Devinez où tu allais? Je vais vous laisser quelque temps de silence pour deviner........ Bon, okay, pas si long. Une retenue. Ne soyez pas aussi surpris! Vous ne devriez pas l'être, avec le temps où tu passes à faire des conneries et exploser des trucs. Une retenue, c'est dans tes habitudes. Une retenue c'est le synonyme de cours pour toi, quelque chose de pas si important à tes yeux. Quelque chose que tu manquerais volontiers. Seulement, tu souhaitais quand-même obtenir ce diplôme, pouvoir le montrer à tes parents, leur en mettre plein la figure. Pouvoir leur montrer que tu étais capable d'étudier à une école acceptant les Né-moldus et exceller dans la vie sans leur aide, sans leur poison.

Enfin, tu n'étais pas là pour réfléchir sur tes choix de carrières ni sur la façon dont tu gérais tes études. Tu étais ici car le prof de potions, Valmont, t'avais demandé de venir pour reprendre une potion que tu avais totalement explosé en classe. Pour ta défense, rare était les personnes qui étaient capable de la faire, même les maitres de potions. Tu parlais bien sûr de la potion Tue-Loup. Quelqu'un penserait que tu prendrais une attention spéciale à savoir comment fabriquer cette potion très utile à savoir. Seulement, elle touchait directement à un aspect de ta vie que tu regrettais amèrement. Et au contraire d'autre personne, ton regret, tu le cachais et expulsais ta frustration en faisant des conneries. Néanmoins, plus que d'habitude.

Tu n'avais fait que suivre cette logique et tu avais fait exploser le chaudron, peut-être d'une façon beaucoup plus dangereuse que normalement, miroitant bien ton irritation par-rapport au sujet du cours. Ce n'était pas ta faute si à chaque fois qu'on parlait de Loup-Garou, tu avais le goût de claquer tes livres sur ton bureau et quitter la salle de cours en trombe. Surtout si les Ursirres étaient présent. C'était bien toi. Quand tu n'aimais pas quelque chose, tu fuyais comme un lâche. Un lâche qui n'acceptait pas de voir les erreurs du passé.

Tu ouvris la porte pour arriver sur une salle impeccable, le prof qui attendait, calmement, devant un chaudron plein et déjà sur le feu. Tu avais bien pris ton temps, ton temps pour arriver le plus tard possible. Tu connaissais ton prof de potions, et bien que tu ne souhaitais pas revenir en classe, tu savais que ce n'était pas le genre de prof qu'on pouvait ignorer aussi facilement. Tu étais résigné. Tu allais devoir faire cette FOUTUE potion, que tu le veuilles ou non. Et c'est bien ça qui t'irritait. Que quelqu'un te pousse à y faire face, à voir la réalité de ta situation. Tu agissais comme un enfant, et c'est bien ce que tu allais apprendre ici.

Te retenant de claquer la porte derrière toi, tu t'approchas du professeur, t'assis sur la chaise, et croisas tes bras.
- Me voici. On la commence ou pas cette potion?
C'était bien contre ton propre gré que tu étais aussi désagréable.

Tu fixais du regard le professeur Valmont. Celui-ci ne leva même pas son beau petit nez français.
- Bonjour, M. Beilschmidt. Vous êtes en retard de cinq minutes. Mettez une blouse et lavez-vous les mains.
Tu te relevas, tout en jurant sous ton souffle dans ta langue maternelle. Tu te dirigeas vers le levier, lava rapidement mais efficacement tes mains, enfilas une blouse à ta taille, et revins vers ton professeur. Ce dernier eut finalement le culot de lever les yeux. Tout en soutenant son regard, tu écoutas ce qu'il avait d'autre à dire, dans son ton habituel et froid.
- Pouvez-vous me redonner l’utilité de la potion Tue-loup, M. Beilschmidt ? Ses propriétés ?
Suivant son regard vers le livre posé à quelques centimètres de toi, tu rapportas ton regard vers le français, un sourcil haussé.
- Ce n’est pas un examen, vous pouvez tout à fait vous servir du manuel si vous n’êtes pas sûr de votre réponse. Néanmoins, après une semaine de cours dessus, j’espère que vous en connaissez le principal usage.
Tu espérais toi aussi la connaître la fichue réponse. Tu regardais ton frère chaque mois la prendre cette potion, tu savais parfaitement à quoi elle servait et pourquoi Ludwig la prenait. Si au bout de toutes ces années tu n'avais pas été une seule fois un peu curieux sur celle-ci, tu aurais été complètement idiot et pas du tout toi-même. Bien sûr que tu avais cherché! Tu avais fouillé tous les livres sur les loups-garous et sur les potions utilisé contre les "créatures" ténébreuses. Tu avais passé des après-midi complets dans la bibliothèque immense de la maison de tes parents, avec une seule question en tête: Pourquoi Ludwig?
- Natürlich, je connais la réponse.
Tu devais te retenir de rouler les yeux.
- Elle empêche les Loups-Garous de virer fou lors d'une pleine lune.
Dis-tu sèchement. Tu savais pourquoi, et surtout, qu'est-ce qui arrivait quand on ne l'administrait pas. Tu avais des cicatrices pour le prouver. Des nuits où ça avait mal tourné.
- J'ai pas besoin de manuel pour savoir ça.
Dis-tu plus bas, à moitié chuchoté. Ce n'était pas comme si la situation de Ludwig était méconnu. Il n'était pas le seul loup-garou non plus. Kenneth en était un, Naruto également. Ça aidait un peu de savoir que ton frère n'était pas tout seul.
- Je pensais qu'on était ici pour faire la potion, m'ssieur Valmont. Pas discuter théorie et expérience personnelle.
Plus vite tu aurais fini, mieux ce serait.

- Est-ce ce qui vous empêchait de réussir la pratique, en cours, M. Beilschmidt ?
Tu détournas le regard. Il avait vu juste, et ta réaction en faisait que lui prouver vrai. Tu ne vis pas ton professeur t'examiner des yeux. Tu savais qu'il le faisait, tu sentais tes yeux sur toi.
- C’est votre expérience personnelle qui vous met dans de mauvaises conditions pour préparer cette potion ?

Bien que complexe, cette potion est faisable par tous les élèves de votre niveau d’études, vous y compris. Mais je remarque que vous perdez patience à chaque allusion qui vous dérange. Cette potion… vous dérange.
Pourquoi poser la question s'il savait déjà la réponse? Il savait déjà que tu n'aimais pas cette potion, pour des raisons purement personnelles. Enfin, on aurait cru que tu aimerais connaitre comment préparer une potion qui pourrait aider la situation de frère. C'était ce que tu croyais avant de t'avoir essayé. Tu bloquais quand il était temps de la préparer. Peut-être était-ce un blocage purement psychologique, mais tu ne pouvais pas. Tu ne pouvais pas.
- Vous avez eu un Piètre à l’évaluation de cette potion à mon cours. Vous êtes pourtant capable de bien mieux. Simplement, vous ne possédez sans doute pas la bonne méthode pour réussir. Les potions sont une matière qu’il faut maitriser en se l’appropriant. Ce n’est pas un art simple.
Tu aurais été flatté autrement. Un professeur aussi sévère que Valmont qui admet que tu étais capable d'être bon dans son cours, c'est rare.

Suivant des yeux subtilement la main de ton professeur. Observant, une lueur de curiosité dans tes yeux, l'état des mains de ton ainé. Elles étaient abîmées, sûrement avec les années d'expériences. Années d'expériences qui expliquaient son talent pour les potions. Tu comprenais que cet art n'était pas facile. Seulement, tu n'étais pas le genre de personne qui comprenait dès qu'on lui disait des étapes. Tu devais avoir un stimulant, quelque chose qui te faisait bouger, pas te faire rester en place. Et puis, tu ne le savais peut-être pas, mais rajouter quelque chose que tu aimais à la préparation de la potion Tue-Loup, aiderait sûrement à passer outre ce fameux blocage.
- Mais il est nécessaire pour votre voie. Et la potion Tue-Loup n’est pas la potion la plus difficile de votre cursus.
Pas la plus difficile? Tu trouvais que c'était la plus difficile.
- Je vais tenter de vous inculquer une méthode qui vous est, disons, adaptée. Qui vous aidera tout du moins. Mais c’est à vous d’outrepasser les limites que vous vous imposiez.
Limites. Ouais, on peut dire ça comme ça. Tu sortais un peu de ta boule défensive. Tu voyais que tu n'étais pas là pour parler drame, mais bien faire une potion. Ça te récompensait un peu. Tu n'aimais pas admettre que tu avais tes faiblesses.
- Ooookay. Donc on fait quoi?

- Je vous laisse débuter en allant chercher les composants de la potion. Ne les pesez pas encore, nous allons les passer en revue ensemble.
Tu t'effectuas, ramassant habilement et rapidement les composants de la potion que tu connaissais par-coeur, à force de regarder, plus jeune, le potionniste familial préparer nombre de mélange. Tu restais, auparavant, dans l'atelier de tes parents pendant que Gustav les préparait. Avant l'accident, tu l'aidais dans la préparation de tous les elixirs qu'il créait, et puis, tu avais commencé à te distancer des potions suite à l'accident. Tu avais fini par perdre contact avec le potionniste, et la matière qui venait avec. Tu ne l'avais plus revu, évitant l'atelier comme la peste. Puis, le vieux maitre des potions avait pris sa retraite, et tu n'avais plus eu la chance de le revoir. Tu devrais peut-être lui rendre visite, histoire d'être un peu morose.

Revenant, les bras pleins, tu déposas sur la table les plantes et ingrédients. Ton professeur se mit alors à t'informer des différentes particularités des plantes. Cela attira un peu plus ton attention, que s'il parlait seulement d'ingrédients de potion. Tu connaissais tes aptitudes en herbologies. Tu avais une facilité à prendre soin de plantes de toutes sortes, même si tu n'appréciais pas tant en prendre soin à cause du temps de pousse, tu comprenais mieux les choses quand on changeait ton point de vue, s'appuyait sur quelque chose que tu comprenais mieux que des notions de chimie.

Tu attrapas une plante dont tu connaissais très bien le nom: Aconit. La plante la plus dangereuse et l'origine de la difficulté de la potion. En trop grande quantité, elle pouvait tuer, en trop petite ne marchait juste pas. C'était un poison très dangereux, mais aussi l'ingrédient majeur de la potion Tue-loup. Tu approchas la plante de ton nez, sentis la fleur et l'éloigna rapidement de ton nez. Elle avait une odeur ignoble! Enfin, ce devait être ton instinct de survie qui te disais que cette plante n'était pas fait pour la consommation.

Alors que Valmont posa sur la table la dernière plante, il se remit à parler.
- Vous voyez, M. Beilschmidt, connaitre les ingrédients vous a déjà bien aidé à les repérer et comprendre leur utilité dans la potion. Quand vous avez un composant dont vous connaissez les utilités, c’est plus simple d’en assimiler les effets dans une potion, et donc sa nécessité. Il vous est arrivé de vouloir utiliser un ingrédient au hasard pour en connaitre les effets. Pourtant vous le connaitriez en utilisant vos connaissances en botanique.
Il attrapa une tige, puis montra une autre. Suivant ses mouvements du regard, tu plissas les yeux pour voir la plante qu'il désignait sur l'étagère. Tu aurais tellement dû amener tes lunettes.
- De même, avec ses connaissances, vous pouvez remplacer des composants par d’autres. Si nous n’avons pas de cette plante, une feuille de celle-ci pourrait la remplacer dans la recette. Parce qu’elles ont les mêmes caractéristiques, et non parce que quelqu’un a fait une expérience hasardeuse, au risque de faire exploser son chaudron, pour le découvrir.
Tu lui souris bêtement face à son commentaire. Ce n'était pas ta faute si tu étais explosionmane, ou un truc du genre. Tu aimais faire exploser des trucs! Et les potions étaient une façon simple de le faire!
- Les potions ne sont pas un jeu de hasard, M. Beilschmidt, elles sont un moyen d’améliorer notre monde. Une connaissance capable de plier la nature à la volonté d’un sorcier, de lui permettre de prendre des trésors de cette même nature, et de les combiner pour les rendre encore plus précieux, plus utiles, plus puissants. Nécessaires. Comme la potion Tue-Loup et toutes les potions préventives et curatives. Comme les potions de dissimulations ou d’attaques que vous avez apprises et apprendrez encore.
Tu n'avais pas trop suivis, un truc sur la nature et les sorciers et plier quelque chose? Enfin, tu comprenais un peu pasdutout.
- Maintenant, passons au mélange. Je vous laisse faire et j’observe. En cas d’erreur, je vous reprendrai aussitôt. Le but de cette retenue est la réussite de votre potion. Pensez-vous pouvoir reproduire toutes les étapes correctement ?
Tu entrepris de commencer, un peu trop excité au début, avant de te calmer plus les étapes devenaient difficiles. Tu t'en sortis plutôt bien, en prenant en compte que c'était la première fois que tu faisais la potion sans l'aide de Gustav ou de quelqu'un d'autre. Bien sûr, tu fis quelques erreurs sur le temps de cuissons, le nombre de remuages et la coordination du tout, mais en gros, ce n'était pas mal.

Rajoutant le dernier remuement, tu relevas les yeux, puis mis tes lunettes sur ton front, histoire de ne plus les avoir sur le bouts du nez. Tu avais abandonné l'idée, un, de cacher ta vue de merde à ton prof de potion, et deux, de te résoudre à voir comme un aveugle dans le noir pendant que tu faisais une potion. Et puis, Valmont savait à peu près tout sur ses élèves, alors tu ne serais pas surpris s'il connaissait la faiblesse des Albinos pour la lumière et la lecture. En plus, cette paire était nouvelle, à cause l'accident du Bludger.

Alors que tu effectuais ta troisième erreur, Valmont t'arrêtas.
- Vous savez que la préparation d’une potion peut s’apparenter à une symphonie ? L’Amorentia suit le rythme et l’intensité de l’Ave Maria de Schubert, et on retrouve des similitudes entre la préparation de plusieurs anti-poisons et la Sarabande d’Händel. Si suite les instructions du manuel n’est pas facile pour vous, voyez-les plutôt comme une partition. J’ai cru remarquer que vous appréciez la musique, et je vous ai déjà vu plusieurs fois pianoter sur le plan de travail pendant mes cours.
Tu haussas un sourcil. Tu ne le savais pas. C'était une information que tu aurais pu trouver très intéressante... AVANT! Enfin, tu pouvais maintenant l'utiliser.
- D’ailleurs, je suis étonnée de savoir que vous n’êtes pas membre du club de musique, M. Beilschmidt. Est-ce également un sujet sensible ? Un manque d’intérêt ? Ou peut-être n’y avez-vous pas pensé ?
Tu te raidis. Tu connaissais les rumeurs que le professeur de potion était un Legilimen, mais tu ne les avais jamais suivi ni trouvé un certain intérêt à savoir tous les secrets des professeurs. Ils étaient bien permis à avoir des secrets, tout comme toi. Ce qui te chicotait le plus, c'est qu'il le savait apparemment. C'était un de tes secrets le mieux gardé, bien par pur égoïsme. Tu avais une réputation, et si les personnes savaient que tu jouais quelque chose de si normal que de la flûte traversière... Enfin, peut-être aussi voulais-tu seulement garder quelque chose à toi. Ne pas montrer toute ta vie aux autres. C'était quelque chose à toi et à ton frère.

Tu souris, clairement forcé, devant celui de ton professeur. Tu savais qu'il ne sourirait pas car il était heureux, mais bien par pure politesse. Ce n'était pas une idée qui te réconfortait tant que ça.

Alors que tu le regardais, la potion finit, ce dernier attrapas tes lunettes, les réparas sans baguette, et te les rendis. Tu les inspectas quelques secondes, avant de sourire, un sourire propre cette fois. Tu étais bien content de voir qu'il avait réparé tes lunettes, car bien que tu avais commencé à bien aimer les craques, il t'était impossible de voir è certains endroits à cause de ça.

Comme sur demande, ta potion émit une fumée qui annonçait qu'elle était finit. Tu suivis Valmont qui remplit une fiole du mélange et l'inspecta.
- Elle n’est pas parfaite, mais elle est tout de même réussie. Un loup-garou qui en prendrait n’aurait pas de mal à passer la pleine lune en pleine possession de ses moyens. C’est donc honorable. Le résultat que j’attendais de vous, et vous l’avez atteint.
Il posa la bouteille sur la table.
- Je vais donc changer le Piètre en Effort Exceptionnel – et c’en est un –. De plus, je pense que garder un échantillon de votre… réussite devrait vous motiver un peu plus pour les prochains cours. Un rappel de ce que vous êtes capable de faire, lorsqu’enfin, vous vous mettez sérieusement à quelque chose. Qui sait ? Elle pourrait même servir.
Une menace, c'était assez évident. Il ramassa le livre et les ingrédients non utilisés et son livret, puis se leva et rajouta avant de quitter la salle.
- Vous pouvez nettoyer votre plan de travail et votre retenue sera levée. Bonne fin de journée, M. Beilschmidt.
Sur ces mots, il s'en alla. Tu baissas les yeux sur ton plan de travail, soupiras, puis te mis au travail. Cette classe allait être imppecable après ton passage. Tu étais un Beilschmidt, hein!