Physique
Une bouille enfantine et des joues encore gonflées par l'enfance que vous avez envie de pincer et de tirer. Il saura vous en dissuader par son expression agacé ou blasé.

Un nez mutin, délicat et élégant.

Un bel oeil bleu, aux reflets brillants de volonté et d'ambition ; un saphir brut mais détestable par la façon dont il vous toise et vous juge dédaigneusement ; cela donnerait presque envie de le lui arracher, histoire de définitivement le rendre aveugle, ce sale môme.

Son autre oeil, lui, vous ne le voyez pas malgré cette curiosité qui vous envahit de retirer ce cache-oeil qu'il porte en permanence sauf pour dormir. Vous ne savez pas vraiment ce qui lui est arrivé, il vous a juste informé qu'il était aveugle de cet oeil là mais que le reste ne vous concernait aucunement.

Des petites lèvres qui cachent un sourire très rare. Par ailleurs, ses dents ne sont pas parfaitement droites et alignées. Il doit d'ailleurs un jour aller chez le dentiste, mais il trouve l'appareil dentaire ridicule et il veut vraiment s'en passer. En plus il n'aime pas vraiment aller chez le dentiste, puisqu'il y va régulièrement à cause de ses caries.

Des cheveux courts, noirs cendrés, plutôt bien coiffés mais au style peu original. Cela lui arrive à de rares occasions de les plaquer en arrière ou de faire un effort. Mais pour ça, il faut que quelqu'un s'occupe de ses cheveux car il n'est pas assez doué avec ses mains pour faire quelque chose lui même.
Des oreilles percées, arborant généralement des petites boucles d'oreilles discrètes. Elles sont percées depuis ses dix ans.

Une petite taille. il vous arrive au torse. Il déteste qu'on lui fasse la remarque. Il aimerait grandir davantage, c'est l'un de ses complexes. Il est frêle aussi, par le manque de sport et les maladies dont il est sujet depuis l'enfance. Lui son truc, c'est le sport intellectuel. Dommage que ce ne soit pas visible de l'extérieur.

Une stature témoignant de son statut social à la démarche fière et intouchable. Un sang-pur oui. Un noble, surtout. Son père dispose du titre de Comte. Il espère lui-même l'être un jour. Malheureusement, c'est le cadet de sa fratrie. Il n'est que l'Honorable Ciel Phantomhive. C'est son frère aîné qui est amené à posséder le titre du futur chef de famille. Et ça, ça a tendance à agacer Ciel. Ainsi serait-il mieux d'éviter d'aborder le sujet ou de lui dire qu'il n'est qu'un fils de secours, sauf si vous désirez attiser sa colère. Quand bien même la noblesse anglaise n'est plus ce qu'elle était, la puissance de la famille, elle, est bien réelle.

Une voix qui se transforme. Du haut de ses quatorze-ans, sa voix est en train de muer. Cela l'embarrasse beaucoup d'ailleurs, car lorsqu'il déclame de longue tirade rempli d'émotions, ça lui arrive qu'elle déraille. Et cela a tendance à le discréditer auprès de son auditoire.

Un style vestimentaire qui se distingue étonnamment pour quelqu'un qui souhaite rester discret. Souvent, il s'habille de façon "smart" : des petits vestons et uniforme que l'on pourrait retrouver dans les plus grandes écoles anglaises. Mais quelques fois, il revêtit des habits bien plus extravagants aux aspects victoriens. Voire Ouji Lolita. C'est l'un de ses petits plaisirs.

Caractère
Ciel se dit souvent qu'il n'aurait jamais du vivre à cette époque. Il faut dire que sa façon de penser et son comportement ne siéent pas spécialement à un enfant de quatorze ans du XXIème siècle. La plupart des mômes à cet âge sont plutôt naïfs, insouciants du monde qui les entoure, essayant quelques fois d'être des enfants-adultes en imitant bêtement les plus vieux sans pour autant avoir un niveau de maturité aussi haut. On peut dire que Ciel est donc quelqu'un d'un peut trop précoce, trop mature. Oh, si vous saviez comme il aurait préféré vivre comme un imbécile heureux. Mais son développement et sa vivacité d'esprit ont très vite eu raison de son innocence. De plus, les responsabilités liés à son sang-pur, le rang de sa famille et son statut de sorcier l'ont très vite sorti de l'enfance. Pourtant, ce n'était pas comme si ses parents l'avaient forcé à être comme il est aujourd'hui. C'est sans doute son intelligence et sa compréhension différente du monde qui l'ont amené à avoir ces pensées si…noires.

Quand on y réfléchit bien, on ne peut que tirer son chapeau face au génie du plus jeune enfant de Ciel Phantomhive. Pourtant, on peut aussi y voir de l'arrogance ou bien de l'insolence. Ciel en est conscient : son dédain dérange, sa fierté et son manque d'humilité le font passer pour un petit enfoiré de service. Mais c'est ce qu'il est ; et sa perspicacité ainsi que sa lucidité l'ont bien souvent sorti de plus d'une situation.

Car les enfants sont influençables. Ciel lui-même l'était, avant. Mais maintenant, il veut réfléchir seul. Il veut se politiser autrement qu'en écoutant sagement ses aînés. C'est sans doute pour cela qu'il a désormais des idées bien définies sur n'importe quel sujet, très souvent traditionnelles. Avide de connaissances, il se complait dans la lecture de livres aussi bien sorciers que moldus, dans le domaine des sciences, de l'histoire mais également philosophique, politique.

C'est peut être pour cela que Ciel apprécie le traité politique du Prince de Nicolas Machiavel. Ou alors, qu'il en a été inspiré.

"La fin justifie les moyens". Ciel est friand de cet adage. Il est prêt à tout pour arriver à avoir ce qu'il désire. Cela passe par beaucoup d'opportunisme et pas mal de manipulation, sans avoir forcément de scrupule. Autant dire qu'il n'a pas froid aux yeux. Il sait qu'il faut malheureusement faire des sacrifices pour arriver à ses fins et qu'il y aura bien souvent des dommages collatéraux. Pourtant, il met bien souvent ses intérêts personnels au premier rang. Si on s'occupe du bien commun, on se retrouve sans carte dans sa manche. Cela révèle de l'égoïsme et de l'orgueil pour sûr.

"Puisqu'un Prince est obligé de savoir imiter les bêtes en temps et lieu, il doit surtout prendre pour modèles le Lion et le Renard : le Lion ne sait pas éviter les filets ; le Renard ne peut se défendre contre les Loups. Il faut donc être Renard pour découvrir les pièges, et Lion pour se défaire des Loups". Tel le lion, Ciel a énormément de rage de vaincre et peut faire preuve d'un courage insoupçonné. Il est fier de ce qu'il est et ce, malgré son handicap. Il a beaucoup d'honneur et l'entacher, c'est s'attaquer directement au nom des Phantomhive. Il vous fera regretté la moindre parole de travers.
Ciel est mauvais joueur et déteste perdre. C'est pour ça qu'il prend toujours un coup d'avance. Tel le renard, il est donc rusé. Ces beaux sourires ? Il ne les fait que pour paraître innocents (et si on le force surtout). La vie est comme un jeu d'échec : les pions sont sacrifiés, les pièces maitresses utilisées à bon escient, le Roi protégé et ce, jusqu'à ce que tout le monde tombe avant lui.
Fort heureusement, il ne vous demande pas de lui faire confiance puisqu'il ne fait lui même confiance qu'à très peu de monde. Car l'homme est un loup pour l'homme, après tout. Ciel n'échappe pas à la règle. Cela dit, et aussi incongru que cela puissance paraître, on pourrait presque y discerner une sorte de…façon de protéger. Oui, oui. Au fond, s'il ne désire pas qu'on lui fasse confiance, c'est aussi pour ne pas forcément blesser les autres par son comportement. Ses amis ? Il les compte sur les doigts de la main — en a-t-il seulement ? — et il n'avoue jamais ou alors à de très rares moments qu'il vous considère comme tel. Il arrive à exprimer son affection qu'envers sa famille. Soyez donc honorer de pouvoir recevoir un sourire sincère et des mots bienveillants de la part de Ciel, car il en est très avare.

Finalement, Ciel peut être quelqu'un de relativement gentil, parfois. Si vous ne lui avez rien fait, il vous traitera comme il aimerait être traité : avec respect. Bien sûr, cela peut changer du tout au tout si vous pouvez lui être utile. Mais il n'empêche. S'il vous apprécie, il fera en sorte de vous protéger et refusera de vous voir malheureux. Qui pourrait croire que ce garnement soit quelqu'un de plus bienveillant qu'il n'y paraît, derrière son regard bleu glacé, son calme toujours apparent et son manque de chaleur.

Plus surprenant encore, l'enfant…en reste un. Malgré tout ce qui a été dit jusqu'à présent. La maturité et la précocité de Ciel ne l'empêche en aucun cas de ce comporter comme un véritable gamin malgré lui. Il est capricieux, d'abord, ce qui a le don d'exaspérer son tuteur à Ilukaan. Amateur de sucreries sorcières et de pâtisseries, il en demande beaucoup. Cela lui arrive de se glisser dans les cuisines de l'école juste pour en réclamer. Il dépense aussi beaucoup de son argent dans le distributeur de la cafétéria.
En tant qu'enfant capricieux, Ciel est également quelqu'un de jaloux et envieux. Notamment envers son frère jumeau aîné. Ce dernier est quelqu'un de relativement sociable. Il a également un charme naturel qui fait que l'on s'intéresse plus à lui qu'à Ciel. Et ça, ce dernier le vit assez mal. Bien entendu, il sait pertinemment que leurs parents les aiment autant l'un que l'autre. Son jumeau, lui-même, l'aime de tout son coeur, et c'est réciproque. Pourtant, cela n'empêche pas Ciel d'être envieux de son futur statut de chef de famille, mais aussi de toute l'attention qu'il reçoit comparé à lui, l'enfant fragile et toujours malade du foyer.

Ainsi, malgré l'indépendance qu'il clame et son côté si adulte, Ciel reste quelqu'un de relativement dépendant des autres. Autant ses capacités intellectuelles lui permettent de briller dans la mondanité, autant il n'a véritablement aucune capacité manuelle. Il ne sait même pas faire ses lacets ! Il est obligé d'utiliser la magie ou de demander à quelqu'un de les faire pour lui, et ça, c'est humiliant. Bref, il apparaît comme quelqu'un de délicat, qui juge de haut et qui utilise les autres pour faire les basses besognes…puisqu'il n'est pas capable de faire la moitié de ces choses lui-même.

Cela dit, il n'est pas le diable sur terre. Il est très agréable d'être à ces côtés. Déjà, car il ne parle jamais pour ne rien dire. D'une nature calme, il déteste les gens trop bruyants. Il est donc apaisant de rester à ses côtés. Mieux encore, discuter avec lui peut se révéler intéressant de par sa culture et ses opinions bien fondées.

Histoire
14 décembre 2004, Big Ben sonna 23h. Rachel Dalles-Phantomhive donnait alors naissance à deux beaux enfants, futurs grands noms de l'aristocratie anglaise et du monde sorcier britannique. Du moins, c'est ce qu'elle espérait, accompagnée de son mari Vincent qui vint prendre les toutes petites mains de ses enfants dans les siennes. Fier d'être père, c'est ce qu'il était en cet instant présent.

Mais c'est aussi ce qu'il était toujours aujourd'hui et c'est ce qu'il avait été pendant toute l'enfance de ses fils. Vivant à Kensington, quartier riche de Londres, les deux fils Phantomhive n'avaient jamais manqué de rien. Il faut dire que la famille était directement liée à la famille royale britannique par des liens remontant à bien longtemps. Alors oui, Ciel et son frère avaient été choyés au sein d'un foyer bienveillant. Ils avaient souvent tout ce qu'ils désiraient — ou presque — et tout était plutôt idyllique.

Ciel pouvait encore se souvenir de cette comptine d'enfance, qui lui trottait souvent dans la tête.
"One for sorrow
Two for mirth
Three for a funeral,
Four for birth
Five for heaven
Six for hell
Seven for the devil, himself."
Seven Crows est souvent chantée par sa nourrice de l'époque — car c'est comme ça qu'on appelle les babysitters pour être plus classe chez les nobles —, Ciel et son frère ayant eu le droit à un suivi attentif de la part de cette nourrice sorcière. En effet, les pouvoirs d'un jeune enfant, qui plus est sang-pur, pouvait s'activer à tout moment. Rachel et Vincent Phantomhive, eux-mêmes occupés par leurs propres métiers, ne voulaient pas que leurs fils soient laissés-pour-compte et seuls face à cette magie qui allait se manifester tôt ou tard.

Surtout après l'incident.

C'est, bien entendu, le frère jumeau de Ciel qui développa sa magie en premier, vers leurs cinq  ans. Ce dernier était forcément amené dans l'avenir à faire de grand chose. Rien à voir avec son frère à la santé fragile qui devait souvent rester dans leur chambre plutôt que de participer aux activités familiales ou aux sorties. Dans tous les cas, les jumeaux s'entendaient bien entre eux, vraiment. Et Ciel sait qu'au fond, son frère voulait bien faire et lui montrer ses pouvoirs magiques parce qu'ils avaient l'habitude de tout partager. Mais ce qui devait arriver…arriva. L'aîné décida de piquer la baguette magique de leur nourrice tandis que celle-ci s'occupait de leur repas. Grossière erreur. Ni une, ni deux, il avait agité la baguette d'un coup de poignet. Tout d'abord, Ciel était émerveillé par les pouvoirs de son frère : il venait de réussir à soulever leurs jouets dans les airs et à les faire voltiger partout ! Sans doute sans le vouloir, certes, mais c'était tout nouveau. Lui, il n'avait encore jamais réussi à montrer quelques traces de magie que ce soit.
Mais tout…tourna très vite au vinaigre. Un autre coup de baguette de la part de son frère, et voilà que des éclairs violacés en sortaient, venant frapper les murs. Il fallut que le sort inconnu ricoche vers l'oeil droit du cadet pour qu'il pousse alors un cri de douleur en se tenant le visage. C'était une douleur affreuse…Qu'est ce que son frère lui avait fait ?…
Ce dernier, surpris, confus et effrayé accourut vers son frère en appelant son prénom : "Ciel…? Ciel ? Ciel !". Il appela le nom de leur nourrice également qui ouvrit la porte et étouffa un crie de surprise. Et Ciel continuait de crier tout en pleurant, ça faisait vraiment mal. Ni une, ni deux, la jeune femme récupère sa baguette de la main de son frère, n'ayant pas encore le temps de le gronder, pour venir faire ce qu'elle pouvait pour arrêter ce qui semblait être un maléfice. Ciel se souvenait alors avoir perdu connaissance.

Quand il se réveilla…Il ne voyait plus que d'un côté et pouvait sentir un bandeau sur son oeil droit. Cela dit, il pouvait voir qu'il était allongé dans une chambre d'hôpital sorcier et que ses parents étaient penchés sur lui, tout comme sa nourrice et son frère…son frère qui était, d'ailleurs, complètement en larmes et n'arrêtaient pas de s'excuser.
Il avait appris, un moment après, qu'il était devenu aveugle de son oeil touché par le sortilège et surtout que c'était définitif. Ciel ne savait que dire. Mais quand il avait vu son oeil aveugle translucide dans le miroir, cela lui donna la nausée…et l'envie de pleurer. C'est ce qu'il fit d'ailleurs. Son frère quant à lui ne cessait de se confondre en excuses. Ciel savait pertinemment que ce n'était pas de sa faute…Pourtant…Il ne pouvait s'empêcher de lui en vouloir. Mais il restait son cher frère jumeau, alors il l'enlaça juste dans ses bras et ils pleurèrent tous les deux.

Dès lors, son frère fut davantage suivi par les spécialistes magiques et formellement interdit de se servir de baguettes avant l'âge requis. Ciel, quant à lui, fut encore plus couver qu'avant. Il avait encore moins la possibilité de sortir, comme si ses parents le pensaient encore plus fragile après cet incident — ce qui n'était pas totalement faux, bon. Et cela le blessa dans son orgueil. Tout ce qu'il pouvait faire, c'était regarder son frère s'entrainer à l'escrime avec leur cousine Elisabeth sans pouvoir lui-même participer, même s'il le désirait. Heureusement, et après un gros caprice, on lui laissait prendre quelques cours d'équitation.
Cela dit il passait surtout son temps à piquer des livres dans la bibliothèque pour s'entrainer à la lecture sous le regard bienveillant de ses précepteurs. Au moins, il pouvait prendre de l'avance sur son frère comme ça, le temps d'éveiller également ses pouvoirs.

Finalement, cela arriva un an plus tard. Et Ciel en fut bien heureux. Enfin il avait un peu rattrapé son frère. Car c'est tout ce à quoi il aspirait dorénavant. Son adoration pour ce frère, qui était devenu tout aussi protecteur que ses parents, s'était peu à peu transformé en une sorte de jalousie et d'envie. Lui aussi, il avait envie d'être libre de jouer et de courir sans être essoufflé au bout de trois minutes… Et surtout, de ne plus être le fardeau de la famille : car c'est comme ça qu'il  se considérait…

Quand vint les onze ans des jumeaux arriva forcément le choix de l'école. Il était évident que Poudlard était toute trouvée. C'était par-là que tous les Phantomhive passait. L'aîné, d'ailleurs, désirait y aller.
Ciel refusa de faire sa scolarité dans l'école écossaise.
Cela eu le don de surprendre tout le monde et surtout d'inquiéter ses parents. Qu'à cela ne tienne ! Il n'allait pas revenir sur ce "caprice" et, en lisant les différents flyers des écoles de magie, son dévolu se jeta sur Ilukaan. Ce fut compliqué d'avoir la grâce de ses parents sur ce point là. Lui, l'enfant fragile, voulait partir loin de Londres, seul ? Car son frère était bien décidé à rester à Poudlard. Finalement, sur une proposition surprenante de sa tante maternelle, Angelina, il eut gain de cause. Ses parents avaient finalement décidé de le laisser partir à la condition qu'il soit suivi par un précurseur qui serait son tuteur légal au Canada. Il répondait au nom de Sebastian Michaelis. Même s'il ne discuta pas cette idée — sous peine de ne jamais partir — cela avait eu le don de l'agacer un peu : ne lui faisait-on pas confiance ? Il n'était plus un bébé ! En plus, cet homme portait le nom de leur elfe de maison…

Son envol pour la liberté et l'indépendance commença réellement au moment où il arriva enfin dans cet école. Il fut envoyé à Ursirre, la maison de la protection. Étonnant tiens.

Enfin...Le monde n'attendait plus que lui, désormais.