Amaya n’est pas connue pour être une personne qui connait le stress, ni même pour une personne qui gère mal la pression, bien au contraire. Lors du premier jour où elle est arrivée chez le ministère Britannique en tant qu’auror après ses trois ans de formation, elle a tenue à prouver qu’elle n’était pas là pour rien. Unique femme sortant de sa promotion, portant également un handicap « problématique » selon les supérieurs, il était important de faire ses preuves et de ne pas se laisser distancer ni moquer.
Oh, ce n’était pas un long chemin tranquille, loin de là. Le moindre de ses pas était surveillé, épié pour se plaindre de ses agissements, de son comportement, tout pour lui donner envie de partir. Malheureusement pour eux, elle était irréprochable. Pire encore, elle ne se laissait pas marcher dessus, en aucun cas. Hors de question.

Après toutes ces années, elle avait forgé le respect, plus personne n’essayait de la stopper, plus personne n’osait faire quoi que ce soit contre elle. Amaya était devenue trop irremplaçable et c’est bien ce qu’elle souhaitait. C’est d’ailleurs pour ça qu’aujourd’hui, elle passe sous-cheffe et qu’elle a reçu de nombreuses félicitations plutôt que de multiples critiques.

Désormais installée sur son bureau, l’auror est concentrée sur les premiers papiers qu’elle vient de recevoir, il s’agit simplement des derniers préparatifs pour officialiser sa nouvelle prise de poste. Elle doit s’y habituer et prendre un nouveau rythme aussi, bien qu’elle espère continuer à passer plus de temps sur le terrain que derrière les tonnes de papiers.
C’est à peine le travail commencé qu’elle remarque que la lumière de sa porte change de couleur – un moyen ingénieux pour lui faire remarquer qu’on frappe à sa porte. Un coup de baguette et cette dernière s’ouvre, dévoilant le nouvel interlocuteur : un jeune homme roux, aux yeux verts, des tâches de rousseurs absolument partout, se tenant droit avec, malgré tout, un sourire posé sur ses lèvres, semblant ravi d’être ici. Rapidement, elle prend ses gants et les active.

« Bonjour, bienvenue. A qui ai-je l’honneur ?
- Gallagher Grenfell, je viens d’être affecté sous votre commandement, je suis ravi d’être à vos côtés ! »

Le voir signer est une agréable surprise. Avec ses mouvements fluides, Amaya devine qu’il semble connaître la langue depuis un long moment déjà – un proche dans une situation similaire, peut-être ?

« Enchanté également. J’espère que nous allons collaborer dans la meilleure entente possible. Installez-vous, échangeons un instant. »
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Il n’a pas fallu longtemps pour que le sorcier devienne l’un des proches d’Amaya et cela même en dehors du travail. L’Irlandais est une personne attachante, prête à aider n’importe qui au besoin, mais qui suit également les ordres et fait un excellent travail. Rapidement, il s’est élevé au rang de bras droit mais aussi en tant que traducteur, permettant à la Cambodgienne d’être certaine que le moindre de ses mots soient correctement traduit – non pas qu’elle n’avait pas confiance à la nouvelle technologie avec les gants, mais elle avait tout de même vu plus qu’un sourcil se froncer auparavant. Des détails à régler, certainement.

Il avait fini par faire également la rencontre de sa famille – sa sœur, son beau-frère, ses neveux… Et tous l’avaient rapidement accepté, sans grande surprise. Cela fait un an désormais qu’ils travaillent ensemble et la sang-mêlée le considère comme un petit frère.

« Générale, je dois dire que vous êtes bien entourée. Les enfants sont adorables.
- Ils ont l’air de t’apprécier. Ce n’est pas étonnant, cependant.
- Hahaha ! Vous allez me gêner ! J’ai juste l’habitude d’être entouré d’enfants dans ma propre famille. »

Une conversation simple, avant de repartir en mission. Il est à ce stade indéniable qu’ils forment une bonne équipe. Bien entendu, la sous-cheffe ne fait pas de traitement de faveur et s’assure d’être en bon terme avec l’ensemble de son équipe, d’instaurer une relation de confiance pour compter les uns sur les autres quand ils sont sur le terrain. Ses soldats comprennent la relation établie avec Gren et qu’en aucun cas il n’est protégé davantage. Bien au contraire, si ce dernier ne semble pas toujours fait pour se battre autant, il se révèle être un redoutable guerrier, qui sait autant attaquer que se défendre. A vrai dire, si elle se considère comme un bouclier, elle voit le né-moldu comme son épée.

Une bonne équipe. De bons amis.
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La peine, la douleur et la tristesse qui traverse son cœur n’est en rien comparable à tout ce qu’elle a déjà ressenti. C’est un métier dangereux, elle le sait. Sarai le savait. Elle supporte la descente du cercueil sous la terre, elle serre fort ses neveux, même si Ezran est encore bien trop jeune pour comprendre ce qui se passe.

L’épreuve est difficile, les événements sont récents. Elle regarde Viren parmi les conviés, celui pour qui sa sœur a donné sa vie. Celui qu’elle a sauvé de ce dragon. Amaya ne porte aucune rancœur à son égard, bien entendu. L’aînée savait ce qu’elle faisait et elle respecte sa décision, son courage et son sacrifice. Cependant, l’épreuve n’en reste pas moins éprouvante et seul le temps pourra guérir les blessures d’une telle perte.

Elle sent alors une main sur son épaule se poser, doucement. Relevant la tête, elle croise le regard de Gren. S’il ne connaissait pas aussi bien Sarai que la plupart des personnes présentes ici, il a néanmoins tenu à venir apporter son soutien. Amaya ne peut que lui en être reconnaissante, car il accepte alors de partager une souffrance qui n’est peut-être pas forcément la sienne. Pourtant, elle voit à ses yeux rouges qu’il l’a fait et probablement qu’il ne le regrette pas – aurait-il eu au contraire des remords, s’il n’avait pas été là ?

« Votre sœur était une personne forte et incroyable. Nous nous souviendrons d’elle comme une battante, mais aussi comme une femme aimante et attachante. Nous n’oublierons jamais tout ce qu’elle représentait. »

Au travers de ses larmes et de son chagrin, Amaya sent ses lèvres tirer un léger sourire à son ami, un remerciement pour ses mots et sa présence. Elle sait qu’elle n’est pas la seule à l’apprécier et qu’à l’avenir, il sera invité pour de nombreux autres événements qui seront, elle l’espère, plus réconfortant à l’avenir.

Tous ici portent le deuil, mais il faut avancer et rendre honneur à la ténacité de Sarai et son goût pour la vie.
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« Gren, as-tu déjà entendu parler de l’école sorcière Ilukaan ?
- Oui, elle se trouve au Canada si je ne me trompe pas. Pourquoi cela générale ? »

L’appellation fait sourire Amaya. Voilà quelque chose qui allait lui manquer.

« Callum a décidé de partir dans cette école pour étudier la magie. Ezran semble déjà intéressé pour le suivre. Il paraît que le directeur est un né-moldu qui a décidé de bousculer les coutumes et d’ouvrir les portes à tous les enfants du monde.
- Oh ! C’est formidable ça. C’est une excellente d’idée, il a beaucoup de courage de partir aussi loin.
- C’est vrai. Il a déjà hâte d’en apprendre encore plus sur la magie. Son dossier est accepté, à la rentrée, il partira là-bas.
- Ça va vous faire bizarre de moins le voir, n’est-ce pas ?
- Pas exactement. »

Un regard confus lui est échangé alors qu’elle s’installe mieux sur son siège. Lui annoncer sa décision semble bien plus compliqué que lorsqu’elle l’a fait auprès de ses supérieurs.

« Gren, je compte devenir professeur de sortilèges dans cette même école.
- Générale ? Vous quittez les aurors ?!
- Cela fait désormais dix ans que j’y suis, nous avons connu ensemble des victoires comme des grandes pertes. Je souhaite prendre une pause et voir ma famille grandir. C’est une belle opportunité, former les enfants, tu ne trouves pas ? Qui plus est, il me semble que Viren enseigne déjà les potions là-bas depuis quelques années.
- Si, générale. C’est une belle idée que vous avez là, c’est juste… Vous allez me manquer. Vous allez manquer à beaucoup de personnes ici.
- Je compte bien garder contact, tu sais ?
- Je n’en doute pas ! Mais ça ne va pas être pareil, sans vous ici. Je vous souhaite une bonne continuation, je suis heureux de vous voir poursuivre votre chemin. »

Plus qu’un merci, elle vient le prendre dans ses bras et le serrer comme elle en a si souvent l’habitude. Son départ ne doit pas être triste, mais être célébré. C’est le début d’une nouvelle aventure. Mais ne plus avoir la présence de son ami à ses côtés ne sera certainement pas simple au début.

Qui sait cependant, les routes sont faites pour se croiser.
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Comme prévu, le départ de sa générale avait laissé un grand vide dans les rangs des aurors. Oh, son remplaçant n’était pas nul ou moins fort, jamais Gren ne s’autoriserait à penser ainsi, il était simplement plus conventionnel.

De toute façon, il ne pouvait pas juger plus que cela. Effectivement, après six ans de bons et loyaux services, Gren était à son tour parti. Ce métier lui avait beaucoup appris, mais à son tour, il avait besoin d’autres choses.

Il ne sait pas encore dans quoi se lancer, peut-être dans la diplomatie ? Il est plutôt bon avec les mots. Traducteur ? Il a de l’entraînement. L’ancien Poufsouffle possède de nombreuses cordes, il ne sait juste pas sur laquelle tirer. Laquelle semble être le « meilleur » choix. C’est d’ailleurs pour ça qu’il a demandé conseil à son ancienne générale. Elle s’est toujours révélée être bonne conseillère, alors qui sait, elle a peut-être les moyens de lui éclaircir l’esprit ?

Quand finalement sa fidèle corneille revient avec une réponse, il est surpris de voir non pas un, mais deux papiers : une lettre et… une annonce ?

« Grenfell,

Tu as raison, te lancer dans un emploi qui demande de la finesse et du tact te semble être destiné. Je suis certaine que le ministère Britannique aurait bien besoin de toi sur de nombreux plans.
Toutefois, je ne peux m’empêcher de te soumettre une autre option, à laquelle tu n’as peut-être pas pensé. Tu devrais vite comprendre si tu as jeté un coup d’œil à la déchirure de journal que je t’envoie également. Qu’en penses-tu ? Souhaites-tu, à ton tour, enseigner auprès de la nouvelle génération ?
Je te laisse le temps d’y réfléchir, mais je suis certaine que Callum et Ezran seraient heureux de te revoir. Tu es un puit de connaissance dans ce domaine et t’avoir de nouveau à mes côtés serait une pure joie.

Tiens-moi au courant,
A bientôt,
Amaya. »

De plus en plus curieux, il lit l’autre bout de papier. Apparemment, le directeur Leroy cherche un nouveau professeur d’études des moldus. Cela lui rappelle sa propre jeunesse à Poudlard, où il suivait assidûment ce cours, même si connaissait déjà bien de choses dessus.
C’est tentant, c’est même plus que tentant. Après tout, pourquoi pas ? C’est vrai, ça semble lui correspondre après tout. C’est bien là une toute nouvelle expérience et il en a rapidement l’envie. Il savait que sa générale l’aiderait.

Bien, une nouvelle vie peut dès lors commencer.

« Amaya,

Je prépare mon cv et j’arrive ! Ne partez pas avant.

Votre ami,
Grenfell. »

L'automne, la saison parfaite pour les stylistes et les modèles. Des tenues élégantes, inspirées des tendances été, chaudes, avec un début de fourrure pour annoncer la couleur des vêtements de la collection hivernale. C’était d’ailleurs l’une des principales raison de pourquoi Oikawa adorait l’automne et son job. Cela ne faisait que quelques années qu’il était modèle, et pourtant il s’était très vite démarqué des autres, se retrouvant ainsi à poser pour les plus grandes marques japonaises. Mais… ce qu’il adorait le plus dans ce métier d’ailleurs, c’est qu’il pouvait admirer son photographe, Iwaizumi. Il ne savait pas pourquoi, mais la première fois qu’il croisa son regard, il sentit son coeur s’emballer. Cette chaleur lui était encore inconnu, il avait eu de nombreuses conquêtes, femme comme homme. Relations longues comme relations courtes. Il était du genre à croire en l’âme sœur, mais ces relations vaines lui faisaient un peu perdre espoir au fond de lui… Et pourtant, en voyant Iwaizumi, cet espoir était réapparu, brûlant en lui comme aucun sentiment ne l’avait fait.

Cependant, du côté du bronzé, ce n'était pas totalement la même chose. Étant quelqu’un de sérieux et travailleur, il ne portait attention aux modèles que lorsque ceux-ci devaient poser, sinon il s’en fichait totalement. Il ne retenait jamais leur prénoms et ne regardait pas leur physiques, de toute façon il ne revoyait jamais les ¾. Oikawa par contre, il le voyait presque tout le temps, il avait donc finit par lui accorder son attention, et putain qu’est-ce qu’il regrettait… ou pas, mais ça c’est une autre histoire. Il le trouvait narcissique et arrogant, et en plus de ça il cherchait toujours qu’on le complimente alors qu’il avait conscience de sa beauté ! Et ce “ou pas” qu’est ce que c’est dans ce cas ? Il n’en a aucune idée, enfin, bien sur que si, mais hors de question qu’il puisse se l’avouer. Il avait beau trouver Oikawa désagréable la plupart du temps, une partie de lui adorait le photographier, l’admirer, le regarder se recoiffer, lui montrer les diverses tenues, mais il adorait surtout quand cet idiot le surnommait “iwai-chan”. Il détournait toujours le regard à l’entente de ce surnom, ses joues se coloraient discrètement d’un léger rose pendant que son cœur accélérait. Mais il rejetait toujours ces nombreux signes en se mettant à tousser; en allant boire un coup ou simplement en partant- fuyant, pardon. Il n’était pas un adepte des amours, il n’avait jamais eu de relation auparavant d’ailleurs, il n’avait jamais, au grand jamais aimé quelqu’un. Alors ressentir ces papillons dans le ventre, ou cette chaleur en soi le faisait paniquer, c’était tout nouveau pour lui ! Il fallait le comprendre. Et ça, Oikawa l’avait bien compris. c’est bien pour cela qu’il avançait doucement dans ce petit “jeu” oui, il appelait ça un jeu. Il savait qu’il gagnerait, comment le savait-il ? Aucune idée, mais son coeur lui faisait comprendre. C’est bien pour cela qu’au début ce n’était que de simple bonjour sous un ton romantique, l’apport du bouteille d’eau, puis une discussion à la même table, dans un café quand il pouvait l’inviter et pour finir chez lui sur son canapé, à une certaine distance pour ne pas gêner l’homme qu’il… qu’il aimait. Il était sûrement trop tôt pour dire qu’il l’aimait, mais il ne pouvait plus nier. Il passait son temps à parler de lui à son entourage, il passait bien plus de temps à l’agence pour venir le voir et discuter, il souriait bêtement quand il répondait à ces messages.

Plus le temps passait, et plus les symptômes que ressentait Oikawa, Iwaizumi les ressentait aussi, et il avait de plus en plus peur. Cela le frustre, l'énerve. Comment avait-il pu être si faible face à celui qui faisait battre son cœur ?! Ce n’était qu’un simple modèle arrogant de base ! Ces nuits n’étaient jamais complètes à cause d’Oikawa, à chaque fois qu’il fermait les yeux il apparaissait, son doux sourire, ses cheveux brillants, tout ce qu’il adorait. Lorsqu’il le retrouvait au studio il n’avait qu’une envie c’était de l’embrasser pour le faire taire car il parlait déjà trop. Qu’est-ce qu’il l’en empêchait alors, hein ? Le rejet ? Le fait que cela ne soit pas réciproque ? Pourtant il jurerait qu’Oikawa voulait de lui, mais… L’aimait-il comme lui l’aimait ? Peut-être qu’il ne serait que la suite de l’une de ses conquêtes, coup d’un soir qui sait. Ce n’est qu’en pensant à une fin malheureuse qu’il arrivait à s’endormir, espérer être déçu est la meilleure des choses pour ne pas souffrir.

Toutefois, Oikawa était bien déterminé à dévoiler son amour à son futur compagnon pour la vie. Ce serait lui, ou personne d’autre. Il avait décidé de faire ça le jour de son dernier shooting automnale, enfin, son dernier shooting avait déjà été réalisé, mais ce n’était qu’une excuse pour qu’Iwaizumi se rende au studio. Il avait installé la salle de façon romantique: des petites pétales sur la table, un tapis rouge sous celle-ci, et du champagne. Dans l’excès oui. C’est ce qui faisait son charme non ? Et c’est ce qui plaisait à Iwaizumi. D’ailleurs, lorsque celui-ci était arrivé, il avait dans un premier temps dévisager la salle ainsi que le responsable de tout ce cinéma, avant de sourire bêtement. Sans poser de question, il l’avait rejoint à table, prenant son verre de champagne.L’après-midi était passé tranquillement, sans qu’aucune pensées ne viennent gâcher ce moment. Mais le moment de rentrer arriva vite, Iwaizumi devait partir pour rejoindre ses parents au restaurant. Alors Oikawa l’avait raccompagné jusqu’à la sortie et avant que son amoureux ne parte il prit son poignet pour le retenir et le tourner vers lui.

“Puis-je t’embrasser ? S’il te plaît."
   Et à sa plus grande surprise, Iwaizumi répondu oui. Faisant sourire la star comme un idiot, il l’embrassa tendrement tout en caressant sa joue avant de regarder le bronzé.
“Je t’aime
-Moi aussi, Oikawa, moi aussi je t’aime”
   C’était dur à dire pour une première fois, mais ça lui avait fait un bien fou, il l’aimait, ils s’aimaient. Et ils s’aimeraient pour toujours car tous deux savaient qu’ils étaient l’âme sœur de l’un et de l’autre.

Quelle plaie de se retrouver entouré de tous ces imbéciles … Sérieusement, comment il en est arrivé déjà ? Ah oui, leur professeur de sortilèges voulait que sa classe travaille sur la conception du sort Aquilux revelio … en petits groupes. Quelle idée saugrenue… Soi-disant, l’objectif de ce devoir est non seulement de les faire réfléchir sur ce genre de problématiques tout en améliorant leur esprit de coopération. Après tout, une fois dans le monde de l’emploi sorcier, ils n’auraient d’autres choix que de travailler en équipe… Que de foutaises ! Lorsqu’il sera en âge d’exercer un métier, le nord-coréen se débrouillera tout seul, comme il l’a toujours fait jusqu’à présent ! Il a bien tenté de convaincre son enseignant de faire une exception pour lui, mais il n’a pas cédé, ce qui a mis en rogne Hyung Soo. Désormais, le brun va devoir se coltiner d’autres personnes pour accomplir la mission qui lui a été confiée.
 
Il n’a besoin de personne pour réussir ! Du moins, c’est ce qu’il se plait à penser. Le sorcier a conscience de ses grandes capacités intellectuelles et de débrouillardise. Il estime même, dans sa grande bonté, qu’elles sont supérieures à celles des autres. De ce fait, pourquoi aurait-il besoin de se mêler à la masse informe de la foule ? Non, cela ne lui est d’aucune utilité. Il a des priorités bien plus importantes à s’occuper plutôt que d’avoir à s’occuper d’adolescents immatures incapables de se concentrer. Puis, sa réputation peu commode ne risque pas de lui faciliter la tâche. Les autres ont tendance à ne pas apprécier le mépris dont il use pour s’exprimer sûrement, car cela blesse trop leur petit égo à ses yeux démesurés. Ca y est, on grandit et on se croit tout puissant, au-dessus de toutes les lois, on sait tout. Tss, quelle immaturité…
 
Toutefois, le nord-coréen doit faire avec malgré tout, le voilà donc avec ses trois camarades à la bibliothèque. Au moins, tous sont à l’heure. C’est un début convenable. La mise en place et le déroulement du travail en revanche…  Une vraie catastrophe ! Ils ne partent pas dans tous les sens, non. Pire, ils partent dans la mauvaise direction ! Se tenant droit sur sa chaise, Hyung Soo croise alors ses frêles bras tandis que sa mâchoire se contracte et se serre. Comment était-ce possible d’avoir aussi peu de neurones ?? Tch, il les aurait bien laissé se débrouiller tout seuls si sa note ne dépendait pas de ce qu’ils rendront au prof tous ensemble ! Enfin, tous ensemble, ce ne sont que les noms sur la copie. Moins de temps il passe avec eux, mieux il se portera…
 
Cependant, puisqu’il doit les supporter, autant s’assurer qu’ils ne gâchent les résultats qu’il a obtenu jusqu’à lors. Aussi, il élève la voix pour exprimer son opinion. Les piques acerbes ponctuent ces propos comme les injures et autres interjections ponctuent ceux d’autres.  Si on fait exception de ce détail, les idées qu’il expose ne sont pas mauvaises et leur permettraient d’avancer. Si elles étaient entendues du reste de son groupe, ce qui ne semble pas être le cas aux échanges qui suivent. La forme de son discours a malheureusement primé sur son fond, offensant encore une fois ses interlocuteurs plutôt que de les convaincre.
 
Ne supportant pas de voir son avis une fois de plus être mis de côté, Hyung Soo s’énerve de plus belle avant de finalement quitter le reste du groupe pour sortir prendre l’air, le tout avec le mépris qui le caractérise si bien aux yeux des autres. Même si ses paroles sont désagréables à entendre, il ne fait que dire la vérité en les secouant un peu ! S’ils ne sont pas capables d’encaisser de telles paroles, le sorcier ne donne pas cher d’eux dans la suite de leurs études. Après tout, personne ne les épargnera dans le futur, alors les confronter à cette réalité dès maintenant … Enfin, s’il est sorti de la bibliothèque, c’est dans le but de se changer les idées et d’un peu moins se focaliser sur ces pensées-là… Plus facile à dire dans la théorie qu’à faire la pratique.
 
Une légère brise accompagne les rayons du soleil qui viennent danser sur la peau pâle de l’élève. Celle-ci joue avec sa longue tresse, faisant virevolter les quelques mèches qui s’en échappent. Il respire un grand coup, l’air s’infiltrant dans ses poumons et refroidissant son corps échauffé par l’altercation avec ses camarades. Nul besoin de s’énerver plus que cela, il rendra son travail seul et l’affaire sera réglée. Il déambule alors dans la ville, tournant au hasard à chaque coin de rue, tout en restant proche de la bibliothèque cela dit. Ne sait-on jamais, peut-être que l’un d’entre eux reconsidérera leur avis et cherchera à le faire revenir. Pour le moment, il erre sans but, fragilisé par cet affront.
 
Jusqu’à ce que son regard se pose sur l’une des poubelles installées sur le trottoir. Cela n’a rien d’étonnant, puisque les éboueurs passent le jour-même, à savoir le lundi. Néanmoins, ce n’est pas la boîte à ordure qui attire son attention en tant que telle, mais plutôt les mouvements qui s’y produisent. Voilà qui est bien curieux…
 
Il s’en approche alors, découvrant alors …. Un chiot ! Il n’est pas très âgé, il doit avoir à peine quelques mois. Seulement, il semble avoir un œil totalement fermé. Pourtant, Hyung Soo ne peut s’empêcher d’être attendri par l’animal, un jeune Akita Inu. Sans doute la pauvre bête a-t-elle été abandonné aux ordures par ses propriétaires en raison de son handicap physique. Il n’y a pas à dire, ce sont eux les véritables ordures dans cette histoire, pour avoir un pauvre petit être sans défense et innocent dans la nature, livré à lui-même, simplement parce qu’il n’est pas comme ils l’avaient désiré. Quelles personnes exécrables, se dit-il, alors le chien remue la queue en le regardant, comme s’il était content de le voir, lui. Il a l’air si joyeux, si candide à observer le nord-coréen et l’appeler pour jouer comme s’il était son ami.
 
C’était décidé, il allait adopter la pauvre créature laissée à l’abandon. Il la ramènera chez lui et lui redonnera tous les soins qu’elle mérite. Hyung Soo compte bien le chien le mieux traité qu’il soit ! Il le lui jure alors qu’il le sort de la poubelle. C’est dégoutant certes, mais il ne peut le laisser dans un tel milieu. Il prendra bien soin de lui donner un bain en rentrant puis de l’amener chez le vétérinaire une fois sec. Ensuite, ils iront lui choisir un panier confortable et quelques jouets ainsi qu’une nourriture adaptée. . Il a des priorités bien plus importantes à s’occuper plutôt que d’avoir à s’occuper d’adolescents immatures incapables de se concentrer, vous vous souvenez ?

Petite note: Salut! Voici mon secret Santa pour toi, cette année. Je n’ai jamais (encore) rp avec ces personnages, mais le concept de childhood friends “au” me plaisait plutôt avec ces deux personnages, surtout dans une réalité parallèle et donc je me suis dis pourquoi pas. J’espère avoir pu comprendre ton oc (et même Meulin; après maintes lectures des fiches) mais surtout que la qualité de l’écriture te plait, puisque c’est mon premier secret santa en terme d’écriture (surtout que j’ai voulu introduire le plus de dialogue possible, ce qui peut être périlleux mais j’aime les défis!) Enjoy, now!

Keith pensait encore à Meulin. Toujours. Surtout lorsqu’il voyait d’autres personnes en train de boire des sodas à la fraise, en terrasse. Cela lui faisait penser à lorsqu'ils étaient encore enfants et qu’à chaque fois qu’ils sortaient des cours, ils passaient dans une petite échoppe et qu’elle commandait sa boisson préférée.

- Tu ne t’en lasseras jamais?

Meulin secouait doucement la tête, sourire innocent sur son jeune visage innocent.

- Non, jamais. J’adore le goût de la fraise, donc je peux en profiter, non?
- Ouais mais… ça doit être répétitif à force.
- Non, je ne trouve pas. Quand j’aime quelqu’un ou que j’apprécie quelque chose, je reste sur ma décision!

Ce petit moment resta sur la conscience du jeune roux, surtout le sourire de Meulin. Depuis qu’ils s’étaient rencontrés à l'école primaire, ils ne s’étaient plus quittés. Il n’y avait pas Meulin sans Keith dans les parages et vice-versa. Puis.. Ils grandissaient et passaient par l’adolescence. Tandis que Meulin essayait quelques relations, Keith aussi, ce n’était jamais ce qu’il désirait réellement. Ce qu’il désirait réellement, c’est de tenir la main de Meulin avant qu’ils n’aillent en cours, de ne plus être vu comme son meilleur ami mais “plus que ça”. Il rêvait de sentir ses lèvres sur les siennes, de sentir ses câlins et de passer le reste de sa vie avec elle. Derrière cette face d’une personne au sang chaud, était un romantique mais uniquement pour elle. Meulin, cette jeune femme qui respirait la vie et la joie, cet ange de lumière descendue sur Terre pour illuminer tout ce qu’elle regarde ou touche était la personne que Keith voulait se donner. Il voulait juste ne plus la voir dans les bras d’un autre alors qu’il avait toujours été là pour elle, il voulait juste se sentir aimé… non platoniquement.

Mais il avait peur, atrocement peur de se faire rejeter. Sauf qu'il ne savait pas quelque chose, c’est que Meulin voulait aussi être sienne, mais n’osait toujours pas. Ils s’envoyaient plein de signaux, comme Meulin qui lui disait que l’homme qu’elle cherchait était parfaitement comme Keith. Keith pensait que ce n’était qu’un exemple ou bien encore la fois où Keith la complimentait, honnêtement.

En voyant les personnes boire les sodas à la fraise, il soupirait et vint sortir son téléphone pour envoyer un simple message à Meulin:

“Toujours lassée des sodas à la fraise?”
“Non! Pourquoi?”
“Alors viens au café proche de Ilukaan, je t’attends. J’ai quelques trucs sans importance à te dire, à vrai dire.”

Il allait déclarer sa flamme autour d’un soda à la fraise. Un foutu soda à la fraise, que son amie d’enfance adorait siroter en regardant le soleil se coucher avec lui, après les cours. Puis, après quelques minutes il voyait Meulin arriver au loin, sourire aux lèvres et faisant un grand salut de la main à Keith. Le cœur de l’écossais commençait à battre légèrement plus vite, à la vue du sourire et du regard verdâtre de la jeune femme. Il savait qu’il était éperdument amoureux, mais être séparé d’elle, de ses lèvres, bien qu’il ne les avait jamais goûtées était insupportable. Même, juste être en couple avec elle était un rêve, comme une sorte de petit paradis rose.

- Je suis enfin là, désolé du retard. -disait la jeune femme, avec un sourire.-
- Pas grave.

Meulin et Keith se regardèrent longtemps dans les yeux. La lueur du regard de Meulin était toujours pétillante et pleine de vie, mais lorsqu’elle regardait Keith, elle s’était toujours changée pour une plus douce. Keith, son regard usuellement détendu, était aussi pétillant autour de Meulin. C’était fait dans les lignes du destin pour qu’ils soient ensemble, mais ils étaient tous les deux timides et la boule au ventre, ils hésitaient à s’avouer leurs sentiments de l’un envers l’autre. Ayant déjà commandé le soda fruité pour Meulin, le serveur le déposa sur la table, avant que Meulin ne vienne ricaner doucement et siroter immédiatement la boisson. Elle levait son regard à nouveau vers le rouquin, le dévisageant.

- N’avais-tu pas quelque chose à me dire? C’est la raison de ma venue, en plus… mis à part cette boisson.

Keith sentit son coeur s’arrêter d’un coup. Il vint se pincer les lèvres, regardant ailleurs puis regardant Meulin.

- A vrai dire, ouais. Par où commencer…

Il réfléchissait. Il vint soupirer, essayant de trouver les bons mots qui lui venaient à l’esprit, en vain. Meulin arquait un sourcil. Elle connaissait son meilleur ami. Cela faisait trop longtemps qu’ils se connaissaient pour qu’il essaie de lui mentir.

- J’ai peur. - souriait-elle, nerveusement.-
- Non, n’aies pas peur, je cherche juste mes mots.

Après une petite inspiration, l’écossais regardait la jeune femme droit dans ses yeux verts de ses prunelles cyans. Il allait le faire, il pouvait le faire et puis si elle le rejetait… Allait-il bien réagir? Oui. Non. Il ne le savait probablement pas, mais il fallait qu’il le lui avoue. Il ne pouvait plus lui mentir. De plus, le regard inquiet de la jeune femme lui tordait légèrement le cœur, il ne voulait pas qu’elle le regarde comme ça.

- Meulin, j’espère que notre amitié ne va pas être déformée à cause de ça mais… Il faut que je te le dise, parce que je n’en peux plus. Je n’en peux plus de te cacher une vérité flagrante mais que j’essayais de cacher pour éviter de me faire du mal si tu me rejetais mais… -soupirait-il-. Mon cœur n’a jamais pu être comblé avec une autre personne que toi. Je…

Meulin écarquillait ses yeux, alors que Keith ne l’avait pas vu ce changement de regard, puisque son regard s’était détourné. Il la regardait à nouveau, alors que ses mains tapotaient nerveusement le bord de sa boisson chaude.

- Je t’aime, Meulin. Mon cœur avait essayé de ne rester qu’ami avec toi mais il n’a jamais voulu, au fond. Depuis le début, ce n’était que toi que je veux à mes côtés et…te l’avouer maintenant, j’ai peur de te pe-

Sauf que Keith n’avait pas pu finir sa phrase. Sous la panique, Meulin venait doucement plaquer ses lèvres contre les siennes en fermant les yeux. Ses joues empourprées voulaient tout dire, en plus de ce geste devant quelques personnes (qui étaient trop occupées avec leurs propres conversations): C’était réciproque. Le jeune sorcier eut du mal à le comprendre les premières secondes, mais il souriait faiblement derrière ce baiser. Il rougissait aussi très légèrement, heureux que cela soit réciproque mais aussi puisqu’il n’avait plus à se faire du souci désormais. La jeune femme vint caresser sa joue en plus, étant tactile, comme pour le rassurer en plus de ce baiser que le sentiment allait perdurer et qu’ils allaient s’aimer.

Et cette déclaration, tout ceci, s'était fait autour d’un simple verre de soda à la fraise, signe de leur enfance mutuelle et innocente.

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