Physique

Si vous croisez Edna au hasard des couloirs de cette prestigieuse école, vous ne la remarquerez pas. Déjà, parce qu’elle fait un mètre vingt, j’exagère à peine, et que c’est rarement pratique de chercher quelqu’un d’aussi petit. Ensuite parce que c’est une jeune fille discrète. Pas timide, discrète. Dans le sens où si vous venez lui parler, elle ne va pas se mettre à rougir comme une crevette en train de cuire et fuir en courant. Non. Par contre elle n’attirera pas forcément votre attention tout de suite. A moins que vous ayez un penchant pour les gens qui font un peu mystérieux, inaccessibles, peut-être qu’elle a un passé troublé, etc. Euh, non, pas vraiment. C’est juste une immense flemmarde en terme de relations sociales. Mais nous détaillerons ça, plus tard !

Pour le moment, intéressons-nous à son allure. Bon, niveau vestimentaire, bah elle porte l’uniforme de sa maison –ici Cervirald- comme tout le monde, mais le week-end elle se laisse aller à porter des robes, souvent de couleurs vives, et à ressortir son ombrelle jaune, comme ses cheveux, par jour de grand soleil, mais elle a aussi la version parapluie. Comme dit plus haut, elle est caractérisée par sa petite taille, sa prestance physique… modeste, on va dire ça, mais également par son faciès fermé. Elle n’est pas spécialement moche, même très mignonne, mais vous aurez du mal à ressentir la moindre chaleur face à ces yeux bleus qui ont l’air de mélanger la fatigue et l’indifférence la plus absolue face au monde qui l’entoure. Edna est une jeune fille presque intimidante. Presque, hein, n’exagérons pas non plus, c’est juste une sorcière de 15 ans qui vous arrive au torse.

Mais au-delà de ça, Edna est, comme pas mal de gens en vérité, parfois traversée par des moments de folie, d’intense énergie. Quelquefois, ça lui arrive de sautiller partout, de courir, de chanter, de danser. C’est le moyen pour son corps de ne pas finir nécrosé par le manque d’activité, même si, par on ne sait quel miracle, elle possède une corpulence ordinaire malgré son aversion pour les activités physiques. Sa voix est à l’image de tout le reste de son corps : mignonne, discrète, mais cassante quand on y prête attention. Les taquineries qui en fusent de manière totalement gratuite sont souvent réceptionnées avec la même surprise et la même douleur qu’un coup de pied dans les côtes. Pas besoin d’être mastoc pour s’imposer quand il faut.

Caractère

Je pourrais vous intriguer en vous racontant que le caractère d’Edna, si on se rapproche un peu, est complètement différent et dissonant de son physique. Eh bien vous allez être déçus, mais non. Ça se voit dans ses yeux : Edna est caractérisée par une flemmardise féline. Elle est pire que votre chat, s’interdisant la moindre activité physique qui ne soit pas rentable, évitant de se fatiguer quand bien même on ne dirait pas non à son aide. C’est la première raison qui fait que la jeune fille n’a pas spécialement beaucoup d’amis à l’école. Son amitié n’est pas difficile à obtenir, son affection c’est une toute autre histoire, mais ça reste relativement abordable. Par contre, vous êtes tellement pas prêts pour le niveau de je-m’en-foutisme de cette demoiselle. Le seul moment où elle va aller d’elle-même aider autrui, c’est quand une personne est blessée -ce n’est pas pour rien qu’elle est à Cervirald- mais si vous placez un quelconque espoir en elle… vous allez attendre longtemps.

Cela étant, la jeune Edna n’est pas sans nuances. Elle est même intéressante, si c’est le genre de personne qui vous attire d’habitude. Elle est studieuse, par piété filiale essentiellement, mais également artiste à ses heures perdues ! Lest arts culinaires –qu’elle affectionne tout particulièrement- mais également le dessin ! Elle possède également un sens de l’humour… que beaucoup n’apprécient pas, mais qui est appréciable, à base de taquineries, voire même de grosses tacles sur la corde sensible, de petites farces par ci par là. Je conçois qu’être spectateur est en général plus drôle qu’être victime. Mais, comme dit plus tôt, il y en a à qui ça plaît. On passera sur leurs probables penchants atypiques, mais il y en a.

Evidemment, la jeune sorcière a aussi un bon fond. Ce n’est pas pour rien qu’elle est dans la maison plutôt orientée vers la magie de guérison. Elle voue un profond amour pour sa famille, qu’elle voit rarement, mais avec qui elle parle très souvent, et si –par une journée beaucoup trop exceptionnelle pour arriver un jour- vous la placez devant le miroir du Risèd, vous la verrez adulte, entourée d’un mari aimant et d’enfants espiègles. Voilà la seule ambition d’Edna, le seul souhait à long terme qu’elle caresse du doigt. Simplement une famille qui l’aime, qu’elle aime, et des enfants, des petits enfants, à qui elle espère pouvoir donner autant d’amour qu’elle en a reçu elle-même. Voilà qui est cette petite personne que vous croisez parfois dans les couloirs sans qu’elle prête attention à vous.

Histoire

Et c’est parti pour faire un tour dans la vie fantastique d’Edna Yulind ! Ou pas. Ouais, globalement les premières années de sa vie, jusqu’à ce qu’elle arrive à Ilukaan, sont pas super intéressantes. Ce ne sont pas des mauvaises années, hein. La petite Edna est née le 20 novembre 2003, dans l’une des principales de la province d’Alberta, au Canada : Calgary. C’est une sorcière de sang pur, à savoir que toute sa famille est passée, et passera un jour, à Ilukaan, sauf imprévus. Son père, Kurt, ainsi que sa mère, qui s’appelle elle aussi Edna, travaillent dans l’étude des créatures magiques canadiennes. Les immenses forêts et les glaciers recèlent des secrets bien cachés dans ce domaine. Le grand frère de la petite sorcière, Jack, bien plus vieux qu’elle -24 ans- accompagne également ses parents dans cette tâche, car il partage leur passion et c’est le cursus qu’il a suivi dans ses années à Ilukaan, sans pour autant poursuivre après ses ASPIC. Des baroudeurs dans l’âme, donc, qu’Edna a suivi avec plaisir lorsqu’elle était encore enfant, mais depuis son entrée dans l’école de sorcellerie, elle avoue bien volontiers ne pas être plus intéressée que ça par les créatures magiques et s’intéresser à d’autres domaines.

D’ailleurs, en parlant de son arrivée à Ilukaan. Celle-ci se passa de manière très classique, bien que le hibou chargé de lui transmettre sa lettre d’admission eut un peu de mal à retrouver la petite famille au milieu des forêts de pins du centre canadien. La nouvelle fut accueillie avec joie par tout le monde, bien qu’elle ne surprit personne. Une certaine tristesse gagna par après le cœur des Yulind. Ils allaient devoir se séparer de leur petite chérie pendant un moment, ne pouvant que rarement la revoir durant toute sa scolarité. Mais c’était un mal nécessaire pour que, elle aussi, devienne une grande sorcière comme ses parents et son frère bien-aimé. Frère qui, d’ailleurs, est celui qui a offert à Edna sa peluche de Cooper, le Raton-Laveur avec des bois de cerf. Un heureux hasard, d’ailleurs, que la jeune fille soit prise dans la maison Cervirald avec un tel porte-bonheur.

Car oui, aux premiers instants à l’école d’Ilukaan, Edna fut désignée comme appartenant à la maison couleur d’émeraude. Une décision qui l’enjoua, car sa mère, avant elle, fut envoyée à Cervirald également. Armée de sa baguette d’épicéa, achetée quelques jours avant comme le reste de son matériel, elle était maintenant seule, privée de sa famille, dans cette école qui lui réservait pourtant un brillant avenir. Mais la solitude surpassa bien vite son émerveillement, et les premières semaines furent particulièrement difficiles. Mais, de cette époque, elle récupéra son goût pour la solitude et son aptitude, surtout, à y faire face sans broncher désormais. Désormais en troisième année, elle est plutôt fière de son parcours scolaire jusqu’ici, et sa famille également.

Elle prit comme option, en premier lieu, l’étude des moldus. Appréciant voyager, elle préfère assurer ses arrières en apprenant où elle va mettre les pieds plus tard, en plus d’avoir une certaine curiosité pour ceux nés sans pouvoirs magiques. Sa deuxième option fut, sans hésiter, le soin aux créatures magiques. C’est vrai que, non, elle n’est pas passionnée comme le reste de sa famille dans le domaine, mais d’une part, si elle veut retourner quelques années avec eux après ses études… faudra bien être utile à quelque chose ; et de deux, elle a tellement baigné là-dedans dans son enfance que ce serait du gâchis de se priver d’avoir des points gratuits.

Voilà où nous en sommes dans la vie de la petite Edna. L’année se termine bientôt, les examens approchent, mais elle est confiante dans ses capacités. En plus, l’été arrivant, ce sera l’occasion de retrouver ses proches et cette perspective la rend bien plus heureuse qu’elle ne peut le laisser paraître. Toujours assez solitaire depuis son arrivée dans l’école, elle commence tout de même à caresser l’idée de se sociabiliser un peu plus. Les années qui lui restent s’annoncent longues si elle ne commence pas à se faire des amis.