Physique
Keith est un grand garçon. Culminant à un mètre quatre-vingt-deux, sans la mèche rebelle, et héritier du format « épaules larges et bras musclés » de papa, il en impose tout de suite un peu. Mais pas trop. Keith reste un garçon à la taille fine et aux longues jambes droites qui marques sa silhouette de jeune homme d’une petite touche d’élégance gracile. Bref, beau de loin, mais est-il loin d’être beau ?

Tout le monde n’est pas fan de la coupe mulet. Ses cheveux noirs de jais, là encore, merci papou, ondulent un peu mais ils restent reconnaissables à leur longueur à la nuque. Il les coiffe bien parfois quand il révise ou fait de la mécanique ou du sport, mais la plupart du temps, ils sont libérés, délivrés. Mais sa frange, euh, hasardeuse, Monsieur laisse un peu tout ça en friche, ne cache pas de jolies mirettes bien noires dans un regard perçant. Le tout partage la place de ce visage bientôt viril avec un nez aquilin et une petite bouche bien faite aux dents bien droite. Au moins, le visage est agréable.

Que dire du corps ? Il est donc long et musclé, on l’a dit, mais dans le détail, il est quand même marqué. Keith est un aventurier, un casse-cou, et un bagarreur, le tout cumulé ! Avec le temps, ça finit par se voir, et monsieur possède donc une myriade de petites et moins petites cicatrices sur le corps, toutes bien soignées, donc rien de difforme. Mais si on observe sa peau de près, genre très près, c’est une véritable toile de cicatrices qui se croisent sur sa peau, d’un ton à peine plus clair que son teint naturel. Il a d’ailleurs souvent des mitaines aux mains pour limiter les dégâts mais elles sont déjà marquées aussi de petites coupures, blessures et griffures en tout genre, des vraies mains de travailleur manuel qui servent aussi à cogner. Son visage est étonnamment bien conservé par cette vie de dangers, car malgré l’âge ingrat, Keith a une peau parfaite, depuis tout petit. Cette fois, c’est merci maman.

En revanche, niveau vêtements, les parents n’y sont pour rien. Keith ne jure que par les t-shirts, jeans ou pantalons noirs et blazers veste, et sans une occasion spéciale, il n’y déroge pas. Il est un éternel réchauffé, 37°C été comme hiver, et peu sensible aux changements de température. Alors il sort un manteau seulement quand il est sûr de rentrer en contact direct avec de la neige ou des grêlons. Au moins. A l’école c’est un garçon qui cherche à se conformer, même si naturellement, son uniforme fini débraillé en fin de journée, voire avant, tant il gigotte partout. Et on le voit souvent être obligé de remettre ses vêtements en ordre.

Caractère

Keith est que qu’il veut être, et ce qu’il est. S’il n’arrive pas à l’un il finit vite par l’autre, et si rapidement, que c’en est parfois difficile à suivre.

Keith veut être un bon sorcier. Il s’évertue à travailler sérieusement ses leçons, à s’intégrer socialement et à s’accomplir plus tard dans la société sorcière. Il essaye de garder son sang-froid, de réfléchir avant d’agir et de poser des mots sur ce qu’il ressent pour ne pas paraître impoli ou mal-élevé. D’ailleurs, il place le respect haut dans ses valeurs, Respect des autres, de la planète, du travail, ou des horaires, tout doit être important pour vivre ensemble et avec son monde. Il essaye d’aider par ses muscles, sa tête ou même sa présence, toute personne qui pourrait avoir besoin de force, de soutien ou de protection. Pas un super-héros, loin de là, mais juste quelqu’un prêt à tendre sa main vers ceux qui en ont besoin à un moment. Il est aussi un passionné de sport, de mécanique et d’étoiles, et il peut passer des heures entières sur un balai, dans un garage, ou la nuit sur son télescope, mais aussi dans des magazines, traitant de ces sujets ou des émissions à la télé. De même, à condition qu’il y comprenne un minimum, il aime beaucoup entendre quelqu’un parler de ses passions et il est à ces moments-là une oreille attentive. Il sait que le travail d’équipe, l’entente en générale, c’est important, et il cherche à l’appliquer.

Mais il est sanguin malgré lui. Trop habitué à être pris en ridicule étant petit, il a développé un côté bagarreur auquel il fait souvent et spontanément appel, à ses risques et périls. Il ne gagne pas toujours, mais il n’est jamais arrivé qu’il laisse un adversaire indemne. Il a en lui une grande colère qu’il préfère laisser sortir plutôt que de céder à la tristesse, à l’apitoiement ou même à l’apathie. Il veut vivre comme il l’entend, et qu’on ne l’emmerde pas dans le processus. Alors une insulte, une remarque désobligeante ou une injustice devant lui libère rapidement ses poings et sa mauvaise langue. Il reconnait pour autant la critique des professeurs, et il sait quand il se trompe, il le reconnait. Ce n’est pas un élève modèle dans ses notes, qui bien qu’au-dessus des moyennes, sont déjà le fruit de beaucoup de travail. Il n’est tout simplement pas une grosse tête, plus habile avec ses mains qu’avec ses méninges. D’ailleurs, il lui arrive parfois de réparer au détour des couloirs des objets cassés qui peuvent encore servir selon lui, ou se s’arrêter pour ramasser quelque chose et le jeter dans la corbeille.

Il est aussi bourru au premier abord, de moins en moins avec l’âge mais toujours un peu. Il ne sait pas toujours comment aborder les gens, par peur de mal faire, et il peut sembler maladroit et trop direct dans ses interactions, avec la manie de dévier du regard si on le fixe, ou de manipuler des objets quand il parle. Il préfère l’action à la parlote et un sujet ennuyeux, c’est le moyen idéal pour qu’il se perde dans ses pensées, et n’écoute pas du tout ce qu’on lui raconte. Il peut aussi foncer vers une mauvaise décision, sans penser aux conséquences et regretter après, mais il a besoin de mouvement.  

Il pense toujours très « moldu » et il n’a pas le réflexe de sortir sa baguette pour résoudre un problème. Cela dit, la débrouillardise qu’il a appris enfant lui sert souvent, suffisamment pour ne pas user de la magie dans tout. Enfermé dans sa petite bulle émo, beaucoup de références culturelles actuelles lui passe au-dessus du mulet, et il ne saisit pas les mots de sa génération quand on lui en dit des nouveaux. Par chance, ses amis lui en apprennent fréquemment.

Quand ça ne va pas pour lui, il lui arrive qu’il perde encore le contrôle de sa magie. Les objets bougent dans sa chambre, ses t-shirts changent de couleurs, ses notes se mélangent sur la feuille, ou il n’est plus capable d’ouvrir son blouson, parfois un peu plus mais ça reste de ce goût-là. Il ne pleure jamais, pensant qu’il n’a pas à se montrer faible, mais il peut être très mélancolique parfois et s’enfermer totalement dans sa bulle, à réparer dans son temps libre des objets en atelier, ou à écouter dans sa chambre la musique à fond dans son casque. Il n’aime pas parler quand ça ne va pas, et il préfèrera éluder le sujet ou se fermer dans ses soucis.

Histoire

L’histoire de Keith Kogane remonte bien avant sa naissance,:

Keith arriva sans prévenir et aucun de ses parents n’étaient vraiment prêts pour ça. Pour Krolia, c’était une catastrophe. Bien qu’elle fût très éprise de Kiryu, il restait un moldu et elle ne lui avait jamais avoué sa nature sorcière. Elle, non seulement elle était sorcière, mais c’était une sang-pur ! Le couple n’était pas marié et il ne le serait sans doute jamais. Elle ne pouvait pas garder l’enfant !

Oui mais il était trop tard. Krolia avait refoulé les premiers symptômes sans s’en rendre compte et quand elle avait enfin réalisé, l’enfant était déjà trop développé pour avorter. Elle devrait le mettre au monde. Et le cacher autant que possible du monde magique.

Mais Kiryu, en apprenant la nouvelle quoique perdu, était malgré tout heureux. Il savait que Krolia n’accepterait pas de l’épouser, mais quand elle lui demanda s’il était prêt à s’en occuper, lui, il accepta aussitôt. Son métier de garde-chasse n’était pas l’idéal pour élever un enfant, mais il s’organisa pour pouvoir travailler moins et garder du temps pour leur enfant. Cependant, il savait que Krolia lui cachait une grande part de la vérité. Elle refusait d’en parler, même quand il abordait le sujet et malgré tout, il en était blessé, mais par amour, il ne dit rien et lui fit confiance.

Keith naquit donc dans le secret et fut confié dès sa naissance aux bons soins de son père, qui en fit sa priorité. Il l’éleva du mieux qu’il put, avec ses moyens et ses lacunes, mais l’enfant était heureux. Keith était un peu la mascotte des gardes-chasses, il adorait aller en forêt, apprenait beaucoup de son père et des autres gardes-chasses, il était autorisé à accompagner son père en été dans les patrouilles calmes, et à dix ans, il passait parfois des nuits avec lui en forêt. Petit garçon débrouillard et plein de vie, il apprenait tout de la vie en pleine nature et adorait la réserve. Mais ce qu’il préférait, c’étaient les nuits en forêt, car à chaque clairière, les arbres s’ouvraient sur un nouveau monde : Les étoiles ! Keith se passionnait d’astronomie et il passait beaucoup trop de nuit à découvrir ce vaste monde de lumières ! Il aimait aussi l’art mécanique. Il regardait souvent les hommes qui réparaient les chasse-neiges et les motoneiges. Mais il n’y touchait pas encore.

Tout n’était pas rose. Keith se demandait pourquoi il voyait si peu sa mère, pourquoi elle n’emmenait jamais les cadeaux qu’il lui faisait, pourquoi son père n’arrivait pas à la faire rester plus qu’un ou deux jours. Kiryu ne roulait pas sur l’or et l’école était loin, alors le garçon partait parfois en internat, il manquait d’autres occasions de voir sa mère, il ne se mêlait pas facilement aux autres enfants, et il était très bagarreur. Et il y avait les « accidents ». Des évènements inexplicables qui arrivaient autour de lui, des choses impossibles, magiques. Keith ne comprenait pas d’où cela venait et il fut longtemps isolé, parce qu’il portait malchance pour les autres. Il développait tout simplement de grands pouvoirs de sorciers, que son caractère colérique laissait parfois échapper.

A onze ans, Keith finit par apprendre. Et ce fut un choc. L’été avant la rentrée, sa mère a finalement avoué à Keith et Kiryu ses origines sorcière, et le don de Keith. Le garçon avait du mal à assimiler cette idée étrange, mais il était surtout en colère. Krolia, jamais là, avait attendu le dernier moment pour le lui dire, et en plus, elle n’en avait jamais parlé à son père ! Keith refusa d’abord tout en bloc et se réfugia dans sa chambre, sourd aux appels de ses parent derrière la porte. Il ne voulait pas ! C’était déjà dur pour lui d’être un petit garçon qui grandissait avec une maman jamais là, un papa qui peinait à l’élever, mais en plus maintenant, il devait être sorcier ?! Il refusait.

Mais Kiryu, contre la bouderie de son fils, la colère de sa concubine et sa propre incompréhension, fut el plus sage. Il s’assit en tailleur devant la chambre du garçon, invita Krolia à faire de même, et ensemble, devant la chambre de Keith, ils discutèrent presque toute la nuit, à portée d’oreilles, quand même curieuses, de leur fils qui sans ouvrir la porte écoutait. Kiryu posa une à une toutes les questions qu’on pouvait se poser à ce moment-là, écoutait et reposait des questions. L’homme était vraiment perdu, Keith le savait, mais pour ce bout de famille qu’ils étaient, il était celui qui les tenait ensemble, parce qu’il ne voulait pas les perdre. Krolia était mal à l’aise mais elle ne cacha rien. Presque deux heures de discussion plus tard, Keith commença à poser ses questions aussi, à travers la porte de sa chambre, et peu à peu, il finit par ouvrir, et s’assoir aussi pour continuer la discussion.

La nouvelle n’en était pas plus facile à avaler. Il devait partir dans une école de magie dès la rentrée, et suivre un cursus avec des sorts, et des potions, et tout un tas de matières bizarres. Kiryu, dépassé, l’encourageait quand même mais le garçon ne voulait pas se séparer de son père. Le problème, c’est que Krolia lui expliqua que les accidents étaient des preuves de sa magie. S’il n’apprenait pas à s’en servir, il y en aurait d’autres, et avec le sang de sa mère dans ses veines, il pouvait il y en avoir des plus graves. C’est résigné qu’il accepta alors.

Ça ne s’est pas toujours bien passé. Keith découvrait tout, et par chance, il n’était pas le seul. Mais il n’avait pas le droit de parler de sa mère disant jusque qu’il ne la connaissait pas, et avec un père moldu, il fut vite mis dans la case des « sang de bourbe », insulte qu’il a vite appris à détester. Il s’est battu dès la deuxième semaine de son arrivée, et d’autres fois, voyant que sorcier ou pas, il serait moqué. Il y avait bien des élèves gentils, des professeurs compréhensifs, ou même des cas étranges, comme Lance Mc Clain, un camarade de la maison Ursirre qui le suivait en cours parce qu’il n’avait pas le sens de l’orientation de Keith. Il a fini par s’intégrer, bon gré mal gré. Mais il n’attendait qu’un chose de cette école à l’époque. Contrôler ses accidents pour tout simplement ne plus en avoir et pouvoir redevenir « moldu ».

Chaque vacance était l’occasion pour lui de retourner chez son père, lui raconter ses mésaventures et ses expériences, et passer du temps avec lui. Il préférait nettement cette partie de l’année au lieu de suivre des cours bizarres. Et il commençait l’adolescence. Son intérêt juvénile pour la mécanique est vite devenu une petite passion qui a pris de l’importance au fil des ans. Cependant, le lien avec sa mère était rompu. Il ne venait plus lui parler au téléphone, et lors de ses venues, il allait dehors ou restait dans sa chambre quand il le pouvait. Il ne lui parlait pas d’Ilukaan. Il ne lui parlait pas. Pour lui, elle avait honte de son père et de lui, et préférait se pavaner avec sa magie que de vivre avec un homme qui l’aimait et un fils qui l’attendait, ou du moins qui l’avait attendue, trop longtemps pour attendre encore.

La deuxième et la troisième année passèrent. Keith trouvait sa place dans un petit groupe d’amis, il apprenait à connaître le monde sorcier avec eux, il apprenait ce qu’il pouvait faire avec sa magie, il commença son entrée dans l’équipe de Quidditch. Il commençait à penser à l’avenir. Son père avait toujours été clair à ce sujet, quoi que Keith déciderait de faire, il l’aiderait du mieux qu’il pouvait car il voulait que son fils soit heureux. Keith ne savait pas encore quoi faire, mais il voulait qu’il soit fier de lui. C’est pourquoi il n’a jamais osé révéler qu’il se pensait gay. Il n’aimait pas qu’on insulte les gens sur leur sang, sur leur couleur, ou tout ce qu’ils étaient. La sexualité, c’était pareil. Il ne laissait pas quelqu’un se faire malmener pour ça, mais il n’a jamais assumé être homosexuel. Il ne sait toujours pas comment faire pour s’affirmer à ce sujet et même s’il a des moments obvious, il nie encore, se disant juste plus intéressé par ses passions.

Les années sont passées jusqu’à ses Aspics, et Keith a passé ses premières vacances à Ilukaan pour réviser. Pour réfléchir aussi à ce qu’il voulait faire. Les sections de sports et d’astronomie l’intéressait, lui qui avait désormais la casquette de capitaine de son équipe et mais il avait toujours un mauvais comportement et il n’était pas devenue une grosse tête avec les ans. Mais Keith avait un jour eu cette question à laquelle il voulait une réponse.


Féru d’étoiles, Keith croyait dur comme fer aux aliens, mais étaient-ils sorciers, eux aussi ? Une question difficile à réponse, quand l’aéronautique spatiale en était à peine à ses balbutiements dans le monde sorcier. Peut-être, Keith rêvait, qu’il pourrait être le premier ? Construire une fusée sur les modèles moldus, y allier la magie, et aller plus loin, pour rencontrer des aliens et peut-être un jour, avoir une réponse à sa question ? Après tout, le cursus technologique pouvait servir à ça aussi, non ? Il allait être ingénieur, et étudier pour aller un jour dans l’espace !

Son père était impressionné, et il ne se demandait pas ce que sa mère en pensait. Mais désormais, il étudiait l’ingénierie sorcière, en espérant que la politique n’allait pas ruiner son rêve.