Le soleil est levé depuis un moment à Varadero quand les cris d’un nouveau-né se font entendre à la maternité. Un couple accompagné de leur quatre enfants célèbre ensemble l’arrivée du cinquième venu. Sa naissance peut surprendre : la plus jeune a désormais 7 ans et l’ainé de la fratrie vient de fêter ses 16 ans. Mais cela ne l’empêche pas de naître dans une famille aimante et unie. Le prénom est déjà tout trouvé et cela depuis un moment. Cependant, les enfants ne le savent pas encore : il a été tenu au secret jusqu’à la fin. C’est auprès du médecin qu’ils l’apprennent : Lance Charles McClain. A la suite de cette annonce, grands-parents, oncles, tantes et cousins viennent rapidement rencontrer Lance, le prendre dans leurs bras, le faire rire. Déjà à son plus jeune âge, il s’habitue aux bruits et aux voix fortes pendant les réunions de famille. Plus grand, ses parents lui expliquent qu’il dormait mieux dans ces conditions que dans le silence, où il pleurait en un rien de temps.

Lance passe une enfance plus que normale, sans rien à signaler. Etant le plus jeune, il est entouré et surprotégé. Oh, il est loin de s’en plaindre : il apprécie la compagnie, loin d’être une personne qu’on peut décrire comme étant solitaire. Même à son école, il est entouré d’amis, sa bonne humeur attirant les autres vers lui aisément. En plus de sa joie de vivre, Lance est aussi une personne rêveuse, qui adore lire des histoires fantastiques et souhaitant pouvoir vivre ce genre d’aventures. Ce n’est pas sa grand-mère paternelle qui va l’en empêcher : régulièrement cette dernière lui raconter des récits, ou plutôt l’histoire de sa famille. Il adore ces moments, lorsqu’elle lui raconte que bien auparavant dans leur arbre généalogique se trouve des sorciers, des vrais avec des pouvoirs impressionnants ! Elle lui décrit avec précision tout ce que sa propre mère pendant sa jeunesse lui racontait – un peu comme une transmission. Aussi, elle lui explique que ces gênes magiques sont encore là, en eux, pouvant à n’importe quel moment dans n’importe quelle génération se réveiller. Elle semble si sûre de ce qu’elle dit que le Cubain ne sait si elle dit vrai ou non, car lorsqu’il répète tout cela à ses amis, ces derniers lui répondent que c’est n’impossible, car la magie n’existe tout simplement pas. Dans ces moments, il n’argumente pas, ne sachant pas exactement où se placer. Mais secrètement, il espère encore que tout cela soit réel.

A côté de tout ceci, Lance a aussi des passions qu’il découvre et explore autant qu’il peut. En premier vient la nage, ou plutôt tout ce qui se lie à l’eau. Il faut dire qu’habiter au bord de l’océan l’aide énormément. Il passe pratiquement tous ses week-ends sur la plage, à nager avec sa famille, il apprend même à surfer ! C’est loin d’être grandiose, il tombe souvent mais il aime énormément la sensation d’être entre les vagues. Ce sont surtout ses deux grands-frères, Luis et Marco, qui l’aident là-dessus. Tout deux ont déjà un travail et sont fiancés, mais ils s’assurent d’être là pour leur petit-frère, ce que Lance apprécie même si parfois il se demande s’il ne prend pas trop de leur temps – sa dernière volonté étant de les déranger. Quand il ose demander, ces derniers le rassure à chaque fois.
Il découvre également une admiration pour la danse, principalement grâce sa plus jeune de ses aînées, Rachel. Cette dernière pratique ce sport depuis un moment déjà et elle ne peut pas s’empêcher d’en parler aussi régulièrement que possible. Forcément, Lance est toujours là pour l’écouter, pour assister à ses représentations, pour regarder toutes les vidéos qu’elle veut lui montrer. Il adore et commence finalement à prendre des cours à son tour. Mais ce qu’il aime le plus, ce sont les spectacles de broadway. Avec Rachel, ils passent en boucle les musiques de leurs shows préférés, regardent les films adaptés, s’amusent à reproduire les pas de danse, également. A ce moment, il ne le pense pas plus que cela, mais ainsi pouvoir se défouler lui fait sentir bien, plus encore que d’habitude. S’il aime être avec ses proches, la sensation d’être seul sur scène lui donne un plaisir qu’il ne peut pas comparer. Il est heureux d’apprendre chaque jour une nouvelle chose sur cet art, plus qu’il ne le ressent.
A ce moment, Lance estime savoir déjà beaucoup de chose pour son jeune âge ! Mais une chose supplémentaire vient se rajouter à ses connaissances : l’astronomie. C’est assez particulier oui, cependant c’est ce qui lui permet de passer du temps avec Veronica, ce qui est plus rare. Veronica, comparé à ses autres frères et sœurs, elle ne vit pas à Cuba la plupart du temps. Lance ne sait pas vraiment pourquoi – ou ne comprend pas, mais elle doit faire ses études loin de son pays, aux Etats-Unis. Résultat, il ne la voit pas aussi souvent qu’il le souhaite, c’est pourquoi lorsqu’il en a l’occasion, il reste auprès d’elle. C’est ainsi qu’elle se met à lui parler des étoiles – il parait que là où elle se trouve, c’est l’un de ses cours ! Elle lui apprend les constellations, l’espace, les progrès scientifiques avec des mots simples et clairs. Il ne comprend pas toujours tout, mais elle lui ramène aussi des livres de son âge pour l’aider là-dessus. Il prend plaisir à les lire et n’hésite jamais à poser des questions à sa sœur, qui prend toujours beaucoup de patience pour lui répondre. Oh, à côté de cela, elle aime aussi le taquiner et lui profiter de sa naïveté pour lui faire quelques blagues – Lance ne peut cependant pas lui en vouloir bien longtemps, même quand elle le lui rappelle auprès de ses amis. C’est gênant, mais il suppose que c’est aussi la relation qu’il doit avoir avec sa fratrie.

En dehors de ce qu’il aime, Lance va aussi à l’école. Ça lui plait pour être avec ses amis, mais les cours en eux-mêmes, bien qu’il ne soit qu’en primaire, lui donnent déjà quelques difficultés. Il fait de son mieux, pour rendre ses parents fiers de lui mais il ne parvient pas aux résultats qu’il souhaite. Il ne peut pas s’empêcher de s’en vouloir, car s’il a déjà du mal maintenant, qui sait ce qui peut arriver ensuite ? Comment peut-il être sûr de réellement réussir ? Plusieurs fois, son cœur se serre et il se dit également qu’une chose cloche chez lui. Bien entendu, sa famille est toujours là pour le rassurer et lui fait comprendre que tout cela est faux, qu’il lui faut juste du temps pour trouver sa propre bonne méthode d’apprentissage. Il fait de son mieux pour les écouter et se dire qu’ils ont raison, mais en même temps, il ne souhaite pas les inquiéter avec cela. Peut-être est-ce à ce moment qu’il commence à ne plus autant s’ouvrir.

Ou peut-être est-ce au moment où les choses commence à devenir étrange, autour de lui. Au début, il n’en prend pas compte. Ce sont tout d’abord des papiers qui volent quand Lance s’énerve ou désespère sur ses devoirs et même si les fenêtres sont fermées, il pense simplement à un courant d’air ou quelque chose du genre. Mais ensuite, cela commence à être des objets plus lourds, comme des livres, des peluches, ses posters pourtant bien accrochés au mur et à chaque fois quand Lance ressent une forte émotion. A l’aube de ses dix ans, Lance prend peur – alors qu’il vient d’apprendre qu’il va devenir oncle. Lui qui va régulièrement à l’église, qui fait ce qu’on lui dit, serait-il possédé ? Pourquoi ? Comment peut-il en parler ? Comment ses parents vont réagir ? Vont-ils encore l’accepter ? Ou vont-ils l’emmener loin d’eux pour qu’ils ne leurs fassent pas de mal ?
Ses inquiétudes grimpent et ne font qu’empirer au fur et à mesure qu’il refuse d’en parler. Il ne sait plus quoi faire à ce stade, ni même à qui en parler. Il hésite à se confier à son abuela, peut-être qu’elle peut comprendre ? Elle a toujours eu réponses à tout, enfin, c’est ce dont il a toujours eu l’impression. Malgré la peur présente, il est prêt à le faire, car elle peut l’aider à mieux faire comprendre à sa famille ce qui lui arrive. Mais le destin ne lui laisse pas vraiment le choix là-dessus, autant dire qu’il lui impose la façon dont cela va se passer.

Pourtant, tout se passe bien au début. Il est en train de cuisiner avec sa mère – chose qu’il ne s’est pas permis depuis un moment et qu’il prend plaisir à recommencer. Cependant, il finit par faire une erreur, pas spécialement importante, mais son état est tel à ce moment que les larmes ne peuvent pas s’empêcher de couler, presque impossible à arrêter. C’est alors que le plat, un récipient pourtant lourd avec ce qu’il contient, sans être touché tombe soudainement à terre, renversant toute la nourriture préparée. Cela n’arrange pas le cas de Lance qui se met à s’excuser plus encore pour ce qui arrive, dit que ce n’est pas sa faute, assure qu’il fait de son mieux pour se contrôler, qu’il ne veut pas être rejeté par sa famille. Des objets se mettent à voler tout autour de lui et sa mère mais finissent par se poser doucement quand cette dernière le prend dans ses bras et le calme doucement par des mots doux et rassurant. Le Cubain ne comprend encore pas tout, mais la tendresse fait stopper ses peurs et tout ce qui se passe autour d’eux. Il s’excuse alors pour ce qui vient de se passer et lorsqu’ils ont tout nettoyés, il commence finalement à tout avouer. Il hoquette, il a parfois peur de ses réactions, mais à aucun moment elle ne se montre énervée ou pire encore, effrayée. Elle hoche simplement la tête en attendant la fin de son récit. Quand cela est fait, elle se met à son tour à s’excuser, mais Lance ne sait pas pourquoi elle le fait, car elle n’a rien à se faire pardonner ?

Elle lui annonce qu’elle aurait dû lui en parler depuis un moment, mais qu’elle n’imaginait pas que cela allait arriver de nouveau. Le Cubain est de plus en plus perdu, que se passe-t-il ? Il n’est pas le premier à qui cela ça arrive ? Sa famille est-elle maudite ? Non, ce n’est pas possible ! Avant qu’il ne se laisse aller trop loin dans ses réflexions, sa mère lui sourit et lui promet de tout lui expliquer quand sa famille sera là. Elle les prévient tous et, même si Veronica ne peut pas être réellement présente, son père l’appelle la soirée même où les évènements ont eu lieu. Lance se sent perdu, mais il a l’impression qu’il va apprendre une chose très importante.

Quand ses grands-parents arrivent, abuela vient le prendre dans ses bras pour le serrer, le… féliciter ? Elle lui dit qu’elle était sûre que cela allait arriver avec lui, qu’elle avait senti qu’il était différent. Quoi qu’il se passe, Lance a bel et bien l’impression que ce n’est pas aussi grave qu’il ne le pense, qu’il s’est probablement monté la tête seul, ce qui en soit arrive souvent.
C’est autour de cette petite réunion de famille que tout s’éclaircit. C’est Veronica qui se met à parler en premier, car selon ses frères, c’est la mieux placé pour parler de ce qui se passe. Elle commence alors à lui parler de ses études : oui, elle est bien aux Etats-Unis pour ses études, mais elle ne se trouve pas dans une école connue par des… « non-majs » ? Son école s’appelle Ilvermorny, elle est là-bas pour apprendre à faire des potions, lancer des sortilèges, apprendre les plantes, se spécialiser dans des cursus universitaires…magiques. Tout est détaillé, comme elle sait si bien le faire. Elle lui annonce alors la vérité : c’est une sorcière, elle maîtrise la magie depuis ses onze ans. Elle est ce qu’on appelle une « née-moldue », une sorcière née de parents ne possédant pas de pouvoir et dont au minimum les grands-parents n’en possèdent pas non plus. Il comprend alors que les récits de son abuela sont vrais : de la magie existe dans ses veines et cela depuis des générations. Aucuns autres membres que lui de sa famille ne paraissent surpris, car ils sont au courant depuis que Veronica a eu onze ans, tout comme pour Lance. Ses pouvoirs aussi se sont éveillés tardivement et ils affirment que sans abuela et un « envoyé de ministère magique », ils n’auraient jamais cru à tout cela. Mais ainsi est la vérité, et tout semble à croire que Lance a aussi ce don en lui.

Lui ? Mais, pourtant, il est…banal ? Comme peut-il avoir une chose aussi fantastique en lui ? Est-ce réel ? Ce n’est pas une blague de Veronica ? Non, non il en doute. Et cela explique tout ce qui se passe depuis ces derniers mois… Il se sent soulagé, mais les remords prennent aussi le dessus : il s’excuse une nouvelle fois, pour n’avoir rien dit avant. Pour ne pas avoir parlé avant. Sans surprise, sa famille lui explique qu’il n’a pas à réagir comme cela et que c’est aussi leur faute, car ils auraient dû lui en parlait plus tôt. Ils ne pensaient pas que Lance allait également développer des pouvoirs, car avoir un né-moldu dans une famille est rare, mais deux se relève presque de l’impossible. Ils pensaient pouvoir attendre que Lance devienne un peu plus grand, pour être sûr qu’il allait comprendre l’importance de la situation. Mais désormais tout est rattrapé et c’est le principal.

C’est ainsi que sa dixième année se passe dans un tout autre contexte : Quand Veronica vient, elle lui explique quelques bases, lui montre quelques « tours de magie » : étant majeure depuis maintenant 3 ans, elle en a le droit. Elle essaye aussi d’apprendre l’anglais à Lance, car peu importe où il souhaite partir, cette langue lui sera utile. Mais il lui est dur de trouver le temps, elle est dans sa dernière année d’étude, elle doit énormément travailler même pendant les vacances. Mais cela ne fait rien, Lance apprend de lui-même de temps en temps. Car en attendant, il doit tout de même continuer les cours « non-majs » qui sont tout aussi importants ! Ses parents lui parlent également des différentes écoles magiques existantes, celles-ci ont évoluées depuis le temps, ils ne sont pas bien au courant de ce qu’elles proposent aujourd’hui, mais ils sont capables de lui expliquer les bases de chacune : l’école au Brésil, celle en Ecosse, aux Etats-Unis, en France et même au Japon ! C’est incroyable, mais en même temps Lance comprend qu’il va devoir partir loin de sa famille et cela pour bon moment. C’est peut-être l’un des seuls points noirs qui gâche de temps à autre son enthousiaste. Il fait avec, se disant qu’il ne peut pas non plus s’en plaindre car une de ces écoles va lui permettre de maitriser le pouvoir de ses ancêtres. Il peut le faire ! Ses parents lui expliquent qu’il va devoir faire son choix lors de ses 11ans et que ce jour-là, un membre du ministère magique va venir le voir et mieux lui expliquer les instituts. Oh, oui, cela lui fait beaucoup de chose à assimiler, mais cela le fascine et c’est ce qui lui permet de garder sa motivation présente.

A l’école, il ne parle pas de tout cela : il a compris qu’il n’en a pas le droit, que c’est dangereux de le faire et que cela peut amener à des choses très graves qui se sont déjà passées auparavant. Il ne sait pas quoi exactement, mais il se doute qu’il va apprendre tout cela quand il arrivera dans sa nouvelle école. Plus il y pense, plus il a hâte : peut-être c’est pour cela qu’il n’arrive pas dans les cours ? Car en fait, il n’a jamais été voué à rester de ce côté-là de la barrière ? Peut-être qu’il va être l’un des meilleurs dans le monde magique ! Veronica lui a même dit qu’elle prenait des cours de vol sur un balais magique ! Il n’a qu’une seule hâte : pouvoir en faire de même.
(21h32) Ses onze ans arrivent plus vite qu’il ne le pense, pour son plus grand plaisir. Déjà parce qu’il peut le fêter avec toute sa famille, remercions les vacances et maintenant car il va recevoir sa fameuse visite. Il est impatient, bien sûr il a déjà quelques idées d’où partir mais qui sait ! Tout peut changer non ? C’est un jour ou deux après qu’on frappe finalement à la porte. Lance attend près de cette dernière afin de vérifier si c’est bien pour lui et avec un grand plaisir qu’il comprend que c’est bel et bien le cas. Bon, l’homme est un peu « effrayant » aux premiers abords, mais il ne fait pas plus attention à cela. Ils prennent un petit temps dans le salon, afin de vérifier que Lance est bien au courant de ce qu’il se passe, de s’il sait ce qu’il a à faire désormais, de ce qu’il va devoir faire et acheter obligatoirement et tout ce qui s’en suit. Cela prend du temps mais Lance fait au mieux pour rester concentré, ne pas perdre une miette de ce qu’il raconte – et heureusement il parle en Espagnol, ce qui l’aide grandement. Il lui parle de l’argent magique, de la possibilité désormais d’échanger l’argent non-maj en « gallions », ce qui peut déjà être un début. Cela inquiète tout de même Lance : il sait bien que sa famille ne roule pas sur l’or – loin de là même, surtout avec les conditions de son pays. Les billets d’avions, les achats… tout cela va revenir cher, ils l’ont déjà fait une fois pour Veronica, mais une seconde pour Lance ? C’est tout de même beaucoup. Une petite angoisse se montre, mais il fait au mieux de la laisser de côté et prend en main les brochures des différentes écoles lui étant proposées. C’est simple, il choisit et il fait le dossier d’envoi. Bon, cela peut se faire. Il s’attèle à tout lire méticuleusement dès qu’il en a le temps. Oh, il a très envie de partir à Ilvermorny, car sa sœur lui en a tant parlé qu’il est désormais très intéressé mais… Elle n’est plus à l’école, désormais. Elle vient tout juste d’en partir, alors finalement peu importe où Lance va, il sera tout seul, sans personne pour directement le guider.

C’est dans ces flyers qu’il découvre « Ilukaan ». Une école dont ses parents ne lui ont pas parlé ? Quand il questionne, Veronica lui explique qu’à son époque, cet institut était fermé aux étudiants hors Canadien et qu’elle avait changé deux ou trois ans après son entrée à l’école aux Etats-Unis, ce qui explique que ses parents ne s’y sont pas intéressés. Intrigué, Lance s’est alors penché dessus et c’est très rapidement qu’il a décidé qu’il allait partir au Canada. Non seulement l’école lui plait, elle propose un stage d’anglais de deux semaines avant la rentrée mais surtout, il y a un système de bourse à échelon et il espère presque être assez haut pour avoir accès aux billets d’avion compris pour limiter au maximum les dépenses pour ses parents. Il fait son dossier et une réponse arrive rapidement : il est pris, il a la bourse souhaitée et il rentre dès septembre. Compris dans ce dossier d’acceptation, les billets. Autant dire qu’il ne reste que très peu de temps pour tout préparer. Toute sa famille s’y met, Lance fait en sorte de tous leur dire au revoir avant de partir. Et le jour du départ, il ne peut s’empêcher de verser des larmes, de sangloter, ressentant tout le stresse mais aussi l’angoisse de partir loin de sa famille. C’est bien la première fois qu’il a à le faire et surtout pour une durée aussi longue. Il ne va les revoir qu’à noël, dans 5 mois.
Il part, accompagné par l’envoyé du ministère qui ne doit pas le quitter jusqu’à l’arrivée à l’école où il a le droit à un dortoir. Une nouvelle aventure commence alors.

Son arrivée à Ilukaan est loin d’être calme et sereine. Il y a beaucoup de monde, même si c’est encore les vacances. Beaucoup d’élèves venant de tous les pays du monde, de ce fait, c’est compliqué au début pour Lance de se lier avec des personnes. Par reflex, il reste auprès de ceux parlant espagnols, espérant qu’ils aient un bon niveau d’anglais – meilleur que lui si possible. Le stage se passe malgré tout bien, ils apprennent autant quelques basiques que le langage magique spécifique. Rien de bien intéressant en somme, rien jusqu’à la véritable rentrée.
Oh, pendant le stage il y a eu quelques explications sur la cérémonie d’entrée, sur le partage des quatre maisons… Mais le Cubain est loin d’être certain d’avoir tout compris. Tant pis, « McClain », il ne va pas être le premier à passer, il a le temps de voir comment ça se passe. Il sait simplement qu’il doit se pencher vers une fontaine, récupérer une pierre et partir vers sa maison. C’est le principal. Ce jour-là, il y a encore plus de monde qu’au début, c’est impressionnant il doit l’admettre, angoissant aussi. Tous les nouveaux élèves sont réunis au centre d’un gigantesque dôme, dans lequel se trouve la fameuse fontaine. Il y a bien entendu le discours du directeur – Vincent Leroy, s’il comprend bien, qui souhaite la bienvenue, explique les règles, réexplique les maisons, présente rapidement les professeurs… Tout cela est très long, mais Lance tient et applaudit à la fin comme la plupart des étudiants. C’est ensuite que la répartition commence. Un à un, les premières années sont appelées et font tous exactement ce qui est demandé et Lance manque à chaque fois de sursauter quand il entend les cris des animaux – chose qu’il n’a pas compris dans les explications, si ça a bien été signalé. Vient alors son tour. Se tenant plus que droit, il avance doucement, essayant d’éviter le regard de tous les étudiants qui doivent eux le fixer en attendant l’annonce. Doucement, il regarde l’eau, plus particulièrement son reflet. Il le voit petit à petit changer, prendre une autre forme : celle d’un ours. Il en est presque émerveillé – certainement qu’il aurait pu le rester si soudainement le cri de l’animal ne se faisait pas entendre dans tout le dôme. Cette fois ci, ça ne manque pas : il sursaute et pousse-lui aussi un léger hurlement. Rougissant immédiatement après, il ignore du mieux possible les petits rires qu’il semble discerner. La honte. Sans rien dire, il récupère sa pierre et part rejoindre la maison. A peine assit, on le félicite et lui souhaite la bienvenue : tout est fait pour le mettre à l’aise malgré ce qui vient de se passer et Lance se sent immédiatement rassuré. A partir de maintenant, il va découvrir la magie. C’est officiel.

Les années passent alors, pas toujours aussi bien que Lance ne l’espère : le mal du pays, la barrière de la langue, son manque flagrant de maîtrise, même s’il met encore une fois le plus d’effort possible… Tout cela manque parfois de le décourager, mais il tient bon et par chance il arrive à se former un groupe d’amis un peu partout dans Ilukaan, qui l’aide généralement quand il en a besoin. Il découvre une autre passion : le quidditch. Il aime ce sport, il ne manque jamais les matchs, il a également la chance d’en voir un devant ses yeux. Tout naturellement, il souhaite rentrer dans l’équipe de sa maison mais n’y parvient pas directement, car le balai ne semble pas vouloir agir selon ses souhaits. Mais il s’entraîne, encore et encore jusqu’à finalement pouvoir devenir remplaçant en entrant dans sa huitième année. Ce n’est pas une place grandiose, mais c’est déjà beaucoup pour lui, plus qu’il ne l’espérait avant. Sa rentrée à l’université Ilukaan est aussi un grand saut, car il a dû faire un choix de cursus ce qui a bien été le plus dur pour lui. Il a choisi Sport magiques, principalement pour la danse, pratique qu’il n’a jamais abandonné depuis tout ce temps. Il met du temps à comprendre que c’est de ce côté-là qu’il veut aller plus tard, qu’il veut danser à broadway, même si ce chemin est loin d’être simple et que les études supérieures d’Ilukaan ne vont pas forcément suffire. Mais ce n’est pas grave, il a enfin trouvé son objectif, il est prêt à tout, sachant que ses notes sont excellentes désormais ! Tout pour l’encourager. Il devient même le président du club de danse, ce qui l’oblige à travailler deux fois plus, et c’est tant mieux. Du côté de sa famille, il a pris l’habitude maintenant, il est toujours aussi heureux de les voir, surtout qu’il est à nouveau oncle, d’une paire d’adorable jumeaux qu’il gâte autant que son premier neveu. Il profite enfin et profite de ses années dans cette école, devenue seconde maison.

(c) Ilukaan