Le refrain lancinant de l’une des dernières chansons d’Hozier passe doucement, une fois de plus, dans ses oreilles. Il faut le dire, c’est assez rare de voir le japonais comme ça, dehors, un casque sur les oreilles, lui qui d’habitude préfère profiter du calme du parc et celui des alentours du gymnase. Du moins calme relatif pour ce dernier, puisqu’aujourd’hui, comme tous les jours à cette heure, des cris d’efforts, des rires et des crissements de chaussures de sport sur le parquet habillent le fond sonore. D’habitude Hanzo aime cette ambiance, et pourtant aujourd’hui, il s’est décidé à ne pas l’écouter, préférant s’isoler dans une bulle de musique et de calme afin de profiter de l’air frais de ce début de mois de mars.

Dans cette recherche de solitude, Hozier, du moins sa voix s’avère être un allié de choix. L’Ursirre avait découvert ses musiques il y avait peu, ayant raté ses premiers albums quelques années plus tôt. Cela ne le dérangeait pas outre mesure de dénicher après tout le monde ce genre de petits trésors, car après tout, cela ne faisait que plus de chansons à découvrir et à apprécier, n’est-ce pas ? Et puis cela tombait bien, il n’avait pas renouvelé son choix de musiques depuis bien longtemps. Un peu de nouveauté ne faisait pas de mal.

Une bouffée d’air froid le fait frissonner, par réflexe il se recroqueville un peu plus sur lui-même. On pourrait presque croire qu’il tente de fusionner avec le banc sur lequel il se trouve assis. Mars vient peut-être de commencer, mais cela ne veut pas dire que c’est agréable de rester dehors, immobile trop longtemps, alors aussi agréable soir ce moment, le japonais espère au fond que son camarade de maison et colocataire ne tardera pas trop à pointer le bout de son nez, les deux Ursirres s’étant donné rendez-vous devant ce banc quelques jours plus tôt. Enfin, Hanzo ayant plutôt fait promettre à Aguta de venir lui donner un coup de main à ranger et organiser le local du club d’archerie. Il lui devait bien ça, se répétait-il, comme pour se débarrasser de la petite pointe de culpabilité qui grandissait en lui. Car il fallait l’avouer... Le local n’était… Pas dans les meilleurs des états.

À la création du club ils avaient écopé d’une espèce de cagibis à la propreté douteuse et malgré les nombreuses heures de nettoyage, ils n’avaient pas réussis à en faire quelque chose de réellement organisé. À cela s’ajoutait le fait que tous les membres ne partageaient pas la même notion de « rangement », ce qui jouait très sûrement sur l’état catastrophique dans lequel se trouvait le local aujourd’hui. Il constatait, un peu trop souvent à son goût, que la philosophie de ses membres se résumait principalement à « C’est beaucoup plus simple d’entasser le matériel que de le trier après l’avoir utilisé».

Un soupir franchit ses lèvres. Les voilà parti pour au moins une bonne heure de rangement minimum. Pour trier déjà, remettre chaque objet à sa place et puis pour nettoyer aussi, la poussière s’étant infiltrée partout depuis leur dernière session de nettoyage. Au moins ne serait-il pas seul dans cette tâche. Si Aguta daignait venir bien entendu, mais connaissant le bonhomme, Hanzo ne se faisait pas de soucis.

Dans son casque, « Sunlight » se termine et après un temps de latence de quelques secondes à peine, c’est « Wasteland, Baby ! » qui commence. Le voilà qui ébauche un sourire. Celle-là, il l’adore. Aussi chasse-t-il de sa tête toutes ses pensées négatives, se laissant porter par la guitare acoustique, par la mélodie et par la voix feutrée du chanteur. Fatale, sublime, le calme après la tempête qu’est ce dernier album. L’Ursirre ferme les yeux, sa tête se penchant gentiment en arrière. Il se laisse ainsi porter, planer même, le temps de la chanson.

Un « that’s it » murmuré, mais qui laisse transparaître un certain amusement de la part du chanteur se fait entendre alors que la musique s’efface doucement dans l’atmosphère.

Hanzo ouvre les yeux et demeure ailleurs quelques secondes. Il est parti loin, bien loin pendant 4 minutes et 24 secondes. Revenir dans le parc de l’école n’est pas le plus agréable des sentiments, aussi, il a pendant quelques instants, du mal à appréhender la silhouette qui s’approche de lui.

Ah. Le voilà. Aguta. Retour à la réalité, ils ont du rangement à faire.

Il prend son casque entre ses doigts et le fait passer autour de son cou, le dissimulant à moitié derrière le col imposant de son manteau d’hivers. De cette manière, le Canadien sait qu’il a toute son attention.



Ça, Hanzo s’en doute bien. C’est-à-dire que la dégaine du Canadien trahis l’empressement avec lequel il est parti. Peut-être est-ce le contrecoup de la chanson, mais le japonais se sent d’humeur complaisante aujourd’hui. Il se contente alors d’adresser un sourire subtil à son colocataire avant d’ouvrir la bouche :

« Bonjour Aguta. Ce n’est pas grave, tu es venu, c’est le principal. Merci encore pour le coup de main au fait. »

Il se lève, quittant avec un plaisir non dissimulé le banc sur lequel il se trouve assis depuis un certain temps maintenant. Sans trop réfléchir il s’étire les bras et la nuque. Cette dernière émet au passage un craquement sinistre… Hanzo lance alors un regard désolé à son camarade, sachant pertinemment que certains ont ce genre de bruit en horreur.

« N’attendons pas plus, plus vite nous nous y mettrons, plus vite nous auront terminé. »

Il tourne alors le dos à son ami canadien et se met en marche. Sans attendre les deux jeunes hommes passent la porte du gymnase, évitant au passage de se prendre une quelconque balle dans la figure. C’était toujours dangereux d’entrer ici en pleine séance d’un autre club, autant faire vite. Et puis Hanzo s’en voudrait si Aguta sortait de cette séance de rangement avec un nez cassé. Heureusement, ils arrivent assez rapidement devant l’entrée de le leur local.

« Nous y voilà.. » Il se tourne vers l’autre Ursirre. « Pour être honnête.. Je n’ai pas très envie d’ouvrir cette porte ..Qui sait ce que l’on va y trouver.»

Un sourire désolé plus tard, le japonais prend son courage à deux mains et ouvre la pièce. Il reste muet quelques instants. Et enfin il soupire bruyamment.

« C’est encore pire que dans mes souvenirs.. »

Dans ledit local, s’entassent dans un désordre aberrant arcs, flèches, cibles d’entraînements, protections diverses et variées… Est-ce que quelqu’un a laissé son carquois encore à moitié plein au milieu de la salle ? Et... est-ce que c’est une flèche cassée là-bas ? L’envie de porter sa paume à son visage est bien présente. Nouveau soupire.

« Bon... Je propose que l’on commence par trier tout ce bazar. On met les flèches ensemble, les arcs ensemble, pareils pour les gants, les plastrons, etc. Si tu tombes sur du matériel endommagé, tu le mets de côté. On devrait faire un petit tas dans un coin pour tout ce qui est cassé, tiens. Il marque une pause. Est-ce que ça te va ? »

Le japonais regarde, la mort dans l’âme, son ami canadien tenter de dégager une flèche du tas qui jonche le sol. Une petite grimace déforme ses traits lorsque le craquement du matériel se fait entendre.. Bon.. Une de moins on va dire.

« Uhm.. .Aguta, fait plus attention au matériel s’il te plaît. Ce n’est pas en forçant comme ça que tu vas arriver à tes fins, tu vas juste réussir à casser la moitié des trucs qui se trouvent dans la pile. »

Il passe une main embêtée sur sa nuque avant d’ouvrir la fermeture éclair de son manteau. Ils en ont pour un moment et vont être amenés à bouger pas mal. Autant être à l’aise. Il pose le vêtement sur une attache du portemanteau de la porte, qui est miraculeusement libre.

« On devrait recenser tout ce qui est cassé ou endommagé pour le racheter… Et quand un élève casse quelque chose lui d’mander de le rembourser. »

« Je suis d’accord pour ce qui est du recensement, il est grand temps de faire le tri dans ce que l’on garde et ce que l’on doit remplacer. Par contre, ça ne va pas être possible de demander aux membres de payer pour le matériel, ou du moins, pas tout le temps. Imagine si quelqu’un casse par inadvertance un arc ? Le prix va très vite monter et je ne pense pas que tout le monde a les moyens de rembourser de ce genre d’objet ici. »

Il rajoute quelque chose, comme pour détendre un peu l’atmosphère.

«Et puis si on met ce système en place... Est-ce que tu as vraiment envie de payer maintenant la flèche que tu viens de casser ? »

Il n’attend pas forcément de réponses, la question étant plus rhétorique qu’autre chose. À la place, l’Ursirre s’accroupit près du tas informe et commence à tirer délicatement certains objets de la pile. Une ou deux flèches arrivent assez rapidement, et ce, sans dégâts particuliers. Voilà un bon début. Il les met de côté afin de commencer un tas ici. Sans attendre, il enchaîne et récupère plastrons et gants. Un pincement de lèvre est visible lorsqu’il s’empare de ce dernier. Couvert de poussière et probablement de la sueur de ses derniers porteurs, il dégage une odeur qui ferait fuir à peu près n’importe quel être vivant à des kilomètres.

« On dirait bien qu’une lessive s’impose aussi. »

Le japonais se lève et va chercher dans la poche intérieure de son manteau son téléphone portable. Il y ouvre le bloc note, commençant à coucher sur l’écran quelques informations pour plus tard, notamment un pense-bête comme quoi il était plus qu’urgent de passer à la machine ou de lancer un quelconque sort de nettoyage à certains accessoires du club. Ensuite, il pose ledit téléphone sur une étagère, s’assoit de nouveau par terre et reprend sa tâche, séparant une fois de plus les différents éléments en tas bien distincts.

« Pour en revenir à cette histoire de matériel endommagé, je pense que la plupart des frais vont pouvoir être couvert par l’école. Elle nous accorde un budget chaque année et ça fait un moment que nous n’y avons pas touché, on doit avoir une certaine somme de côté désormais. Enfin, je devrais en parler avec le trésorier, il est bien plus au courant que moi. »

Le japonais marque une pause, comme perdu dans un débat interne, avant de finalement déclarer:

«C’est une assez bonne idée, je l’avoue. Peut-être que cela responsabiliserait certains de nos membres les plus négligents ? J’irais en parler aux autres fondateurs et on essayera de mettre ça en place. Si ça ne fonctionne pas et bien, au moins nous aurons tenté quelque chose au lieu de rester les bras ballants.»

Hanzo reprit son tri tout en écoutant son compère parler, un sourire s’esquissant même sur son visage lorsque ce dernier fit connaître son dégoût face à certains des équipements à l’odeur douteuse. Que voulez-vous, ils étaient dans un gymnase, dans un tout petit local même, réservé à être utilisé par une bande d’adolescents, certains n’ayant pas forcément croisé le mot « déodorant » au long de leurs courtes vies et d’autres manquant de connaissances concernant l’hygiène de base. Enfin si, certains étaient très propres sur eux, mais dès qu’il s’agissait d’affaires ne leurs appartenants pas, ils abandonnaient toutes considérations pour la propreté des-dis objets. Désespérants. Cependant, le brun ne perdait pas espoir et se répétait qu’un jour, il arriverait à convaincre tout le monde de faire faire un poil attention au matériel du club. Peut-être était-il un poil trop naïf sur ce point-là, mais au niveau où ils étaient, tout valait le coup d’être tenté.

Perdu dans ses pensées, il entendit à peine Aguta lui poser une question.

« Pourquoi ne pas l’avoir utilisé avant ? »

La réponse mit un peu de temps à venir. Autant à cause du temps de réaction du japonais que parce qu’il semblait chercher ses mots.

« Le club est encore relativement nouveau, tu sais. Notre matériel est assez neuf, aussi bien les arcs, les flèches que les cibles et protections. Ces dernières années nous n’avons donc pas eu besoin de débourser de trop grosses sommes. Ce qui nous restait de notre budget annuel, nous l’avons mis de côté en pensant que cela nous servirait plus tard. Cela fait un moment que je n’ai pas remis le nez dans nos comptes mais je crois que l’on a une certaine somme de côté. Il faudrait que je revois tout ça avec le trésorier, il est bien plus au courant que moi. Et puis nous allons devoir racheter des flèches et quelques autres babioles sous peu de toute façon.»

Le tas de vêtements et équipements à laver n’avait fait que croître, mais semblait désormais avoir atteint sa forme finale, empestant une bonne partie de la pièce. Le plus âgé des deux sorti alors un sac-poubelle de son sac. Il avait prévu le coup, connaissant ses membres. Tiens, peut être que pour les punir, il les enverrait bien faire eux même leurs lessives, cela leur apprendrait à laisser le matériel dans un état pitoyable ! Et puis une petite activité de groupe, hors celle du club, ne pouvais pas faire de mal, non ? Il ricanait presque mentalement en imaginant leurs têtes dépitées à l’annonce de la tâche, si bien que glisser tout ce tas immonde dans le sac ne fût pas si difficile que cela. Une fois fait, l’Ursirre ouvrit en grand la porte du locale, seule vraie possibilité d’aération de la pièce. On respirait tout de suite un peu mieux une fois l’arme chimique contenue par le plastique et un courant d’air balayant la salle !

Il revient ensuite à sa discussion avec Aguta.

« Vous devriez acheter un arc en carbone. Ils sont plus légers et plus maniables. C’est beaucoup plus agréable de tirer avec. Après c’est cher mais on pourrait en avoir un dans le club qui tourne parmi les membres les plus expérimentés pour les entraîner et les habiter à un arc un peu différent… Un jour je ramènerais mon arc mais il est en bois et j’ai peur de l’abimer. »

« Je connais bien les avantages d’un tel arc, j’en ai un et je tire très régulièrement avec, mais le problème, ce sont les autres membres. Du moins certains, et ce n’est pas forcément une histoire d’être plus expérimenté ou non. Regarde l’état dans lequel est notre local... Est-ce que tu laisserais un arc aussi coûteux entre les mains de quelqu’un qui ne lave même pas ses affaires de sport ou ne prend pas la peine de ranger correctement les flèches du club… ? Pour en avoir parlé avec les autres fondateurs, on est trois à douter que ce soit une bonne idée. »

Il commence à remplir un autre sac poubelle des différents débris qui forment le deuxième tas encombrant la petite salle.

« Après, j’ai déjà autorisé certains à tirer avec mon arc, mais toujours sous ma supervision. De toute façon, c’est simple, je l’ai enchanté et désormais seul moi ou quelqu’un ayant reçu mon autorisation express peut le bander correctement. L’idée m’est venu lorsque je lisais l’Odyssée d’Homère plus jeune, tu sais, le passage avec Ulysse et les prétendants ? »

Cette idée parait l’amuser encore aujourd’hui, cela se lit dans sa voix.

Tu pourrais peut-être essayer de faire de même si tu as peur d’abîmer le tien, je te donnerais toute la documentation qu’il faut pour lancer le sort si ça te tente. J’adorerais voir à quoi ressemble ton arc d’ailleurs.  

L'Ursirre ferme le deuxième sac et le pose en dehors du local. Ce dernier parait tout de suite plus grand.

« Au fait, pour revenir au budget, tout se passe bien dans ton club ? Vous arrivez à le gérer ? J’imagine que vous devez dépenser beaucoup plus que nous vu la violence du sport et tout le matériel nécessaire pour ne serait-ce que commencer un match..»

L’hypothèse du Canadien a le mérite de l’amuser. Son rire se mêle à celui de son camarade de dortoir.

« Les draguer ? Je dois bien avouer que je m’attendais à tout sauf à ça ! »

Il reprend un peu contenance, bien que cela lui prenne un peu de temps.

« En fait, dans l’Odyssée, Ulysse vient de passer dix ans à Troy, à faire la guerre aux côtés des Grecs. Puis, il met dix autres années à rentrer chez lui, à Ithaque, dont il est le roi. Pendant ces vingt ans, il a laissé chez lui son fils et sa femme Pénélope, à la tête de son territoire. Bien sûr, ne voyant pas le roi revenir de la guerre, tout un tas de prétendants ont accouru à la cour de la reine, dans le but de la séduire ou.. et bien, de la forcer à épouser l’un des leurs afin de prendre le pouvoir. Pendant des années Pénélope, utilise un système ingénieux pour repousser la prise de sa décision, mais au bout d’un moment.. Elle ne peut plus le faire, elle doit choisir. C’est à ce moment-là que son mari revient enfin, mais il se déguise en mendiant pour ne pas attirer l’attention. Pénélope décide alors d’imposer une épreuve à ses prétendants. Elle fait aligner une dizaine de haches percées en leurs centres et donne aux hommes qui souhaitent l’épouser l’arc d’Ulysse. Ils doivent tirer avec cet arc au travers des dix hachettes, seulement quand ils s’y essayent, impossible de bander l’arc, il est beaucoup trop résistant, tous abandonnent plus ou moins. Soudain, un mendiant demande d’essayer. Tout le monde rit, mais le laisse quand même essayer. Et comme ça, sans difficultés, Ulysse encoche une flèche, bande l’arc, et tir. Le projectile passe à travers les petites haches tout aussi facilement. À ce moment-là, tout le monde se rend compte qu’ils sont en présence du roi d’Ithaque. Et ensuite Ulysse massacre tous ceux qui ont voulus épouser sa femme. Bon. Ce n’est pas la partie la plus … « cool » mais ce n’est pas ce qui est important dans ce que je te raconte. »

Tout en parlant le brun continue sa besogne quasiment mécaniquement, car il est bien plus concentré sur leur conversation. Il faut dire que le ménage n’est pas l’activité la plus passionnante qui existe. Il se félicite mentalement d’avoir demandé de l’aide pour nettoyer tout ce bazar : ça aurait pris bien plus de temps et aurait été bien moins agréable sans la présence de son camarade.

« C’vraiment gentil ! J’ai hâte d’voir l’sort du coup. J’l’utiliserais à coups sûr ! Parc’que quand j’vois l’état des affaires ici j’pense que le mien à peine je le quitte du regard il se retrouve en morceaux….. J’y tiens quand même ! Il est en matériaux naturels et fait de manière traditionnelle donc bon. Mieux vaut le préserver ! »

« Oui, je comprends. En plus, les arcs traditionnels se font de plus en plus rares. Je peux comprendre, ils sont plus chers et cela peut rebuter les tireurs peu réguliers… Mais du coup en abîmer un… C’est vraiment dommage. Et puis il doit avoir une certaine symbolique pour toi, non ? Enfin, je sais que c’est souvent le cas dans de nombreuses cultures, je ne veux pas non plus sauter sur des conclusions un peu trop hâtives. »

Le brun prend le sac-poubelle que vient de fermer son compère et le met dans le coin de la pièce avec celui que lui-même vient de remplir. La pièce parait tout de suite plus vide, mais aussi bien plus ordonné d’un coup d’un seul. Il se tourne de nouveau vers Aguta qui est en train de lui répondre.

« Ouais tout s’passe bien. On s’en sort pas mal. On dépense pas mal. On garde des chiffres nets pour chaque chose et on garde une cagnotte de côté au cas où on ait quelque chose qui dépasse son prix initial. »

« Vous avez l’air très organisé, c’est bien ! Heureusement chez nous, le bazar n’est que matériel, car nous avons un très bon trésorier. Je pense que l’on ne s’en sortirait pas aussi bien s'il n’était pas là.. »

Il parait un peu ailleurs quelques secondes avant de se reprendre.

« Bon ! Je vais aller chercher un balai dans le local d’entretiens, est-ce que tu peux aller mettre ces deux sacs à la poubelle pendant ce temps ? On touche au but, c’est bientôt terminé ! »