Elle n'avait pas quitter le planétarium de l'après-midi. Elle s'était tout d'abord trouver un petit coin tranquille, un peu caché, puis, quand il n'y eut presque plus personne elle avait changé de place pour mieux voir les étoiles. Le ciel était magnifique ce soir là, comme la plupart des soirs où il ne neigeait pas. Et encore, la neige ressemblait bien souvent à des étoiles qui tombent du ciel la nuit. Elle était assise par terre, enroulée dans sa cape d'hiver et seule sa tête en dépassait. Récemment elle avait jeté un petit sort à son manteau et il produisait, à l'intérieur, une chaleur réconfortante. C'était maintenant devenu une habitude pour elle de s'enrouler dedans lorsque les choses n'allaient pas fort.

Et c'était le cas ce jour-là. Elle avait passé l'après-midi à fuir les gens. Elle avait de nouveau ce sentiment étrange de ne pas être à sa place. Ce mal-être qui lui donnait l'impression de ne pas appartenir au même monde que les gens qui l'entourait. Alors, elle était là, assise au milieu du planétarium à regarder les étoiles. Le couvre-feu allait sans doute prendre effet dans pas longtemps, si ce n'était pas déjà fait, mais elle avait très peu la sensation du temps perdue ainsi dans l'univers. Et il faut dire aussi qu'elle s'en fichait un peu. Ça n'avait pas d'importance, pas de saveur.

Quasiment au dessus de sa tête brillait Cassiopée, dans son dos elle devait être à peu près à la même place. Elle accordait à cette constellation un sentiment tout particulier. C'était une des première qu'elle avait appris à repérer mais surtout c'était celle que sa sœur adorait trouver. Elle se sentie soudainement triste. Sa sœur lui manquait énormément et heureusement que c'était bientôt les vacances de Noël. Elle mourrait d'envie de la prendre dans ses bras, de rire avec elle et de discuter de tout leur soûl. Elle se sentait si seule.

Quelqu'un arriva soudainement dans le planétarium et perdue dans ses pensées elle en sursauta et son cœur accéléra soudainement.

Lulya rendit son sourire à la nouvelle venue. Elle lui disait vaguement quelque chose mais dans l'obscurité il lui était impossible de distinguer plus qu'une impression. Elles échangèrent un signe de tête sans aucune parole et la blonde en fut très reconnaissante. Elle n'aurait pas voulu briser le silence du planétarium où, à cette heure, un seul murmure aurait résonné comme un maléfice explosif.

Il fallait dire aussi qu'elle ne pouvait dire si elle pouvait prononcer un seul mot à l'heure actuelle. La nouvelle arrivante se trouva une place et de nouveau elle lui fut reconnaissante : elle venait de s'installer quasiment hors de son champ de vision.

La jeune Strixyst essaya de se reconcentrer sur les étoiles qui défilaient à un rythme lent sur le plafond. Mais c'était peine perdue. Même si elle avait voulue se faire le plus discrète possible la présence de la nouvelle venue perturbait la bulle de solitude de Lulya. Elle était beaucoup trop consciente qu'il y avait quelqu'un d'autre dans la pièce pour pouvoir profiter pleinement du spectacle du planétarium. Doucement elle commença à ranger ses affaires dans son sac, essayant à son tour de faire le moins de bruit possible. Elle réveilla Néfédia qui dormait tranquillement sur un des fauteuils à côté du sien.

Elle pris son sac sur son épaule et vérifia ses poches et son sac une dernière fois avant de partir. Elle se rendit alors compte qu'il manquait son petit carnet. Elle sentie un peu la panique monter en elle, ce carnet lui était très précieux mais aussi très intime. Il ne fallait absolument pas que quelqu'un tombe dessus et décide de l'ouvrir. Allumant discrètement le bout de sa baguette, elle se mit à chercher à l'endroit où elle se trouvait. Après avoir fait le tour plusieurs fois, elle devait bien se rendre à l'évidence : son carnet n'était pas là.