Physique

Prenez un Philippin aux ancêtres Espagnol et une Canadienne, je peux vous assurer que ça ne donne pas une paëlla à la poutine.

> ALLURE GÉNÉRALE :
Mabel se tient toujours droite, le menton haut, déformation due à la danse. Elle possède une cambrure naturelle qui peut lui donner un air provocateur, mais elle n’a pas demandé ça à ses lombaires qui du coup la font souffrir. Elle marche d’un pas affirmé et aime en jouer quand elle passe dans les couloirs un sourire aux lèvres. On ne se souvient pas forcément de son prénom, ni du timbre de sa voix mais on se souvient facilement de l’aura et du parfum qu’elle laisse derrière elle.

> SILHOUETTE :
Mabel est une sportive, sa silhouette forme un 8 gracieux avec des épaules musclés et une taille bien marquée. Les bras fins, les jambes fortes, on peut facilement deviner que c’est une danseuse. Elle n’a que très peu de poitrine, ce qu’elle a déploré pendant un moment et qui maintenant fait partie de ses fiertés. Elle compense par des hanches généreuses. Son ventre est plat mais pas d’abdos marqués, juste plat.  

> PEAU :
Son teint est basané, d’une couleur caramel harmonieuse. A tendance sèche, elle en prend quand même soin et adore se badigeonner de crème et rester des heures avec son masque sur le visage.

> VISAGE :
Elle possède un visage rond au trait encore un peu enfantin quand ils ne sont pas légèrement modifiés par le maquillage. Ses yeux en amande et de couleur ambrés brillent toujours d’une lueur joyeuse. Son nez légèrement est court, légèrement écrasé. Ses pommettes hautes et son sourire facile lui donne un air espiègle facilement. Ses lèvres son fines, ses sourcils droits et très foncés.

> CHEVEUX :
Une cascade brune et ondulée encadre son visage et lui arrive entre les omoplates. Ses cheveux sont épais mais deviennent tout raides en cas de pluie.

> STYLE VESTIMENTAIRE :
Pendant la semaine, Mabel porte son uniforme avec soin et sophistication. Après quelques années passées à l’appréhender, elle arrive maintenant à ressembler à quelque chose dedans, grâce à une jolie coiffure et quelques accessoires.
Le reste du temps, Mabel favorise les vêtements colorés.

Caractère
Mabel est une personne qui vit sa vie à 300%. Dans les bons comme dans les mauvais moments. Carpe Diem. D’un naturelle sociale, aller vers les autres, profiter de sa journée entourée de ses amis, vivre milles aventures en 24h lui va plutôt bien. Passionnée par tout ce qu’elle fait, c’est vrai que quand on l’entend parler de ses journées, on pense rapidement qu’il s’est passé beaucoup de chose extraordinaire. La sortie au café en terrasse devient la rencontre avec l’un des 56 hommes de sa vie juste par un échange de regard. C’est comme si tout ce qu’elle vivait, était tourné sur le mode « ultra ». Ça ne lui apporte pas que des bonnes choses. Le problème de l’émotivité est aussi que le moindre problème semble inévitable et insurmontable, alors il est vrai qu’elle peut se laisses aller à la morosité, la remise en question, rien qu’elle n’arrive pas à soigner par une sortie.
Ses passions sont sa raison de vivre autant que ses amis et sa famille. Tout a besoin de la chambouler, de l’émouvoir, de la transporter pour avoir un intérêt à ses yeux. Ça marche pour tout et tout le monde.  

Rire plus fort que les autres, parler plus longtemps que les autres, les emporter avec soi dans ses aventures c’est aussi un moyen de s’occuper d’eux et non plus d’elle. Vivre à 300% ça permet de vivre à 150% pour soi et 150% pour les autres. La curiosité de l’autre la pousse à écouter pendant des heures ses amis, les aiguiller même en étant de mauvais conseil et apprendre à les connaître. Malgré tout, la bienveillance n’a de bon que parce que la personne en face n’a pas de mauvaises intentions. Superstitieuse, naïve et très peu au courant de comment fonctionne l’ironie et le sarcasme il lui arrive de se faire avoir par les autres. Un air convaincu lui paraîtra toujours honnête : grave erreur.  Quand elle comprend qu’on s’est moqué d’elle, les réactions sont variables. Si elle vous appréciait bien, elle ne dira rien, fera bonne figure et sera déçue. En revanche si déjà elle vous sentait moyen, vous risquez de passer un sale quart d’heure. Et ce sale quart d’heure risque de durer tout le long de votre scolarité.

Car il y a toujours une ombre à la lumière. Tout n’est pas toujours tout rose dans le cœur de notre petite Canadienne. Mabel demande une certaine dose d’attention et la réclame facilement par une bonne séance de bouderie. Elle est également facilement déstabilisée par les gens qui ont un caractère plus prononcé et qui ont l’air sûr d’eux. Non elle n'est pas tant grande gueule que ça. Elle ne mord pas et ne se vante pas d'être une femme forte, elle n'en aurait pas le courage. En fait ... elle n'a pas de courage du tout. Elle ne fait pas bien la maline deux minutes dès qu’il s’agit de faire quelque chose de vraiment dangereux (la catégorie « dangereux » étant rapidement atteinte de son point de vue). Pendant plusieurs années, elle était plutôt suiveuse que meneuse et ne voulait pas faire beaucoup de vague surtout qu’elle ne connaissait pas grand-chose au monde magique, alors il lui arrive d’avoir toujours des réflexes de protection et de se taire face à l’inconnu, de s’effacer pour ne pas déranger chose qui se remarque assez facilement.

Rien de nouveau sous le soleil.

Histoire

C’est assez difficile pour une enfant de 11 ans d’apprendre qu’elle n’est pas normale quand la seule chose qui compte c’est de se fondre dans la masse de peur de se faire remarquer en entrant au collège.

Mabel était considérée, par son entourage, comme une boule de vie, elle n’avait pas franchement envie d’être mise en avant ni même d’être décrite comme différente. En fait elle détestait être différente de son grand-frère et ses grandes-sœurs, elle l’avait toujours su qu’elle était différente. Maternelle, primaire, c’est difficile d’expliquer pourquoi dès qu’on pleure ou qu’on s’énerve des meubles se renversent et les piles de papier explosent sur le bureau de la maitresse…

Mais essayons de revenir au début. Posons les bases et parlons ensuite de la magie.

Mabel Láñez voit le jour un 12 Juin en milieu de mâtiné. Elle est la petite dernière d’une famille avec 3 enfants. Dan 8 ans, Sarah 6 ans et Lara 2 ans. James, le père de famille, s’était installée au Canada à ses 23 ans pour continuer ses études après avoir quitté les Philippines et a rencontré Jillian à la fac, avec qui il décidera de fonder une famille. Ce petit bout de bébé grandit alors entre Victoria au Canada où elle construit son quotidien et Cebu où elle passait la plupart de ses vacances de fin d’année avec ses grands-parents. Alors voilà, Mabel était une petite fille souriante, aimante, douce, généreuse et passionnée. Peut-être un peu plus bruyante que ses camarades, beaucoup trop émotive mais en dehors de ça, il n’y avait rien qui laissé présager un sort un petit peu particulier.

Le premier épisode de « crise à répercutions étranges » (appelons-les comme ça) avait du être durant l’un de ses premiers cours de danse classique. 6 ans, a entendre pendant 1h30 de cours que de toute façon, elle était trop petite, qu’elle n’avait pas la carrure d’une future étoile et qu’elle n’avait pas de grâce, ça a de quoi frustrer un enfant dont le rêve était de monter sur scène.  

« Mademoiselle Mabel, vous devriez vous mettre sur le côté pour regarder vos camarades et essayer de comprendre ce qu’on vous demande. »

Après avoir encaissé toutes les remarques sans broncher, la seule chose qu’elle réussit à sortir ce fut « non ». Un « non » qui lui valut un silence de mort et une nouvelle ribambelle de critiques qui la fit craquer, et qui donna un miroir brisé et un changement d’école de danse. Et ce ne fut pas le dernier. Je vous avais dit qu’elle était trop émotive.


Alors voilà. Être différente des autres, être différente de sa famille même si beaucoup d’enfants rêvent d’entendre qu’ils possèdent des pouvoirs, Mabel elle, n’était pas du tout enchantée. Pas plus enchantée de voir un inconnu rappeler à ses parents qu’ils avaient une enfant pas normale qui leur posera surement pleins de problèmes.
C’était surement pour alléger ses parents qu’elle avait finalement décidée de rejoindre cette école à l’autre bout du pays. Malgré les mots rassurant de sa mère et de son père qui lui assuraient qu’elle avait le choix. Elle savait au fond d’elle qu’ils seraient plus soulagés de la savoir là-bas.

Alors adieu quotidien et adieu Victoria, bonjour Ilukan.

Trop de monde. Trop grand. Trop de yeux tournés sur elle. Elle détestait déjà cet endroit, elle voulait disparaître.

Elle ne comprenait déjà pas la moitié des choses qui arrivaient dans sa vie mais alors là … Debout dans la foule elle observait tous les autres premières années qui avaient l’air de parfaitement savoir ce qu’il fallait faire et étaient a priori déjà dans des familles de sorciers qui connaissaient tout et tout le monde : elle les détestait ceux-là aussi. Elle avait l’impression d’être la seule, arrivée devant la fontaine, a ne pas être à sa place et surtout a être terrifiée. Quand le directeur l’invita à se pencher au-dessus de la fontaine, elle avait juste peur qu’on l’y pousse pour se moquer. C’est dire à quel point, elle n’avait aucune idée de ce que ça pouvait représenter.
Finalement, il fallait bien le faire, alors doucement elle s’y est penchée et a vu apparaître cet ours rassurant et fort au-dessus d’elle. L’ours qui allait lui ouvrir les portes de quelque chose de bien nouveau, assez effrayant mais beau en fin de compte.

Je vous rassure, 6 ans après, elle ne déteste plus cette endroit ni les gens qui y sont (bon peut-être juste quelques uns). La première année avait été difficile, c’est sur. Être née-moldu ce n’est pas forcément toujours de tout repos. Apprendre à vivre une autre vie à 11 ans, ce n’est pas un exercice facile. Mais elle avait rencontré des gens dans le même état d’esprit qu’elle, ou d’autres qui avaient vécu la même chose mais qui maintenant étaient à l’aise avec tout ça. Elle avait surtout appris à accepter que, oui, elle n’était pas pareil que sa famille mais que non ça ne faisait pas d’elle un membre à part de la famille.

Oh elle est toujours pareille, émotive, capricieuse et souriante mais les miroirs n’explosent juste pas tout le temps maintenant.