Physique
Stanford est un homme possédant une aura rassurante et autoritaire. Quelque soit l'heure du jour, Ford a une posture droite. Cette attitude est renforcée par ses larges épaules et ses bras qu'il croise dans son dos ou sur son torse pour se donner un petit peu de prestige. Même ses pattes d'ours qui lui servent de mains viennent compléter cette image. Ford les enfouit dans les poches de ses cardigans usés ou il se masse la nuque quand il ne sait pas quelle réaction offrir envers un compliment. Son visage est carré avec quelques rides autour des yeux ou quand il sourit. Ford a un air bienveillant avec ses grandes lunettes noires ovales et sa grisonnante toison en bataille. Ford se contente de peu dans sa garde-robe. Une chemise blanche sur un pantalon foncé, un jeans délavé avec un col roulé assorti avec un veston ou un cardigan. Sa palette de couleurs est composé de rouge, de bleu, de beige ou du tandem blanc et noir. Des teintes classiques qu'il estime être agréable à l’œil. Des vêtements et des couleurs qu'il a toujours préféré porter au lieu de suivre les tendances modes comme son frère. Au diable le col roulé rose fluo avec plumes... À l'exception près que si c'est ses neveux qui le harcèlent jusqu'à ce qu'il cède à ce caprice.

Sa silhouette est svelte et musclé par plusieurs routines de mise en forme quotidiennes. Il n'a pas oublié ses leçons de boxe : un sport qu'il pratique avec modération dans le gym le plus proche. D'ailleurs, s'il a le choix entre utiliser sa baguette ou une bonne droite précise... Il y a de forte chance qu'il choisit la deuxième option lorsque la première alternative n'apporte pas les résultats qu'il aura espéré. En général, ce n'est rien de très mauvais, il sait qu'une main sur une épaule peut réconforter autant que saisir à bras le corps une personne lors d'une bagarre peut se révéler efficace. Il faut vraiment avoir dépassé la limite de son sang-froid pour qu'il en vient à taper sur la gueule des gens.

Caractère
Tel son patronus, le buffle, Stanford possède le calme et la patience qui lui est lié. Il impose une image d'un être confiant, distant au premier abord à cause de son intellect et sa façon de travailler. C'est esprit méticuleux et cartésien : il organise ses activités et son emploi en fonction de ses priorités personnelles. On peut même dire que le travail, c'est une partie de qui il est. Ford se consacre entièrement à son métier. Il dit n'éprouver aucune fatigue en lisant des articles de journaux, des théories scientifiques ou des romans tant que la plume de l'auteur stimule sa curiosité. Il est toujours à la recherche de sujets ou d'expérimentations. En fier aventurier, l'homme a même passé la majeure partie de sa vie à vouloir apprendre et à découvrir ce que le monde lui offre. Il a noté ses observations et ses réflexions dans des journaux qu'il dit vouloir léguer en guise de testament avec un rire nerveux dans la voix... Il sait que le temps fait son oeuvre sur lui, mais il n'échangerait pas tout ce qu'il a appris et ce qu'il apprend encore au contact des autres. Même s'il accepte humblement que certains lui trouveront un air "du puits de la sagesse", Stanford reste encore le petit nerd qu'il a toujours été. Pour lui, tout ce qui l'entoure a une explication aussi farfelue soit-elle. Il estime que discuter avec ses pairs et ses étudiants apporte une façon de penser différente... Une méthode plus intéressante de celle qu'on a pu lui apprendre : soit celle de recracher à la perfection des bouts de phrases sur du papier pour comprendre une matière... Sans vraiment l'utiliser adéquatement.

L'homme peut parfois parler brusquement pour faire valoir son opinion, mais il est capable de mettre son ego sur le dos pour entendre ce que les autres ont à partager. La deuxième raison pour qu'il élève la voix, c'est qu'il n'accepte pas l'intimidation ou qu'on conduit volontairement les étudiants dans une voie qui leur est néfaste. Certes, il ne peut pas ''sauver'' tout le monde. Il comprend que pour avancer, il faut se casser les dents contre un mur. Même qu'il ne peut pas dicter ou obliger les autres à adopter son point de vue.  Il n'est pas toujours enclin à accepter une proposition ou une idée : parfois il faut lui accorder du temps pour qu'il la voit sous un autre angle en cas de conflits d'intérêt. D'un autre côté, Ford préfère ne tourne pas autour du pot, il enjambe les obstacles après les avoir analysé. Il se résigne à certains moments afin de les contourner ou de freiner son empressement quand il désire terminer un objectif qu'il s'est fixé. Lentement, mais surement, Stanford va parvenir à ses fins. C'est un homme affectueux et prévenant sous son tempérament bourru : quelque soit la situation, s'il estime qu'il peut apporter le moindre réconfort moral ou physique, Ford cédera à cette partie de sa personnalité. C'est en vérité, un homme au grand coeur et à l'âme tourmenté sous ses airs de professeur distant et cultivé.

Histoire
Chapter 1 : A tales of two Pines

Le 15 juin 1952 marquait la naissance d'un être cher. Filbrick Pines et sa femme Caryn attendait leur deuxième enfant avec beaucoup d'espoir. Quelle n'était pas leur surprise lorsque naquit deux jumeaux quasiment identiques. Filbrick était secoué par cette nouvelle : avoir deux enfants n'était pas dans ses plans de devenir riche... Au contraire ! Et ne sachant pas utiliser de sa créativité, Filbrick leur donnait le nom de Stanford et de Stanley. Un drôle de duo qui allait apporter le bonheur autant que le malheur dans le quartier et dans leur famille.

Ancien grutier et correcteur dans un journal, désormais prêteur sur gages, Filbrick attendait de ses fils qu'ils puissent porter dignement le nom des Pines et apporter gloire à leur nom. En homme strict, il punissait souvent ses rejetons à la moindre contrariété. Dieu sait combien de punitions ont-ils pu avoir. Comme une petite taloche bien placé derrière la tête pour avoir parlé en trop lors d'un argumentaire. Quand à Caryn, elle était une voyante. Une vraie ! Elle offrait ses consultations par téléphone ou en personne dans une petite alcôve dans leur appartement. Elle ne se souciait pas tellement des malheurs de ses enfants, elle leur permettait de découvrir le monde et d’apaiser les punitions trop sévères à leur égard. En digne sorcière, elle ne dévoilait jamais ses secrets devant sa clientèle ou sa famille. Elle aimait inconditionnellement ses deux petits diables et son mari malgré son héritage qui devait demeuré secret. Malheureusement, les ambitions du paternel se vouaient à l'échec...

Stanford passait ses journées à chasser des créatures imaginaires dans ses bouquins ou sur les plages avec Stanley. Ford était un enfant surdoué à l'école. Son plus grand défaut était qu'il n'avait pas confiance en lui-même. Trop timide pour frapper une mouche même. Ce qui lui valu d'être la risée des plus âgés du quartier. Quant à son jumeau, il était tout le contraire de son frangin. Il n'hésitait pas à jurer, à enchaîner des mauvaises notes en plus des ennuis par sa maladresse. Les Stan Pines ne voyaient que leur quotidien qu'à travers leur envie d'aventure, de trésors cachés et de mystère à résoudre. Un monde qu'ils allaient conquérir ensemble. Un serment d'enfant plein de promesses, malgré tout le respect qu'ils avaient pour leur famille. Mais revenons à Filbrick, la figure paternelle apprenait à respecter le potentiel de ses enfants et leurs talents. Par souci de fierté, il leur enseignait les rudiments de la boxe et veillait à ce qu'ils aient une éducation raisonnable. En vérité, c'était pour les endurcir et ne pas se laisser intimider par les autres. Stanley prenait goût à la boxe et de ces leçons, il apprenait à frapper quiconque osait se moquer de lui ou de son frangin. Quant à Stanford, il préférait se réfugier dans ses livres à la moindre occasion afin de pouvoir y échapper bien qu'il aimait pouvoir partager ce sport avec les membres de sa famille.

Remarquant les capacités extraordinaires de Ford, la famille l'inscrivait à différents concours en Oregon et dans ses environs : d'épellation, d'histoire, de sciences. En gros, tout ce qu'il arrivait à mémoriser et à expliquer facilement. Ford acceptait ces compétitions, parce qu'il aimait l'adrénaline que ça lui procurait malgré les révisions. Du moins, c'est ce qu'il pensait. Il éprouvait un sentiment de bien-être en étant adulé par ses proches et ses pairs. Il ne se sentait plus différent à cause de ses 6 doigts ou parce qu'il était timide : on le reconnaissait pour son intelligence, pour une partie de qui il était. Et c'est un des sentiment qui le mettra à l'épreuve après une autre nouvelle pour le moins surprenante des années plus tard.

Chapter 2 : A tales of Magicryptic


Peu après leur dixième anniversaire, les jumeaux avaient planifié une journée entière sur leur navire, le Stan O'War au bord de la plage. Ils chassaient des pirates et des trésors imaginaires à grand renfort de cris de mouettes et du bruit du vague. En réalité, c'était la moitié d'une poupe délabrée qu'ils avaient rebaptisé pour leurs aventures hors du commun, orné d'une voile déchirée et d'une bouée de sauvetage comme ancre. C'était leur repère de jeux préféré en dehors de leur chambre. Le soleil se couchait à l'horizon et ils avaient retraités dans leur chambre avant l'heure du souper. Ils s'étaient confortablement installé dans leur tente de lecture : un simple drap suspendu sur une corde à linge. Les deux gamins se reposaient. Ford avait fermé ses yeux. Il somnolait lorsqu'il se sentait secoué par les bras. Incrédule, il voyait la tente, les comics book, leurs boites de crayons et leurs peluches flotter au-dessus d'eux. Effrayé, il se reculait contre le mur comme son frère. Dans un fracas, tous les objets percutaient le sol. D'une voix tonitruante, ils entendaient de la cuisine, le fameux: «Stan Piiiiiiiines». C'était le mot magique pour dire punition collatérale... Les deux jumeaux se regardaient avec effroi.

Lors du repas, les deux enfants essaient d'expliquer ce qui était arrivé. Après plusieurs ordres de se tenir silencieux, les enfants finissaient par manger sans rien ajouter. Ils n'avaient pas envie de se faire punir une autre fois. Après un silence qui s'éternisait Caryn avouait avec la gorge serrée que Stanford avait hérité d'un pouvoir magique. Elle avait espéré n'avoir pas à endurer une autre situation similaire : son vœu n'avait pas été entendu. C'était ainsi avec les sangs-mêlés contre son gré. Shermie, leur premier enfant avait été discret et n'en avait jamais fait mention de ses dons magiques. Il n'était pas à la maison souvent... Bref, Filbrick prenait cette nouvelle comme un coup de poing en pleine poitrine comme lors de la première fois. Les jumeaux commençaient à presser leur mère de questions sur le sujet. Leur père leur intimidait le silence, il proposait de diviser les petits jusqu'à savoir si le deuxième bouffon du duo avait une parcelle de "magie" et le protéger si Stanford devait ''récidiver''. D'une voix chevrotante, Stanley disait ne pas vouloir être séparé de son frère, Ford allait ouvrir la bouche pour le rassurer, mais le père leur ordonnait d'aller se coucher. Les petits filaient sans protester. Ils se partageaient un sac de dragées en essayant de ne pas penser à ceci. Filbrick et Caryn discutaient longuement de ce que pouvait impliquer cette nouvelles. Ils se mettaient d'un commun accord qu'ils soutiendraient leurs fils si tel était le cas et que la jeune femme allait se charger de les surveiller.

Stan avait réveillé ses pouvoirs au grand bonheur de Ford. Ils n'auraient pas à se soucier de vivre deux vies séparées même si leur père leur disait ceci pour les responsabiliser sur cette chose qu'il ne comprenait pas trop. Leur mère venant d'Ivermorny, elle décidait d'envoyer les garnements dans cette institution. En plus, elle ne faisait pas confiance à certains établissements dont la réputée Poudlard ou même celles du côté de l'Orient. Et ça leur permettrait de les discipliner ou de les renvoyer à la maison plus facilement que s'ils étaient à l'autre coin de la planète. Elle les rassurait du mieux qu'elle le pouvait avant leur rentrée, leur faisait répéter à de nombreuses reprises de ne pas utiliser la magie en dehors de l'école ou réciter certaines leçons avec ses vieux bouquins d'étudiante. Filbrick y mettait sa petite contribution en distribuant ses pains de savon lorsqu'ils entendaient les petits planifier de faire léviter leur Stan O'War ou lorsqu'ils osaient parler de dragons qui iraient lui voler des objets de sa boutique pour le punir à son tour.

Chapter 3 : A tales of Wisdoom


Lors des premières années à Ivermorny, les frères Pines étaient un peu déboussolé par ce nouvel environnement. Les Stan Pines désiraient assouvir leurs différentes passions et changeait leurs cercles d'amis au gré de leur envie. Stanford était obnubilé par les créatures, les plantes et tout ce que le monde de la magie pouvait lui révéler. Il voulait tout apprendre et analyser chaque facette de ces étranges anomalies. Il pouvait passer de nombreuses heures à lire tard dans sa chambre, à comparer et à répertorier les différences et les similarités. Il passait de moins en moins de temps avec Stanley : leur relation se détériorait. Ford voulait à tout prix obtenir une bourse d'excellence et son jumeau lui disait que ce montant ne pourrait jamais être transféré dans le compte bancaire de leurs parents. Stanford finit par se ranger du côté de son frère même si ça le rendait amer. Ford avait oublié son serment d'enfance, il le révoquait du revers de la main : il se devait de devenir un adulte et ces rêveries n'allaient pas les aider dans sa future carrière. Buté, il refusait de se laisser attendrir même si une partie de lui voudrait encore y croire : les indiana jones, ça ne faisait plus vraiment d'argent en dehors du cinéma ou dans les anciens comics de leur enfance. Son entêtement eurent raison de la tangente précaire qui les retenait. La dernière goutte qui faisait déborder le vase... C'était cette annonce de Stanley qu'il n'avait nullement anticipé, quelques mois après la remise de diplôme pour un cursus en lettres de Stanford en 1978. Stan allait vivre dans une ville paumée nommée Gravity Falls. Il avait des projets qu'il disait sans lui. Un coup d'orgueil de trop entre eux.

Chapter 4 : A tales of Generation


Les jumeaux se quittaient de cette façon. Ford s'investissait pour obtenir d'autres cursus et pour oublier l'affront. Les premiers mois, il pensait souvent à lui, mais il ne savait pas comment faire le premier pas... Avec le temps, ça allait revenir. Il se le devait : ils étaient frères et leurs parents essayaient de les épauler à leur façon. Ce n'était pas parfait, mais lentement ça allait dans la bonne direction malgré l'épée de Damocles invisible au dessus de leur tête.

Avec amertume (et avec du recul sur ce qui a causé ces années de séparation), Stanford avait compris que le responsable dans cette déchirure était lui-même. Il avait été trop aveuglé par son envie d'être admiré qu'il en avait oublié le plus important : sa famille. Il avait bridé l'opinion et les rêves de son frangin uniquement pour qu'on l'adule et pour qu'il ne restait qu'un seul Pines digne de ce nom. Ford espérait pouvoir retrouver le frère qu'il a connu dans son enfance : il gardait toujours une photo d'eux quelque part dans ses livres pour se souvenir de ces journées éphémères sur la plage. Espérer réparer ce qu'il a détruit. Espérer qu'un jour ils allaient prendre le large avec lui comme ils se l'étaient promis. Il n'y avait plus de trésors mais ils pouvaient renouer et parcourir le monde ensemble. Peut-être un jour. Ford y réfléchissait souvent : les réunions de famille étaient parfois houleuses, mais ils s'amélioraient ! Ils reprenaient contact plusieurs fois par mois à leur manière. Il allait prendre ce mal en patience. De plus, Ford n'approuvait pas totalement le Mystery Shack, un projet qu'il jugeait abject.

Il se devait de l'accepter et vivre sa propre vie de son côté. Stanford avait quant à lui obtenu un deuxième cursus en créatures magiques (biologie) en 1986. Durant ses vacances, Fordie s'éloignait du campus pour se renseigner sur les créatures, les anomalies et les légendes urbaines. Il documentait ces dires dans un journal qu'il conservait précieusement. Il rendait parfois visite à Stanley et à son étrange demeure avec quelques bricoles sous le bras ou pour simplement lui dire un salut rapide. Le ton montait encore entre eux lors de ces retrouvailles, mais le jeune homme se disait que c'était mieux que rien n'avoir du tout. Ça ne voulait pas dire qu'il acceptait entièrement que Stan avait choisi son propre chemin, mais si ça pouvait le rendre heureux, Ford osait fermer les yeux quelques fois pour lui faire plaisir ou le voir sourire. Il pouvait encore attendre s'y le fallait... Les années n'avaient pas d'importance à ses yeux.

Stanford pouvait se dire qu'il irait enseigner après l'obtention de ces deux cursus, mais il estimait n'avoir pas accompli la moitié de sa liste de doctorats qu'il désirait obtenir. Oh que non ! Il voyait grand... Il était trop ambitieux. Il répondait toujours à ses parents, la même réponse : «Un jour.» lorsqu'ils lui demandaient quand ils auraient des petits-enfants ou quand il aura une vie stable en dehors des salles de classes. Après son dernier cursus, Ford se consacrait à 4 doctorats complémentaires : Sciences sociales, Sciences occultes, Communication et Littérature magiques et finalement Éducation magique de 1986 à 2002. Bien évidemment, lors de ses vacances, il retournait régulièrement voir sa famille et son frère.

Il rejoignait le cadre enseignant d'Ivermorny jusqu'en 2004. En 2005, il avait un échange professoral avec une école en Amérique latine. Soi-disant pour améliorer et partager la culture entre les deux pays, Ford y participait avec quelques collègues pendant trois années. Lors de son retour au pays, en 2008, il était accueilli par son frère à l'aéroport en l'engueulant à qui mieux mieux de ne plus jamais lui faire un coup de cochon comme celui-ci. Ford dans son empressement avait envoyé la lettre de cette annonce (simplement qu'il était transféré dans un autre établissement scolaire) à la mauvaise adresse avant son départ et les contacts par ligne téléphonique se faisait difficilement dans la région où il était parti enseigner. Il avait cru que Stan le savait. Avec les joues empourprées, il lui proposait d'aller faire un tour avec la voiture qui faisait la fierté de son frère en s'excusant de cette maladroite bévue.

Lors de son trajet vers l'Oregon, il apprenait que son frère le croyait à Santa Clara... ou à Santa Monica, un endroit où il aurait pu le rejoindre facilement parce qu'il avait quelque chose d'important à lui dire. Il tombait des nues quand il apprenait qu'ils allaient être grand oncles vers la fin du mois d'Août 2008. Soit dans trois semaines. Là c'était Stanley qui avait eu le privilège de se moquer de lui en voyant l'attitude de face de biche devant des faisceaux de voiture dans la tronche de son frangin : il avait même klaxonner pour le faire sursauter. À contre-coeur, Ford se ressassait en riant timidement avec lui. Deux nouvelles branches qui s'ajoutaient à leur arbre généalogique ! Il ne savait pas trop comment aborder le sujet. Ça le réjouissait autant que ça l'inquiétait ! Il n'avait jamais été très doué avec les enfants. Il s'enquérait de la date prévue de l'accouchement et si c'était de vrais jumeaux ou des jumeaux. Stanley lui répliquait de ne pas s'en faire en lui répondant du mieux à toutes les questions que Ford débitait à une vitesse hallucinante. Le 31 août 2008, Stanford se tenait maladroitement à côté des incubateurs. Il félicitait le couple et surveillait nerveusement le garçon qu'il berçait dans ses bras pour l'endormir : ce fut d'ailleurs lui-même qui décelait la tâche en forme de grande ourse sur le front de Mason et en informait la famille. Nul doute, il espérait que Mabel et Mason auraient de belles années et des aventures à vivre. Malheureusement, sa visite était de courte durée, il devait se rendre ailleurs. Il confiait le petiot à sa mère et quittait l'hôpital avec un sentiment de fierté.

Avant la rentrée scolaire à Ilukaan, Ford avait fait parvenir sa candidature au poste de professeur de langues magiques. Fordie voulait partager ses acquis dans cette école réputée ainsi que pouvoir échanger avec les étudiants et les professeurs internationaux. Le directeur le convoquait pour une entrevue. L'homme passait presque une heure dans son bureau. Dès qu'il sut qu'il était embauché, il appelait Stanley pour lui faire part d'une merveilleuse découverte : il allait enseigner dans une autre école ! Il n'allait pas commettre la même erreur deux fois.

Depuis cette annonce, Stanford retourne quelques fois par an au Mystery Shack qui est devenue une sorte de maison de vacances en dehors de ses occupations professionnelles. Malheureusement, il ne croisait pas toujours ses grands neveux, mais il se disait qu'il aurait l'occasion de passer du temps avec eux dans les années à venir. Il leur envoyait régulièrement des cartes pour leurs anniversaires et lors des festivités, il essayait de se joindre à eux. Il s'enquérait de leur nouvelles auprès des parents qu'ils étaient adorablement insupportables, sous-entendant même que si Ford pouvait venir s'en occuper, ils en seraient ravi. L'homme leur disait que ça serait un honneur et de ne pas hésiter à le contacter sur quoique ce soit. Quelques 11 ans plus tard, il était informé que Mabel et Mason Pines faisait partie de la nouvelle rentrée de 2019. Ça l'étonnait. On ne lui avait pas glissé mot. Et puis quelles qu'étaient les raisons personnelles des petiots et de leurs parents, Ford estimait qu'il allait garder un oeil sur eux, répondre à leur questions et veiller à ce qu'ils aient une éducation convenable. S'il avait une chose qu'il avait retenu des enseignements de son père, c'était que les liens d'une famille ça se construit par des aventures et des mésaventures. Il l'a appris à ses dépens. La gloire n'apporte pas ce qu'il croyait. Être entouré par sa famille ou son entourage lui suffit amplement. Désormais, il regarde vers l'horizon avec optimiste.