La campagne. C'est à peu près comme ça que les gens de la ville appellent Saitama Préfecture. Bien que possédant une population de 7,000, 000 habitants, comparé aux grandes villes telle que Tokyo, ça avait bien mieux lieu d'être une paroisse. C'est là que vient au monde Hitoshi, seul et unique fils d'Hajime et Mihoko Shinso. Enfin, son père ne s'était jamais marié avec sa mère, alors ceci n'est que spéculation. L'homme n'était resté que le temps de dire bonjour, avoir une aventure avec sa mère, avant qu'il ne doive repartir, laissant derrière lui une femme enceinte et mère célibataire. C'est donc dans une maison sans paternel que grandit Hitoshi.

Les premières années se passèrent bien. Quelques aventures ici et là, mais quel enfant n'en ont pas. Il était bien sûr solitaire, ayant des difficultés à approcher les autres enfants de son âge, préférant rester dans son coin. Il n'était pas rare de le voir, tout seul dans le noir, à observer les autres gamins. Il préférait de loin les observer, les regarder faire, que participer à leur jeu. Il ignorait tout essai à l'intégrer. Puis les autres enfants perdaient patience et finissaient par l'ignorer. Et tous les autres se faisaient détourner, assuré par les plus vieux que c'était peiné perdu de l'approcher. Il passa toutes ses jeunes années comme cela.

Puis vinrent les premières apparitions magiques. Sa mère, simple moldue, n'avait jamais entendu parler de la magie. Peut-être que le père d'Hitoshi ne lui en avait pas parlé. Peut-être était-il parti trop rapidement pour lui expliquer. Mais ce qui arriva surpris autant sa mère que le reste de leur communauté. Bientôt la rumeur se répandit. Saitama arborait un enfant du diable. C'était comme ça qu'il l'appelait. Disons que nous, êtres humains, sommes des êtres de routines. Et l'apparition de pouvoirs "magiques" chez un enfant. Un enfant qui n'aimait pas jouer avec les autres. Un enfant qui restait dans son coin sans rien dire, était un "accident"? Une coïncidence? Non, ce n'était pas possible. Il devait être l'enfant d'un esprit du mal, de cet agent "fédéral". De cet américain, ou tout du moins, ce que son accent disait.

Quels étaient ces pouvoirs dites-vous? Eh bien. Des objets flottants, des murs craquelants, jusqu'aux portes claquantes. Sa mère, pauvre femme, avait la peur de sa vie. Elle ne comprenait pas ce qui arrivait. Et avec toutes les rumeurs, elle commençait à y croire. Et Hitoshi, lui, n'arrangeait pas les choses. Il sentait l'angoisse de sa mère. Bien sûr, il le sentait. Il avait passé toutes ses jeunes années à observer, analyser, ou tout du moins, regarder, le comportement humain. Et avec celle de sa mère s'ajoutait la sienne, qui, disons-le, n'arrangeait pas les accidents magiques.

Puis s'enchainèrent les mois. Raillé et traité de monstre, jugé et reclus, Hitoshi finit son année scolaire. Il était habitué à être dans son coin, ce n'était pas comme si maintenant que ce n'était plus son choix que c'était si différent, non? Les enfants peuvent être si cruels, n'est-ce pas? Et les adultes qui parlent derrière leur main ne sont pas si différent. Un an passa, sans que rien ne changeât, avant que sa mère ne dise: stop. Contactant un ancien contact que son mari lui avait laissé, un vieil ami à lui: Aizawa Shota, qui vivait aux États-Unis. Ce dernier accepta de les accueillir, tout du moins, jusqu'à ce qu'ils trouvent un endroit où rester. Bagage fait, Visa demandé, il volait pour l'Amérique.

Les prochains mois, ils les passèrent chez Aizawa. C'était peut-être petit, fait pour une personne, mais au moins il était sorti de l'endroit toxique. Sa mère se trouva un boulot, puis commença à chercher pour un appartement, ou du moins, quelque chose de stable. Quant à Hitoshi, il se lia d'amitié avec Aizawa. Il sentait une immense tristesse dans cet auror, et bien qu'il n'en sache pas la cause, il pouvait au moins lui tenir compagnie silencieuse. Puis sa mère finit par trouver. Un revenu correct, même légèrement plus. Un appartement adéquat et confortable. Ils dirent au revoir à leur sauveur, puis emménagèrent dans l'appartement.

Les années passèrent. Tout rentra dans l'ordre. Hitoshi se fit des amis à sa nouvelle école, sa mère aimait son boulot. Tout allait pour le mieux. Puis arriva le temps de choisir son école secondaire. Hitoshi avait bien sûr appris de Shôta sur la magie, sa mère aussi. Elle était soulagée de comprendre que son fils n'était pas tout seul dans son aventure. Les lettres et dépliants arrivèrent par la poste. Hitoshi choisit une école au Canada. Le pays voisin: Ilukaan. Sacs faits, bisous sur les deux joues, et il était parti.

Arrivé à Ilukaan. Ce fut un gros changement. Gros, mais agréable. Il pouvait enfin apprendre sur tout ce monde, toute cette nouvelle façon de penser. Il était excité par les possibilités. Et peut-être qu'il recroiserait une autre personne connue ici, qui sait?

(c) Ilukaan