holes in my false confidence

La demande d'Hitoshi t'a quelque peu surpris.

Cela fait plus d'un an maintenant que tu enseignes à Ilukaan et Hitoshi a mis presque autant de temps avant de ne serait-ce que t'adresser la parole. Tu l'avais pourtant eu en cours l'année dernière mais... Rien à faire. Pas un mot envers toi, pas un geste pour te saluer ; presque rien dans son comportement n'aurait pu laisser penser qu'il t'avait reconnu, à quelques détails près. Son mutisme et la façon qu'il avait de t'éviter à tout prix dans les couloirs - et même pendant tes propres cours - étaient un aveu indirect qu'il te fuyait délibérément.

Tu n'as pourtant pas tant changé depuis la dernière fois que vous vous êtes vus ; tu as peut-être gagné quelques cicatrices, ton visage a peut-être vieilli un peu mais finalement, tu ressembles au toi d'il y a dix ans presque trait pour trait. Le même désastre capillaire se dresse sur ta tête, les mêmes fringues remplissent ton semblant de garde-robe et les mêmes traits tirés ornent ta gueule toujours aussi inexpressive. Alors il t'avait forcément reconnu. Et ce n'est pas comme s'il ne connaissait pas ton nom.

Il t'aura fallu attendre le mois de novembre dernier pour avoir le fin mot de l'histoire et pour, enfin, rétablir un début de communication avec le Strixyst. Non pas qu'il t'avait manqué ou quelque chose comme ça - tu essayais de ne pas t'attacher autant que se faire se peut ; à quoi bon, sachant que vous étiez de toute façon destinés à vous séparer au bout de quelques mois ? - mais... D'accord, ce serait mentir que tu n'as pas de soft spot pour ce gamin. Après tout, tu as contribué à son éducation magique quand il était encore tout jeune et sa présence illuminait tes journées, quoi que tu puisses en dire.

La mission "ne pas s'attacher au jeune Hitoshi Shinso" était donc, fatalement, vouée à être un échec.

Et maintenant que vous avez renoués un début de relation entre vous, l'adolescent parvient à te parler - et même à te demander de l'aide. Lui, qui n'avait pas prononcé un seul mot pendant plus d'un an, est venu te voir un peu plus tôt dans la semaine pour te formuler une requête quelque peu particulière : lui apprendre les bases du duel sorcier.

Son choix de cursus ne se portant pas sur Auror & Défense Magique, la seule manière qu'il a de suivre ce cours était de s'adresser à l'un des deux professeurs qui l'enseignaient - en l'occurrence, c'est à toi qu'il s'est confié. Tu aurais pensé qu'il se serait plutôt adressé à ton collègue, bien qu'il puisse se montrer impressionnant et peu avenant, étant donné que ce dernier s'occupe des élèves de sixième année, mais non ; c'est bien vers toi qu'il s'est tourné.

D'ordinaire, tu l'aurais plutôt redirigé vers d'autres étudiant·e·s, les bases du duel étant relativement connues et faciles à appréhender pour quiconque prenait la peine de s'y intéresser - de plus, tu savais très bien que parmi les élèves n'étant pas encore en cursus universitaire, certain·e·s s'étaient déjà adonné·e·s à ce genre de pratiques dans la salle même où tu t'apprêtes à rejoindre Hitoshi. Cependant, décembre étant une période relativement compliqué pour elleux - et pour cause : les vacances approchant à grands pas, certain·e·s professeurs bombardaient les élèves de devoirs en tout genre -, tu as préféré t'en occuper toi-même, d'autant plus que tu te doutais que le jeune ado avait ses propres raisons de venir te le demander personnellement. C'était peut-être aussi l'occasion pour consolider le lien fragile que vous avez réussi à recréer.

Tu lui avais donc donné rendez-vous devant la salle un peu après la fin des cours, quand vous étiez tous deux suffisamment disponibles pour ce cours quelque peu particulier.

Tu arrives pile à l'heure. Lui est déjà là, à t'attendre - visiblement en charmante compagnie : Ebony l'accompagne, perchée sur son épaule comme à son habitude. Vous aurez une spectatrice, donc. Pas que tu t'en plaindras - loin de là, même.

« Bonsoir, Hitoshi. »

Tu le salues une fois suffisamment près de lui pour qu'il t'entende sans que tu n'aies à hausser la voix ; l'épaisse écharpe dissimulant la moitié de ton visage ayant tendance à l'étouffer un peu. Tu ne tardes pas à saluer également la demoiselle, la laissant renifler le bout de tes doigts avant de se laisser grattouiller le cou.

Et sans attendre la moindre répondre potentielle de sa part, tu rentres dans la seule salle disponible à cette heure-ci. Elle est spacieuse, suffisamment pour accueillir une cinquantaine d'élèves au moins. Semblable en partie à un amphithéâtre à cause des gradins remplissant une bonne partie de l'espace, on peut cependant noter la présence d'un espace vide en contrebas - là où prennent place les démonstrations.

feat. Hitoshi Shinso ● 861 mots

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Tu n'aurais jamais penser surprendre Hitoshi malgré ton arrivée silencieuse, lui qui est d'habitude si alerte, si vigilant. Et pourtant tu vois bien le sursaut involontaire qui le prend quand tu l'abordes, comme s'il était plongé dans ses pensées et que tu l'en avais tiré brusquement. Tu ne t'attardes cependant pas là-dessus - pas avant de rentrer dans la pièce et d'en fermer la porte derrière ton élève du jour. C'est une pièce que tu visites régulièrement et dans laquelle de nombreux cours ont déjà eu lieu. Ca ne sera pas la première fois que tu donnes une leçon d'introduction ici-même.

Ce n'est un secret pour personne : tu n'apprécies pas l'art du Duel, celui avec un grand D, celui qui est codifié et qui est vu plus comme un sport qu'une véritable pratique de nos jours. Trop formel, pas assez... réel. C'est pourquoi, lorsque tu enseignes, tu passes rapidement sur les règles et ignore totalement son histoire pour t'adonner purement à la partie pratique. Un Auror ou tout autre sorcier - opérant dans le domaine de la défense ou non, d'ailleurs - n'a pas besoin de connaître les postures de combat réglementaires ou les différentes façons de saluer et ça tombe bien : ce n'est pas pour ça que vous êtes là.

Hitoshi dépose son sac dans un coin près des gradins ; sa chatte suivant le mouvement et s'installant à côté, profitant d'être descendu de son épaule pour se laver. Tu la regardes s'exécuter quelques secondes - les diverses tables et bancs lui offriront moult places de choix pour se cacher quand les sorts voleront, tu ne t'inquiètes pas pour elle - avant de reporter ton attention vers son maître qui te rejoint rapidement, sans un mot. Bien. Vous allez pouvoir commencer. Mais avant ça...

« Tu sembles préoccupé. »

Les bras croisés, tu fixes son visage, cherchant le moindre tic, le moindre froncement ou haussement de sourcils, le moindre mouvement de lèvres ; en bref le moindre indice sur ce qu'il peut bien penser. Ce n'est pas parce qu'il n'est pas officiellement ton élève que tu iras de main morte avec lui ; c'est pourquoi tu ne veux pas qu'il soit distrait par la moindre chose pendant la prochaine heure que vous allez passer ensemble. D'autant plus que c'est à sa demande que tu es ici.

« Dis-moi. Je ne veux pas que tu penses à autre chose quand tu seras face à moi. »

Car oui, c'est contre toi qu'il se battra.

feat. Hitoshi Shinso ● 439 mots

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Jusqu'à il y a quelques secondes, Hitoshi n'avait pas encore décroché un seul mot en ta présence.

Il est un peu comme toi, finalement. Peu bavard, évitant les banalités autant que faire se peut, ne laissant aucune émotion transparaître sur son visage... Mais tu sens que, caché derrière cette façade inexpressive, il y a quelque chose dont il ne veut pas parler. Tu l'entends dans la réponse qu'il donne à ta question déguisée, dans la façon qu'il a de sous-entendre qu'il est capable de diriger toute son attention envers toi même si quelque chose le tracasse bel et bien. Continuer de fixer le blanc de ses yeux comme tu le fais depuis le début semble ne rien y changer, le jeune Strixyst se contente de te tourner le dos après ses quelques mots et de faire quelques pas en avant, mettant ainsi quelques mètres de distance aussi physique que métaphorique entre vous.

Tu sais très bien que c'est plus par envie d'arrêter là la « conversation » que par hâte de commencer la leçon, alors tu n'insistes pas plus pour le moment. Tu as confiance en lui, s'il dit être capable de rester concentré, alors il le sera. Et s'il ne sait pas l'être... Tu feras en sorte qu'il le devienne rapidement.

Le jeune homme aux cheveux indigo se retourne, te faisant face de nouveau alors que tu laisses tes mains s'enfoncer dans les poches de ton pantalon comme à leurs habitudes, tes doigts frôlant le porte-baguette accroché à ta ceinture au passage. Le cuir de celui-ci, un peu rongé sur les bords, a bien vécu. Pâli et craquelé par endroit, usé par les frottements et le temps, on devine aisément qu'il a été ton fidèle compagnon dans bien des aventures et ta "retraite" à Ilukaan ne fait pas exception, aussi calme qu'elle peut l'être.

« Puisque tu es en sixième année, je suppose que ce n'est pas la première fois que tu participes à un entraînement de ce type. »

Bien que les cours de Défense contre les forces du Mal soient majoritairement théoriques, tu te débrouilles toujours pour glisser quelques cours pratiques au milieu de tout ça. Tu ne vois aucun intérêt à ne pas faire appliquer à tes élèves ce que tu leur apprends. Ce ne sont pas uniquement des concepts et d'autres lectures vite rébarbatives qui les aideront (sauveront) le moment venu.

Aussi connais-tu très bien le genre d'exercices auxquels Hitoshi a pu participer l'an passé, puisque tu étais son professeur.

« Je ne te ferai pas de grand discours sur l'importance de savoir se défendre. Tout ça, tu le sais déjà. C'est pourquoi aujourd'hui nous allons travailler sur le charme du bouclier. »

feat. Hitoshi Shinso ● 470 mots

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Tu n'es ni directeur de maison des Ursirre ni professeur de Défense contre les forces du Mal pour rien, Shôta. Apprendre le charme du bouclier en premier à ton élève est pour toi une évidence, la base-même de la défense. C'est un sort qui n'est enseigné que dans les dernières années du cursus général et tu sais très bien qu'Hitoshi ne le connaît pas encore - il te le prouve de toute façon en ne réagissant pas à l'annonce du programme du jour que tu lui fais. L'adolescent ne vous aurait pas fait perdre de temps en te laissant lui expliquer quelque chose qu'il connaît - et maîtrise - déjà.

Aussi, Hitoshi ne t'a pas demandé de lui apprendre à se battre mais à se protéger.

Il dégaine sa baguette le premier, visiblement pressé de commencer. Toi tu ne bouges pas, debout en face de lui dans ta posture habituelle ; le dos un peu courbé, les mains toujours au fond des poches de ton pantalon noir et le menton recouvert par ton épaisse écharpe.

« Le charme du bouclier te protègera de la plupart des sortilèges qui te seront jetés. Il en existe plusieurs variantes, celle à laquelle tu vas t'entraîner aujourd'hui en est la plus simple et la plus basique. »

Tu entames l'explication du sortilège de ta voix habituelle, si monotone et vide de toute émotion qu'il est étonnant qu'aucun·e élève ne se soit encore jamais endormi uniquement à cause d'elle pendant tes cours. Ou peut-être qu'iels ont trop peur de toi et des conséquences pour tomber d'ennui sur leur bureau ? Sans doute ; tu es bien trop attentif pour ne pas remarquer un·e étudiant·e qui s'affale un peu trop sur sa table ou qui ne prête pas attention à ce qui se passe en face d'ellui et tu es connu pour ne pas faire de cadeau, renforçant cette crainte de la punition tombant pour comportement incorrect en classe.

Empoignant enfin ta propre baguette, tu la glisses une fois de plus hors de son fourreau, comme tu en as tant l'habitude, et la brandit devant toi. Le plus simple des gestes du poignet - un petit coup donné vers l'avant - et un « Protego » prononcé distinctement te suffisent pour créer un mur invisible qui se dresse entre le Strixyst et toi.

« La barrière créée par l'incantation peut repousser aussi bien les attaques magiques que physiques mais n'est pas complètement impénétrable pour autant. Un Sortilège Impardonnable ou un sort puissant t'atteindra malgré le charme. »

Pour illustrer tes propos, tu lances quelques étincelles rouges en direction de l'adolescent aux yeux bleus ; étincelles qui s'éclatent en ricochant contre le bouclier à quelques pas de toi - ce qui a pour effet de le rendre visible l'espace d'un bref instant avant qu'il ne finisse par se dissiper quelques secondes plus tard.

« A ton tour. »

Si tu as gardé une attitude très nonchalante - presque paresseuse, bien que direct dans tes gestes - durant toute la démonstration, tu adoptes maintenant une position un peu plus convenable au combat, plus pratique pour bouger ou lancer des sorts. Main hors de la poche, pied légèrement en arrière et baguette brandie devant toi, tu es prêt à attaquer l'exercice. Le geste et l'incantation du sortilège sont peut-être simples mais le jeune Shinso a le désavantage de n'avoir jamais lancé cet enchantement... et de se retrouver à devoir le faire dans l'une des pires conditions possibles.

Tu ne comptes pas le ménager. Tu es connu et reconnu pour ne jamais le faire. C'est pourquoi tu ne lui as laissé que quelques secondes à peine avant de l'attaquer avec un sortilège de désarmement - informulé, bien entendu.

feat. Hitoshi Shinso ● 634 mots

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Il était évident qu'Hitoshi ne parviendrait pas à se protéger du sortilège de désarmement. Ce n'est cependant pas à ça que tu t'attendais en l'attaquant aussi rapidement : il ne semblait même pas sur ses gardes quand il a pris le sort de plein fouet, il va falloir qu'il fasse mieux que ça - et vite. Tu le regardes sans un mot. Le jeune homme reste immobile, les yeux rivés sur sa baguette qui tournoie sur elle-même dans les airs pendant de brèves secondes avant de retomber avec un petit bruit sec sur le sol, roulant sur quelques centimètres avant de s'immobiliser.

C'est le seul son qui brise le silence.

Le regard du Strixyst finit par se détacher de sa baguette abandonnée et croise le tien, que tu n'as pas délogé de la figure se tenant toujours debout à quelques mètres de toi. L'espace de quelques secondes, vous vous dévisagés l'un l'autre. Non, Hitoshi : il ne te fera aucune faveur, il ne sera pas soft avec toi. Deal with it. Il finit par briser le contact pour aller ramasser sa baguette, tombée à quelques pas. Bien, l'entraînement peut reprendre.

Tu ne cherches pas à être fourbe ou à l'humilier. Ton but est même très éloigné de ça. C'est pourquoi, pendant près d'une heure, tu lui envoies sortilège sur sortilège en restant toujours face à lui, dans la même posture, effectuant les mêmes gestes encore et encore, lançant le même sortilège de désarmement machinalement. Pendant près d'une heure, tu ne laisses pas de répit au jeune homme déterminé qui subit tes enchantements les uns après les autres, tentant de mettre en pratique les quelques conseils que tu lui donnes au passage. Les « Pas comme ça, ta baguette. Plus haut. », « Sois plus réactif. », « Pivote un peu plus ton poignet. » se glissent entre deux coups de baguette.

Le charme finit par rentrer, doucement. Tu peux le voir à la manière dont un semblant de barrière magique paraît se dresser devant le Strixyst, bien qu'un peu tard encore, ce qui laisse le temps à ton sort de faire sauter la baguette d'Hitoshi en direction des tables et bancs sur le côté. Tu profites de la pause impromptue pour vérifier rapidement l'heure sur ton téléphone portable, notant qu'il commence à se faire tard. Jetant un rapide coup d'oeil au Strixyst toujours à la recherche de sa baguette, tu soupires lentement avant d'agiter la tienne vaguement dans sa direction, utilisant un sortilège d'attraction pour récupérer le morceau magique d'ébène plus rapidement.

Une fois en main, tu attends qu'Hitoshi se retourne vers toi pour la lui lancer en un geste souple.

« C'est mieux... mais je suis sûr que tu peux mieux faire. »

Il est sur la bonne voie et c'est ta manière de l'encourager à continuer ses efforts. Tu ne comptes pas prolonger la session encore très longtemps pour ce soir, pour ne pas épuiser l'étudiant plus que nécessaire, et le lui fais donc savoir.

« Ces essais seront les derniers pour ce soir. Concentre-toi. »

Et, une nouvelle fois, une flopée d'étincelles jaillit en direction de Shinso.

feat. Hitoshi Shinso ● 539 mots

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Cette fois-ci, tu as laissé le temps à Hitoshi de se préparer avant de lancer le sort. Quelques secondes de plus seulement, le temps pour lui de pouvoir prendre une grande inspiration et hop, le sortilège informulé est lancé une nouvelle fois dans sa direction.

Le premier essai est raté. Le jeune homme, n'ayant pas lancé son charme assez vite, doit une nouvelle fois aller chercher sa baguette magique tombée quelque part derrière lui. Comme tu t'y attendais, il ne bronche pas ni même ne montre de signe d'énervement ou de fatigue et se contente simplement de ramasser sa baguette avant de se remettre en position. Il est tout aussi silencieux qu'au début, n'ayant pas ouvert la bouche une seule fois depuis votre première interaction, quand tu lui as demandé si quelque chose le préoccupait. C'est bien quelque chose qui n'a pas changé depuis qu'il est petit, ça.

Dès qu'il te semble prêt de nouveau, tu réitères le mouvement exécuté des dizaines et des dizaine de fois ce soir, lançant une nouvelle gerbe d'étincelles sur Hitoshi. Sauf que cette fois... Oui, cette fois tu tiques sur quelque chose qui attire immédiatement ton attention. Premièrement, le Strixyst a fermé les yeux. Deuxièmement... Il a réussi à arrêter le sortilège. Sa barrière est certes frêle, si fragile qu'un deuxième sort de ta part la briserait en un rien de temps, mais elle a le mérite d'exister et de fonctionner au moins un peu. Après tout : le sort a été arrêté.

Et Hitoshi ne s'arrête pas là. C'est ce que tu attends de sa part, qu'il aille plus loin que ça, et c'est ce qu'il fait. Plutôt que de dissiper le sort ou d'abandonner en laissant le sortilège de désarmement le toucher une énième fois, il se concentre et, d'un simple mouvement, parvient à renforcer son charme, créant une véritable barrière magique fonctionnelle qui fait instantanément disparaître les dernières étincelles.

Un demi-sourire s'esquisse sur tes lèvres, ton écharpe remontée jusque sous ton nez empêchant Hitoshi de s'en apercevoir. Non pas qu'il aurait pu même s'il le voulait, de toute façon : il s'effondre par terre après avoir dissipé son propre sortilège. Le gamin doit être complètement exténué après le dur exercice que tu lui as infligé.

Cependant... Le mouvement de sa poitrine se gonflant puis se dégonflant, plus ample qu'il ne le devrait, t'alerte quelque peu. Rapidement, tu balayes les gradins du regard, à la recherche de la petite Ebony qui s'y est cachée une fois votre entraînement commencé. Tu la repères assez rapidement, trônant tout en haut telle la reine qu'elle est, vous jugeant de ses yeux jaunes inquisiteurs. En moins de temps qu'il ne le faut pour le dire, te voilà près d'elle, l'attirant vers toi au moyen du traditionnel et indémodable « pspspspsps~ ». Une fois dans tes bras, tu redescends et te diriges vers le Strixyst, déposant sa chatte devant lui avant de t'accroupir, gardant un bras de distance entre vous.

Ta propre respiration est calme ; lente et profonde. Tu la maintiens ainsi, exagérant un peu tes inspirations et expirations pour qu'Hitoshi puisse caler les siennes dessus s'il en a besoin. Tu gardes le silence et les yeux rivés sur le plus jeune, attendant de voir s'il se calme tout seul (ou avec l'aide de son emotional support cat).

feat. Hitoshi Shinso ● 587 mots

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Le sourire qui étire les lèvres d'Hitoshi - premier semblant d'émotion que tu peux voir sur son visage d'ordinaire si inexpressif - lorsque sa chatte lui est déposée dans les bras t'indique que tu as eu le bon réflexe. Elle se frotte à lui en laissant entendre des ronronnements plutôt sonores, ou tout du moins suffisamment pour que tu puisses les percevoir également. Tu sais d'expérience que c'est un son apaisant, ce dont le jeune adolescent a bien besoin pendant qu'il tente de faire passer sa crise d'asthme.

Ce n'est pas la première fois qu'il en fait une devant toi. Tu te rappelles très bien de la première fois où c'est arrivé, quand il avait sept ans et que tu ne savais pas trop quoi faire pour l'aider. A l'époque, vous aviez dû faire avec les moyens du bord ; tu n'avais jamais rien eu de tel à gérer auparavant mais plus de peur que de mal, finalement. C'est là que tu as récupéré l'astuce du mimétisme de la respiration d'autrui que tu utilises en ce moment. Et puis, cette fois-ci, tu peux compter sur du soutien émotionnel supplémentaire (et qualitatif), ce que vous n'aviez pas à l'époque.

Le Strixyst se calme à son rythme, tout doucement. Tu ne le quittes pas des yeux, prêt à l'embarquer à l'infirmerie si besoin - mais ce ne sera visiblement pas nécessaire. Ses expirations se font plus régulières, ses inspirations moins affolées et les secousses de ses épaules cessent peu à peu jusqu'à complètement disparaître. Tu remarques que la main caressant Ebony ne tremble plus non plus. Bien. La crise semble passée.

Tu lui laisses cependant quelques instants supplémentaires pour terminer de reprendre complètement ses esprits. Il a l'air épuisé (plus que d'habitude), bien que ce ne soit pas étonnant après ce qu'il vient de vivre ; les dernières minutes ont du le vider de toute l'énergie qui lui restait. Tu le raccompagneras toi-même jusqu'à son dortoir, par mesure de précaution.

« Je ne savais pas que tu avais encore ce genre de crise. »

Ta voix vient troubler le relatif silence qui s'était installé une fois vos deux souffles redevenus naturels - silence uniquement brouillé par Ebony et ses ronrons incessants. Tu réalises que c'est peut-être pour cette raison qu'il a apporté l'animal avec lui.

« Y a-t-il autre chose que je dois savoir pour la prochaine fois ? »

Tu n'as pas bougé d'un poil depuis que tu t'es accroupi devant lui, parfaitement en équilibre sur la pointe des pieds, les avant-bras nonchalamment posées sur tes cuisses, le regard toujours tourné vers lui. Clignant lentement des yeux, attendant une réponse ; qu'elle soit verbale ou non. Tu dois savoir, pour ne pas le pousser à bout plus que de raison.

feat. Hitoshi Shinso ● 488 mots

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Tu as visiblement mis le doigt sur l'une des cordes sensibles d'Hitoshi. Son regard quitte le tien, comme s'il ne supporte pas de te faire face - ou, plutôt, comme si ta remarque le met mal à l'aise. Il ne faut que quelques secondes pour qu'il confirme cette dernière supposition, annonçant qu'il s'agit de sa première crise d'asthme depuis quatre ans. Urgh, tu aurais dû arrêter le cours avant... Tu n'as cependant pas le temps de ressentir une once de culpabilité, l'adolescent reprenant la parole sur un tout autre sujet - pourtant lié, tu t'en rends rapidement compte.

S'il y a bien quelque chose à laquelle tu ne t'attendais pas maintenant, c'est bien ça. Il se livre soudainement à toi, reprenant une discussion que vous aviez vaguement eu il y a quelques temps dans le Dôme ; la fois où vous aviez, après un peu moins d'une décennie, finalement repris contact pour de bon. Il était resté vague sur les raisons qui l"avaient poussé à t'éviter autant que faire se peut, statuant simplement que "c'était bizarre" de te rencontrer de nouveau. Pour être bizarre, ça l'était, peut-être même plus pour toi que pour lui. En arrivant à Ilukaan, tu n'avais pas seulement revu Hitoshi. Lewin, ton ancien boss, était de la partie ainsi qu'Hizashi et Amaya, d'ancien-ne-s camarades et ami-e-s de Mahoutokoro que tu as perdu de vue une fois diplômé-e-s. Tu n'es pas un homme qui affectionne tout particulièrement son histoire passée - tu en es même relativement détaché, quelques personnes mises à part - aussi t'attaches-tu rarement aux gens que tu rencontres. Ou, plutôt, n'as-tu aucun mal à les laisser entrer puis sortir de ta vie sans chercher à les retenir à tout prix, certain-e-s y restant plus longtemps que d'autres ; certain-e-s y laissant une trace indélébile tandis que d'autres encore n'y sont que de passage.

Hitoshi était de ceux-là, des inoubliables dont tu ne pouvais ignorer la présence, un jour, dans ta vie. Une seule année à vous côtoyer quasi quotidiennement avait suffi à te prendre d'affection pour le jeune enfant qu'il était alors. Et puis, ce n'est pas comme si tu n'étais pas devenu une sorte de précepteur pour lui le temps qu'il puisse aller à l'école - tu as toujours eu un soft spot inavoué pour les enfants, qui te le rendent plutôt bien (à ton grand étonnement). C'est sans doute pour cela que, lorsqu'Hitoshi commence à vider son sac en te confiant ses peurs et ses pensées qu'il a dû remuer des jours (mois ?) durant, tu l'écoutes avec attention, plongeant ton regard dans le sien lorsqu'il relève les yeux.

Ce n'est plus l'adolescent de seize ans que tu vois devant toi, quand il brise le contact visuel après quelques instants. Non, ce que tu vois, c'est le jeune gamin tout juste arrivé du Japon avec sa mère il y a neuf ans, ce gosse mutique qui faisait tout pour ne pas se faire remarquer et qui restait dans son coin en silence. Silence qui finit par tomber lorsqu'il termine de se blâmer pour des choses en lesquelles il n'a jamais eu aucun pouvoir. Silence qui ne dure pas longtemps, que tu remplis une nouvelle fois avec la fadeur de ta voix.

« Ce n'est pas parce qu'on s'est côtoyé avant Ilukaan que tu as des comptes à me rendre maintenant. »

Si tu aurais apprécié qu'il ne cherche pas à t'éviter à tout prix, tu ne l'en blâmes pas spécialement pour autant. Tu n'as particulièrement cherché à renouer avec lui, non plus.

« Tu n'es pas faible, Hitoshi, tu l'as encore prouvé il y a quelques minutes et tu l'as maintes fois prouvé quand tu étais enfant, et tu n'es certainement pas inutile. » Tu marques une courte pause. « Tu ne l'as jamais été et tu ne le seras jamais, peu importe qui essaye de te le faire penser. » Même si c'est toi qui t'en persuades.

Il y aurait sans doute encore beaucoup à dire encore mais tu n'es pas doué avec les mots, alors tu fais au plus court. Direct, comme toujours.

« Si tu l'avais été, ta mère ne t'aurait pas tout fait pour te sortir du Japon et je ne t'aurai pas pris sous mon aile quand on s'est rencontré. On ne se trouverait même pas dans cette pièce en ce moment-même. Je ne m'attache pas aux causes perdues et tu as toujours été loin d'en être une. »

feat. Hitoshi Shinso ● 796 mots

holes in my false confidence

Le jeune adolescent ne répond pas aux quelques mots que tu lui dis - baissant simplement le regard en t'écoutant, comme s'il n'y croyait pas vraiment. Alors tu continues à parler, évoquant rapidement sa mère et les quelques mois passés ensemble pour conclure ton semblant de plaidoirie. Son manque de réaction ne te dérange pas réellement, après tout tu n'attendais pas spécialement de réaction de sa part en lui disant tout cela - tu voulais juste essayer de le rassurer et, qui sait, lui redonner un peu confiance en lui ? Le jeune Strixyst semble bien en avoir besoin. Tu supposes qu'il porte encore en lui les restes des moult brimades et autres railleries qu'il a subi quand il vivait encore dans son petit village perdu au fin fond du Japon.

La première réaction qu'il t'offre a le mérite de te surprendre en étant celle à laquelle tu t'attendais le moins : il bâille, soudainement, comme s'il était incapable de se retenir plus longtemps. Tu vois très bien qu'Hitoshi est fatigué - c'est un grand insomniaque (et tu ne connais que trop bien les effets de ces insomnies routinières qui l'habitent) et couplé avec votre séance d'aujourd'hui, ce n'est pas étonnant qu'il soit à bout - aussi, quand sa seule réponse est de te demander l'heure qu'il est avec un air si crevé que tu te demandes comment il fait pour ne pas juste s'écrouler sur place, tu sais qu'il est temps de mettre finalement un terme à votre petit cours particulier.

« Pas loin de 20h. Il est temps que tu ailles te reposer. Tu peux te lever seul ? » lui dis-tu après un rapide coup d'oeil à ton téléphone portable, te levant toi-même dans la foulée. Prêt à l'aider à se mettre debout s'il en montre ou en exprime le besoin, une main tendue vers lui. Une main qui lui sera toujours accessible, qu'il en fasse (ou non) la demande dans un futur proche ou lointain. C'est à la fois ton rôle de professeur mais aussi une sincère envie de l'aider à se trouver une place dans ce monde et à atteindre ses objectifs. Une envie de lui redonner espoir après tout ce qu'il a traversé.

N'est-ce pas pour cela que tu es devenu professeur, au fond, Shôta ?

feat. Hitoshi Shinso ● 404 mots

holes in my false confidence

Quand tu vois Hitoshi vaciller et faillir tomber à terre, tu n'as qu'un réflexe, te pencher vers lui pour l'aider à se relever sans encombre. Cependant, ton geste est rapidement arrêté par l'une de ses mains, qu'il interpose entre vous deux pour te signaler qu'il peut se débrouiller tout seul. Alors tu le laisses faire, l'observant les mains dans les poches de ton pantalon, le silence régnant de nouveau entre vous. La deuxième fois est effectivement la bonne, il se parvient à se redresser puis récupère son sac délaissé dans un coin de la pièce. Tu soutiens son regard quand il se tourne vers toi, t'attendant effectivement à ce qu'il dise finalement quelque chose... mais rien ne sort de sa bouche. Il est muet, comme toujours.

Ce n'est pas grave, tu ne le forces à rien. Il viendra vers toi en temps voulu et s'il le souhaite.

Ton jeune élève te remercie tout de même avant de partir, seul avec sa chatte, sans doute en direction du dortoir des Strixyst - tu ne l'imagines pas vouloir se fondre parmi les élèves dans la cafétéria ou le dôme, pas après la « discussion » que vous venez d'avoir et surtout pas dans son état actuel. Bien qu'il te tourne le dos, tu hoches doucement la tête pour retourner ses salutations. « Tâche de te reposer aussi. Bonne nuit Hitoshi. »

Tu lui réciproques son "conseil", qui te ferait presque souffler du nez tant il est ironique - il dort aussi peu que toi, c'est donc assez culotté de sa part de te dire de dormir - avant qu'il ne disparaisse dans le couloir, la porte se refermant sur lui et te laissant seul dans la grande pièce aux allures d'amphithéâtre. Tu sens bien qu'il a besoin de s'isoler à présent, à la fois pour réfléchir et pour se reposer. Pour ce soir, l'entraînement n'est presque plus que secondaire. Qui aurait cru que vous finiriez la séance ainsi ?

Et maintenant que tu te retrouves esseulé, tu lâches un long soupir las, passant une main sur ton visage. Cette « discussion » a ravivé de nombreux souvenirs que tu gardais bloqués dans un coin de ta tête, des souvenirs datant d'il y a presque une décennie. Des souvenirs que tu ne pensais pas réveiller de nouveau et qui étirent - d'une manière un peu amère, peut-être, après les mots du jeune homme un peu plus tôt - tes lèvres en un maigre sourire, dissimulé comme toujours derrière l'épaisse étoffe qui orne ton cou et ce malgré ta solitude actuelle.

Quelques secondes plus tard, tu finis par imiter l'étudiant et quittes la salle, laissant derrière la porte refermée les vestiges des premières réminiscences du passé que vous avez en commun - premières mais certainement pas dernières.

feat. Hitoshi Shinso ● 476 mots