Physique

Katie est une jeune fille qui n'a pas encore totalement terminé sa croissance – du coup, elle espère bien prendre quelques centimètres d'ici là. (Mais entre nous, c'est pas franchement gagné.) Elle est petite, relativement maigre, sans vraiment de formes non plus – somme toute, plutôt un corps androgyne que vraiment féminin. Pas que ça la dérange, à vrai dire, ça lui convient presque mieux comme ça. Elle ne semble pas énormément musclée, préférant largement rester tranquillement assise (affalée serait un meilleur mot) dans son lit à regarder des séries plutôt que d'aller faire du sport ; pour autant, elle a une force physique assez surprenante. Mais semble n'est qu'un mot, car en réalité, des muscles, elle en possède – pas en surnombre, pas en grande importance, mais largement assez pour être excellente dans son sport favori, aka l'escalade. Elle est également souple, dû à sa longue pratique de la danse.

Sa peau a une carnation relativement claire, surtout dû au fait qu'elle ne sort pratiquement jamais dehors. Car bon, l'hiver, elle tombe malade, et l'été, elle choppe des insolations ; alors elle part du principe qu'on est jamais mieux ailleurs que chez soi. Car quand elle ose pointer le bout de son nez dehors – au moins en été – elle arrive à bronzer après une petite étape obligatoire à la case coup de soleil. Elle se retrouve par la même occasion rapidement couverte de tâches de rousseurs. Sa peau est en général assez sèche, surtout au niveau de ses mains – mais elle ne prend pas vraiment le temps de s'en occuper ou de mettre de la crème hydratante, donc elle laisse ça comme ça. Par ailleurs, elle a tendance à se ronger les ongles, alors ils sont toujours mal taillés et mordillés de partout.

De la même manière, elle ne s'occupe pas vraiment de ses cheveux. Pas qu'elle ne les lave pas régulièrement, bien sûr – mais ils sont coupés un peu n'importe comment, et retombent aléatoirement sur ses yeux et autour de son visage. Elle va rarement chez le coiffeur (parce que bon, elle a autre chose à faire dans sa vie, elle dira), alors ça ne risque pas de s'arranger. Du coup, pour qu'ils ne la gênent pas, elle les attache en queue-de-cheval, ou met un serre-tête. Ça lui arrive parfois de les couper elle-même, aussi. Ses cheveux sont d'ailleurs châtains, sans vraiment de particularité à ce niveau.

Elle a des joues encore un peu rondes et un nez un peu retroussé. Ses yeux d'un marron commun paraissent souvent plus grands à cause des lunettes rondes qu'elle porte. Elle a des traits fins, peu marqué mais très expressifs ; quelque soit le sentiment qui la domine, il sera facilement visible sur son visage. Son regard y aide beaucoup – selon son émotion, il peut illuminer ou assombrir son expression. On dit qu'un regard peut tuer, croyez-moi qu'un de ses regards noirs ou plein de colère peut facilement donner envie de fuir. Surtout que, malgré son apparence presque fragile, elle est bien plus dangereuse qu'il n'y paraît.

Elle aime sourire, qu'on ne s'y trompe pas – elle ne le fait juste pas tout le temps, et que personne ne vienne lui faire de remarque là-dessus, merci bien. Ceci dit, quand ses lèvres s'étirent, une légère fossette apparaît sur sa joue droite. Ah, faites attention, aussi – elle a une mâchoire assez puissante. Et elle mord. (Disons, occasionnellement, quand les choses vont beeaauuucoup trop loin.)

Bien qu'elle aime s'affaler sur son lit avec son ordi sur ses genoux et qu'elle soit un peu près capable de s'endormir dans n'importe quelle position – pourvue qu'elle soit fatiguée – elle se tient toujours droite quand elle marche, regardant devant elle – ou son portable. Elle a le pas léger, une manière de marcher tranquille mais fait peu attention où elle va et fonce parfois dans les gens sans les voir. Où qu'elle soit, elle ne prête qu'une vague attention à son entourage – sauf lorsqu'il est constitué de ses proches, qui auront alors toute (si elle n'est pas occupée sur son ordi) son attention.

Au niveau de son uniforme, elle porte autant le féminin que le masculin, selon son envie du jour. Ça peut aussi, certaines fois, lui arriver de changer entre la jupe et le pantalon dans la journée (parce ouais, parfois il fait plus froid que prévu. Ou plus chaud. Bref, vous voyez le topo). Sinon, de manière habituelle, elle porte un peu près de tout – pantalons, jupes, robes, t-shirts, vestes, pulls, elle a une garde-robe relativement simple, aux couleurs basiques et souvent unies, et une petite préférence pour le vert. Elle ne porte que très peu de bijoux, un pendentif de temps en temps mais rien de plus.

Et elle vit accroché à son ordinateur, et à a son portable. Donc elle se trimbale plus ou moins toujours avec.

Caractère

Quelque chose qui se remarque facilement chez Katie, c'est sa curiosité. Elle aime tout savoir, tout apprendre, pose sans cesse des questions dans l'optique d'approfondir encore et encore ses connaissances. Lorsqu'elle se lance sur un sujet, elle y va à fond et cherche toutes les informations possibles dessus. Et lorsque ce sujet lui plaît, elle en parle en long, en large et en travers. Elle est passionnée, et l'objet de sa passion se remarque rapidement tant elle peut être bavarde sur ce point là.

Un de ses points forts vis-à-vis de ça, est qu'elle apprend vite, facilement – elle est également autodidacte et la plupart de ce qu'elle a apprit, elle l'a fait seule. Elle prend les connaissances qu'elle veut où elle veut, et ne fait pas forcément attention à ses cours. Pas qu'elle soit une mauvaise élève – à vrai dire, elle est largement dans la moyenne. Seulement, lorsque ça ne l'intéresse pas... Eh bien, il ne faut pas l'espérer voir travailler cette matière avant la veille de ses examens. Elle tient tout de même à avoir des notes correctes – question de fierté – mais se contente de faire le minimum requis, rien de plus.

Fière, elle l'est donc – elle n'apprécie pas qu'on veuille la remettre à sa place, qu'on puisse dire qu'on sait mieux qu'elle, qu'on est plus doué qu'elle. Plus que tout, elle veut prouver qu'elle est capable, qu'elle sait, qu'elle vaut quelque chose. Il est hors de question pour elle de laisser quelqu'un ne serait-ce que prétendre le contraire – au fond, elle a certainement un besoin de reconnaissance assez fort, surtout dirigé vers sa famille. Pour autant, elle n'a pas de complexe d'infériorité – elle sait ce qu'elle vaut, ce dont elle est capable, et n'a pas peur de le montrer. De plus, elle reconnaît facilement l'intelligence et les capacités des autres – amis comme adversaires. Après tout, qu'y a-t-il de mal à saluer le génie lorsqu'on le rencontre ?

Pour continuer sur la même lancée, Pidge est également très inventive, débrouillarde même. Avec tout ce qui peut tomber sous sa main, elle ne cesse de créer et de chercher de nouvelles amélioration à ce qu'elle a déjà. Si son ordinateur est fait main avec des pièces qu'elle a récupéré elle-même, son portable est sans cesse modifié par ses soins afin d'avoir plus de capacités que celles de base. Elle ne s'arrête jamais vraiment – si elle a une nouvelle idée, un nouveau sujet d'expérience, il lui faut tester, encore et encore, jusqu'à la réussite. Car elle n'accepte pas l'échec – alors avec toute l'obstination dont elle est capable, elle continue, quitte à en sacrifier son sommeil – sans regret aucun.

Obstinée, têtue, sont des mots qui pourraient donc également la décrire. Elle n'aime pas baisser les bras, elle n'aime pas qu'on lui dise qu'elle a tort, et se bat bec et ongle pour qu'on lui dise juste qu'elle a raison. Et quand elle a une idée en tête, rien ne pourra vraiment la faire changer d'avis – sauf elle-même, bien entendu. Elle n'est pas forcément colérique, mais quand on la titille sur certains sujets – notamment la famille parce que oui, la famille, c'est sacré – elle part au quart de tour ; il peut parfois devenir difficile de la calmer, du moins tant que le sujet n'est pas réglé et la situation arrangée.

Quelque chose qui se remarque très vite avec elle, c'est qu'elle est très, très sarcastique. Elle ne peut jamais s'empêcher de faire des remarques ici et là – comme on dit, elle lance son sel sur les gens. Et ça, elle le fait avec tout le monde, amis, connaissances, et personnes détestées. Un peu d'égalité, ça ne fait de mal à personne, n'est-ce pas ? Bien évidemment, avec ses amis, elle est plus souvent taquine que pleine de sarcasme et d'ironie – elle aime embêter les gens, et rire d'eux et avec eux sans aucune méchanceté.

C'est un côté très enfantin qu'elle peut avoir ici – faire des bêtises ne la dérange pas, surtout quand c'est motivé par son besoin de tout savoir, encore plus si on lui lance un défi. Car elle aime être mise au défi – après tout, c'est un moyen de prouver qu'elle peut, n'est-ce pas ? Mais plus que tout, elle aime donner des défis – surtout pour les gages qui viennent après, lorsque le défi est perdu. Elle se montre toujours très imaginative – et évidemment, plus c'est embrassant, mieux c'est, n'est-ce pas ?

Dans ses relations sociales, Pidge ressemble à un électron libre – souvent, elle peut simplement rester seule. Pourtant, pour peu qu'un caractère lui plaise ou qu'elle ait juste un coup de cœur amical sur une personne, elle peut également s'attacher extrêmement vite. Si elle n'est pas particulièrement douée avec les gens – à quand le manuel qui nous explique comment entretenir des relations avec autrui, franchement – elle a une réelle volonté d'aider et de soutenir ses proches. Eh bien que maladroite, quitte à parfois blesser involontairement ses proches, elle est surtout profondément motivée par une envie de les protéger. Pas qu'elle puisse faire vraiment grand-chose, parfois – mais elle a juste sincèrement envie de les voir heureux (qu'elle puisse continuer de les taquiner et emmerder sans avoir peur de commettre une maladresse, bien entendu).

Pour autant, elle n'est pas du genre à se confier facilement. Elle a même tendance à tout intérioriser et garder pour elle, gardant un visage souvent joyeux ou un sourire sarcastique. Elle ne se sent pas à l'aise à l'idée de poser des mots sur ce qu'elle ressent réellement, aussi elle préfère laisser les choses couler. C'est pour cela aussi qu'elle a tendance à montrer plus facilement de la colère que de la tristesse, la première émotion camouflant et étouffant la seconde, gardée elle au fond de son cœur. Cela la pousse parfois à se montrer impulsive, bien qu'elle ait pourtant tendance à réfléchir et établir des stratégies avant d'agir. Car si elle est réfléchie, c'est également quelqu'un capable de s'adapter très rapidement à de nouvelles situations – mais toujours avec plus de difficultés avec les gens (c'est que ça a des émotions, ces machins-là). Cela va de paire avec sa débrouillardise, après tout.

Au fond, Pidge n'est qu'une adolescente plutôt joyeuse, passionnée, au sarcasme facile et dotée d'une sacrée obstination, souvent maladroite avec son entourage mais profondément sincère dans ses actions envers eux.

Histoire

La nuit est tombée depuis plusieurs heures déjà. Le temps des rêves est lui, arrivé, et doucement s'approprie l'esprit de chaque personne endormie. L'un voit son vœux le plus cher se réaliser, l'autre vit des aventures palpitantes dans un monde imaginaire et merveilleux ; un dernier enfin sombre dans ses plus terribles cauchemars, et peut-être se réveillera en sursaut.

Pour une fois, tu ne t'es pas couchée trop tard – tu as réussi à éteindre ordinateur et portable pour attraper un repos bien mérité. Les respirations de tes camarades de chambrée t'ont bercée, et lentement tu t'es enfoncée dans un sommeil de plus en plus lourd, comme il t'es habituel. Et comme tout le monde ici, toi aussi tu te mets doucement à rêver ; mais pas d'aventures incroyables, de douceurs colorées ou de monde de noirceurs pour toi ; non, ce soir, tu rêves en et si.

Et si ta vie avait été différente ? Et si tu étais née à un autre moment, un autre jour, un autre pays ? Dans une autre famille, une autre époque ? Tant, tant de choses pourraient changer...

Florence, Italie, 3 avril 2003.

C'était une belle journée, ni trop chaude, ni trop froide, au sein du quartier magique de Florence, ville de Toscane, région d'Italie. Quinze heure venait de sonner, et avec eux les premiers cris de Katie avaient retenti. Déjà petite, déjà légère, mais déjà capable de se faire entendre. Ses parents rirent, sourirent, pleurèrent peut-être pour la naissance de leur deuxième enfant. Son frère devait sûrement la regarder avec curiosité – du haut de ses quatre ans, peut-être n'arrivait-il pas à appréhender l'entièreté de la situation – ou peut-être que si. Mais elle n'était qu'un bébé, qu'un nouveau-né, incapable de comprendre.

Mais elle se trouvait déjà au sein d'un foyer aimant.

Du fond de ton sommeil, ça te fait sourire, de penser à ça. Toi, tu n'as aucun souvenir de ta naissance – qui pourrait en avoir ? – mais tu te souviens des rires de ta mère, de l'histoire encore et encore racontée par ton père, des taquineries de ton frère. Tu te souviens de ça, et tu te sens aimée, voulue – désirée, peut-être. Tu n'étais peut-être qu'un nouveau-né, mais tu avais déjà ta place, au fond.

Florence, Italie, années 2003 à 2010.

Comme tous les enfants, Katie apprit peu à peu à marcher, à parler, à communiquer avec son entourage – à rire, à pleurer, à se tromper et à réussir. Les premières années, elle était tranquillement accompagnée par ses parents, Samuel et Colleen, et son frère Matthew. Sa famille étant sorcière – ses deux parents tous deux de Sang-Mêlés – la magie était quelque chose de parfaitement normale à ses yeux d'enfants émerveillés par tout et rien. Une fois ses deux ans révolus, le père comme la mère se décidèrent cependant à reprendre à temps plein leur emploi. L'un travaillait comme astronome et voyageait beaucoup pour le bien de ses recherches ; l'autre était médicomage et très occupée par son travail qui lui prenait beaucoup de son temps.

Mais Katie n'y fit tout d'abord que peu attention – après tout, son frère était encore là, et elle le suivait partout comme un petit poussin, s'accrochant à lui à la moindre perte d'équilibre et buvant le moindre de ses mots. Puis, petit à petit, elle se mit à comprendre que ses parents étaient moins présent, à mesure qu'elle était encadrée par une nourrice. Cela la fit d'abord pleurer, crier, bouder – mais là aussi, elle comprit doucement la nécessité pour ses parents de partir travailler et de ne revenir que le soir, parfois si tard qu'elle était déjà couchée. Évidemment, son frère fut celui qui fut le plus utilise à cette réalisation – parce qu'il était bien l'une des seules personnes qu'elle écoutait.

Et doucement, elle l'accepta, et cela devint habituel. Ne plus beaucoup voir ses parents et profiter de chaque instant où ils étaient présents, pour leur faire des câlins, écouter leurs histoires, leur raconter ses exploits – cela devenait ses moments privilégiés avec eux. Leur parler de ce qu'elle avait appris de nouveau, aussi – car quoi de mieux que de piquer les livres de la maisonnée pour s'instruire sur des sujets divers, quand bien même un certain nombre de mots étaient incompréhensibles pour elle ? Quoi de plus intéressant que de démonter tous les objets, électroniques ou non, qui lui tombaient sous la main, quand bien même elle n'arrivait que trop peu à les reconstruire ensuite ? Elle apprenait, elle comprenait un peu mieux son monde, et il la fascinait.

Alors elle en parlait à ses parents, à son frère, à sa nourrice, à ses camarades d'école lorsqu'elle y entra – elle ne cessait de babiller sur tout ce qu'elle apprenait, avec des étoiles dans les yeux et une hâte certaine de continuer sur cette voie. L'avantage qu'elle avait de connaître la magie, de vivre au sein du quartier magique de Florence, était que son monde lui semblait encore plus emplit de connaissances à découvrir – de choses cachées qui n'attendaient qu'à soudainement se retrouver en pleine lumière. Cela la passionnait réellement, et elle ne pouvait qu'attendre avec hâte d'en apprendre plus.

C'est dans cet esprit qu'elle entra à l'école, alors âgée de six ans. Le quartier magique de Florence avait la chance de posséder un nombre assez élevé de familles sorcières pour avoir permit l'ouverture d'une école primaire, permettant aux enfants d'y faire leurs premiers pas scolaires avant leur intégration à une école de magie. Son frère y étant allé avant elle, Katie ne s'inquiétait pas outre mesure. Mais son caractère et surtout sa tendance à beaucoup trop parler de toutes les connaissances qui la passionnaient et qu'elle avait acquises auparavant par ses lectures agaça rapidement ses camarades et elle se retrouva rapidement seule au sein de sa classe. Si ce rejet l'attrista d'abord, la colère fut l'émotion qui prit place dans son cœur par la suite – cela, plus une certaine méfiance dans ses relations.

Cela ne dura heureusement pas – lorsque son frère reçut ses lettres et prospectus pour les écoles de magies et choisit d'entrer à Ilukaan, il fut rapidement décidé par les deux adultes de la famille de déménager à Bloombury, le village avoisinant le campus. Bien qu'attachée à son pays natal, Katie prit ce déménagement avec une hâte certaine de découvrir de nouvelles choses. Elle savait qu'elle pourrait retourner dans les environs à chaque vacance, et passer ainsi du temps chez ses grands-parents. Toute la famille prit également le temps le temps de bien apprendre l'anglais – langue que Sam comme Colleen connaissaient déjà et dont ils avaient vaguement appris les bases à leurs enfants.

Tout déménager fut une expérience dont Pidge se souvenait pourtant – surtout parce que ce fut à cette occasion qu'elle fit sa première magie. Rien de bien spectaculaire, pourtant – elle descendait un petit carton contenant ses livres, qu'elle avait insisté pour porter seule, et avait glissé dans l'escalier. Le tout lui avait échappé des mains, et sa magie avait agit pour tout figer en l'air alors qu'elle glissait les marches et atterrissait en bas, heureusement sans rien d'autre que quelques bleus. Sous le choc, les livres retrouvèrent leur amie la gravité et dévalèrent à leur tour les escaliers, mais cela dura assez longtemps pour que sa famille en soit témoin et la félicite.

Ce fut cette dernière note, ce dernier souvenir que Katie emporta de l'Italie.

Tu te retournes un instant dans ton sommeil, ton chat collé contre toi. Cette partie de ton enfance reste un peu flou dans tes souvenirs – tu étais trop jeune, sans doute. Mais l'Italie, ses paysages, Florence – tu t'en souviens, de ça. Tu y es retournée, depuis, avec ta famille, une ou deux fois sans, rendre visite aux grands-parents, oncles, tantes – touts ceux qui étaient restés là-bas. La suite, se sont des souvenirs bien plus présents dans ta mémoire – comme des expériences dont le résultat te paraît évident, inchangeable.

Bloombury, Canada, années 2010-?

Arriver dans une nouvelle ville, devoir tout découvrir pas à pas, avait un goût d'aventure qui plu tout de suite à Pidge lorsqu'elle posa les pieds dans Bloombury. Bien sûr, il avait d'abord fallut s'installer, s'habituer à la nouvelle maison, ranger toutes ses affaires et décorer sa chambre. Et s'habituer à la ville, s'inscrire à de nouvelles activités – elle voulait continuer la danse et tester l'escalade. Tant de choses à faire, à voir – à apprendre.

Pourtant, elle s'habitua bien vite à toute cette nouveauté – nouveauté devenue habitude. Elle entra dans une nouvelle école, et cette fois-ci cela se passa mieux. Elle avait dors et déjà décidé qu'une fois ses onze ans fêté, elle rentrerait à son tour à Ilukaan, comme son frère. Elle continuait sur la voie qu'elle s'était déjà tracée par elle-même – apprendre, par tous les moyens, tout ce qu'elle voulait – et surtout, rester proche de sa famille, les écouter, prendre soin d'eux.

C'est à cette époque également qu'ils adoptèrent un chien, Katie se retrouvant régulièrement seule et ayant envie de compagnie – ses parents étant plus à l'aise à l'idée qu'elle ait de la compagnie. C'est ainsi qu'ils se retrouvèrent avec un chiot – qui s'appelait Bae Bae ou Gunther selon les membres de la famille. Ceci étant que, passant plus de temps avec Pidge qui l'appelait par le premier nom, il finit par se reconnaître surtout par ce dénominatif.

Ainsi Pidge passait son temps, entre l'école, ses activités sportives, et s'occuper de son chien.

Et ses onze ans arrivèrent, et avec eux le moment tant attendu de son entrée en école de sorcellerie – à Ilukaan.

Ta respiration se fait peut-être un peu plus profonde – les « et si », tu les as oublié – et tu te replonges encore et encore dans ces moments du passé. Ils te sembles si lointain, et pourtant si proche – comme si tu pouvais les toucher du bout des doigts, comme si hier encore tout cela tu faisais tes premiers pas dans cet endroit.

Ilukaan, années 2014-?

Son père était revenu juste pour venir avec elle faire ses courses de rentrée. Elle avait décidé de ne pas amener d'animal de compagnie avec elle pour l'instant, mais elle avait une envie particulière d'acheter sa baguette. Elle avait eu quelques difficultés à trouver celle qui lui convenait – mais une fois celle-ci en main, elle n'eut aucun doute quant au fait que c'était la bonne. Acheter ses livres lui fit plaisir également, ainsi que son uniforme – et plus les jours passaient, plus elle se montrait impatiente à l'idée de sa rentrée. Cela faisait rire ses parents, bien sûr – mais tous les soirs, elle vérifiait qu'elle avait bien tout ce dont elle avait besoin, et s'amusait à allumer et éteindre sa baguette tant qu'elle le pouvait encore.

Puis enfin le jour tant attendu vint ; et avec lui sa répartition, sa nouvelle maison, une nouvelle partie de sa vie. Strixyst lui convenait – les cours se révélaient parfois intéressant, parfois bien moins. Elle était relativement douée, apprenait rapidement, s'ennuyait parfois. Elle commença peu à peu à abandonner l'idée de vraiment travailler ses cours et se mit plutôt à fureter dans la bibliothèque à la recherche de nouvelles connaissances. Elle apprit peut-être à être plus à l'aise dans ses relations sociales – avec plus ou moins de succès. Et finalement, passa tranquillement les classes, jusqu'à actuellement sa quatrième année – si ressemblante aux précédentes. Si simple, si tranquille.

Et peut-être est-ce finalement la fin de ton rêve – car le soleil dehors s'est levé, et l'heure du réveil a sonné. Tes camarades déjà sont debout, discutent et tu les suis à ton tour. Se laver, s'habiller, aller manger – tant de choses et de gestes habituels, quotidiens. Et le soleil brille dehors – la journée n'attend plus que de se dérouler face à ses pas pressants qui sont les tiens ; et toi tu t'avances sur cette voie que tu te construis sans jamais tourner ton regard vers le passé.