Physique

On va commencer par l’évidence. Oui Scott est grand. Très très grand même. Et soyons clairs, c’est loin d’être une tige. Plutôt carré (forme géométrique que l’on reverra plus tard), il n’a pas une once de graisse, résultat d’une vie active et toujours en mouvement. Et aussi soyons francs de pas mal de sport, à la salle de musculation ou non. Cette silhouette n’est pas vraiment bien entretenue d’ailleurs au quotidien. Se coiffer et prendre soin de ses affaires très peu pour lui. Tout comme ses vêtements, usés et ré-usés au fil des années à les porter, hors uniforme bien sur. Le contraste entre celui-ci et le reste de sa garde robe est d’ailleurs saisissant. Toujours impeccablement et magiquement repassé, il n’a pas un pli, contrairement à l’ensemble jean troué tee-shirts de métalleux et rangers qui constitue le reste de ses habits. En effet on lui a toujours appris que travailler est quelque chose de sérieux, et que la tenue devait suivre, et il met un point d'honneur à le respecter. Mais quelque soient les vêtements qu'il port, son attitude globale reste la même : port de tête droit, agrémenté d'un regard de défi à tout ceux qui le regarderaient dans les yeux. On peut ajouter à cela ses épaules carrées, toujours remontées comme si il avait besoin de cela pour impressionner. Vous l'aurez compris, il est très loin de passer inaperçu dans les couloirs, ayant tendance à bousculer un peu tout le monde si vous êtes sur son passage. Un bulldozer, c'est ce à quoi beaucoup de gens le voyant marcher pensent. Mais un bulldozer qui a tendance à impressionner voire apeurer les plus jeunes ou les plus sensibles.

Passons maintenant plus précisément à son visage. Premier truc que vous remarquerez des yeux gris qui ont tendance à toujours exprimer un mélange entre le mépris et la colère. Ajoutez à cela des sourcils un peu froncés naturellement et vous obtenez une bonne tête de personne que vous avez pas envie de contrarier. On peut rajouter au portrait des cheveux noirs coupés assez courts, des oreilles assez petites au vu du reste de son corps, un nez aquilin, une machoire carrée et très souvent serrée et surtout toujours un bleu sur la tempe ou quelque part d’autre sur sur la gueule. Ses expressions faciales ne sont pas extrêmement nombreuses, mais toujours assez explicites quand elles se manifestent. Que ce soit un gros rire qui le prenne, une envie de s'énerver ou même un sujet qui lui tienne à coeur, son visage reflète toujours à la perfection cela. Et, lorsqu'il en prend la peine (ou qu'il en ressent le besoin) celui ci peut même s'adoucir réellement lorsqu'il le faut. Des moments rares qui laissent vite place à sa face de blasé habituelle, cela va sans dire.

Caractère

Bon vous l’aurez bien compris en lisant la description, Scott est très loin d’être ce que l’on pourrait appeler une compagnie agréable. Il n’a pas que des mauvais côtés hein, certains sont même plutôt considérés comme des qualités en temps que telles. Simplement leur combinaison ne donne pas quelqu’un de très agréable au premier abord. Mais développons un peu. Déjà Scott est  franc. Trop franc sans doute. Si quelque chose que vous avez dit ou fait ne lui plait pas il vous le fera remarquer. Et pas de manière très amicale. Parce que oui en plus d’être franc ce n’est pas in jeune homme de poli. Il l’a été étant jeune mais cela fait longtemps qu’il y a renoncé. Plus que ça les gens qui en font des caisses l’énervent. Il respectera toujours plus celui qui dit ce qu’il pense plutôt que celuiqui tourne autour du pot. Si on veut continuer dans ce caractère problématique, il est également à signaler que Scott est bien grincheux comme il le faut en temps normal. Et pour saupoudrer le tout l’anglais est également doté d’un solide ego. Il ne supporte pas de paraître faible ou incapable et s’obstine souvent beaucoup trop. D’ailleurs cet ego est la seule chose qui peut faire tâche avec sa franchise. Il peut parfois tordre la vérité pour éviter de reconnaître ses torts. Combinez cela avec un sens de l’honneur très tranché et bien installé et vous obtenez une personne très peu appréciable lorsque vous la rencontrez. Car vous l’aurez généralement rencontré lorsqu’il râle sur ses devoirs, se bat avec un camarade ou encore qu’il répond à un prof. Car oui bien sur qu’il répond lorsqu’il n’est pas d’accord, il va même souvent trop loin.

Après l’avoir bien descendu comme ça je pense que nous pouvons passer à ce qui fait de Scott un être humain apprécié par quelques personnes. Déjà le revers de tout les défauts exploités. Scott est loyal. A un degré quasiment obsessionnel. Si il vous dit qu’il fera quelque chose il le fera, quoiqu’il lui en coûte. Il est également habituel qu’il prenne beaucoup de responsabilités lorsqu’un groupe se fait engueuler et à protéger les autres. Il les descendra verbalement, ce n’est pas le problème, mais les responsabilités externes ce sera lui qui les assumera. Ensuite sa franchise assumée peut être également vue comme une de ses plus grandes qualités. Un ami sincère et loyal c’est un bon début non ? Surtout un ami qui ne vous abandonnera jamais. Si il n’a jamais été très bon élève ça lui est déjà arrivé de faire les devoirs de trois personnes en plus de lui en une soirée. Même si le plus souvent il préférera les aider à faire leurs devoirs par eux même. Ses méthodes ne seront que très peu pédagogiques mais il le fera. Il le fera même si vous n’êtes pas un ami d’ailleurs. Certains appelleront ça un côté donneur de leçons, d’autres parleront d’un instinct de formateur. A vous de voir. Il est également à signaler que Scott est un instinctif pur et dur. Il ne prend que très peu le temps de réfléchir avant d’agir ou de parler. Chose très énervante pour tous mais qui lui a néanmoins permis d’acquérir un solide sens de l’improvisation et d’adaptation dans l’action. Ainsi qu’une grosse résilience lorsque cet instinct ne suffit pas.

Il est enfin un dernier paradoxe qu’il va falloir résoudre. De première apparence et de son propre aveu il n’est pas du tout fait pour la vie en société. Lui même le dit, il préfère être au calme tout seul à bosser. Car oui si ça ne se remarquait pas Scott est un vrai bosseur. Pas un génie du tout mais qui compense par une force de travail bien au dessus de la moyenne. Mais ce travail est avant tout solitaire. De base on pourrait même le penser ermite tant il essaye de vivre sa vie dans son coin. De base seulement. Car lorsqu’on creuse un peu on trouve juste un jeune homme incapable de se fixer un cadre. Un excessif assumé qui a besoin des autres pour s’ouvrir un peu l’esprit et ne pas rester enfermé dans ses convictions. Quelqu’un qui a besoin qu’on le pondère, qu’on le calme voire même parfois qu’on l’encourage aussi. Bien qu’il ne le demandera jamais. Cette sociabilité qu’il refoule se remarque d’ailleurs dans un dernier point : ses convictions politiques. Chez les moldus il passerait sans doute pour un communiste, voir un anarchiste. Chez les sorciers il va sans dire qu’il vote pour les partis les plus en faveur de l’humanité en règle générale. Et en faveur de l’environnement aussi. Eh oui ce grand gaillard est un humaniste convaincu, conscient de la nécessité de bâtir un monde plus juste et de redistribuer les richesses équitablement. Bien qu’il ne le revendique jamais si on ne lui en parle pas et si le sujet ne s’y prête pas.

Histoire

Au grand désarroi de l’anglais, son histoire n’a rien d’une belle histoire. Elle est même furieusement ordinaire. Mais reprenons depuis le début. Scott est le fils de Charles Archibald Hendrickson, un riche industriel sorcier, et de Katie Helen McGuire, héritière d’une famille sang-pur écossaise. Ses premiers cris furent donc poussés dans une maternité luxueuse de Bristol, sous le regard ravi de ses parents et celui curieux d’April, son ainée de deux ans.

Le bambin grandit donc dans un monde privilégié sans même en avoir conscience. Son père l’adorait et les deux tissèrent vite des liens très forts, le paternel étant toujours prêt à l’emmener lui faire partager ses gouts musicaux, artistiques, ou à le faire réviser une leçon. Sa mère par contre ne lui accorda toujours qu’une attention minimale requise pour une mère. Elle l’aimait sans doute, mais n’a jamais jugé utile de lui montrer plus que cela, trop occupée dans la relation exclusive qu’elle tissait avec sa fille ainée. Cet équilibre s’installa dans le famille, et rien ne semblait pouvoir le modifier. Les parents étaient en effet de plus en plus souvent en désaccord sur la société qu’ils possédaient désormais tout les deux, et même s’ils s’efforçaient de jouer leur rôle de famille modèle essentiel aux yeux de public, l’amour qu’ils se portaient semblaient depuis longtemps envolé. Même l’arrivée de la petite troisième, Emmy, ne permit pas de rétablir l’ambiance et de rabibocher les deux clans qui se formaient. La benjamine restera d’ailleurs que spectatrice de cette lutte, se gardant bien d’en prendre partie. Ce qui ne fut peut être pas le meilleur choix pour son enfance, ne construisant aucune relation privilégiée avec ses parents, mais ce choix lui permet encore aujourd’hui d’être en relatifs bons termes avec l’intégralité de sa famille.

Mais revenons à l’enfance. Une fois Emmy née et assez grande, sa mère se remit à plein temps pour de bon. Les enfants se trouvèrent donc bien vite suivis par des domestiques plus que par leurs parents, ceux-ci se contentant des weekends avec leurs enfants, et encore chacun plutôt avec leurs chouchous. Pareillement pendant les vacances, pendant lesquelles ses parents les envoyaient régulièrement chez leurs grands-parents. Ce fut là, pendant ces temps de vacances, que le petit Scott forgea ses convictions les plus profondes, à l’écoute de ses grand-mères. Avec sa grand-mère paternelle,cette leçon la force de l’effort et de l’équité. Issue d’une condition modeste, celle-ci s’était élevée à la seule force de sa volonté et de son travail, pour créer de toute pièce la société familiale de potions et herboristerie, tout en restant juste avec les employés qui y travaillaient. Ce fut lors de discussions avec celle-ci qu’il se forgea les convictions qui le construiront plus tard : travail, fierté du travail bien fait, justice et équité. Dans ses meilleurs souvenirs de l’anglais se trouvent d’ailleurs les moments où sa grand-mère, s’occupant de son entreprise, prenait du temps pour lui expliquer pourquoi elle faisait telle ou telle chose pour ses employés. En effet, la matriarche ayant toujours été dubitative quand à la capacité de son fils et de sa femme pour reprendre ses principes d’égalité, elle espérait tenir l’entreprise à flot jusqu’à ce que son petit fils ou sa plus jeune petite fille soit à même de prendre des décisions pour elle. Car oui, alors qu’elle approchait les 65 ans à la naissance de Scott elle continuait de prendre les décisions dans son entreprise. Son mari étant moldu, il ne pouvait guère l’aider là dessus et se contentait de la compta et des gestions de base. Ces moments restent aujourd’hui encore une bulle à part pour Scott et dans une moindre mesure pour Emmy. Son autre grand-mère fut elle aussi à la base de Scott mais d’une autre manière : pour la culture. L’opéra, la musique classique, et par dessus les grandes épopées de chevaliers, les contes en tout genre et autres. Ces récits nourrirent l’imagination des trois bambins, et le jeune Scott passa toute son enfance à se rêver en chevalier inflexible, défenseur de la veuve et de l’orphelin.

La vie de la famille continua pendant ce temps là. Emmy fut la première à manifester ses pouvoirs, dès l’âge de trois ans, ce qui lui valut une certaine jalousie de la part de ses deux ainés. Leurs parents se déchirèrent de plus en plus en privé, Helen étant notamment un peu trop impatiente du retrait de sa belle mère, qu’elle jugeait trop envahissante, tandis que Charles souhaitait garder un contrôle sur ce qu’il estimait être sa future entreprise. Les enfants aussi ne s’entendaient pas toujours bien, les deux ainés se chamaillant et se challengeant en permanence, la plus petite se contentant elle de suivre ses ainés, ignorée par April et parfois couvée parfois rejetée par Scott, du moins jusqu’à ce que celui ci manifeste ses pouvoirs, à l’âge de 9 ans. Lors d’un accès de colère il fit voler la table sur une bonne trentaine de mètres. Une bonne première impression de son style magique, plus dans la force brute que le contrôle. Dans tous les cas ce fut aussi à cette époque là que la mère de son père décéda. Si la famille en général fut affectée (Helen plus par politesse certes), cela plongea Scott dans une profonde détresse. Confronté pour la première fois à la mort il n’en éprouva qu’un profonde injustice. Et même si il finit par s’en remettre, ce décès raviva encore ses convictions de tout faire pour préserver ce qu’elle lui avait appris. Et cela se manifesta par un premier changement sensible de caractère : le gamin naïf et plein de grandes ambitions fit progressivement place à un ado un peu plus bosseur et concentré. Si il n’avait pas perdu sa joie de vivre, très loin de là, il souhaitait désormais rendre sa grand-mère fière, et devenir un être humain à la hauteur. Son père, enthousiasmé par tant de volonté (et par l’idée de placer son fils chéri plutôt que sa fille ainée comme successeur légitime de l’entreprise), lui donna du cœur à l’ouvrage, et en profita pour lui proposer un projet qu’il avait en tête depuis longtemps. Sa sœur April était déjà à Poudlard et le fait que deux enfants se fassent le même réseau n’avait que peu d’intérêt. Il lui soumit donc l’idée de faire sa scolarité au Canada, dont l’école d’Ilukaan commençait à se faire une réputation de plus en plus forte, de par son ouverture internationale notamment. Si son fils ne fut pas emballé tout de suite, il finit par se ranger à l’avis de son père, autant pour ne pas le décevoir que convaincu par ses arguments. Sa mère ne fut pas dure à convaincre, l’argument « ce sera bon pour l’entreprise » étant largement suffisant. Et ce fut ainsi que le « petit » Scott (qui faisait déjà un bon mètre 50 à l’époque) se retrouva au Canada.

Son arrivée dans un nouveau pays se passa étonnamment bien. Le grand anglais fut envoyé à son grand étonnement à Strixyst. Bien que ne se sentant ni une âme d’artiste ni d’illusionniste, il supposa que cet envoi représentait un nouveau challenge pour lui. Ce furent en tout cas le cas pour ses premières années. Entre le fait de sortir du cocon familial, celui de devoir se lier d’amitié avec d’autres personnes (chose dans laquelle il n’excellait pas, préférant se concentrer sur son travail que sur les gens), ou même celui de découvrir le monde des sorciers, le vrai. En effet, Scott passait de plus en plus de temps avec des gamins de milieux sociaux différents, comprenant de mieux en mieux ce que lui disait sa grand-mère sur l’écart des richesses. Et avec l’adolescence vint le temps de l’indignation. Que ce soit dans l’établissement, où il n’hésitait à jouer des poings et de sa taille pour aider ceux qui n’allaient pas ou dans des associations, passant de plus en plus de temps par exemple à nettoyer les bords de mers. Ses opinions se tranchèrent de plus en plus, et lui firent notamment ouvrir les yeux sur sa famille.

En effet, l’entreprise gérée d’un main égalitaire de mamie n’était plus, remplacée par un duo Hendrickson mari et femme qui semblaient décidés à l’aggrandir à tout prix. Ce fut lors du scandale de pollution magique de l’est Irlande de février 2015, que Scott explosa. Ne voulant pas croire son père capable de tremper là dedans il fonça chez lui, demandant des explications à un homme que malgré tout il continuait à admirer. Ces explications lui firent l’effet d’un coup de poignard dans le ventre. Il vit devant lui un homme lâche, coincé entre les principes de sa mère et sa propre avarice. Il vit devant lui un homme méprisable, qu’il n’admirait plus. Ce moment fut un choc pour Scott, qui commença à tout remettre en question, et plutôt violemment. Toute sa culture classique (théâtre, piano, musique…) fut envoyée aux oubliettes. Si il ne s’inventa pas une nouvelle vie, il s’inventa par bien des aspects un nouveau Scott. De poli il passa vite à quasi insultant voire franchement. De calme en apparence il passa à à fleur de peu en permanence. D’élève modèle travailleur il passa à rebelle et festivalier convaincu, profitant de chaque temps libre pour écumer les salles de concert. Cette chute fulgurante se ressentit pour ses BUSES (qu’il passa de justesse) puis dans une sixième année en roue libre. Année qu’il redoubla logiquement, ce qui lui fit paradoxalement un bien fou. En effet, elle agit comme un déclic au niveau mental : il se rendit compte qu'il n'avait pas envie d'échouer. Dans ses études ou ailleurs, et que fuir ses problèmes n'allait pas pas l'aider à ça. Il passa donc tout l’été à se remobiliser, à se remettre à niveau avec un objectif précis en tête : devenir Auror. Si les motivations furent officiellement un désir de justice, il souhaitait aussi au fond de lui redevenir ce petit gamin innocent aux grands rêves de chevaliers.

Les années passant, Scott finit par stabiliser cette armure qu’il s’est construite autour de son ancienne personnalité. Cette façade de gros chieur infâme franc et râleur lui va comme un gant et même ses amis ont fini par le prendre pour acquis. Les « il a changé » sont juste devenus des « C’est Scott », ce qui lui va très bien. Même si son idéalisme ne l’a jamais totalement quitté, alimentant encore et toujours sa rage de faire bouger les choses. Il n’a plus aucun lien avec sa famille, à l’exception des fêtes de Noël chez ses grands-parents maternels, auxquelles il ne se rend que par respect pour ses grand-parents, et qui dégénèrent souvent en débats stupides et sans fin. Il vit désormais au Canada à plein temps, même si son Angleterre natale lui manque un peu. Lorque Ilukaan ne peut pas l’accueillir le jeune homme se loue un appartement, profitant de ce qu’il a amassé en bossant et, en dernier recours, de l’argent de ses parents, qu’il ne veut pas toucher si il n’y a pas lieu. Aujourd’hui majeur depuis quelques années, son unique objectif est de réparer les conneries de son père, et de repartir en laissant le monde dans un état un peu moins pourri que lorsqu’il est arrivé. Vaste programme, mais se battre pour un objectif inatteignable ne l’a jamais dérangé.