Armand Catts : Pourquoi êtes-vous en train de manifester ?
Eula, élève de 7ème année : Nous sommes là pour faire valoir les droits des sorciers nés-moldus et des sangs-mêlés. Les derniers événements survenus au Ministère canadien ont fortement impacté les élèves de notre école, qui se veut très diversifiée et tolérante, peu importe l’ascendance de ses élèves. Nous voulons nous faire entendre pour montrer que tous les sorciers méritent la même éducation, peu importe qui sont leurs parents.

A : Êtes-vous impactée par les mesures ?
E : Je ne suis pas née-moldue, au contraire. Je suis sang-pure. Mais j’estime que tous les sorciers sont concernés par cette affaire. Beaucoup de sang-purs sont d’ailleurs favorables à l’égalité entre tous les sorciers, mais les familles conservatrices se font davantage entendre. Je suis là, au même titre que beaucoup d’autres élèves sang-purs, pour représenter cette partie silencieuse de la communauté.

A : En une phrase, que voudriez-vous dire au ministère ?
E : Je pense que la communauté sorcière devrait apprendre du passé. Au lieu de tenter de nous diviser, elle devrait cesser d’avoir peur de ce qu’elle ne comprend pas, et tendre la main à son prochain. Le rapprochement récent entre les moldus et les sorciers est une opportunité de réparer une erreur faite il y a plusieurs siècles. De mon point de vue… nous ne devrions pas la gâcher.

A : Comment avez-vous réagi face à l’altercation de l‘agent du ministère Basil Sweetleaf et de votre directeur Vincent Leroy ?
Gorou, élève de 7ème année : Je suis l’organisateur, celui qui a fait la demande d’autorisation pour cette manifestation. J’ai été très admiratif de notre directeur. Je n’étais pas là, mais j’ai vu des vidéos. Le directeur a fait en sorte de soutenir tous ses élèves. Mais ce qui m’a fait réagir sont les audios téléphoniques du ministère de l’éducation. […] Son discours était extrêmement dangereux. Bien qu’il a été renvoyé, nous sommes certains qu’il avait des camarades partageant ses idées. Nous sommes ici pour avertir la population. Nous ne pouvons pas faire confiance à un gouvernement qui veut du mal à sa population.

A : Depuis combien de temps êtes-vous sur place ? Souhaitez-vous continuer de manifester tant que rien n’aura été fait ? Quelles mesures le gouvernement devrait mettre en place pour prouver sa bonne foi ?
G : Nous sommes sur place depuis tôt ce matin, à 7h. Nous avons parcouru la ville et comptons le faire jusqu’au lendemain. Nous voulons montrer que nous n’apprécions pas l’idée d’être éduqué sous un gouvernement ne prônant pas l’égalité, mais nous avons tous un avenir. Ilukaan est une grande école, et aller en cours est important pour nous. Je suis de sang-mêlé, ma collègue de sang-pur, et nous souhaitons que nos amis nés-moldus puissent recevoir la même éducation que nous, dans les mêmes conditions que nous. Nous demandons le retrait de la loi de référencement des ascendances. Nous souhaitons montrer que si le gouvernement persiste sur cette voie de l’inégalité, alors nous continuerons sur cette voie de la manifestation.
Lovino, 8ème année, président du conseil des élèves : Ilukaan s’est fait connaître à l’internationale parce qu’elle prônait ses valeurs d’égalité et M. Leroy a défendu à juste titre devant M. Sweetleaf avec beaucoup de calme au vu de la situation. Le gouvernement ne peut pas envoyer quelqu’un démarcher dans un lieu public ouvert aux élèves de tout âge comme il l’a fait. Ça démontre un manque de respect et de jugement envers sa position de directeur. […] Outre, je ne comprends pas qu’on fasse encore usage de dénomination comme sang-pur, sang-mêlé ou né-moldu. Nous sommes tous sorciers avant tout et capable de faire usage de pouvoir que personne ne comprend totalement. Notre éducation à tous est primordiale.

A : Quel est votre avis sur la situation ?
Viren Wanderey, professeur de potions : Je ne pense pas que cette manifestation soit injustifiée. S’il ne s’agissait que d’un recensement, j’aurais pu comprendre les agissements du Ministère mais force est de constater que les implications sont bien plus importantes que ce que j’aurais imaginé.

A : Trouvez-vous que le recensement par ascendance est une bonne mesure ?
V.W : Je ne pense pas qu’elle soit bonne, mais je ne pense pas qu’elle soit mauvaise. Je trouve simplement qu’elle n’a strictement aucun intérêt, sauf si elle est mise en parallèle d’autres mesures. Un recensement est un outil et je doute que le ministère l’ignore.

A : Il semblerait que le ministère juge Monsieur Leroy comme hors la loi. S’il advenait que ce dernier soit arrêté, l’école va-t-elle fermer ?
V.W : Bien sûr que non. Nous avons d’ores et déjà prévu un remplacement. L’école ne fermera pas pour si peu.

A : Avez-vous des choses à rajouter, ou un message à faire transmettre aux lecteurs du Blesses & Hexes ?
V.W : Qu’ils se méfient, la frontière entre le bon et le mauvais est fine. De nombreux dangers guettent la communauté sorcière, mais divisée, cette dernière n’aura que l’effet d’une bombe en son sein.