ILUKAAN est un forum MULTIFANDOM dans l'univers d'Harry Potter. Ilukaan est une école de magie internationale se situant en Nouvelle-Écosse au Canada. L'histoire se déroule en 2024, mélangeant magie et technologie. Vous pouvez jouer des personnages de manga/anime, jeux vidéos, films d'animation, dessins animés, romans jeunesse ou encore un OC. L'intrigue se fait à la fois en RPCB et RP-POST.
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TERMINÉ [14.08.21 — Blairwitch Island] Every sunset brings the promise of a new dawn
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Sujet: TERMINÉ [14.08.21 — Blairwitch Island] Every sunset brings the promise of a new dawn Sam 14 Aoû 2021 - 22:31
Every sunset brings the promise of a new dawn
Il était cinq heures du soir.
L’île atteignait cette température ambiante si agréable, tandis qu’elle continuait de baigner dans des rayons chaleureux et orangés du mois d’Août, versés par le soleil à son déclin. L’air s’annonçait alors plus léger, et c’était l’instant de la journée où la Maghrébine à la chevelure colorée de l’harqûs préférait sortir. Quitter sa chambre et continuer de nourrir cette curiosité grandissante à l’égard de cet environnement insulaire si fascinant. C’était vêtue assez légèrement, d’une simple robe traditionnelle au tissu fin ramenée de son pays, décorée d’arabesques au niveau du buste, que la Jallab s’éclipsa.
Compte-tenu du caractère particulièrement reposant de cette soirée, Jelila entreprit une sortie solitaire. Bien que peinant à compter les minutes au sein d’un milieu à l’atmosphère si unique, tant qu’il lui paraissait complètement isolé du monde entier, il lui semblait bien avoir quitté le bungalow où ils étaient logés il y a de cela un quart d’heure. Elle profitait ainsi des alentours sans se préoccuper du temps ni de l’heure, au milieu des platanes, des feuillages et de la plage qui l’entouraient. La Marocaine avançait alors de cette démarche empreinte d’une délicatesse qui lui était propre. Lorsque son regard ne demeurait pas rivé vers la route directe qui se présentait à elle, amusée par les quelques enfants, probablement natifs de l’île, qui se poursuivaient, elle le laissait s’aventurer sur les éléments naturels à proximité. Les murmures continus des cigales, imperceptibles dans les bruyères, lui parvenaient, alors que l’air agitait de manière plus vive les arbres gigantesques surplombant l’île de leurs feuillages imposants. Si l’on en croyait l’expression apaisée qui détendait les traits de la jeune femme, apparemment calme d’esprit et libre de démarche, rien, mis à part le bien-être et le calme, ne résidait en elle.
Son esprit, lui, continuait de lui hurler ce regret d’avoir volontairement laissé ses cigarettes dans sa valise.
Elle se secoua la tête d’un geste ferme dans l’espoir de chasser ces idées nocives lui traversant la tête malgré elle, et ses longues bouclettes s’agitèrent en même temps, suivant ce mouvement soudain qui lui avait presque donné mal au cou. Au même instant, une silhouette enfantine la percuta, et un soubresaut secoua la Maghrébine, plus par surprise d’avoir ainsi été arrachée à ses pensées plutôt que par l’impact lui-même. Elle réceptionna doucement le petit par les bras, s’assurant qu’il ne vacille pas.
« Aïe ! Pardon m’dame ! »
Elle lui répondit d’un simple sourire, avant de hocher la tête en exerçant une douce pression sur ses épaules, et cela suffit au garçon pour reprendre sa course comme si rien ne s’était passé. Sa balade interrompue, Jelila en profita pour s’installer sur un banc à quelques mètres de là, qui donnait vue sur la plage, et remettre ainsi un peu d’ordre dans ses pensées. Elle ne chercha pas à réprimer ce long soupir à l’écho presque douloureux, un brin dramatique même, mais personne n’était là pour l’entendre après tout. Elle pouvait se le permettre.
« Tout aurait pu être parfait si … uh. Si ces maudites bêtes n’existaient pas. »
Oh, tous les serpents ne sont pas si mauvais que tu le crois !
À peine cette réponse inattendue lui parvint que sa poitrine se souleva dans une inspiration bruyante, presque effrayée. Jelila se redressa aussitôt et ses iris agitées, teintées d’une lueur à la fois surprise et terrifiée, balayèrent les alentours, à la recherche du détenteur de cette voix qui lui était si désagréable à entendre. Et à la fois, étrangement si familière. Il lui avait semblé qu’elle avait résonné dans son esprit, à la manière d’un sifflement qui s’insinuait malgré elle entre ses tympans.
Pourtant, rien ne se présenta à elle.
Tout en essayant de comprimer les battements de son cœur, elle se força à demander, la gorge sèche, à la première silhouette qui entra dans son champ de vision.
« Est-ce que tu as … est-ce que tu as dit quelque chose ? »
Une seconde s’écoula. Puis deux. Avant qu’elle ne reprenne aussitôt, dans un rire embarrassé, réalisant alors l’absurdité de la situation :
« … Non, oublie, excuse-moi. Je dois être fatiguée. »
Nul doute qu’elle était ébranlée. Jelila préféra se réinstaller avant de se passer rapidement une main un brin tremblante sur le visage, accordant désormais assez peu d’attention à la personne qui se trouvait non loin d’elle.
Ne parvenant à dissocier la Bête de l’Homme, son don se révélait être une partie intégrante d’elle. Peu importe à quel point elle pouvait le repousser.
Et Jelila ne parut pas se rendre compte, une seule seconde, de la langue qu'elle venait d'employer en s'adressant à cette personne : ce sifflement perfide similaire à celui qu'elle venait tout juste d'entendre, et qui lui était si naturel qu'elle ne parvenait même pas à le différencier de la langue propre aux humains.
Sujet: Re: TERMINÉ [14.08.21 — Blairwitch Island] Every sunset brings the promise of a new dawn Jeu 19 Aoû 2021 - 12:30
L'héritage
Il est toujours étonnant de voir la réaction des personnes peu proches de Keith, ou commençant tout juste à le connaître, quand ils apprennent que ce dernier est un élève en art. Avec son profil, on lui demande régulièrement s’il est en sport magique ou au minimum dans un cursus qui demande de la force et de la magie. Il faut dire qu’il y a de quoi se tromper : on doit plus souvent le croiser avec des bleus au visage et un nez cassé à cause de la boxe qu’avec un fusain et une pochette de dessin. Pourtant, il se balade bel et bien avec ! Son matériel ne le quitte jamais, peu importe où il part. Il en a toujours besoin car ce qu’il voit chaque jour est différent, surtout pendant les vacances.
Mais voilà, un lupy aussi colérique que lui, on ne peut pas se dire qu’il sait faire preuve d’un peu de “délicatesse”, ou alors qu’il sait juste dessiner des bonhommes bâtons et des petites fleurs. Des gribouillages de cahier, quoi. Concrètement, le rouquin ne fait que très peu attention à toutes ces suppositions, pour ne pas dire qu’il s’en fiche totalement. Ca le fait même rire, pour être honnête, quand il annonce la “terrible vérité” et qu’il voit ensuite la tête des gens en face de lui qui peinent à le croire. Plus d’une fois il s’est retrouvé à montrer des preuves en faisant découvrir ses dessins - heureusement qu’il n’est pas gêné de le faire. Vraiment, c’est plutôt drôle.
En tant qu’artiste, Keith a des préférences : s’il n’apprécie pas vraiment tout ce qui concerne l’architecture et les sketchs de bâtiments - trop complexe selon lui, il apprécie cependant de reproduire et créer des personnages et surtout de dessiner des paysages. Il est plus que sûr que cette préférence lui vient des endroits où il a grandi : oui bien sûr, Edimbourg contient beaucoup d’immeubles, le château, son port et ses bâteaux… Mais les scènes des Highlands ou juste de la campagne dès qu’on s’éloigne un peu sont incroyables. De ce côté-là d’ailleurs, il est aussi gâté avec son second pays mais également avec les lieux où le directeur les emmène lors des vacances. Ce n’est vraiment pas pour rien que l’aîné des Kirkland suit le mouvement.
Blairwitch Island est splendide, malgré la chaleur étouffante. Il en avait déjà entendu parler de cette dernière - elle était passée près des îles britanniques à une époque, mais il n’avait jamais eu l’occasion de partir à sa découverte. Quand l’occasion s’est présentée, il n’a pas hésité une seule seconde à suivre le mouvement. Maintenant qu’il se trouve dans un petit coin tranquille en fin d’après-midi, crayon et carnet pour ses sketchs à la main, il sait qu’il ne regrette clairement pas son choix. Il ne sait même pas depuis combien de temps il est là, en fait. Il est parti depuis un petit moment maintenant, casquette et bouteille d’eau à la main, crème solaire appliquée absolument de partout. Il s’est mis à la tâche et à partir de là il n’a plus suivi les aiguilles, comme à son habitude. Bah, quand il va faire trop nuit pour voir quoi que ce soit sur sa feuille, il fera demi-tour pour rentrer dans son bungalow, c’est tout.
C’est vrai, en général, il est difficile de le distraire dans ces moments-là, où alors, il fait exprès de ne pas entièrement se concentrer pour discuter avec un proche. Mais là, normalement, rien ne devait le déconcentrer. Cependant, les choses ont été décidées autrement, de manière plus surprenante.
Le voilà donc sur l’un des nombreux bancs de l’île, situé en face de la mer, accompagné par son aquarelle et le bruit des vagues frappant les rochers, sans pour autant l’atteindre ne serait-ce qu'une goutte. Le voilà calme et vraiment tranquille - fait plutôt rare il en convient, jusqu’à ce que finalement, il parvient à discerner comme un son. Un bruit. Un langage.
En général, il n’en aurait rien eu à faire. Cependant, cette fois-ci, c’est entièrement différent et pour cause : ce n’est pas une langue “courante”, qu’il vient d’écouter. Oh non. Le frisson qu’il a ressenti à ce moment-là est à la fois commun, à la fois toujours surprenant. Il relève la tête et essaye de savoir d’où vient la voix, car quelque chose ne va pas : il est à peu près sûr que ce n’est pas son frère qui vient d’utiliser son don de fourchelang. Ce n’était pas son ton, même s’il l’a entendu d’un peu loin. Est-ce une personne de l’île ? La curiosité le prend, car il sait que cet héritage ne provient que d’un seul et même ancêtre. Il a suffisamment appris sur le sujet pour le savoir. C’est donc sans aucune hésitation qui ferme son matériel et le laisse de côté pour chercher les présents dans les environs. Il avance doucement, prudemment, regarde partout mais il est clair pour le moment que ce lieu est quasiment vide. Est-ce qu’il a rêvé ? Est-ce le vent qui lui joue des tours ? Non, il en est sûr.
C’est à cet instant qu’il voit, assis sur un banc également, la jeune femme qu’il sait être d’Ilukaan. Il ‘a déjà croisé, quelques fois. Il se souvient même l’avoir trouvé jolie. Son nom lui échappe cependant, mais ça ne l’empêche pas de l’approcher, car son instinct - et les maigres indices, lui font savoir qu’il se trouve en face de la bonne personne, sûrement à cause aussi du fait qu’un serpent n’est pas loin que cela d’elle, légèrement relevé à le fixer, comme s’il interrompt quelque chose. Tant pis, il a besoin de savoir. Comment l’aborder ? Lui demander ? Affirmer ? Lui demander son prénom ? Les questions fusent dans la tête du rouquin, qui ne s’est jamais retrouvé face à une telle situation. Il n’a pas l’air effrayé, en tout cas. Pas étonnant cela dit, ce n’est pas un don qui lui fait peur, pour être honnête.
“Désolé, je sais pas comment mieux le faire. Est-ce que t’es fourchelang ?”
Keith te frappe en #ff3333 Crédit art : Cutetanuki
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Sujet: Re: TERMINÉ [14.08.21 — Blairwitch Island] Every sunset brings the promise of a new dawn Ven 27 Aoû 2021 - 19:46
Every sunset brings the promise of a new dawn
Un simple regard éclairé d’une lueur effrayée en sa direction, et Jelila sentit un frisson lui parcourir l’échine, tandis que la personne entrée dans son champ de vision s’éloignait hâtivement. La Maghrébine nota alors la présence d’un jeune enfant aux côtés de la demoiselle, qu’elle tenait par les épaules avec cette allure protectrice d’une Mère qui s’empressait d’éloigner son fils d’un danger potentiel.
Qu’avait-elle fait ?
Elle n’eut même pas le temps de leur présenter ses excuses pour cette peur causée. Ce sifflement ophidien aussi perfide que celui de la bête qui se tenait à quelques mètres d’elle lui avait échappé, et ce ne fut qu’au coup d’œil empreint de méfiance de la jeune femme jeté sur elle que Jelila comprit ce qui avait pu causer une telle situation. Venait-elle de s’exprimer en Fourchelang sans même s’en rendre compte ? À son grand regret, elle subissait cette pulsion de manière bien trop récurrente ces derniers temps. Même en pleine traversée nocturne, plongée dans le sommeil.
Était-ce là le prix à payer pour l’avoir dissimulé si longtemps ?
Quoiqu’il en fut, l’idée qu’elle soit contrainte d’apprendre à vivre avec ce don s’était incrustée dans son esprit, notamment après l’avoir avoué à quelques personnes de son entourage. Elle ne cherchait qu’à retarder l’échéance, en s’évertuant à repousser l’évidence, mais au plus profond d’elle, Jelila savait ce qu’elle était. Peu importe à quel point elle pouvait en avoir honte.
L’Ursirre aux bouclettes cuivrées se rassit tandis qu’elle cherchait à retrouver une respiration plus ou moins régulière. Elle s’aperçut à peine du geste qu’elle venait d’effectuer : portant une main à son cœur battant qu’elle sentait pulser à une allure redoublée. La frayeur l’avait saisie, elle aussi, c’était indéniable. Elle se devait de reprendre contenance, autrement, elle ne parviendrait pas à passer le reste des vacances en ces lieux.
L’élévation soudaine d’une voix masculine interrompit le chemin de ses pensées. Et, l’espace de quelques secondes, Jelila crut à un cauchemar. Les iris auparavant rivées vers ses paumes un brin tremblotantes, elle les redressa en direction du nouveau-venu, animées d’une inquiétude certaine. Elle ne sut si elle devait s’alarmer à l’idée d’avoir ainsi été entendue, ou à l’idée que l’on soit venu lui poser la question de but en blanc sans crier gare.
« … »
Ce fut un bien lourd silence qu’elle laissa s’installer malgré elle. Elle aurait voulu lui répondre immédiatement, peu importe la réponse fournie, mais la voix avait expiré dans sa gorge aussitôt, l’empêchant d’exprimer le moindre mot. Jelila le détailla longuement, la perplexité naissante dans le fond de ses prunelles agitées. Il lui fallut quelques instants pour se rendre compte de l’apparence de ce jeune homme à la chevelure flamboyante et à l’allure imposante, le temps qu’elle parvienne à rétablir un peu d’ordre dans son esprit. Elle le savait, elle avait aperçu un visage similaire aux côtés de Porrim, à de multiples reprises.
Hésitante, la Maghrébine s’enquit alors, ignorant un court instant la question qui venait de lui être posée, mais ce ne serait certainement que momentané :
« K-… Kenneth, c’est ça ? Ou non … je crois qu’il a un jumeau, si je ne me trompe pas ? »
Elle inclina un brin la tête pour laisser son regard s’abaisser une seconde en direction de ses mains, qu’elle avait commencé à triturer dans un élan quelque peu nerveux. Elle aurait voulu nier, tenter de lui faire croire que son ouïe lui avait fait faux-bond, ou encore accuser un individu inconnu qui passait simplement par là et qui avait disparu sans laisser de traces.
Jelila aurait pu. Mais il lui semblait qu’une présence invisible lui intimait de ne pas se laisser aller au mensonge. Sa conscience ou le Serpent qui se dressait sournoisement à quelques mètres sans même qu'elle n'en prenne connaissance, elle n’en savait rien.
Finalement, la tatouée de l’harqûs laissa quelques mots élusifs s’échapper d’entre ses lèvres, presque brisés par sa voix instable, et emportés par le vent qui s’était mis à souffler entre les feuillages.
« Cela semble t’inquiéter. »
La Marocaine laissa s’écouler quelques secondes, nécessaires à sa récupération sans aucun doute, avant de relever la tête en direction du Lupy qui lui faisait face, les sourcils un brin haussés, l’air à la fois curieux et résolu, à l’attente d’une réponse de sa part. Espérant peut-être se tromper en décelant le moindre indice dans son regard.
Peut-être sa réponse déterminerait-elle la suite de cette rencontre.
Sujet: Re: TERMINÉ [14.08.21 — Blairwitch Island] Every sunset brings the promise of a new dawn Sam 28 Aoû 2021 - 14:55
L'héritage
Ah, ah merde, il l’a peut-être un peu trop effrayé sur ce coup-là. En même temps, c’est compréhensible. Encore aujourd’hui, le rouquin se souvient de la terreur qu’avait Arthur le jour où il a enfin dévoilé son secret auprès de sa famille. Il faut dire qu’à cette époque, les choses étaient… différentes, les relations aussi. Ils s’étaient éloignés pour diverses raisons, alors forcément, devoir annoncer qu’on a la capacité de parler aux serpents - et donc que sa famille descend de Salazar Serpentard… il y a de quoi flipper.
Qui plus est, Arthur n’en parle encore pas tant que ça, en fait. Il garde pas mal le secret et… Et Keith vient de demander à une personne qu’il connaît à peine - si ce n’est pas du tout - si elle est fourchelang. Ce qui veut dire qu’il va devoir expliquer pourquoi il est soudainement apparu devant elle pour le savoir. Merde, il a vraiment pas pensé à tout ça, son petit frère va le tuer (enfin, il le ferait s’il en avait la force). Comment va-t-elle réagir ? Cette fille n’a sûrement pas envie d’en parler vu le silence qui pèse d’un coup. Mais l’information à partager est importante non ? C’est pas rien, non plus de découvrir qu’il y a une autre personne avec un héritage similaire au blond de sa famille. D’accord, ça n’empêche pas qu’il aurait pu faire autrement, en parler avant, venir la voir plus calmement, mais bon, c’est un peu trop tard, maintenant.
La brune parle finalement, lui demande s’il est Kenneth. Quoi ? Elle connaît Kenneth ? Et Kenneth ne sait rien ? Non, il en aurait forcément parlé. Il ne garde pas ce genre d’informations pour lui, c’est pas son genre. Cela dit, ça signifie bel et bien que la jeune femme à la peau hâlée ne partage pas son donc avec tout le monde. Rien de surprenant, comme énoncé plus haut.
“Je suis le jumeau, Keith. Je connais pas ton nom, par contre. Désolé.”
Pour être honnête, c’est encore plus étrange d’être arrivé comme ça, du coup. Ah merde, n’importe qui peut penser qu’il va l’agresser sérieusement, quel boulet. Il sait, après tout, que son apparence n’aide pas tout le temps. Avec ses piercings et ses tatouages et tout le bordel autour, certaines personnes le regardent de travers - encore plus quand elles se souviennent de son tempérament d’avant. Bon, comment on fait pour paraître plus sympathique ?
A peine il commence à réfléchir que l’étudiante reprend la parole. Juste après sa réflexion, elle se met à le fixer, espérant visiblement une réponse rapide et surtout une explication à tout ce cirque. Keith trouve que c’est assez normal, sur le coup. Ou alors elle espère noyer le poisson, elle compte lui faire croire que ce n’est pas elle ou qu’il a mal entendu ? Il y a peu de chance qu’il se trompe et il le sait : bien que cela soit arrivé rarement, il a déjà écouté Arthur parler cette autre langue, il reconnaît les sons.
“Pas vraiment. Je suis, euh, surpris. Ouais ? Ouais. Surpris. Je ne m’attendais pas à ça, en fait. J’t’espionnais pas hein, au cas où. J’dessinais pas loin. C’est juste que… Attends.”
Il vient finalement s’asseoir non-loin de son auditrice, une distance raisonnable pour ne pas la mettre à l’aise mais pour tout de même pouvoir parler à voix basse. Si elle est comme Arthur, elle ne doit pas avoir envie que tout s’ébruite.
“J’te rassure, je vais rien dire. Je suis pas du genre à balancer les trucs comme ça. Ce serait carrément bâtard de faire un truc comme ça.”
Bon d’accord, ce n’est peut-être pas mieux de lui faire comprendre qu’il a bien compris que c’est elle, de ne lui donner absolument aucune chance de réfuter, mais il n’a pas envie de jouer à ce petit jeu des heures durant. Tourner autour du pot, c’est pas vraiment son truc. C’est inutile au possible, il trouve. Bon d’accord, il peut y avoir des exceptions quand c’est plus que délicat, mais là… Ouais ok, là c’est encore un peu chaud. Surtout qu’il sait que son frère veut annoncer les choses lui, attendre d’avoir réellement confiance pour discuter de ce qu’il cache. Et voilà que Keith s’apprête à tout dévoiler à une parfaite inconnue.
Pourquoi ce genre de truc, c’est toujours aussi compliqué ?
“C’est simplement que dans l’école, t’es pas la première que je rencontre.”
Le lupy préfère balancer dans un premier temps cette information qui manque pleinement de détails. Il veut d’abord voir la réaction de sa voisine, être sûre qu’elle ne va pas mal réagir ou quoi que ce soit du genre, ce serait clairement con sinon. Autant faire les choses petit à petit pour ne pas encore plus la brusquer qu’il vient déjà de le faire, en bon boulet qu’il sait être. Il espère simplement que la suite se passera bien, car elle ne sait clairement même pas la moitié encore.
Keith te frappe en #ff3333 Crédit art : Cutetanuki
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Sujet: Re: TERMINÉ [14.08.21 — Blairwitch Island] Every sunset brings the promise of a new dawn Dim 29 Aoû 2021 - 18:21
Every sunset brings the promise of a new dawn
À la manière dont se mêlaient les mots empreints de maladresse du boxeur invétéré, les pensées affluaient dans l’esprit de Jelila, multipliées et désordonnées. Elle qui tentait de restaurer un semblant d’ordre dans sa tête quelques minutes auparavant, voilà que les inquiétudes et les interrogations se ravivaient soudainement. Bien qu’elle peinait à exprimer ses craintes de vive voix, il était aisé de s’apercevoir de son hésitation.
Si cela ne tenait qu’à elle, la porteuse de henné se serait simplement excusée pour reprendre le chemin inverse jusqu’aux chambres au sein desquelles les élèves étaient logés, sans se sentir forcée de lui fournir la moindre réponse. Mais, si elle essayait de mettre à part cette carrure particulièrement imposante qu’il laissait afficher, d’autant plus impressionnante lorsqu’elle demeurait assise, renforcée par ces nombreux piercings marquant ses oreilles, elle sentit chez Keith cette façon de s’exprimer qu’ont les gens sincères, laquelle attisa un brin la curiosité de la Maghrébine. Ce n’était certes guère suffisant pour qu’elle accepte de voir en lui quelqu’un de confiance, mais Jelila était dotée d’un minimum de savoir-vivre.
L’expérience l’avait forgée : elle avait grandi, et elle était toujours prête à écouter un camarade. Quitte à prendre sur elle, Jelila ne comptait certainement pas répéter les mêmes erreurs.
Voilà qu’il lui demandait d’attendre, les gestes animés d’une hâte que Jelila put assimiler à une panique certaine. Peut-être son malaise s’était-il ressenti, et la Marocaine craignit une seconde avoir pu paraitre peu aimable aux yeux du Kirkland, le poussant à se justifier maladroitement. Elle devrait faire un effort, elle s’y efforcerait, car elle peinait réellement à le percevoir comme une menace.
Si sa nature méfiante ne lui faisait pas obstacle, nul doute qu’elle lui répondrait sans hésitation aucune. Ce fut avec une étincelle surprise dans les prunelles qu'elle le regarda prendre place sur le même banc que le sien, les sourcils légèrement haussés.
« Ça va, tout va bien. » finit-elle par dire dans l’espoir de le rassurer un brin en ramenant ses paumes sur son giron, tandis qu’il s’installait à ses côtés.
Un fin sourire fendit ses lèvres, plus calme, tandis qu’elle inclinait légèrement le menton sur un côté pour observer le Lupy bien bâti avec une attention un peu plus accrue.
« Keith, le boxeur donc ? J’ai déjà entendu parler de toi. Jelila. » ajouta-t-elle, son sourire plus élargi, tandis qu’elle appuyait inconsciemment l’inclination de sa tête, et ses bouclettes ayant subi les effets asséchants de l’eau salée suivirent docilement le mouvement.
Le sérieux de la conversation finit bien par les rattraper : à peine quelques secondes d’échange et la Maghrébine comprit à quel genre de jeune homme elle avait affaire. Il ne passait pas par quatre chemins, c’était certain. Et cela suffit à Jelila pour qu’elle ramène un instant ses iris en direction de ses mains, qu’elle s’était surprise à entremêler nerveusement. Peut-être cela lui tenait-il particulièrement à cœur : vu la hâte avec laquelle il l’avait abordée, ce n’était pas impossible. Il n’était pas de ceux qui seraient susceptibles de lui adresser des coups d’œils empreints de méfiance, loin de là.
Quelque chose la laissait penser qu’une motivation supplémentaire l’avait poussé à venir lui adresser la parole. Elle s’efforça de l’écouter sans laisser son esprit divaguer, et finit par laisser ses prunelles se redresser en direction du roux. Tandis qu’elle paraissait l’interroger d’un regard incertain, l’air dubitative quant à cette confiance qu’il lui disait pouvoir lui accorder, elle nota, dans son regard, cet éclair d’honnêteté qui ne pouvait la laisser indifférente.
D’entre ses lèvres elle laissa s’échapper un souffle, tout en se remémorant tout ce qu’on lui avait dit jusqu’à maintenant. Tout ce que ses proches s’étaient évertués à lui faire comprendre.
Pourquoi diable s’obstinait-elle ? Cela n’avait plus de sens.
Elle s’exprima alors avec l’accent d’une immuable résolution en laissant ses mains prendre fermement appui sur le banc, comme pour laisser derrière elle cette douleur qui l’avait suivie toutes ces années.
« Écoute, hum … je ne sais pas exactement ce que tu recherches. Si tu es simplement curieux ou si c’est plus que ça, mais je peux te demander pourquoi ça semble tant t’intéresser ? La personne que tu connais doit être assez proche de toi ? »
L’astre solaire avait déjà atteint son déclin doré depuis plusieurs minutes, au rythme de ses inquiétudes qui s’apaisaient peu à peu.
Sujet: Re: TERMINÉ [14.08.21 — Blairwitch Island] Every sunset brings the promise of a new dawn Lun 30 Aoû 2021 - 11:10
L'héritage
Jelila. Keith essaye pendant un instant de se souvenir s’il a déjà entendu ce nom quelque part, mais rien ne lui revient, rien de vraiment flagrant en tout cas. Par contre, elle semble le connaître, donc il reste à savoir comment. Enfin, si c’est par Kenneth, ça doit aller, il n’a pas dû peindre un tableau dégueulasse de lui, si tout va bien. Il n’a pas à s’inquiéter là-dessus, elle l’aurait sûrement déjà dégagé d’une manière ou d’une autre, sinon. Ou au minimum, elle lui aurait fait comprendre que sa présence ne la mettait sérieusement pas à l’aise.
Bon, sur ce point-là, c’est un peu difficile de dire qu’elle est au top, hein. Mais c’est plus de la nervosité qu’un vrai malaise et ça, il peut le comprendre. Qui plus est avec tout ce qu’il sort, la curiosité de celle à la robe d’été doit être furieusement piquée, non ? C’est, en tout cas, ce qui semble le plus logique à ses yeux. De toute façon, maintenant qu’il est lancé, il ne va pas se tirer avec un “en fait non rien bye”. Ce serait franchement le pire truc à faire, pour être honnête. C'est franchement pas son style, qui plus est et il va pas commencé à faire n’importe quoi pour le plaisir.
Quand elle lui demande finalement plus d’explications - et cela à raison – il laisse tout de même un silence planer. Ha, peut-il vraiment tout dire ? Arthur va sûrement pas apprécié, soyons d’accord, mais... Le connaissant, il vaut mieux que ce soit Keith qui commence au lieu de son petit frère dont certaines fois, l’agressivité est à prendre en compte (dit-il). Enfin, Jelila étant... une femme (no shit Sherlock), il resterait sûrement poli.
“ C’est pas de la curiosité à proprement parlé. C’est la seconde option, ouais. Cette personne est proche, on peut carrément dire ça. ”
Ah, lui qui fonce toujours dans le tas semble soudainement avoir du mal à tout déballer. Urg, c’est vraiment pas simple. Finalement, il comprend le blond et ses hésitations sur son don.
“ Bon, écoute Jelila. Si ça concernait un de mes potes je n’aurais pas réagi comme ça. J’aurais été surpris mais sans plus. Là... Ah, merde. C’est mon frère. Pas Kenneth, Arthur. Mon petit frère, c’est un lupy, il est blond. C’est lui, le fourchelang. ”
La bombe est lâchée, au moins, ça c’est fait. Pourtant, Keith ne souhaite pas s’arrêter là, il souhaite vraiment que Jelila puisse comprendre tout ce que cela implique. Lui-même, à vrai dire, ne commence qu’à réellement comprendre. Merde, jusqu’à où l’arbre généalogique s’étend en fait ?
“ Je me souviens pas non plus à fond des cours qui portaient sur tout ce bordel, mais je sais ce qu’on m’a expliqué dans ma famille. Des Fourchelangs, y’en a pas beaucoup dans le monde, voire très peu en fait. Et pour cause : il n’y a qu’avec un seul mec, un seul ancêtre qu’une personne peut recevoir la possibilité d’parler aux serpents. C’est Salazar Serpentard. Ma famille, les Kirkland, on descend donc de lui. Il finit par la regarder, presque la fixer, et j’suis prêt à parier que c’est bien ton cas. On semble relié d’une façon ou d’une autre.”
La question se pose : est-ce qu’il y a d’autres personnes à Ilukaan avec les mêmes capacités ? Sont-ils plus nombreux qu’il ne le pensait jusqu’à présent ? C’est déjà assez fou de découvrir une autre étudiante mais s’il se relève qu’elle n’est pas la seule avec son frère... Bah putain. La famille semble plus éparpillée et éloignée que ce qu’elle est de base.
“Ça doit être un truc assez lointain hein, ou peut-être pas. Je sais pas si tu as envie de vérifier. Tu vas peut-être vouloir parler avec mon frère ? C’est comme tu veux hein. Je sais pas trop ce que tu vas vouloir faire de l’information. Mais quand je t’ai entendu, je sais pas, je me suis dis c’était trop “gros” pour être juste ignoré. T’as le droit d’savoir des trucs comme ça. Je sais pas comment tu te sens avec ce que tu peux faire, j’ai qu’Arthur en “exemple” mais c’est pas partout pareil quoi, hein ? ”
Il finit enfin par ne plus rien dire, laissant la jeune femme encaisser les nouvelles informations et voir comment elle compte réagir. Si ça se trouve, il a fait tout un foin pour rien ? Il n’en sait rien, mais au moins, c’est fait.
Keith te frappe en #ff3333 Crédit art : Cutetanuki
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Sujet: Re: TERMINÉ [14.08.21 — Blairwitch Island] Every sunset brings the promise of a new dawn Jeu 9 Sep 2021 - 1:05
Every sunset brings the promise of a new dawn
Un calme profond avait pris solennellement place en ces lieux, si bien que l’on pouvait distinguer les bruissements des feuillages, sensibles au vent léger et agréable qui soufflait, amenant avec lui cette accalmie apaisante.
En apparence, seulement.
Chez l’apprentie Médicomage, c’était un tourbillon d’émotions qui sévissait, s’intensifiant un peu plus au fil des secondes qui défilaient. Et ce, malgré la vue de ce beau ciel flamboyant et cette lumière dorée dans laquelle baignait le paysage. Et tandis que Keith se décidait à lui avouer la nature de sa relation avec cette fameuse personne, Jelila, elle, gardait son regard rivé en sa direction, les iris fébriles, agitées. L’on pourrait presque se demander s’il ne s’était pas bordé de larmes à la simple évocation de ce don qui faisait naître en elle tant de sentiments contradictoires. Dans l’attente, elle tapotait nerveusement le sol de son pied cambré, décoré des mêmes arabesques florales mordorées que l’on pouvait apercevoir sur ses paumes, et qui se répandaient telles les racines d’un arbre jusqu’à son avant-bras, sur sa peau déjà hâlée.
Il lui annonça que le détenteur de ce même don appartenait effectivement à un cercle de connaissances qui lui était proche.
Et Jelila attendit patiemment, soupçonnant un lien de sang.
Ainsi, c’était de son jeune cadet qu’il s’agissait. La déclaration ne la prit pas de court, cependant, elle ne comprit pas immédiatement ce que cela était susceptible d’impliquer, trop perturbée par le flot de paroles qu’il laissait écouler à toute vitesse. Arthur, donc. La Maghrébine acquiesça pensivement, en laissant ses iris se porter ailleurs une seconde, sans jamais trouver de véritable point d’ancrage.
« Je … je vois. Celui-là, je ne le connais pas. » répondit-elle calmement, sur un ton modulé (peut-être trop), et l’on ne soupçonnerait guère l’effort qu’elle mettait en œuvre pour éviter de laisser son regard se voiler de larmes.
En parler, Jelila n’y était pas accoutumée. C’était même la première fois - et l’unique, elle l’espérait - qu’elle abordait le sujet avec un inconnu, et contenir toutes ces nouvelles émotions en elle se révélait être une tâche particulièrement ardue. L’injonction lui frappa alors l’esprit.
Fais un effort, Jelila.
Le soleil, dans son déclin, déployait sa nitescence, reflétant ses derniers rayons flamboyants sur la chevelure rousse du Lupy, et l’on pourrait presque penser qu’ils étaient naturellement attirés par le boxeur, tant il se fondait chaleureusement dans le décor. Jelila dut pencher un brin la tête sur le côté afin de pouvoir maintenir un contact visuel avec lui. Elle fit alors de son mieux pour lui accorder toute son attention, sans laisser son esprit divaguer une seule seconde, quand bien même la simple évocation de ce don qui hantait ses traversées nocturnes lui donnerait le tournis. Les Fourchelangs. Il y en a peu. Un seul ancêtre. Salazar Serpentard. Elle le savait. Les paroles de Keith résonnaient en elle comme une dure vérité qu’elle peinait à accepter. Et c’était toujours aussi difficile à entendre.
Elle s’exprima alors, bien malgré elle, avec l’accent d’une douleur pour laquelle il n'existait aucun remède, sur un ton presque amer, et personne ne devinerait les regrets qui sourdaient en elle, ni la pointe d’envie qui avait douloureusement pincé son cœur alors qu’elle s’efforçait d’écouter les explications du boxeur.
« C’est une bonne chose que d’en avoir discuté en famille, tu sais. Et tout ce que tu me dis là rejoint en effet les informations que j’ai réussi à obtenir jusqu’à maintenant. Je te remercie. »
D’un geste empreint de nervosité, elle réajusta une de ses bouclettes derrière son oreille.
Visiblement, elle peinait encore à saisir le véritable sens des propos de l’aîné Kirkland, bien trop obnubilée par l’idée qu’elle ait pu, pour la première fois de sa vie, évoquer son don à une personne qui lui était inconnue. Elle continua de l’écouter avec la plus grande attention, jusqu’à ce que le sujet de cette fameuse rencontre tant attendue avec son cadet ne soit amené dans la discussion. Elle ramena ses mains sur ses genoux couverts par sa longue robe, et se surprit alors à en triturer nerveusement le tissu impeccablement repassé.
« Et bien ... tu sais Keith, je ne sais pas comment le vit ton jeune frère mais je ne crois pas que ça soit un sujet très agréable à aborder. À moins qu’il n’y soit habitué ? »
Un souffle quitta ses lèvres.
« À vrai dire, moi-même, je ne sais pas exactement ce que je veux. Si je veux en apprendre davantage ou si … je préférerais simplement laisser tomber. »
Ce fut un lourd silence qui s'ensuivit. Un peu trop long, peut-être. Des interrogations la saisirent. Elle fut la première à le briser.
« Attends une seconde, Keith … »
Cette fois-ci, sa posture se raffermit naturellement, et elle pointa un doigt hasardeux en direction du roux, tenant visiblement à le désigner lui, avant de ramener sa main à sa poitrine, confuse. Les sourcils haussés, témoins de la révélation qui lui était enfin montée au cerveau, elle l’observa fixement, peinant à croire ce qu’elle allait dire, là, maintenant.
« Est-ce que d’une certaine manière, toi et moi nous serions … cousins ? »
Prononcé ainsi, l’éventualité même lui semblait absolument inconcevable.
Sujet: Re: TERMINÉ [14.08.21 — Blairwitch Island] Every sunset brings the promise of a new dawn Jeu 9 Sep 2021 - 14:31
L'héritage
Le calme apparent de Jelila ne surprend pas vraiment Keith, après tout on a tous différentes façons de réagir quand on fait face aux nouvelles, surtout celles de ce genre. Qui est-il pour juger sa réaction après tout, hein ? Puis c’est franchement pas le moment d’agir comme ça, sauf s’il veut se la mettre à dos pour le restant de la conversation et vraiment… Il n’en a carrément pas envie en fait. Tout comme lui, la jeune femme doit aussi encaisser toutes les informations qui lui arrivent.
À vrai dire, Keith n’est pas souvent le plus vif d’esprit de la famille, il prend même parfois du temps pour réaliser les choses. Cependant, quand ça concerne ses proches, ses frères, son cerveau parvient avec une facilité déconcertante à connecter tous ses neurones pour le faire réaliser ce qui se passe. Ou du moins pour en parler sur le tas sans attendre. La réelle réalisation ne vient que plus tard, la nuit principalement, où il se rend compte de tout ce qui vient de se passer. C’est d’ailleurs très certainement ce qui va se passer maintenant : il va sortir tout ce qu’il comprend et ce soir, il comprendra l’ensemble des significations. Même s’il va devoir vite en parler à Arthur, il ne le fera pas avant demain minimum, s’il arrive à le croiser. Des vacances à la mer indiquent que son petit frère doit être principalement loin de l’eau et proche du village pour se sentir plus à l’aise, autant dire que le croiser, c’est difficile.
« J’t’en prie, j’trouve ça normal d’partager c’genre de truc, ça t’concerne quoi. »
À la question (rhétorique) de Jelila, Keith prend un temps pour réfléchir malgré tout. Il est clair que ce n’est pas le sujet préféré de son petit frère – même avec sa propre famille, il n’en parle pas plus que ça. Il craint encore les réactions, même s’il ne le montre pas emmitouflé dans un orgueil bien plus surdimensionné qu’on ne le pense. Ce n’est en tout cas pas, pas cela qui empêche le rouquin de savoir ce que redoutent tant Arthur et la jeune Marocaine à ses côtés. Par contre, ne vivant pas lui-même avec cet héritage, il est incapable d’en comprendre toute l’ampleur.
« Non, il ne l’est pas. En dehors de ma famille, quelques autres personnes, même pas une poignée en fait, est au courant de son don. Mais il n’en fait jamais de longues conversations, il le dit, explique quelques points si on lui pose des questions puis il change de sujet, il est mal à l’aise. Il est comme toi du coup sur ce point-là, il ne souhaite pas vraiment en apprendre plus, il se ferme rapidement. Du coup, on a pris l’habitude de respecter ça, de ne pas le harceler ou quoi. »
Pourtant, avec ce qui se passe, peut-être aurait-il dû entreprendre plus de recherches, plus de découvertes à ce sujet, au moins lui en parler pour le pousser un peu ? Ah, Keith n’en sait rien. Keith ne sait pas ce que vivent ses frères, tous les deux se voyant presque comme maudits par un don qu’ils n’ont jamais voulu. Il se perd un instant, loin dans ses pensées à cette idée qu’il ne pourra jamais prendre leur place pour les aider. Ah, sa psy n’allait pas être contente au prochain rendez-vous s’il partait là-dessus.
Il se ressaisit et écoute ensuite l’annonce de Jelila, qui semble, à son tour, avoir compris pourquoi Keith lui a finalement tout dévoilé.
« … Aye. Je te l’ai dit, principalement, il n’y a que ma famille qui est au courant. J’sais que c’est gros comme truc, presque improbable en fait, mais… J’vois pas d’autres explications. Des descendants, plus qu’on ne le pense, on dû partir ailleurs dans le monde pour se faire une vie. Et vu notre âge, p’t’être que c’pas non plus si éloigné que ça. J’en sais rien, on ne s’est jamais vraiment penché sur notre histoire familiale, du moins pas aussi loin. C’est pas pour rien si je te dis tout ça. J’vais mettre aussi au courant Arthur, après s’vous voulez vous voir, c’comme vous voulez, mais… ce s’rait p’t’être pas mal. Pas tout de suite hein, mais voilà. T’as compris l’truc j’suppose. »
Il ne sait pas vraiment quoi dire de plus, sur le coup. C’est déjà beaucoup après tout, peut-être trop, peut-être aurait-il dû y aller petit à petit, mais l’Écossais ne sait pas faire ça. Trop long, trop compliqué, pas assez honnête à ses yeux.
« T’as le droit de ne pas y croire, de penser à une autre explication, c’est à toi de voir. Peut-être y a quelqu’un d’autre que Salazar Serpentard mais… J’sais pas, on en aurait entendu parler j’pense. »
Il s’arrête de nouveau, il lui laisse le temps de réagir, de répondre ou de partir, si elle ne peut plus supporter cette conversation. Il ne lui en voudra pas. C’est en fonction de ce qu’elle préfère.
Keith te frappe en #ff3333 Crédit art : Cutetanuki
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Sujet: Re: TERMINÉ [14.08.21 — Blairwitch Island] Every sunset brings the promise of a new dawn Dim 12 Sep 2021 - 0:40
Every sunset brings the promise of a new dawn
Qu’il était rare, de rencontrer des personnes aussi vives et honnêtes que ce Keith Kirkland.
Jelila ne put réprimer cette ineffable pensée alors qu’elle l’écoutait lui confirmer - sans surprise aucune - les réserves d’Arthur quant au dévoilement de cette particularité similaire qu’elle et lui partageaient. Elle ne put s’empêcher d’y songer : ne mettrait-il pas son frère dans l’embarras lorsqu’il lui avouerait avoir dévoilé son don à une parfaite inconnue ? Aux yeux de la Maghrébine, il lui semblait qu’il avait posé, entre ses mains, une confiance inestimable. Et peu importe à quel point elle pouvait s’affairer à chercher dans son regard si ferme - qui produisait aussi chez lui cette assurance admirable - Jelila ne fut pas en mesure de déceler la moindre trace de jugement.
Seule une sincérité pure.
Et la possibilité d’une grossière fumisterie quitta la Marocaine peu à peu. En dépit de ses inquiétudes, le récit du boxeur à la chevelure flamboyante n’eut pour effet que de susciter davantage sa curiosité. À sa grande surprise, elle en vint à se reconnaitre en son cadet comme elle ne s’était jamais reconnue en quiconque jusqu’à présent.
Peut-être trouverait-elle quelqu’un susceptible de lui partager ce malaise qui était aussi la source de ses propres tourments ? Peut-être parviendrait-il à la comprendre comme personne ne l’avait pu jusqu’à maintenant ? Peut-être se sentirait-elle un peu moins seule, finalement.
Lorsque Keith lui expliqua ce désir que son frère et lui avaient de respecter au mieux les choix d’Arthur, la remarque s’échappa presque d’entre ses lèvres, songeuse.
« C’est agréable à entendre, une telle attention de votre part. Votre simple présence, en tant que famille, l’a très certainement aidé. »
Un sourire sincère fleurit sur les lèvres de la native du Pays du Couchant Lointain alors qu’elle prenait appui sur le rebord du banc pour laisser sa tête s’incliner un brin. Si son flot ininterrompu de paroles l’avait effectivement prise de court, Jelila eut tôt fait de s’y accoutumer : et elle devait admettre que, sur un sujet aussi délicat que celui du Fourchelang, il était préférable de ne pas tourner autour du pot. Ils n’en termineraient que plus vite, et elle ne se laisserait pas aller à de longues et frivoles réflexions.
Jelila l’écouta attentivement, sans l’interrompre une seule fois.
L’éventualité d’une rencontre entre les deux descendants du Serpentard fut amenée sur le tapis, et le réflexe la saisit presque immédiatement : elle détourna son regard fébrile, pensive. Était-ce là une idée si folle ? Était-ce là si impensable, d’accepter qu’un lien de sang lointain les liait, les Kirkland et elle ? Aussi inconcevable cela puisse lui paraitre, les faits étaient là. Rien ne pourrait débuter sans une entrevue avec ce garçon partageant avec elle cette même particularité.
Elle se surprit à constater que l’astre solaire disparaissait presque : le temps s’était-il écoulé si vite ?
« Cela devra bien finir par se faire, je ne crois pas que tu puisses garder ça pour toi non plus. Mais … enfin je me permets de te poser la question. Ne s’agacera-t-il pas, en apprenant que tu me l’as dit ? Après tout … il ne me connait pas. »
Pour qu’elle pose une telle question, les sourcils ainsi haussés, presque amusée, le calme devait avoir été rendu à ses sens.
« Je vais prendre le temps d’y réfléchir de mon côté, Keith, mais je ne te laisserai pas sans réponse, promis. Je te remercie pour ton honnêteté, rassure-toi, je n’en dirai mot. »
Voilà que le soir s’annonçait, le ciel s’assombrissant au rythme du vent qui se faisait un peu plus turbulent. Au rythme de son esprit qui se faisait plus nébuleux.
« Je crois que je vais rentrer. Et toi ? Tu dessinais, c’est ce que tu m’as dit ? »
Elle ne se redressa pas immédiatement, mais s’autorisa à glisser un coup d’œil curieux en direction de son matériel d’artiste. Peut-être cette rencontre avec Keith, dont la présence lui était agréable, l’enchantait plus qu’elle ne l’avait imaginé il y a une heure de cela.
Sujet: Re: TERMINÉ [14.08.21 — Blairwitch Island] Every sunset brings the promise of a new dawn Dim 12 Sep 2021 - 11:27
L'héritage
Voir Jelila se détendre le rassure, pour être totalement honnête. Un peu plus tôt, quand le soleil n’avait pas encore commencé à se coucher, il se demandait comment la discussion allait tourner, si elle n’allait pas le virer ou demander aux serpents des alentours de l’attaquer – ce qui aurait sûrement été justifié. Heureusement, rien de tout cela n’a eu lieu, c’est peut-être pour ça que Keith s’est aussi rapidement senti à l’aise pour lui parler, même d’un sujet aussi sérieux que celui-là.
Sans trop partir dans les détails, il a senti ce que dégageait Jelila et il n’a pas eu l’impression qu’elle possédait une mauvaise aura. C’est une personne inquiète de parler de son don – peut-être même anxieuse du regard des autres, mais rien de plus. Il en est certain.
« C’est normal de faire attention à ça. On est habitué aussi, il faut dire. »
Après tout, bien avant qu’ils ne soient au courant pour Arthur, il fallait éviter le sujet « loup-garou » avec Kenneth, quand ce dernier, encore enfant, n’acceptait pas la malédiction qui allait lui peser dessus jusqu’à la fin de sa vie. Quand le cadet a donc avoué la vérité, s’adapter à ses besoins était on ne peut plus simple.
« C’est bien pour ça que j’t’assure que j’dirais à personne ton don, mis à part à Arthur. C’à toi de décider c’genre de chose. J’te forcerais pas à m’en parler non plus. »
Il se considère, sur le moment, plus comme un entremetteur. Un messager ? Ouais. Il ne se lance pas dans les précisions, mais prend et donne les informations nécessaires. Ce qu’il faut pour rassurer le blond quand il va aller le voir, ce qu’il faut pour assurer à la jeune fille qu’elle peut lui accorder un léger bout de confiance. Rien de plus. La remarque de Jelila le fait légèrement sourire, un sourire un peu rieur.
« Oh, peut-être un peu si. Mais tu vas vite le découvrir, il s’agace d’un rien. Il est sympa hein, mais c’est une sacrée tête de mule. Si j’étais d’abord venu le voir, sans avoir rien sur toi, même ton prénom, il me l’aurait reproché. Mais ne t’inquiète pas, je sais que ça se passera bien. Enfin, il va être secoué, comme toi, mais ça ira. Merci d’bien vouloir y réfléchir, j’attendrais qu’tu m’contactes, t’en fais pas. Et j’sais qu’tu ne comptes rien dire, enfin, j’m’en doutais quoi. »
Il faut dire que ce serait mal venu de tout dévoiler, vu sa condition. Quand elle lui fait signe qu’elle va y aller, Keith remarque, qu’effectivement, le soleil ne tape plus aussi durement sur sa peau. Il n’a pas vu le temps passer et ils doivent rentrer. Il vérifie que l’ensemble de ses dessins soient bien rangés et c’est à ce moment que Jelila lui en parle.
« Aye, je suis en arts magiques mais même à côté de ça… J’aime dessiner. J’étais sur du paysage, là. On n’a qu’à rentrer et je te montrerais, si tu veux. »
Sans plus attendre, il se lève et propose son aide à la jeune femme. Une fois tous les deux debout, ils se mettent en chemin, retournent ensemble vers les bungalows. Ce n’est clairement pas le début de soirée que Keith espérait, mais en apprendre plus sur sa famille, c’est toujours agréable. À voir la suite des événements…