est pas pressé. Pauvre gosse.